« Les Chants du crépuscule/Dans l’église de *** » : différence entre les versions

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Où depuis trois cents ans avaient déjà passé
Et pleuré bien des âmes.
 
Elle était triste et calme à la chute du jour,
L'église où nous entrâmes ;
L'autel sans serviteur, comme un cœur sans amour,
Avait éteint ses flammes.
 
Les antiennes du soir, dont autrefois saint Paul 81
Réglait les chants fidèles,
Sur les stalles du chœur d'où s'élance leur vol
Avaient ployé leurs ailes.
 
L'ardent musicien qui sur tous à pleins bords
Verse la sympathie,
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Tout à l'heure pressait le clavier palpitant,
Plein de notes sonores,
 
Et les faisait jaillir sous son doigt souverain
Qui se crispe et s'allonge,
Et ruisseler le long des grands tubes d'airain
Comme l'eau d'une éponge.
 
L'orgue majestueux se taisait gravement
Dans la nef solitaire ;
L'orgue, le seul concert, le seul gémissement
Qui mêle aux cieux la terre !
 
La seule voix qui puisse, avec le flot dormant
Et les forêts bénies,
Murmurer ici-bas quelque commencement
Des choses infinies !
 
L'église s'endormait à l'heure où tu t'endors,
OÔ sereine nature !
AÀ peine,quelque lampe au fond des corridors
EtoilaitÉtoilait l'ombre obscure.
 
AÀ peine on entendait flotter quelque soupir,
Quelque basse parole,
Comme en une forêt qui vient de s'assoupir
Un dernier oiseau vole ;
 
Hélas ! et l'on sentait, de moment en moment,
Sous cette voûte sombre,
Quelque chose de grand, de saint et de charmant
S'évanouir dans l'ombre !
 
Elle était triste et calme à la chute du jour
L'église où nous entrâmes ;
L'autel sans serviteur, comme un coeur sans amour,
Avait éteint ses flammes.
 
Votre front se pencha, morne et tremblant alors,
Comme une nef qui sombre,