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en acide phosphorique resterait donc sans valeur agricole, si un traitement chimique ne venait opérer une transformation qui les rend aptes à l’assimilation par les récoltes.

Souvent même les phosphates naturels les plus tendres, dont l’action est si manifeste dans les terres acides, ne produisent pas dans d’autres sols, comme ceux de la Brie, de la Beauce, tous les résultats que l’on serait en droit d’en attendre. Même si leur effet était satisfaisant pour les besoins des cultures à faible rendement, qui ne peuvent supporter les dépenses élevées, il ne le serait plus pour les besoins de la culture intensive, qui cherche à produire vite et beaucoup, à faire circuler les capitaux, à tirer d’une surface donnée les plus fortes récoltes.

Ces considérations ont amené à chercher des procédés permettant de tirer parti des phosphates qui ne sont pas assimilables ou qui ne le sont pas assez, et de porter au maximum d’utilisation l’acide phosphorique des produits naturels.

Partant de ce principe que les matières fertilisantes sont d’autant plus efficaces qu’elles sont données au sol sous une forme plus soluble, on a été conduit à appliquer aux phosphates naturels des traitemens chimiques modifiant la nature et la composition des matières premières.

De là est née l’industrie des superphosphates, dont Liebig, en 1840, a donné l’idée, dont M. Lawes, en 1842, a été le promoteur, et qui a pris dans ces dernières années une grande extension. Cette industrie a fait faire le progrès le plus considérable dans la voie de l’application des données scientifiques à l’agriculture, et elle a permis à la culture moderne d’obtenir, sur une même surface, des quantités doubles et triples des récoltes qu’elle produisait autrefois.

La solubilisation de l’acide phosphorique s’obtient facilement en traitant les minerais pulvérisés par de l’acide sulfurique, qui amène le phosphate tribasique insoluble à l’état de phosphate monobasique soluble.

Nous n’insistons pas sur la théorie, non plus que sur la pratique de cette fabrication, arrivée à un très haut degré de perfection. Les produits qu’elle fournit à l’agriculture sont très divers, aussi divers que les matières premières mises en usage ; ils se classent par ordre de richesse ; le taux d’acide phosphorique soluble à l’eau et au citrate d’ammoniaque, qui règle leurs prix de vente, descend quelquefois au-dessous de 10 pour 100 et atteint, dans des produits exceptionnels (superphosphates enrichis), le taux de 30 à 35 pour 100 ; mais c’est ordinairement entre 10-12, 12-14, 14-16 pour 100 que sont compris les superphosphates formant les