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Version du 8 octobre 2012 à 14:42
» Et je lui montrai l’endroit où j’éprouvais la douleur.
» — D’abord, reprit-il, il n’y a eu aucun coup de fusil ni de pistolet tiré; ensuite, vous n’avez pas de trou à votre redingote.
» — Alors, répondis-je, c’est mon frère qui vient d’être tué.
» — Ah ! ceci, répondit-il, c’est autre chose.
» J’ouvris ma redingote, et je trouvai la marque que je vous ai montrée tout à l’heure ; seulement, au premier abord, elle était vive et comme saignante.
» Un instant je fus tenté, tant je me sentais brisé par la double douleur morale et physique que j’éprouvais, de rentrer à Sullacaro ; mais je pensai à ma mère : elle ne m’attendait que pour souper, il fallait donner une raison à ce retour, et je n’avais pas de raison à lui donner.
» D’un autre côté, je ne voulais pas, sans une plus grande certitude, lui annoncer la mort de mon frère.
» Je continuai donc mon chemin, et rentrai seulement à six heures du soir.
» Ma pauvre mère me reçut comme d’habitude ; il était évident qu’elle ne se doutait de rien.
» Aussitôt le souper, je remontai dans ma chambre.
» En passant dans le corridor que vous connaissez, le vent souffla ma bougie.
» J’allais descendre pour la rallumer, quand, par les