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Non content de découvrir des merveilles, il en répandait autant que possible la connaissance par ses nombreux et importans ouvrages, publiant tous les textes qui lui tombaient sous la main au hasard de ses fouilles, n’en réservant lui-même aucun pour ses études personnelles, et dépensant libéralement son argent pour le progrès de la science, quoique le gouvernement français et le gouvernement khédivial lui soient venus en aide. Le catalogue de ses grands ouvrages, des mémoires qu’il a dispersés aux quatre vents des revues est considérable. Il mourut pauvre en 1881, au service d’un pays où tant d’autres ont su s’enrichir. Par une pensée pieuse, on ne le sépara pas dans la mort de ce qu’il avait aimé dans la vie : M. Ambroise Baudry, l’un de ses plus fidèles amis, éleva dans la cour qui précédait le musée un monument simple, en marbre noir, où l’on plaça les restes de celui qui avait été le plus grand archéologue de son temps. Aux quatre coins du sarcophage on posa l’un des sphinx qui lui avaient indiqué le site du Serapeum ; et, derrière sa tête, un colosse de Ramsès II, découvert pendant les fouilles de Tanis, semblait le gardien de cette grande ombre. En 1892, le musée de Boulaq fut transporté dans le palais de Gizeh, et aussi le monument de Mariette. J’ignore si l’on a conservé la disposition première et si l’ombrage des arbres odoriférans abrite toujours le sarcophage de forme égyptienne où il repose : il peut au moins venir errer autour des merveilles rassemblées dans le fastueux palais d’Ismaïl-Pacha, et constater que ses successeurs n’ont pas failli à son œuvre, si par-delà la tombe il prend encore quelque souci des choses terrestres, de cette terre d’Egypte qu’il a tant aimée et qui est si digne de l’être. Après lui M. Maspero continua son œuvre et M. Grébaut succéda à M. Maspero ; mais l’ère des grandes découvertes avait été momentanément close par la mort de Mariette.
Non content de découvrir des merveilles, il en répandait autant que possible la connaissance par ses nombreux et importans ouvrages, publiant tous les textes qui lui tombaient sous la main au hasard de ses fouilles, n’en réservant lui-même aucun pour ses études personnelles, et dépensant libéralement son argent pour le progrès de la science, quoique le gouvernement français et le gouvernement khédivial lui soient venus en aide. Le catalogue de ses grands ouvrages, des mémoires qu’il a dispersés aux quatre vents des revues est considérable. Il mourut pauvre en 1881, au service d’un pays où tant d’autres ont su s’enrichir. Par une pensée pieuse, on ne le sépara pas dans la mort de ce qu’il avait aimé dans la vie : M. Ambroise Baudry, l’un de ses plus fidèles amis, éleva dans la cour qui précédait le musée un monument simple, en marbre noir, où l’on plaça les restes de celui qui avait été le plus grand archéologue de son temps. Aux quatre coins du sarcophage on posa l’un des sphinx qui lui avaient indiqué le site du Serapeum ; et, derrière sa tête, un colosse de Ramsès II, découvert pendant les fouilles de Tanis, semblait le gardien de cette grande ombre. En 1892, le musée de Boulaq fut transporté dans le palais de Gizeh, et aussi le monument de Mariette. J’ignore si l’on a conservé la disposition première et si l’ombrage des arbres odoriférans abrite toujours le sarcophage de forme égyptienne où il repose : il peut au moins venir errer autour des merveilles rassemblées dans le fastueux palais d’Ismaïl-Pacha, et constater que ses successeurs n’ont pas failli à son œuvre, si par-delà la tombe il prend encore quelque souci des choses terrestres, de cette terre d’Égypte qu’il a tant aimée et qui est si digne de l’être. Après lui M. Maspero continua son œuvre et M. Grébaut succéda à M. Maspero ; mais l’ère des grandes découvertes avait été momentanément close par la mort de Mariette.