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On ne peut, à ce qu’il me semble du moins, expliquer ces différens faits, absolument incontestables, qu’en recourant à l’hypothèse suivante. Le ''moi'' conscient qui a entrepris les expériences fait les raisonnemens, pris les conclusions, confie à un ''sous-ordre'', à un ''sous-moi'', le soin d’exécuter la besogne courante. Ainsi, dans un Etat, l’exécution de la loi élaborée par le parlement est confiée à des administrations chargées de l’appliquer, mais ne pouvant la modifier. Dans les circonstances imprévues, ce sont ces administrations qui, par voie d’interprétation et de jurisprudence, font à leur tour des observations et des modifications que le parlement ignore. De même pour nos organes : quand un enfant apprend à marcher, toute son attention est portée sur cette étude. Il mesure avec soin la portée de ses pas, les mouvemens qu’il faut donner à ses bras et à son corps pour ne pas perdre l’équilibre. Plus tard, s’il faut marcher dans une rue, au milieu des passans et d’autres obstacles qu’il faut éviter, s’il faut monter ou descendre, etc., l’intelligence, le ''moi'', ne s’occupe plus de rien ; c’est le ''sous-ordre'' qui pare à ces cas imprévus par des raisonnemens dont ''il'' a probablement conscience, mais qui restent complètement ignorés de son supérieur.
On ne peut, à ce qu’il me semble du moins, expliquer ces différens faits, absolument incontestables, qu’en recourant à l’hypothèse suivante. Le ''moi'' conscient qui a entrepris les expériences fait les raisonnemens, pris les conclusions, confie à un ''sous-ordre'', à un ''sous-moi'', le soin d’exécuter la besogne courante. Ainsi, dans un Etat, l’exécution de la loi élaborée par le parlement est confiée à des administrations chargées de l’appliquer, mais ne pouvant la modifier. Dans les circonstances imprévues, ce sont ces administrations qui, par voie d’interprétation et de jurisprudence, font à leur tour des observations et des modifications que le parlement ignore. De même pour nos organes : quand un enfant apprend à marcher, toute son attention est portée sur cette étude. Il mesure avec soin la portée de ses pas, les mouvemens qu’il faut donner à ses bras et à son corps pour ne pas perdre l’équilibre. Plus tard, s’il faut marcher dans une rue, au milieu des passans et d’autres obstacles qu’il faut éviter, s’il faut monter ou descendre, etc., l’intelligence, le ''moi'', ne s’occupe plus de rien ; c’est le ''sous-ordre'' qui pare à ces cas imprévus par des raisonnemens dont ''il'' a probablement conscience, mais qui restent complètement ignorés de son supérieur.