« Les Chants du crépuscule/Dans l’église de *** » : différence entre les versions

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Et ces voix qui passaient disaient joyeusement
« Bonheur ! gaîté ! délices !
» AÀ nous les coupes d'or pleines d'un vin charmant !
» AÀ d'autres les calices !
 
» Jouissons ! l'heure est courte et tout fuit promptement
 
• Jouissons ! l'heure est courte et tout fuit promptement
» L'urne est vite remplie !
» Le noeudnœud de l'âme au corps, hélas 1 à tout moment
» Dans l'ombre se délie !
 
 
» Tirons de chaque objet ce qu'il a de meilleur,
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» Le vin du raisin mûr, le parfum de la fleur,
» Et l'amour de la femme !
 
 
» Épuisons tout ! Usons du printemps enchanté
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» Du jour jusqu'au dernier rayon, de la beauté
» Jusqu'au dernier sourire !
 
 
» Allons jusqu'à la fin de tout, en bien vivant,
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» Une chose qui meurt, mes amis, a souvent
» De charmantes caresses !
 
 
» Dans le vin que je bois, ce que j'aime le mieux
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» L'enivrante saveur du breuvage joyeux
» Souvent s'y cache toute !
 
 
» Sur chaque volupté pourquoi nous hâter tous,
» Sans plonger dans son onde,
» Pour voir si quelque perle ignorée avant nous
» N'est pas sous l'eau profonde?
 
 
» Que sert de n'effleurer qu'à peine ce qu'on tient,
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» Et de vivre essoufflé comme un enfant qui vient
» De courir dans les plaines ?
 
» Jouissons à loisir! Du loisir tout renaît !
» Le bonheur nous convie!
» Faisons, comme un tison qu'on heurte au dur chenet,
» Étinceler la vie !
 
» N'imitons pas ce fou que l'ennui tient aux fers,
» Qui pleure et qui s'admire.
» Toujours les plus beaux fruits d'ici-bas sont offerts
» Aux belles dents du rire !-
 
» Les plus tristes d'ailleurs, comme nous qui rions,
» Souillent parfois leur âme.
» Pour fondre ces grands coeurcœurs il suffit des rayons
» De l'or ou de la femme.
 
» Ils tombent comme nous, malgré leur fol orgueil
» Et leur vaine amertume ;
» Les flots les plus hautains, dès que vient un écueil,
» S'écroulent en écume 1!
 
» Vivons donc ! et buvons, du soir jusqu'au matin,
» Pour l'oubli de nous-même 82,
» Et déployons gaîment la nappe du festin,
» Linceul du chagrin blême !
 
» L'ombre attachée aux pas du beau plaisir vermeil,
» C'est la tristesse sombre.
» Marchons les yeux toujours tournés vers le soleil ;
» Nous ne verrons pas l'ombre !
 
» Qu'importe le malheur, le deuil, le désespoir,
» Que projettent nos joies,
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» Se traîne sur nos voies !
 
» Nous ne le savons pas. - Arrière les douleurs,
 
» Nous ne le savons pas. - Arrière les douleurs,
» Et les regrets moroses!
» Faut-il donc, en fanant des couronnes de fleurs,
» Avoir pitié des roses?
 
» Les vrais biens dans ce monde, - et l'autre est importun !
» C'est tout ce qui nous fête,
» Tout ce qui met un chant, un rayon, un parfum,
» Autour de notre tête !
 
» Ce n'est jamais demain, c'est toujours aujourd'hui !
» C'est la joie et le rire !
» C'est un sein éclatant peut-être plein d'ennui,
» Qu'on baise et qui soupire !
 
» C'est l'orgie opulente, enviée au-dehors,
» Contente, épanouie,