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386 REVUE DES DEUX MONDES.
lesquels se fait l’échange du calorique. Dans la chute d’eau, la
lesquels se fait l’échange du calorique. Dans la chute d’eau, la
puissance motrice est rigoureusement proportionnelle à la diffé-
puissance motrice est rigoureusement proportionnelle à la différence de niveau entre le réservoir supérieur et le réservoir inférieur. Dans la chute de calorique, la puissance motrice augmente
rence de niveau entre le réservoir supérieur et le réservoir infé-
rieur. Dans la chute de calorique, la puissance motrice augmente
sans doute avec la différence de température entre le corps chaud
sans doute avec la différence de température entre le corps chaud
et le corps froid ; mais nous ignorons si elle est proportionnelle
et le corps froid ; mais nous ignorons si elle est proportionnelle
à cette différence; nous ignorons, par exemple, si la chute du
à cette différence ; nous ignorons, par exemple, si la chute du
calorique de 100'' à 50"^ fournit plus ou moins de puissance motrice
calorique de 100° à 50° fournit plus ou moins de puissance motrice
que la chute de ce même calorique de 50** à 0^. »
que la chute de ce même calorique de 50° à 0°. »

Pour résoudre le problème posé par Sadi Garnot, dans le pas-
sage que nous venons de citer , il suffit évidemment de détermi-
Pour résoudre le problème posé par Sadi Garnot, dans le passage que nous venons de citer , il suffit évidemment de détermi-
ner le travail que peut engendrer l’unité de calorique en tombant
ner le travail que peut engendrer l’unité de calorique en ''tombant''
d’une température quelconque à une température fixée une fois
d’une température quelconque à une température fixée une fois
pour toutes, par exemple à 0^; car, si nous connaissons la puis-
pour toutes, par exemple à 0° ; car, si nous connaissons la puissance motrice développée par une unité de chaleur tombant de
sance motrice développée par une unité de chaleur tombant de
100° à 0° et aussi la puissance motrice développée par une unité
100° à 0° et aussi la puissance motrice développée par une unité
de chaleur tombant de 50"" à 0°, nous connaîtrons sans peine la
de chaleur tombant de 50° à 0°, nous connaîtrons sans peine la
puissance motrice engendrée par l’unité de calorique tombant de
puissance motrice engendrée par l’unité de calorique tombant de
100° à SO'': ce sera la différence des deux premières. Nous con-
100° à 50° : ce sera la différence des deux premières. Nous connaîtrons aussi la puissance motrice développée par deux ou trois
naîtrons aussi la puissance motrice développée par deux ou trois
unités de chaleur tombant de 100° à 50° : ce sera deux ou trois
unités de chaleur tombant de lOO"" à 50°: ce sera deux ou trois
fois la puissance produite par une unité de chaleur lorsqu’elle
fois la puissance produite par une unité de chaleur lorsqu’elle
éprouve la même chute.
éprouve la même chute.

Le problème est ramené à déterminer la puissance motrice
Le problème est ramené à déterminer la puissance motrice
que développe une unité de chaleur en tombant d’une température
que développe une unité de chaleur en tombant d’une température
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pour la calculer, supposer qu’elle est produite par le moyen d’un
pour la calculer, supposer qu’elle est produite par le moyen d’un
corps dont les propriétés soient bien connues, d’un gaz par
corps dont les propriétés soient bien connues, d’un gaz par
exemple. C’est ainsi que Garnot a pu l’évaluer; pour y parvenir,
exemple. C’est ainsi que Garnot a pu l’évaluer ; pour y parvenir,
il a fait une hypothèse que ne justifiaient pas encore les expé-
il a fait une hypothèse que ne justifiaient pas encore les expériences connues à son époque ; il a supposé qu’un gaz, chauffé
riences connues à son époque; il a supposé qu’un gaz, chauffé
sous volume constant, avait une chaleur spécifique indépendante
sous volume constant, avait une chaleur spécifique indépendante
de la température marquée par le thermomètre à air ; il aurait
de la température marquée par le thermomètre à air ; il aurait
pu, M. J. Bertrand en a fait la remarque, se passer de cette hypo-
pu, M. J. Bertrand en a fait la remarque, se passer de cette hypothèse, qui s’accordait mal avec ses propres principes.

thèse, qui s’accordait mal avec ses propres principes.
La puissance ainsi calculée n’est nullement proportionnelle à
La puissance ainsi calculée n’est nullement proportionnelle à
la température de la source chaude ; elle dépend de cette tempé-
la température de la source chaude ; elle dépend de cette température d’une manière beaucoup plus compliquée. La puissance
motrice que développe une unité de calorique n’est pas proportionnelle à la hauteur de la chute subie par ce calorique ; en tombant d’un nombre donné de degrés, une quantité donnée de chaleur produit d’autant moins de travail que la chute a lieu dans
rature d’une manière beaucoup plus compliquée. La puissance
motrice que développe une unité de calorique n’est pas propor-
tionnelle à la hauteur de la chute subie par ce calorique ; en tom-
bant d’un nombre donné de degrés, une quantité donnée de cha-
leur produit d’autant moins de travail que la chute a lieu dans
une région plus élevée du thermomètre.
une région plus élevée du thermomètre.