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{{tiret2|reli|gion}}. Tout ce qu’il voyait de piété et de modestie, de simplicité et de vertus évangéliques dans ses maîtres lui inspira le dessein, qu’il exécuta en 1814 , d’entrer dans leur société. Ordonné prêtre en 1811 par le cardinal Maury, il dut remplacer comme directeur et comme professeur les sulpiciens que Napoléon avait expulsés au moment de ses démêlés avec le saint-siége. M. Jalabert, vicaire général de Paris, avait été nommé supérieur du séminaire, et, malgré la diversité des caractères, la plus parfaite harmonie régna toujours entre le chef et ses coopérateurs. On doit cette justice à ce vertueux ecclésiastique, c’est qu’il s’appliqua constamment à maintenir dans toute leur pureté la règle et les usages consacrés par une heureuse expérience. Mais le cardinal était tourmenté par le besoin d’innover sans cesse. Comme il ne trouvait pas l’abbé Jalabert assez souple à ses desseins, il mit à sa place l’abbé Tharin, qu’il crut plus disposé à entrer dans ses vues, et à adopter ses plans de réforme. Le nouveau supérieur eut le bon esprit de ne pas se plier aux caprices et aux boutades du cardinal ; la règle de Samt-Sulpice fut religieusement respectée , et plus d’une fois , sans trop déplaire , il sut faire entendre des vérités utiles. Déjà l’empire touchait à sa fin ; la persécution contre l’Eglise allait cesser , et l’abbé Tharin appelait tous ses vœux le moment où il pourrait remettre entre les mains de ses anciens maîtres les fonctions qu’il n’avait acceptées que épargner à la religion de plus grands malheurs. Au commencement de la Restauration, il écrivit contre le cardinal Maury dont l’administration avait été si fâcheuse pour le diocèse de Paris, et si irrégulière dans son principe. Il adressa une lettre anonyme à tous les chanoines de la métropole qui s’empressèrent de révoquer les pouvoirs du cardinal. Bientôt celui-ci fut obligé de quitter l’archevêché, et il se mit en route pour l’Italie, sans perdre toutefois l’espoir de recouvrer la faveur des Bourbons. Un ''Mémoire'' apologétique de sa conduite qu’il publia à cette occasion fut solidement réfuté par l’abbé Tharin. Ce ''Mémoire'' ne justifiait rien ; exemples et raisons, tout pouvait être contesté , et on prouva très-bien à l’auteur qu’il devait renoncer à une apologie impuissante , pour recourir à la clémence du juge. Vers le même temps Grégoire publia un pamphlet intitulé : ''de la Constitution française de 1814''. L’abbé Tharin, lui répondit, par sa ''Défense des droits sacrés du trône''. L’ouvrage est pseudonyme ; il parut sous le nom de Louis de Beaupré. Les prêtres de la congrégation de Saint-Sulpice étant rentrès en 1814 dans l’administration du séminaire de Paris, l’abbé Tharin s’attacha à leur société. Il y professa la morale jusqu’à l’époque des Cent-Jours, et fit alors un voyage à Rome. A son retour il fut nommé supérieur du séminaire de Bayeux ; et dans ce nouvel emploi il se montra digne de l’estime et de la confiance qu’il avait inspirées. Un mélange heureux de douceur et de fermeté lui gagna tous les cœurs ; mais une ardeur excessive pour le travail qu’il ne savait pas modérer , avait pour profondément altéré sa santé, et il dut abandonner ses fonctions. Ce fut à Bayeux en 1818 qu’il composa ses ''Nouvelles Considérations philosophiques et critiques sur la société des Jésuites et sur les causes''
{{tiret2|reli|gion}}. Tout ce qu’il voyait de piété et de modestie, de simplicité et de vertus évangéliques dans ses maîtres lui inspira le dessein, qu’il exécuta en 1814, d’entrer dans leur société. Ordonné prêtre en 1811 par le cardinal Maury, il dut remplacer comme directeur et comme professeur les sulpiciens que Napoléon avait expulsés au moment de ses démêlés avec le saint-siége. M. Jalabert, vicaire général de Paris, avait été nommé supérieur du séminaire, et, malgré la diversité des caractères, la plus parfaite harmonie régna toujours entre le chef et ses coopérateurs. On doit cette justice à ce vertueux ecclésiastique, c’est qu’il s’appliqua constamment à maintenir dans toute leur pureté la règle et les usages consacrés par une heureuse expérience. Mais le cardinal était tourmenté par le besoin d’innover sans cesse. Comme il ne trouvait pas l’abbé Jalabert assez souple à ses desseins, il mit à sa place l’abbé Tharin, qu’il crut plus disposé à entrer dans ses vues, et à adopter ses plans de réforme. Le nouveau supérieur eut le bon esprit de ne pas se plier aux caprices et aux boutades du cardinal ; la règle de Samt-Sulpice fut religieusement respectée, et plus d’une fois, sans trop déplaire, il sut faire entendre des vérités utiles. Déjà l’empire touchait à sa fin ; la persécution contre l’Eglise allait cesser, et l’abbé Tharin appelait tous ses vœux le moment où il pourrait remettre entre les mains de ses anciens maîtres les fonctions qu’il n’avait acceptées que pour épargner à la religion de plus grands malheurs. Au commencement de la Restauration, il écrivit contre le cardinal Maury dont l’administration avait été si fâcheuse pour le diocèse de Paris, et si irrégulière dans son principe. Il adressa une lettre anonyme à tous les chanoines de la métropole qui s’empressèrent de révoquer les pouvoirs du cardinal. Bientôt celui-ci fut obligé de quitter l’archevêché, et il se mit en route pour l’Italie, sans perdre toutefois l’espoir de recouvrer la faveur des Bourbons. Un ''Mémoire'' apologétique de sa conduite qu’il publia à cette occasion fut solidement réfuté par l’abbé Tharin. Ce ''Mémoire'' ne justifiait rien ; exemples et raisons, tout pouvait être contesté, et on prouva très-bien à l’auteur qu’il devait renoncer à une apologie impuissante, pour recourir à la clémence du juge. Vers le même temps Grégoire publia un pamphlet intitulé : ''de la Constitution française de 1814''. L’abbé Tharin, lui répondit, par sa ''Défense des droits sacrés du trône''. L’ouvrage est pseudonyme ; il parut sous le nom de Louis de Beaupré. Les prêtres de la congrégation de Saint-Sulpice étant rentrès en 1814 dans l’administration du séminaire de Paris, l’abbé Tharin s’attacha à leur société. Il y professa la morale jusqu’à l’époque des Cent-Jours, et fit alors un voyage à Rome. A son retour il fut nommé supérieur du séminaire de Bayeux ; et dans ce nouvel emploi il se montra digne de l’estime et de la confiance qu’il avait inspirées. Un mélange heureux de douceur et de fermeté lui gagna tous les cœurs ; mais une ardeur excessive pour le travail qu’il ne savait pas modérer, avait profondément altéré sa santé, et il dut abandonner ses fonctions. Ce fut à Bayeux en 1818 qu’il composa ses ''Nouvelles Considérations philosophiques et critiques sur la société des Jésuites et sur les causes''