« Parallèlement/Casta Piana » : différence entre les versions

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{{TitrePoeme|[[Parallèlement]]|Paul Verlaine|'''Filles'''<br/><br/>III.<br/>Casta Piana}}
 
<poem>
<center>[[Parallèlement]]</center>
 
:Tes cheveux bleus aux dessous roux,
:Tes yeux très durs qui sont trop doux,
:Ta beauté qui n’en est pas une,
:Tes seins que busqua, que musqua
:Un diable cruel et jusqu’à
:Ta pâleur volée à la lune,
 
:Nous ont mis dans tous nos états,
:Notre-Dame du galetas
:Que l’on vénère avec des cierges
:Non bénits, les Ave non plus
:Récités lors des angélus
:Que sonnent tant d’heures peu vierges.
 
:Et vraiment tu sens le fagot :
:Tes cheveux bleus aux dessous roux,
:Tu tournes un homme en nigaud,
:Tes yeux très durs qui sont trop doux,
:En chiffre, en symbole, en un souffle,
:Ta beauté qui n’en est pas une,
:Le temps de dire ou de faire oui,
:Tes seins que busqua, que musqua
:Le temps d’un bonjour ébloui,
:Un diable cruel et jusqu’à
:Le temps de baiser ta pantoufle.
:Ta pâleur volée à la lune,
 
:Terrible lieu, ton galetas !
:On t’y prend toujours sur le tas
:À démolir quelque maroufle,
:Et, décanillés, ces amants,
:Munis de tous les sacrements,
:T’y penses moins qu’à ta pantoufle !
 
:T’as raison ! Aime-moi donc mieux
:Nous ont mis dans tous nos états,
:Que tous ces jeunes et ces vieux
:Notre-Dame du galetas
:Qui ne savent pas la manière,
:Que l’on vénère avec des cierges
:Moi qui suis dans ton mouvement,
:Non bénits, les Ave non plus
:Moi qui connais le boniment
:Récités lors des angélus
:Et te voue une cour plénière !
:Que sonnent tant d’heures peu vierges.
 
:Ne fronce plus ces sourcils-ci,
 
:Casta, ni cette bouche-ci,
:Et vraiment tu sens le fagot :
:Laisse-moi puiser tous tes baumes,
:Tu tournes un homme en nigaud,
:Piana, sucrés, salés, poivrés,
:En chiffre, en symbole, en un souffle,
:Et laisse-moi boire, poivrés,
:Le temps de dire ou de faire oui,
:Salés, sucrés, tes sacrés baumes. </poem>
:Le temps d’un bonjour ébloui,
:Le temps de baiser ta pantoufle.
 
 
:Terrible lieu, ton galetas !
:On t’y prend toujours sur le tas
:À démolir quelque maroufle,
:Et, décanillés, ces amants,
:Munis de tous les sacrements,
:T’y penses moins qu’à ta pantoufle !
 
 
 
:T’as raison ! Aime-moi donc mieux
:Que tous ces jeunes et ces vieux
:Qui ne savent pas la manière,
:Moi qui suis dans ton mouvement,
:Moi qui connais le boniment
:Et te voue une cour plénière !
 
 
:Ne fronce plus ces sourcils-ci,
:Casta, ni cette bouche-ci,
:Laisse-moi puiser tous tes baumes,
:Piana, sucrés, salés, poivrés,
:Et laisse-moi boire, poivrés,
:Salés, sucrés, tes sacrés baumes.
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[[Catégorie:Paul Verlaine|Casta pianaPiana]]