« Un Naturaliste français - Le marquis de Saporta » : différence entre les versions

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Paris une singulière découverte de plantes qu’il a soumises à Sa-porta; il a trouvé, dans un tuf quaternaire de la Celle-sous-Moret (Seine-et-Marne) des figues, [des feuilles de Figuier, du Laurier des Canaries, du Buis ordinaire, de l’Arbre de Judée, du Fusain à larges feuilles; toutes ces plantes, aujourd’hui spontanées seulement dans les pays chauds, font un singulier contraste avec les produits glaciaires des temps quaternaires.
 
On voit que Saporta a embrassé dans son ensemble l’histoire du monde végétal. S’il en eût étudié seulement les traits principaux, on aurait le droit de dire que ses travaux ne prouvent pas que les espèces sont descendues les unes des autres. Comme au temps d’Agassiz, on pourrait croire que Dieu a eu un plan comprenant des gradations et qu’il a fait apparaître successivement les grands groupes du monde végétal, de manière à réaliser les gradations qui étaient dans sa pensée. Ainsi, parce que l’on constate d’abord le règne des cryptogames, puis celui des progymnospermes, puis celui des vrais gymnospermes, puis celui des angiospermes à fleurs d’un dessin compliqué, de couleurs éclatantes et d’un parfum exquis, cela ne suffit point pour affirmer que ces apparitions résultent de transformations plutôt que de formations distinctes faites tour à tour. Mais Saporta n’a pas étudié seulement la marche générale des principaux groupes : il a suivi les espèces pas à pas dans son ''Monde des Plantes'''' et dans son ''Origine paléontologique des arbres cultivés''. Quand par exemple il dit que les chênes actuels descendent des chênes des temps passés, il se fonde sur une multitude de faits objectifs qui ont été patiemment observés. Il trouve dans le milieu des temps crétacés des plantes très voisines des chênes qu’il appelle Dryophyllum, c’est-à-dire végétaux à feuilles de chêne ; à la tinfin du Crétacé, il y a de vrais chênes ; à partir de ce moment, toute subdivision des temps géologiques présente des formes de chênes à chacune desquelles on donne des noms distincts, et qui cependant diffèrent à peine. Au milieu du Tertiaire, les alternances des saisons devenant plus accusées, les feuilles de plusieurs des chênes cessent d’être persistantes; les feuilles marcescentes et caduques apparaissent, et aujourd’hui, dans nos pays qui ont de froids hivers, il n’y a plus que des chênes dont le feuillage se renouvelle chaque année. Mais leur parenté n’en est pas moins visible; notre Chêne rouvre (''Quercus robur'') se divise en un grand nombre de variétés que l’on suit pas à pas dans les temps géologiques.
 
Saporta l’ait de même l’histoire des ancêtres du Ginkgo, des Pins, des Sapins, des Aunes, des Bouleaux, des Peupliers, de la section des Trembles, du Platane commun, du Figuier européen,