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LES THÉORIES DE LA CHALEUR. 385
Une semblable création est tout à fait contraire aux idées reçues
Une semblable création est tout à fait contraire aux idées reçues
jusqu’à présent, aux lois de la mécanique et de la saine physique;
jusqu’à présent, aux lois de la mécanique et de la saine physique ;
elle est inadmissible. »
elle est inadmissible. »

Selon Sadi Garnot, nous l’avons vu, un moteur fonctionnant
Selon Sadi Carnot, nous l’avons vu, un moteur fonctionnant
suivant le cycle idéal qu’il a imaginé est la meilleure machine à
suivant le cycle idéal qu’il a imaginé est la meilleure machine à
feu que l’on puisse construire ; on peut donc énoncer la proposi-
feu que l’on puisse construire ; on peut donc énoncer la proposition suivante :

tion suivante :
« Le maximum de puissance motrice qu’est susceptible de dé-
« Le maximum de puissance motrice qu’est susceptible de développer une quantité déterminée de chaleur est indépendant des
velopper une quantité déterminée de chaleur est indépendant des
moyens mis en œuvre et des substances employées pour produire
moyens mis en œuvre et des substances employées pour produire
cette puissance motrice ; ce maximum est fixé uniquement par
cette puissance motrice ; ce maximum est fixé uniquement par
les températures des corps entre lesquels se fait, en dernier
les températures des corps entre lesquels se fait, en dernier
résultat, le transport du calorique. »
résultat, le transport du calorique. »
<br /><br /><br />
II
{{Centré|II}}
Une pareille proposition était grosse de conséquences. L’ingé-
<br />
nieur désireux de perfectionner une machine à feu fonctionnant

Une pareille proposition était grosse de conséquences. L’ingénieur désireux de perfectionner une machine à feu fonctionnant
entre deux limites de température données ne devait plus porter
entre deux limites de température données ne devait plus porter
son attention sur la nature des substances qui composent cette
son attention sur la nature des substances qui composent cette
machine; remplacer une telle substance par une autre ne change
machine ; remplacer une telle substance par une autre ne change
pas la grandeur de l’effet utile que l’on peut atteindre. Ce qu’il
pas la grandeur de l’effet utile que l’on peut atteindre. Ce qu’il
faut modifier, ce sont les transformations subies par ces sub-
faut modifier, ce sont les transformations subies par ces substances ; il faut les modifier de manière que leur ensemble se rapproche autant que possible d’un cycle de Carnot. Substituer l’éther
stances; il faut les modifier de manière que leur ensemble se rap-
proche autant que possible d’un cycle de Carnot. Substituer l’éther
à l’eau dans une machine à vapeur ne changera pas la valeur
à l’eau dans une machine à vapeur ne changera pas la valeur
maxima du rendement que l’on est en droit de demander à cette
maxima du rendement que l’on est en droit de demander à cette
machine; ce qu’il faut étudier, ce qu’il faut modifier si l’on veut
machine ; ce qu’il faut étudier, ce qu’il faut modifier si l’on veut
obtenir un rendement voisin de ce maximum, c’est le cycle dé-
obtenir un rendement voisin de ce maximum, c’est le cycle décrit par la vapeur dans le foyer, dans le cylindre, dans le condenseur. Mais laissons de côté les conséquences industrielles du
principe de Sadi Carnot, et ne nous occupons que des conséquences
crit par la vapeur dans le foyer, dans le cylindre, dans le con-
denseur. Mais laissons de côté les conséquences industrielles du
principe de Sadi Garnot, et ne nous occupons que des conséquences
qui en découlent touchant la théorie même de la chaleur.
qui en découlent touchant la théorie même de la chaleur.

« D’après les notions établies jusqu’à présent, dit Garnot, on
« D’après les notions établies jusqu’à présent, dit Carnot, on
peut comparer assez justement la puissance motrice de la cha-
leur à celle d’une chute d’eau ; toutes deux ont un maximum que
peut comparer assez justement la puissance motrice de la chaleur à celle d’une chute d’eau ; toutes deux ont un maximum que
l’on ne peut dépasser, quelle que soit d’une part la machine em-
l’on ne peut dépasser, quelle que soit d’une part la machine employée à recevoir l’action de l’eau, et quelle que soit, de l’autre,
ployée à recevoir l’action de l’eau, et quelle que soit, de l’autre,
la substance employée à recevoir l’action de la chaleur. La puissance motrice d’une chute d’eau dépend de sa hauteur et de la
la substance employée à recevoir l’action de la chaleur. La puis-
quantité de liquide ; la puissance motrice de la chaleur dépend
sance motrice d’une chute d’eau dépend de sa hauteur et de la
quantité de liquide; la puissance motrice de la chaleur dépend
aussi de la quantité de calorique employée et de ce qu’on pourrait
aussi de la quantité de calorique employée et de ce qu’on pourrait
nommer, de ce que nous appellerons en effet, la hauteur de sa
nommer, de ce que nous appellerons en effet, la ''hauteur de sa chute'',
chute, c’est-à-dire de la différence de température des corps entre
c’est-à-dire de la différence de température des corps entre
TOMB cxxx- — 1895. 25