« Imitation de Jésus-Christ/Livre 3/Chapitre 49 » : différence entre les versions
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<center>'''Du desir de la vie éternelle, et combien
<pre>
Lorsque tu sens, mon fils,
un desir amoureux de la béatitude,
pour me voir sans ombrage et sans vicissitude ;
quand tu le sens pousser
pour se voir affranchi de la prison du corps,
et contempler de près mes clartés infinies :
ouvre ton âme entière à cette ambition,
et porte de ce
à ce que veut de toi cette inspiration.
Surtout, quand tu reçois cet amoureux desir,
souviens-toi de
à moi dont la bonté daigne ainsi te choisir,
te daigne ainsi tirer
qui jusque dans ton sein de là-haut
de peur que par ton poids ton âme ravalée
Ni tes efforts
il est un pur effet de ma haute faveur,
de mon aspect divin qui sur toi daigne luire.
Sers-
au chemin des vertus et de
fais
fais que
ni refroidisse en toi
Le feu brûle aisément, mais il est malaisé
que sa pointe aille haut sans un peu de fumée :
ainsi de quelques-uns le zèle est embrasé,
en qui
Un reste mal détruit de leurs engagements
attiédit la chaleur des bons élancements
sous les tentations que la chair leur suggère ;
et ces
ne sont pas tous conçus purement pour me plaire,
Les tiens mêmes, les tiens, dont
avec tant de chaleur souvent me sollicite,
et presse les effets de ma bénignité
par le sincère aveu de ton peu de mérite :
tes voeux, dis-je, souvent, sans
couvrant ton intérêt de cet humble devoir,
cherchent ta propre joie, aussi bien que ma gloire,
et ce peu qui
leur imprime aussitôt une tache assez noire
pour les tenir bien loin de la perfection.
Demande donc, mon fils, demande fortement,
non ce qui
mais un succès pour moi, mais un événement
qui me soit glorieux et digne de me plaire.
Si
tu sauras les soumettre à tout ce que je veux,
sans rien considérer de ce que tu desires,
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que pour suivre le choix de mon seul bon plaisir.
Je sais de ce desir quel est le digne objet,
à gémir si souvent je vois ce qui
et comme tes soupirs ne vont pas sans sujet,
Un dédain de la terre, une sainte fierté
te voudroient déjà voir dans cette liberté
il charme ton esprit ici-bas captivé,
et sera quelque jour le prix de ta victoire ;
mais le temps, ô mon fils,
Avant ce temps heureux un autre est à passer,
un temps tout de combats, et tout
un temps où les travaux ne doivent point cesser,
un temps plein de malheurs, et
Tu languis cependant, et tes ardents souhaits
pour le bien souverain, pour la céleste paix,
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tu ne peux pas sitôt atteindre où tu prétends ;
prie, espère, attends-moi, je suis ce bien suprême,
mais mon royaume enfin ne viendra
Il faut encore en terre éprouver ta vertu ;
il faut sous mille essais encor que tu soupires ;
je saurai consoler ton esprit abattu,
mais non pas à ton choix, ni tant que tu desires.
Montre un courage ferme à ce qui vient
soit
des choses où tu sens la nature contraire :
revêts un nouvel homme et dépouille le vieux,
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Tu pourras à toute heure être mal satisfait
des inégalités dont la vie est semée :
tous les projets
tandis que tous les tiens
tu verras applaudir à tout son entretien,
et ta voix à ses yeux
tu verras sa demande aisément parvenir
aux plus heureux succès qui flattent
et tu demanderas sans pouvoir obtenir.
Des autres le grand nom sans mérite ennobli
aura ce qui
cependant que le tien traînera dans
ainsi que dans
et
te fera réputer serviteur inutile :
et ce sera beaucoup, si ton esprit docile
peut apprendre à se taire et toujours endurer.
pour voir comme il renonce à son propre intérêt,
comme il sait rompre en tout la pente naturelle.
Voir arriver sans trouble et supporter sans bruit
tout ce
et tu ne verras point
Surtout il
ce qui semble à tes yeux une injustice extrême,
ce qui
ainsi
à cause que tu vis sous le pouvoir
il te faut, malgré toi, prendre la loi de lui,
obéir à son ordre, et suivre son empire ;
et
quand tu sens ta raison puissamment contredire,
et
Mais ne pense pas tant à
que tu ne puisses voir
que leur fruit passe enfin la grandeur des travaux,
et que la récompense en est toute divine.
Au lieu de
ils sauront faire naître, ils sauront redoubler
la douceur nécessaire à soulager ta peine ;
et ce moment
la rendra dans le ciel à jamais souveraine
sur
Dans ces palais brillants que moi seul je remplis,
tu trouveras sans peine en moi seul toutes choses,
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tu tiendras en ta main quoi que tu te proposes.
Toutes sortes de biens avec profusion
y naîtront
sans crainte que le temps les change ou les enlève ;
ton vouloir et le mien
et tu
ni dont ton intérêt
Là personne à tes
personne contre toi ne formera de plainte ;
tu
tu
Les objets desirés
sur les ébranlements de ton âme incertaine :
tu posséderas tout sans besoin de choisir,
et tu
sans que la plénitude émousse le desir.
Là ma main libérale, épanchant le bonheur,
de tous maux en tous biens fera
pour
pour le blâme et
relevé sur un trône au royaume de Dieu,
de ses submissions recevra la couronne ;
et les gênes
Range-toi donc, mon fils, sous le vouloir de tous,
par une humilité de jour en jour plus grande ;
trouve tout de leur part juste, facile, doux,
et
que ce soit ton sujet, ton maître, ou ton égal,
reçois à
entends même un coup
porte à
et
Que
attachent des desirs que le succès avoue ;
que mille et mille fois le monde les en loue :
toi, mets toute ta joie à souffrir les mépris ;
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que de mon seul honneur ton âme soit ravie ;
et souhaite surtout avec sincérité
que soit que je
en tout ce que tu fais mon nom soit exalté.
</pre></div>
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