« Page:Tolstoï - Résurrection, trad. Wyzewa, 1900.djvu/352 » : différence entre les versions

Aucun résumé des modifications
mAucun résumé des modifications
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
lors, les conséquences qui en résultaient. Une fois par semaine, pour se conformer au règlement, le vieux général faisait le tour de toutes les cellules, et demandait aux prisonniers s’ils n’avaient pas quelque requête à lui présenter. Les prisonniers, souvent, lui présentaient des requêtes : il les écoutait tranquillement, sans rien répondre ; et jamais il n’en tenait aucun compte, sachant d'avance que toutes ces requêtes demandaient des choses qui n'étaient pas d’accord avec le règlement.
lors, les conséquences qui en résultaient. Une fois par semaine, pour se conformer au règlement, le vieux général faisait le tour de toutes les cellules, et demandait aux prisonniers s’ils n’avaient pas quelque requête à lui présenter. Les prisonniers, souvent, lui présentaient des requêtes : il les écoutait tranquillement, sans rien répondre ; et jamais il n’en tenait aucun compte, sachant d’avance que toutes ces requêtes demandaient des choses qui n’étaient pas d’accord avec le règlement.


Au moment où Nekhludov se présenta chez le vieux général, celui-ci était assis dans un petit salon dont toutes les fenêtres avaient leurs rideaux baissés, de façon qu’on s’y trouvait en pleine obscurité. Il était occupé à faire tourner un guéridon, en compagnie d’un jeune peintre, frère d’un de ses subordonnés. Les doigts minces et frêles du jeune artiste s’entremêlaient aux doigts épais, ridés, en partie ossifiés, du vieux général. Le guéridon était en train de répondre à une question posée par le général, et qui consistait à savoir si les âmes se reconnaissaient l’une l’autre, après la mort.
Au moment où Nekhludov se présenta chez le vieux général, celui-ci était assis dans un petit salon dont toutes les fenêtres avaient leurs rideaux baissés, de façon qu’on s’y trouvait en pleine obscurité. Il était occupé à faire tourner un guéridon, en compagnie d’un jeune peintre, frère d’un de ses subordonnés. Les doigts minces et frêles du jeune artiste s’entremêlaient aux doigts épais, ridés, en partie ossifiés, du vieux général. Le guéridon était en train de répondre à une question posée par le général, et qui consistait à savoir si les âmes se reconnaissaient l’une l’autre, après la mort.