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VICTOR D AL’RIAC. I 99 |
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Les soleils consumés s’étaient éteints, depuis |
Les soleils consumés s’étaient éteints, depuis |
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Des cent mille ans, depuis des millions d’années, |
Des cent mille ans, depuis des millions d’années, |
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Abandonnant encor les sphères consternées |
Abandonnant encor les sphères consternées |
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Au linceul accablant des éternelles nuits. |
Au linceul accablant des éternelles nuits. |
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Le chaos reprenait enfin ses droits antiques |
Le chaos reprenait enfin ses droits antiques |
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Sur le morne univers moribond, suranné, |
Sur le morne univers moribond, suranné, |
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Et tout ce qui jadis suivant l’ordre était né |
Et tout ce qui jadis suivant l’ordre était né |
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Sombrait dans l’infini des temps hypothétiques. |
Sombrait dans l’infini des temps hypothétiques. |
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Et dans l’immensité, gouffre noir et béant, |
Et dans l’immensité, gouffre noir et béant, |
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Dans le ciel, autrefois splendide et rempli d’astres, |
Dans le ciel, autrefois splendide et rempli d’astres, |
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Dépeuplé par de lents et successifs désastres, |
Dépeuplé par de lents et successifs désastres, |
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C’était déjà la Fin et presque le Néant. |
C’était déjà la Fin et presque le Néant. |
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Et la Terre s’étant refroidie elle-même, |
Et la Terre s’étant refroidie elle-même, |
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Ses habitants avaient aussi suivi son sort, |
Ses habitants avaient aussi suivi son sort, |
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Et bientôt le dernier des hommes était mort |
Et bientôt le dernier des hommes était mort |
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En insultant ses Dieux dans un dernier blasphème. |
En insultant ses Dieux dans un dernier blasphème. |
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— Or, dans la solitude horrible m’éveiliant, |
— Or, dans la solitude horrible m’éveiliant, |
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J’ai crié : « Qu’est-ce donc que tout cela peut être? |
J’ai crié : « Qu’est-ce donc que tout cela peut être ? |
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Est-ce pour ce tombeau qu’un jour on nous fit naître ? |
Est-ce pour ce tombeau qu’un jour on nous fit naître ? |
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Et qui nous a menés à ce but effrayant? |
Et qui nous a menés à ce but effrayant? |
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« |
« À quoi donc a-t-il pu servir que tant de races |
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Aient longuement cherché le vrai, le beau, le bien, |
Aient longuement cherché le vrai, le beau, le bien, |
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Puisque de nos efforts il ne reste plus rien, |
Puisque de nos efforts il ne reste plus rien, |
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Pas même la mémoire et pas même les traces? |
Pas même la mémoire et pas même les traces ? |
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« Est-ce donc pour cela que nous avons aimé, |
« Est-ce donc pour cela que nous avons aimé, |
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Lutté, haï, souffert, enfanté des merveilles; |
Lutté, haï, souffert, enfanté des merveilles; |
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Que nous avons pâli par l’étude et les veilles, |
Que nous avons pâli par l’étude et les veilles, |
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Et que tant d’idéal en nous fut enfermé |
Et que tant d’idéal en nous fut enfermé ? |
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