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Si de la question du transport des marchandises, que nous avons seule examinée jusqu’ici, nous passons à celle des tarifs de voyageurs, nous constatons exactement la même situation. Les bases des tarifs normaux n’ont pas été modifiées sur les chemins de fer de l’État prussien depuis plus de trente ans, et c’est uniquement par voie de tarifs spéciaux (billets d’aller et retour, de voyages circulaires, cartes d’abonnement, d’ouvriers, d’écoliers, etc.), que des réductions de prix ont été concédées. Cette forme commerciale donnée à la tarification n’a pas satisfait les théoriciens, et M. Ulrich lui-même, qui a cependant une tendance nettement marquée à approuver tout ce qui a été fait en Prusse par l’État, déclare dans son traité des chemins de fer que « le trafic des voyageurs a le plus pressant besoin d’une tarification conforme aux principes de l’économie publique. » Les tarifs de voyageurs intéressant beaucoup plus que les autres la masse du public, on conçoit que l’État ait été assailli, à leur sujet, de plaintes et de réclamations beaucoup plus vives et plus générales que celles dont nous avons donné précédemment quelques échantillons. Mais c’est surtout lorsqu’on vit des pays voisins, tels que la Hongrie, l’Autriche, la France, entreprendre la réduction générale de leurs tarifs, que l’opinion publique s’émut en Allemagne et réclama l’accomplissement d’une révolution analogue. La question fut portée, en 1890, devant le parlement, et le ministre des travaux publics ne put se soustraire à la promesse de faire étudier à bref délai par son administration le projet d’une réforme générale des tarifs de voyageurs [1].

  1. Dans un discours prononcé au Reichstag le 10 février 1892, M. le député Schrader a résumé comme suit l’état dans lequel se trouvait la question au commencement de 1891 : « Lorsque nous nous occupâmes, l’année précédente, du budget des chemins de fer de l’État, nous étions unanimes, ou du moins la commission que vous aviez instituée et qui ne put faire son rapport eu raison de la situation des affaires, était unanime à estimer qu’une réforme des tarifs de voyageurs était nécessaire, et qu’elle devait être faite sur les bases qui avaient été acceptées par l’administration des chemins de fer de Prusse. Ces bases consistaient essentiellement en la suppression de la 4e classe, et en l’adoption pour chacune des autres du tarif existant actuellement pour la classe immédiatement inférieure, avec suppression des billets d’aller et retour. La commission fut unanime à accepter l’ensemble de ce système sous les deux réserves qu’aucun relèvement de tarif ne serait admis et que pour le trafic à grande distance on adopterait un tarif à échelons. Nous étions tous alors convaincus qu’il serait possible de mettre cette réforme en application à bref délai. »