« Le Chevalier de Maison-Rouge/11 » : différence entre les versions

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{{T3|Le billet|CHAPITRE XI}}<br />
 
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Et cette femme exaspérée montra le poing à la reine.
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— Ne menace personne, dit Maurice ; obtiens plutôt par la douceur que ce que nous demandons soit fait ; car tu es femme, et la citoyenne Antoinette, qui est mère elle-même, aura sans doute pitié d’une mère. Demain, ta fille sera arrêtée ; demain, emprisonnée… puis, si l’on découvre quelque chose, et tu sais que, lorsqu’on le veut bien, on découvre toujours, elle est perdue, elle et sa compagne.
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— Alors, monsieur, répondit Marie-Antoinette, que mon exemple vous détermine ; brûlez ce papier, et vous ferez une œuvre charitable.
 
— Tu plaisantes, l’Autrichienne, dit Agricola ; brûler
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un papier qui va nous faire pincer toute une couvée d’aristocrates peut-être ? Ma foi, non, ce serait trop bête.
 
— Au fait, brûlez-le, dit la femme Tison ; cela pourrait compromettre ma fille.
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— Eh ! cher citoyen, répondit Dixmer en souriant, est-ce que nous nous occupons de politique, nous ? Non, non, une nouvelle tout industrielle, Dieu merci ! Mon honorable ami Morand, qui, comme vous le savez, est un chimiste des plus distingués, vient de trouver le secret d’un maroquin rouge, comme on n’en a pas encore vu jusqu’à présent, c’est-à-dire inaltérable. C’est cette teinture que je vais vous montrer. D’ailleurs, vous verrez Morand à l’œuvre ; celui-là, c’est un véritable artiste.
 
Maurice ne comprenait pas trop comment on pouvait être artiste en maroquin rouge. Mais il n’en accepta pas moins, suivit Dixmer, traversa les ateliers, et, dans une espèce d’officine particulière, vit le citoyen Morand à l’œuvre : il avait ses lunettes bleues et son habit de travail, et paraissait effectivement on ne
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peut pas plus occupé de changer en pourpre le blanc sale d’une peau de mouton. Ses mains et ses bras, qu’on apercevait sous ses manches retroussées, étaient rouges jusqu’au coude. Comme le disait Dixmer, il s’en donnait à cœur joie dans la cochenille.
 
Il salua Maurice de la tête, tout entier qu’il était à sa besogne.
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— Il faut avouer que le métier de municipal abrutirait un héros. Au bout de huit jours de Temple, on se prendrait pour un aristocrate et l’on se dénoncerait soi-même. Bon Dixmer, va ! brave Morand ! suave Geneviève ! Et moi qui les avais soupçonnés un instant !
 
Geneviève attendait Maurice avec son doux sourire, pour lui faire oublier jusqu’à l’apparence des
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soupçons qu’il avait effectivement conçus. Elle fut ce qu’elle était toujours : douce, amicale, charmante.
 
Les heures où Maurice voyait Geneviève étaient les heures où il vivait réellement. Tout le reste du temps, il avait cette fièvre qu’on pourrait appeler la fièvre 93, qui séparait Paris en deux camps et faisait de l’existence un combat de chaque heure.