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« Page:Revue des Deux Mondes - 1895 - tome 130.djvu/399 » : différence entre les versions

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les faits que, déjà, l’on savait expliquer et les faits qui, jusque-là,
LES THÉORIES DE LA CHALEUR. 393
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les faits que, déjà, Ton savait expliquer et les faits qui, jusque-là,
étaient demeurés inexplicables. Réfuter une idée fausse ne sert
étaient demeurés inexplicables. Réfuter une idée fausse ne sert
de rien si l’on ne proclame pas en même temps l’idée juste qui
de rien si l’on ne proclame pas en même temps l’idée juste qui
la doit remplacer.
la doit remplacer.

De cette loi historique la théorie de la chaleur nous offre
De cette loi historique la théorie de la chaleur nous offre
de remarquables exemples.
de remarquables exemples.

C’est sous les yeux de Laplace qu’en 1807 Gay-Lussac a fait
C’est sous les yeux de Laplace qu’en 1807 Gay-Lussac a fait
écouler Fair d’un réservoir plein en un réservoir vide et qu’il a
écouler Fair d’un réservoir plein en un réservoir vide et qu’il a
prouvé l’absence de tout dégagement, de toute absorption de cha-
prouvé l’absence de tout dégagement, de toute absorption de chaleur durant cette modification ; Desormes et Clément ont émis
leur durant cette modification; Desormes et Clément ont émis
sur le calorique contenu dans un espace vide une supposition que
sur le calorique contenu dans un espace vide une supposition que
Laplace rejette, et Laplace sait qu’ils l’ont tirée très naturellement
Laplace rejette, et Laplace sait qu’ils l’ont tirée très naturellement
de l’observation de Gay-Lussac; les résultats de cette observa-
de l’observation de Gay-Lussac ; les résultats de cette observation sont évidemment inconciliables avec la théorie de la chaleur
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exposée dans la ''Mécanique céleste ;'' cependant, l’auteur de la ''Mécanique céleste'' se contente de passer sous silence l’expérience de
tion sont évidemment inconciliables avec la théorie de la chaleur
exposée dans la Mécanique ce/e^^e; cependant, l’auteur de la Méca-
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nique céleste se contente de passer sous silence l’expérience de
Gay-Lussac.
Gay-Lussac.

Laplace, Berthollet, Desormes et Clément, tous les partisans
Laplace, Berthollet, Desormes et Clément, tous les partisans
de la théorie du calorique savent que le frottement dégage de
de la théorie du calorique savent que le frottement dégage de
la chaleur ; tous, ils avouent plus ou moins nettement que ce fait
la chaleur ; tous, ils avouent plus ou moins nettement que ce fait
constant, indéniable, contredit leurs hypothèses; ils continuent
constant, indéniable, contredit leurs hypothèses ; ils continuent
cependant à raisonner comme si ces hypothèses étaient vraies;
cependant à raisonner comme si ces hypothèses étaient vraies ;
la supposition que la chaleur est la manifestation sensible d’une
la supposition que la chaleur est la manifestation sensible d’une
certaine substance matérielle ne sera abandonnée que lorsqu’une
certaine substance matérielle ne sera abandonnée que lorsqu’une
théorie nouvelle, regardant la chaleur comme l’effet produit sur
théorie nouvelle, regardant la chaleur comme l’effet produit sur
nos organes par un genre particulier de mouvement, aura rendu
nos organes par un genre particulier de mouvement, aura rendu
compte non seulement des phénomènes expliqués par les parti-
compte non seulement des phénomènes expliqués par les partisans du calorique, mais encore de ceux que leurs adversaires
sans du calorique, mais encore de ceux que leurs adversaires
leur objectaient.
leur objectaient.

Suivons les efforts par lesquels l’idée que la chaleur consiste
Suivons les efforts par lesquels l’idée que la chaleur consiste
en mouvemens très petits et très rapides des molécules maté-
en mouvemens très petits et très rapides des molécules matérielles s’est développée en une théorie, la ''théorie mécanique de la chaleur''.

rielles s’est développée en une théorie, la théorie îiiécanique de la
chaleur.
L’une des propositions importantes de la mécanique, la loi des
L’une des propositions importantes de la mécanique, la loi des
forces vives, s’énonce ainsi : Quand un système matériel est en
forces vives, s’énonce ainsi : Quand un système matériel est en
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par ces forces pendant un certain laps de temps est toujours égal
par ces forces pendant un certain laps de temps est toujours égal
à l’accroissement subi par la force vive du système pendant ce
à l’accroissement subi par la force vive du système pendant ce
même temps; ainsi, à tout travail positif produit par les forces
même temps ; ainsi, à tout travail positif produit par les forces
agissantes correspond, pour le système, un gain de force vive
agissantes correspond, pour le système, un gain de force vive
précisément égal ; à tout travail négatif, accompli à l’encontre des
précisément égal ; à tout travail négatif, accompli à l’encontre des
forces agissantes, correspond une égale perte de force vive.
forces agissantes, correspond une égale perte de force vive.

Si la quantité de chaleur sensible contenue dans un corps
Si la quantité de chaleur sensible contenue dans un corps
n’est autre chose que la force vive d’un certain mouvement des
n’est autre chose que la force vive d’un certain mouvement des
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