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{{titre|
Il y a certains themes
sont trop completement horribles pour devenir le sujet
reguliere. Ces sujets-la, les purs romanciers doivent les eviter,
ne veulent pas offenser ou degouter. Ils ne peuvent convenablement
etre mis en oeuvre, que
severite et la majeste de la verite. Nous fremissons, par exemple, de
la plus poignante des "voluptes douloureuses" au recit du passage de
la Beresina, du tremblement de terre de Lisbonne, du massacre de la
Saint-Barthelemy, ou de
dans le trou noir de Calcutta. Mais dans ces recits,
fait —
tant que pures inventions, nous ne les regarderions
Je viens de citer quelques-unes des plus frappantes et des plus fameuses
catastrophes dont
etendue que leur caractere, qui impressionne si vivement notre
imagination. Je
dans le long et magique catalogue des miseres humaines, choisir beaucoup
de ces vastes catastrophes collectives. La vraie misere — le comble de la
douleur — est quelque chose de particulier, non de general. Si
de
Etre enseveli vivant,
Que cette extremite soit arrivee souvent, tres souvent,
saurait guere nier tout homme qui reflechit. Les limites qui separent la
vie de la mort sont tout au moins indecises et vagues. Qui pourra dire
ou
entierement, et ou cependant cette cessation
mecanisme de notre vie. Au bout
principe invisible remet en mouvement les ressorts enchantes et les
roues magiciennes. La corde
ni la coupe
l’ame?
Mais en dehors de
doivent produire tels effets — et que par consequent ces cas bien connus
de suspension de la la vie doivent naturellement donner lieu de temps
en temps a des inhumations prematurees — en dehors, dis-je, de cette
consideration, nous avons le temoignage direct de
et ordinaire, qui demontre
genre ont reellement eu lieu. Je pourrais en rapporter, si cela etait
necessaire, une centaine
Un de ces exemples,
circonstances peuvent etre encore fraiches dans le souvenir de
quelques-uns de mes lecteurs,
la ville voisine de Baltimore, et y a produit une douloureuse, intense
et generale emotion. La femme
legiste eminent, membre du Congres, — fut atteinte subitement
inexplicable maladie, qui defia completement
Apres avoir beaucoup souffert, elle mourut, ou fut supposee morte.
Il
presentait tous les symptomes ordinaires de la mort. La face avait
les traits pinces et tires. Les levres avaient la paleur ordinaire du
marbre. Les yeux etaient ternes. Plus aucune chaleur. Le pouls avait
cesse de battre. On garda pendant trois jours le corps sans
et dans cet espace de temps il acquit une rigidite de pierre. On se
hata alors de
supposait.
La dame fut deposee dans le caveau de famille, et rien
pendant les trois annees suivantes. Au bout de ces trois ans, on ouvrit
le caveau pour y deposer un sarcophage. — Quelle terrible secousse
attendait le mari qui lui-meme ouvrit la porte! Au moment ou elle se
fermait derriere lui, un objet vetu de blanc tomba avec fracas dans ses
bras.
Des recherches minutieuses prouverent evidemment
ressuscitee dans les deux jours qui suivirent son inhumation, — que les
efforts
chute de la saillie sur le sol, ou en se brisant il lui avait permis
le caveau fut trouvee vide; elle pouvait bien, cependant avoir
ete epuisee par
descendaient dans cet horrible sejour, se trouvait un large fragment du
cercueil, dont elle semblait
en frappant la porte de fer.
occupation
chute, son linceul
Elle resta dans cette position et se putrefia ainsi, toute droite.
accompagne de circonstances qui prouvent bien que la verite est
souvent plus etrange que la fiction.
demoiselle Victorine Lafourcade, jeune fille
riche, et
trouvait Julien Bossuet, un pauvre litterateur ou journaliste de Paris.
Ses talents et son amabilite
riche heritiere, qui semble avoir eu pour lui un veritable amour. Mais
son orgueil de race la decida finalement a
monsieur Renelle, banquier, et diplomate de quelque merite. Une
fois marie, ce monsieur la negligea, ou peut-etre meme la maltraita
brutalement. Apres avoir passe avec lui quelques annees miserables, elle
mourut — ou au moins son etat ressemblait tellement a la mort,
pouvait
dans une fosse ordinaire dans son village natal. Desespere, et toujours
brulant du souvenir de sa profonde passion,
capitale et arrive dans cette province eloignee ou repose sa belle,
avec le romantique dessein de deterrer son corps et de
sa luxuriante chevelure. Il arrive a la tombe. A minuit il deterre le
cercueil,
arrete, en voyant
La dame avait ete enterree vivante. La vitalite
completement partie, et les caresses de son amant acheverent de la
reveiller de la lethargie
porta avec des transports frenetiques a son logis dans le village.
Il employa les plus puissants revulsifs que lui suggera sa science
medicale. Enfin, elle revint a la vie. Elle reconnut son sauveur, et
resta avec lui
forces. Son coeur de femme
lecon
de Bossuet. Elle ne retourna plus vers son mari, mais lui cacha sa
resurrection, et
ils rentrerent tous deux en France, dans la persuasion que le temps
avait suffisamment altere les traits de la dame, pour
plus reconnaissable a ses amis. Ils se trompaient; car a la premiere
rencontre monsieur Renelle reconnut sa femme et la reclama. Elle
resista; un tribunal la soutint dans sa resistance, et decida que les
circonstances particulieres jointes au long espace de temps ecoule,
avaient annule, non seulement au point de vue de
de la legalite, les droits de son epoux.
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vraiment terrible.
Un officier
robuste sante, ayant ete jete a bas
une grave contusion a la tete, qui le rendit immediatement insensible.
Le crane etait legerement fracture, mais on ne craignait aucun danger
immediat. On lui fit avec succes
employa tous les autres moyens ordinaires en pareil cas. Cependant, peu
a peu, il tomba dans un etat
si bien
Comme il faisait tres chaud, on
indecente dans un des cimetieres publics. Les funerailles eurent lieu un
jeudi. Le dimanche suivant, comme
au cimetiere; et vers midi,
entend un paysan declarer
avait distinctement senti une commotion du sol, comme si
debattait sous terre.
de cet homme; mais sa terreur evidente, et son entetement a soutenir son
histoire produisirent bientot sur la foule leur effet naturel. On se
procura des beches a la hate, et le cercueil qui etait indecemment a
fleur de terre, fut si bien ouvert en quelques minutes que la tete du
defunt apparut. Il avait toutes les apparences
presque dresse dans son cercueil, dont il avait, a force de furieux
efforts, en partie souleve le couvercle.
On le transporta aussitot a
etait encore vivant, quoique en etat
il revenait a la vie, reconnaissait ses amis, et parlait dans un langage
sans suite des agonies
De son recit il resulta clairement
son etat pendant plus
dans
excessivement poreuse, ce qui permettait a
entendu les pas de la foule sur sa tete, et avait essaye de se faire
entendre a son tour.
cimetiere, disait-il, qui semblait
sommeil, et il
conscience entiere de
Ce malheureux, raconte-t-on, se retablissait, et etait en bonne voie de
guerison definitive, quand il mourut victime de la charlatanerie des
experiences medicales. On lui appliqua une batterie galvanique, et il
expira tout a coup dans une de ces crises extatiques que
provoque quelquefois.
A propos de batterie galvanique, il me souvient
bien extraordinaire, dans lequel on en fit
la vie un jeune attorney de Londres, enterre depuis deux jours. Ce
fait eut lieu en 1831, et souleva alors dans le public une profonde
sensation.
Le patient, M. Edward Stapleton, etait mort en apparence
typhoide, accompagnee de quelques symptomes extraordinaires, qui avaient
excite la curiosite des medecins qui le soignaient. Apres son deces
apparent, on requit ses amis
mortem''; mais ils
de pareils refus, les praticiens resolurent
dissequer a loisir en leur particulier. Ils
avec une des nombreuses societes de deterreurs de corps qui abondent a
Londres; et la troisieme nuit apres les funerailles le pretendu cadavre
fut deterre de sa biere enfouie a huit pieds de profondeur, et depose
dans le cabinet
Une incision
organes, on
Plusieurs experiences se succederent, et les effets habituels se
produisirent, sans autres caracteres exceptionnels que la manifestation,
a une ou deux reprises, dans les convulsions, de mouvements plus
semblables que
La nuit
proceder enfin a la dissection. Un etudiant, particulierement desireux
batterie a
echancrure, que
patient,
la table, marcha au milieu de la chambre, regarda peniblement autour de
lui pendant quelques secondes, et se mit a parler. Ce
etait inintelligible; mais les mots etaient articules, et les syllabes
distinctes. Apres quoi, il tomba lourdement sur le plancher.
Pendant quelques moments la terreur paralysa
Il etait evident que M. Stapleton etait vivant, quoique evanoui. Les
vapeurs de
sante et a la societe de ses amis — a qui cependant on eut grand soin
de cacher sa resurrection,
craindre.
Mais ce
assertions de M. Stapleton lui-meme. Il declare
moment ou il ait ete completement insensible —
obtuse et vague de tout ce qui lui arriva, a partir du moment ou ses
medecins le declarerent ''mort'',
plancher de
incomprises,
chambre ou il se trouvait etait un cabinet de dissection.
Il serait aise de multiplier ces histoires; mais je
elles ne sont nullement necessaires pour etablir ce fait,
cas
rarement, vu la nature du cas, il est en notre pouvoir de les decouvrir,
il nous faut bien admettre,
nous en ayons connaissance. En verite, il arrive rarement
cimetiere, pour quelque dessein que ce soit, dans une certaine etendue,
sans
suggerer les plus terribles soupcons.
Soupcons terribles en effet; mais destinee plus terrible encore! On peut
affirmer sans hesitation,
propre a inspirer le comble de la detresse physique et morale que
enterre vivant.
suffocantes de la terre humide — le contact des vetements de mort colles
a votre corps — le rigide embrassement de
de la nuit absolue — le silence ressemblant a une mer qui
vous engloutit — la presence invisible, mais palpable du ver
vainqueur — joignez a tout cela la pensee qui se reporte a
au gazon qui verdit sur votre tete, le souvenir des chers amis qui
voleraient a votre secours
celui des vrais morts — toutes ces considerations, dis-je, portent avec
elles dans le coeur qui palpite encore une horreur intolerable qui fait
palir et reculer
sur terre de pareille agonie — nous ne pouvons rever rien
dans les royaumes du dernier des enfers.
raconte a ce sujet offre un interet si profond — interet, toutefois, qui,
en dehors de la terreur mysterieuse du sujet, repose essentiellement et
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connaissance, de mon experience positive et personnelle.
Pendant plusieurs annees
singulier que les medecins se sont accordes a appeler la catalepsie, a
defaut
predisposantes de ce mal, quoique ses diagnostics memes soient encore a
varietes ne semblent guere que des varietes de degre. Quelquefois le
patient ne reste
une espece de lethargie excessive. Il a perdu la sensibilite, et est
exterieurement sans mouvement, mais les pulsations du coeur sont encore
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teinte colore encore le centre des joues; et si nous lui appliquons
un miroir aux levres, nous pouvons decouvrir une certaine action des
poumons, action lourde, inegale et vacillante.
dure des semaines entieres, — meme des mois; et dans ce cas,
le plus scrupuleux, les epreuves les plus rigoureuses des medecins ne
peuvent arriver a etablir quelque distinction sensible entre
patient, et celui que nous considerons comme
Ordinairement il
ses amis qui savent
qui sont la suite de cette connaissance, et, par dessus tout, a
progres de la maladie sont, heureusement, graduels. Les premieres
manifestations, quoique bien marquees, sont equivoques. Les acces
deviennent successivement de plus en plus distincts et prolonges.
dans cette gradation
extremes, ce qui se voit quelquefois, serait presque inevitablement
condamne a etre enterre vivant.
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pouvoir remuer, ni meme penser, mais conservant une conscience obtuse et
lethargique de ma vie et de la presence des personnes qui entouraient
mon lit,
a un etat de sensation parfaite.
impetueusement atteint. Je devenais languissant, engourdi,
frissons, des etourdissements, et me sentais tout
Alors, des semaines entieres, tout etait vide pour moi, noir et
silencieux; un neant remplacait
du terme un total aneantissement. Je me reveillais, toutefois, de ces
dernieres attaques peu a peu et avec une lenteur proportionnee a la
soudainete de
mendiant sans ami et sans asile, errant dans la rue pendant une longue
nuit desolee
bienfaisante la lumiere revenait a mon ame.
A part cette disposition aux attaques, ma sante generale paraissait
bonne; et je ne pouvais
seul mal predominant, a moins de considerer comme son effect une
idiosyncrasie qui se manifestait ordinairement pendant mon sommeil. En
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absolument en suspens.
Dans tout ce que
physique, mais une infinie detresse morale. Mon imagination devenait
un veritable charnier. Je ne parlais que "de vers, de tombes et
enterre vivant ne cessait
auquel
etait pour moi une torture, et la nuit, une agonie. Quand
obscurite se repandait sur la terre,
secouait — me secouait comme le vent secoue les plumes
Quand la nature ne pouvait plus resister au sommeil, ce
une violente repulsion que je consentais a dormir — car je frissonnais en
songeant
Et
emporte dans un monde de fantomes, au dessus duquel, avec ses ailes
vastes et sombres, couvrant tout de leur ombre, planait seule mon idee
sepulcrale.
Parmi les innombrables et sombres cauchemars qui
reves, je ne rappellerai
plonge dans une crise cataleptique plus longue et plus profonde que
et une voix impatiente et mal articulee murmura a mon oreille ce mot:
"Leve-toi!"
Je me dressai sur mon seant.
voir la figure de celui qui
ni
je me trouvais alors couche. Pendant que, toujours sans mouvement, je
saisit violemment le poignet, et le secoua rudement, pendant que la voix
mal articulee me disait de nouveau:
"Leve-toi! Ne
"Et qui es-tu?" demandai-je.
"Je
lugubrement. "
mais je suis plein de compassion. Tu sens que je tremble. Mes dents
claquent, pendant que je parle, et cependant ce
nuit — de la nuit sans fin. Mais cette horreur est intolerable. Comment
peux-tu dormir en paix? Je ne puis reposer en entendant le cri de
ces grandes agonies. Les voir,
Leve-toi! Viens avec moi dans la nuit exterieure, et laisse-moi te
devoiler les tombes.
Je regardai; et la figure invisible, tout en me tenant toujours par le
poignet, avait fait ouvrir au grand large les tombes de
de chacune
qui me permit de penetrer du regard les retraites les plus secretes, et
de contempler les corps enveloppes de leur linceul, dans leur triste et
solennel sommeil en compagnie des vers! Mais helas! ceux qui dormaient
qui ne dormaient pas du tout. Il se produisit un leger remuement, puis
une douloureuse et generale agitation; et des profondeurs des fosses
sans nombre il venait un melancolique froissement de suaires; et parmi
ceux qui semblaient reposer tranquillement, je vis
avaient plus ou moins modifie la rigide et incommode position dans
laquelle ils avaient ete cloues dans leur tombe. Et pendant que je
regardais, la voix me dit encore: "
vue pitoyable?" Mais avant que
fantome avait cesse de me serrer le poignet; les lueurs phosphorescentes
expirerent, et les tombes se refermerent tout a coup avec violence,
pendant que de leurs profondeurs sortait un tumulte de cris desesperes,
repetant: "
Ces apparitions fantastiques qui venaient
bientot jusque sur mes heures de veille leur terrifiante influence. Mes
nerfs se detendirent completement, et je fus en proie a une horreur
perpetuelle.
exercice qui
me hasarder hors de la presence immediate de ceux qui connaissaient ma
disposition a la catalepsie, de peur que, tombant dans un de mes
acces habituels, je ne fusse enterre avant
veritable etat. Je doutai de la sollicitude, de la fidelite de mes plus
chers amis.
Je craignais que, dans un acces plus prolonge que de coutume, ils ne se
laissassent aller a me regarder comme perdu sans ressources.
au point de
seraient enchantes de profiter
debarrasser completement de moi. En vain essayerent-ils de me rassurer
par les promesses les plus solennelles. Je leur fis jurer par le plus
sacre des serments que, quoi
mon inhumation, que lorsque la decomposition de mon corps serait assez
avancee pour rendre impossible tout retour a la vie; et malgre tout, mes
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Je me mis alors a imaginer toute une serie de precautions soigneusement
elaborees. Entre autres choses, je fis retoucher le caveau de famille,
de maniere a ce
legere pression sur un long levier prolonge bien avant dans le caveau
faisait jouer le ressort des portes de fer. Il y avait aussi des
arrangements pris pour laisser libre entree a
des receptacles appropries pour la nourriture et
immediate du cercueil destine a me recevoir. Ce cercueil etait
chaudement et moelleusement matelasse, et pourvu
sur le modele de la porte,
au plus faible mouvement du corps de le mettre en liberte. De plus
corde devait passer par un trou dans le cercueil, et etre attachee a
destinee! Toutes ces securites si bien combinees devaient etre
impuissantes a sauver des dernieres agonies un malheureux condamne a
etre enterre vivant!
Il arriva un moment — comme cela etait deja arrive — ou, sortant
inconscience totale, je ne recouvrai
mon existence. Lentement — a pas de tortue — revenait la faible et grise
lueur du jour de
apathique
d’effort.
Puis, apres un long intervalle, un tintement dans les oreilles; puis,
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qui semble eternelle, et pendant laquelle mes sentiments en se
reveillant essaient de se transformer en pensee; puis une courte rechute
dans le neant, suivie
de paupieres, et immediatement apres, la secousse electrique
terreur mortelle, indefinie, qui precipite le sang en torrents des
tempes au coeur.
Ligne 452 :
Puis le premier effort positif pour penser, la premiere tentative de
souvenir. Succes partiel et fugitif. Mais bientot la memoire recouvre
son domaine, au point que, dans une certaine mesure,
mon etat. Je sens que je ne me reveille pas
me souviens que je suis sujet a la catalepsie. Et bientot enfin, comme
par un debordement
la pensee de
envahissante.
Pendant les quelques minutes qui suivirent ce cauchemar, je restai sans
mouvement. Je ne me sentais pas le courage de me mouvoir. Je
pas faire
cependant il y avait quelque chose dans mon coeur qui me murmurait que
''
misere
apres une longue irresolution a soulever les lourdes paupieres de mes
yeux. Je les soulevai. Il faisait noir — tout noir. Je reconnus que
terminee. Je reconnus que
facultes visuelles. — Et cependant il faisait noir — tout noir —
et complete obscurite de la nuit qui ne finit jamais.
convulsivement a la fois dans cet effort; — mais aucune voix ne sortit
des cavernes de mes poumons, qui, oppressees comme sous le poids
montagne,
penibles et haletantes aspirations.
Le mouvement de mes machoires dans
montra
morts. Je sentis aussi que
et
Jusque-la je
je levai violemment mes bras, qui etaient restes etendus les poignets
croises. Ils heurterent une substance solide, une paroi de bois, qui
de plus de six pouces. Je ne pouvais plus en douter, je reposais bel et
bien dans un cercueil.
Cependant au milieu de ma misere infinie
visiter; — je songeai a mes precautions si bien prises. Je me tordis, fis
mainte evolution spasmodique pour ouvrir le couvercle; il ne bougea
pas. Je tatai mes poignets pour y chercher la corde de la cloche; je
ne trouvai rien.
desespoir — un desespoir encore plus terrible — regna triomphant; car je
ne pouvais
si soigneusement prepare; et soudain mes narines sentirent arriver a
elles
irresistible. Je
attaque hors de chez moi — au milieu
ne pus
chien — cloue dans un cercueil vulgaire — et jete profondement, bien
profondement, et pour toujours, dans une fosse ordinaire et sans nom.
Comme cette affreuse conviction penetrait
profondeurs de mon ame, une fois encore
forces; et dans cette seconde tentative je reussis. Un cri prolonge,
sauvage et continu, un hurlement
royaumes de la nuit souterraine.
Ligne 516 :
"Voulez-vous bien finir?" dit un troisieme.
"
un quatrieme. Et la-dessus je fus saisi et secoue sans ceremonie pendant
quelques minutes par une escouade
reveillerent pas — car
ce cri — mais ils me rendirent la pleine possession de ma memoire.
Cette aventure se passa pres de Richmond, en Virginie. Accompagne
ami,
quelques milles les rives de James River. A
fumes surpris par un orage. La cabine
le courant, et charge de terreau, etait le seul abri acceptable qui
Je dormis dans un des deux seuls hamacs de
que
etait de dix-huit pouces; et la distance du fond au pont qui le couvrait
exactement de la meme dimension.
ma vision — car ce
naturellement des circonstances de ma position — du train ordinaire de
ma pensee, et de la difficulte, a laquelle
recueillir mes sens, et surtout de recouvrer ma memoire longtemps
apres mon reveil. Les hommes qui
bandage de mes machoires,
autour de la tete a defaut de mon bonnet de nuit accoutume.
Toutefois, il est indubitable que les tortures que
egalerent tout a fait, sauf pour la duree, celles
enterre vif. Elles avaient ete epouvantables — hideuses au dela de toute
conception. Mais le bien sortit du mal; leur exces meme produisit en
moi une revulsion inevitable. Mon ame reprit du ton, de
Je voyageai a
respirai
laissai de cote mes livres de medecine. Je brulai ''Buchan''. Je ne lus
plus les ''Pensees Nocturnes'' — plus de galimatias sur les cimetieres,
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nouveau, et vecus en homme. A partir de cette nuit memorable, je
dis adieu pour toujours a mes apprehensions funebres, et avec elles
consequence que la cause.
Il y a certains moments ou, meme aux yeux reflechis de la raison,
le monde de notre triste humanite peut ressembler a un enfer; mais
tous ses abimes. Helas! Il est impossible de regarder cette legion de
terreurs sepulcrales comme quelque chose de purement fantastique; mais,
semblable aux demons qui accompagnerent Afrasiab dans son voyage sur
laisser reposer ou nous resigner a mourir.
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