« Le Mariage de Figaro » : différence entre les versions
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Ligne 5 :
{{ThéâtreDébut}}
{{personnages|
’’’Fanchette’’’, fille d’Antonio.
’’’Personnages muets’’’
’’’Troupe de valets’’’.
’’’Troupe de paysannes’’’.
’’’Troupe de paysans’’’.
}}
Placement des acteurs
Pour faciliter les jeux du théâtre, on a eu
Ligne 57 :
{{acte| I}}
Ligne 63 :
{{scène|1}}
{{personnage|Figaro}}
Ligne 71 :
{{personnage|Suzanne}}
Tiens, Figaro, voilà mon petit chapeau : le trouves-tu mieux ainsi ?
{{personnage|Figaro}}
Sans comparaison, ma charmante. Oh ! que ce joli bouquet virginal, élevé sur la tête
{{personnage|Suzanne}}
Que mesures-tu donc là, mon fils ?
{{personnage|Figaro}}
Ligne 87 :
{{personnage|Suzanne}}
Dans cette chambre ?
{{personnage|Figaro}}
Ligne 95 :
{{personnage|Suzanne}}
Et moi, je
{{personnage|Figaro}}
Pourquoi ?
{{personnage|Suzanne}}
Je
{{personnage|Figaro}}
Mais encore ?
{{personnage|Suzanne}}
Ligne 119 :
{{personnage|Suzanne}}
Si je
{{personnage|Figaro}}
Oh ! quand elles sont sûres de nous !
{{personnage|Suzanne}}
Prouver que
{{personnage|Figaro}}
Tu prends de
{{personnage|Suzanne}}
Fort bien ! Mais quand il aura tinté le matin, pour te donner quelque bonne et longue commission, zeste, en deux pas, il est à ma porte, et crac, en trois sauts...
{{personnage|Figaro}}
{{personnage|Suzanne}}
Il faudrait
{{personnage|Figaro}}
Eh,
{{personnage|Suzanne}}
Il y a, mon ami, que, las de courtiser les beautés des environs, monsieur le comte Almaviva veut rentrer au château, mais non pas chez sa femme ;
{{personnage|Figaro}}
Bazile ! ô mon mignon, si jamais volée de bois vert, appliquée sur une échine, a dûment redressé, la moelle épinière à
{{personnage|Suzanne}}
Tu croyais, bon garçon, que cette dot
{{personnage|Figaro}}
{{personnage|Suzanne}}
Que les gens
{{personnage|Figaro}}
Ligne 175 :
{{personnage|Suzanne}}
Mais
{{personnage|Figaro}}
Ligne 183 :
{{personnage|Suzanne}}
Apprends
{{personnage|Figaro}}
Je le sais tellement, que si monsieur le Comte, en se mariant,
{{personnage|Suzanne}}
Eh bien,
{{personnage|Figaro}},
Ma tête
{{personnage|Suzanne}}
Ne le frotte donc pas !
{{personnage|Figaro}}
Quel danger ?
{{personnage|Suzanne}},
{{personnage|Figaro}}
Tu ris, friponne ! Ah !
{{personnage|Suzanne}}
De
{{personnage|Figaro}}
Ce
{{personnage|Suzanne}}
La crainte ?
{{personnage|Figaro}}
Ce
{{personnage|Suzanne}}
Voilà madame éveillée ; elle
{{personnage|Figaro}}
Y a-t-il encore quelque chose là-dessous ?
{{personnage|Suzanne}}
Le berger dit que cela porte bonheur aux épouses délaissées. Adieu, mon petit Fi, Fi, Figaro ; rêve à notre affaire.
{{personnage|Figaro}}
Pour
{{personnage|Suzanne}}
{{personnage|Suzanne}}
Hé bien ! hé bien !
{{personnage|Figaro}}
{{personnage|Suzanne}},
Quand cesserez-vous, importun, de
{{personnage|Figaro}},
Quand je pourrai te le prouver du soir
{{personnage|Suzanne}},
Voilà votre baiser, monsieur ; je
{{personnage|Figaro}}
Oh ! mais ce
Ligne 277 :
{{scène|2}}
La charmante fille ! toujours riante, verdissante, pleine de gaieté,
Ligne 285 :
{{scène|3}}
{{personnage|Figaro}}
Héééé, voilà le gros docteur : la fête sera complète. Hé ! bonjour, cher docteur de mon cœur ! Est-ce ma noce avec Suzon qui vous attire au château ?
{{personnage|Bartholo}},
Ah ! mon cher monsieur, point du tout.
{{personnage|Figaro}}
Cela serait bien généreux !
{{personnage|Bartholo}}
Ligne 305 :
{{personnage|Figaro}}
Moi qui eus le malheur de troubler la vôtre !
{{personnage|Bartholo}}
Avez-vous autre chose à nous dire ?
{{personnage|Figaro}}
On
{{personnage|Bartholo}},
Bavard enragé ! laissez-nous.
{{personnage|Figaro}}
Vous vous fâchez, docteur ? Les gens de votre état sont bien durs ! Pas plus de pitié des pauvres animaux... en vérité... que si
Pour
Je
{{personnage|Bartholo}}
{{personnage|Figaro}}
Elle vous le contera de reste.
Ligne 339 :
{{scène|4}}
{{personnage|Bartholo}}
Ce drôle est toujours le même ! Et à moins
{{personnage|Marceline}}
Enfin, vous voilà donc, éternel docteur ! toujours si grave et compassé,
{{personnage|Bartholo}}
Toujours amère et provocante ! Hé bien, qui rend donc ma présence au château si nécessaire ? Monsieur le Comte a-t-il eu quelque accident ?
{{personnage|Marceline}}
Ligne 359 :
{{personnage|Bartholo}}
La Rosine, sa trompeuse Comtesse, est-elle incommodée, Dieu merci ?
{{personnage|Marceline}}
Ligne 367 :
{{personnage|Bartholo}}
Et de quoi ?
{{personnage|Marceline}}
Ligne 373 :
Son mari la néglige.
{{personnage|Bartholo}},
Ah ! le digne époux qui me venge !
{{personnage|Marceline}}
On ne sait comment définir le Comte ; il est jaloux et libertin.
{{personnage|Bartholo}}
Libertin par ennui, jaloux par vanité ; cela va sans dire.
{{personnage|Marceline}}
{{personnage|Bartholo}}
Que Son Excellence a rendue nécessaire !
{{personnage|Marceline}}
Pas tout à fait ; mais dont Son Excellence voudrait égayer en secret
{{personnage|Bartholo}}
De monsieur Figaro ?
{{personnage|Marceline}}
Ligne 407 :
{{personnage|Bartholo}}
Cet autre maraud loge ici ?
{{personnage|Marceline}}
Tout le mal dont il est capable. Mais le pis que
{{personnage|Bartholo}}
Ligne 419 :
{{personnage|Marceline}}
De quelle manière ?
{{personnage|Bartholo}}
En
{{personnage|Marceline}}
Railleur fade et cruel, que ne vous débarrassez-vous de la mienne à ce prix ? Ne le devez-vous pas ? Où est le souvenir de vos engagements ?
{{personnage|Bartholo}}
Est-ce pour écouter ces sornettes que vous
{{personnage|Marceline}}
Eh bien !
{{personnage|Bartholo}}
Ah ! volontiers : parlons. Mais quel mortel abandonné du ciel et des femmes ? ...
{{personnage|Marceline}}
Eh ! qui pourrait-ce être, docteur, sinon le beau, le gai,
{{personnage|Bartholo}}
Ce fripon-là ?
{{personnage|Marceline}}
Jamais fâché, toujours en belle humeur ; donnant le présent à la joie, et
{{personnage|Bartholo}}
Ligne 459 :
{{personnage|Marceline}}
Comme un seigneur. Charmant enfin : mais
{{personnage|Bartholo}}
Et sa Suzanne ?
{{personnage|Marceline}}
Elle ne
{{personnage|Bartholo}}
Le jour de son mariage ?
{{personnage|Marceline}}
On en rompt de plus avancés : et, si je ne craignais
{{personnage|Bartholo}}
En ont-elles pour le médecin du corps ?
{{personnage|Marceline}}
Ah ! vous savez que je
{{personnage|Bartholo}}
Où cela mènera-t-il ?
{{personnage|Marceline}}
Que, la honte la prenant au collet, elle continuera de refuser le Comte, lequel, pour se venger, appuiera
{{personnage|Bartholo}}
Elle a raison. Parbleu !
{{personnage|Marceline}},
Et qui croit ajouter à ses plaisirs en trompant mes espérances.
{{personnage|Bartholo}},
Et qui
{{personnage|Marceline}}
Ah ! quelle volupté ! ...
{{personnage|Bartholo}}
Ligne 515 :
{{personnage|Marceline}}
De
Ligne 521 :
{{scène|5}}
{{personnage|Suzanne}},
{{personnage|Marceline}},
Pourquoi non ? Vous
{{personnage|Bartholo}},
Le bon argument de femme en colère ! Nous parlions, belle Suzon, du bonheur
{{personnage|Marceline}}
Ligne 539 :
Sans compter Monseigneur, dont on ne parle pas.
{{personnage|Suzanne}},
Votre servante, madame ; il y a toujours quelque chose
{{personnage|Marceline}},
Bien la vôtre, madame ; où donc est
{{personnage|Suzanne}}
{{personnage|Marceline}}
Ligne 569 :
{{personnage|Marceline}}
Et
{{personnage|Bartholo}},
Adieu, jolie fiancée de notre Figaro.
{{personnage|Marceline}},
{{personnage|Suzanne}},
Qui vous estime beaucoup, madame.
{{personnage|Marceline}},
Me fera-t-elle aussi
{{personnage|Suzanne}},
{{personnage|Marceline}},
{{personnage|Suzanne}},
Eh mais ! assez pour désoler madame.
{{personnage|Marceline}},
Surtout bien respectable !
{{personnage|Suzanne}},
{{personnage|Marceline}},
Aux duègnes ! aux duégnes !
{{personnage|Bartholo}},
Marceline !
{{personnage|Marceline}}
Allons, docteur, car je
Ligne 625 :
{{scène|6}}
{{personnage|Suzanne}},
Allez, madame ! allez, pédante ! je crains aussi peu vos efforts que je méprise vos outrages. - Voyez cette vieille sibylle ! parce
Ligne 633 :
{{scène|7}}
{{personnage|Chérubin}},
Ah ! Suzon, depuis deux heures
{{personnage|Suzanne}}
Comment mon mariage éloigne-t-il du château le premier page de Monseigneur ?
{{personnage|Chérubin}},
Suzanne, il me renvoie.
{{personnage|Suzanne}},
Chérubin, quelque sottise !
{{personnage|Chérubin}}
Il
{{personnage|Suzanne}}
De me voir ! moi ?
{{personnage|Chérubin}}
Ah ! Suzon,
{{personnage|Suzanne}}
{{personnage|Chérubin}}
Tu sais trop bien, méchante, que je
{{personnage|Suzanne}},
Hélas !
{{personnage|Chérubin}},
Son ruban de nuit ! donne-le-moi, mon cœur.
{{personnage|Suzanne}},
Eh ! que non pas ! - Son cœur ! Comme il est familier donc ! Si ce
{{personnage|Chérubin}},
Tu diras
{{personnage|Suzanne}},
Oh ! dans trois ou quatre ans, je prédis que vous serez le plus grand petit vaurien ! ... Rendez-vous le ruban ?
{{personnage|Chérubin}},
Laisse, ah ! laisse-le-moi, Suzon ; je te donnerai ma romance ; et pendant que le souvenir de ta belle maîtresse attristera tous mes moments, le tien y versera le seul rayon de joie qui puisse encore amuser mon cœur.
{{personnage|Suzanne}},
Amuser votre cœur, petit scélérat ! vous croyez parler à votre Fanchette. On vous surprend chez elle, et vous soupirez pour madame ; et vous
{{personnage|Chérubin}},
Cela est vrai,
{{personnage|Suzanne}},
Ah ! ah ! ah ! ah !
{{personnage|Chérubin}}
Pourquoi non ? elle est femme, elle est fille ! Une fille ! une femme ! ah ! que ces noms sont doux !
{{personnage|Suzanne}}
Il devient fou !
{{personnage|Chérubin}}
Fanchette est douce ; elle
{{personnage|Suzanne}}
{{personnage|Chérubin}},
Ah ! ouiche ! on ne
{{personnage|Suzanne}},
Mille soufflets, si vous approchez. Je vais
{{personnage|Chérubin}},
Je suis perdu !
{{personnage|Suzanne}}
Quelle frayeur ? ...
Ligne 743 :
{{scène|8}}
{{personnage|Suzanne}}
Ah ! ...
{{personnage|Le Comte}}
Tu es émue, Suzon ! tu parlais seule, et ton petit cœur paraît dans une agitation... bien pardonnable, au reste, un jour comme celui-ci.
{{personnage|Suzanne}},
Monseigneur, que me voulez-vous ? Si
{{personnage|Le Comte}}
Je serais désolé
{{personnage|Suzanne}},
Je
{{personnage|Le Comte}},
Un seul mot. Tu sais que le Roi
{{personnage|Suzanne}}
Ah ! si
{{personnage|Le Comte}},
Parle, parle, ma chère ; use
{{personnage|Suzanne}},
Je
{{personnage|Le Comte}}
Ligne 785 :
Mais dis auparavant.
{{personnage|Suzanne}},
Je ne sais plus ce que je disais.
Ligne 795 :
{{personnage|Suzanne}}
Eh bien, lorsque Monseigneur enleva la sienne de chez le docteur, et
{{personnage|Le Comte}},
Qui faisait bien de la peine aux filles ! Ah ! Suzette ! ce droit charmant ! Si tu venais en jaser sur la brune au jardin, je mettrais un tel prix à cette légère faveur...
{{personnage|Bazile}},
Il
{{personnage|Le Comte}},
Quelle est cette voix ?
{{personnage|Suzanne}}
Que je suis malheureuse !
{{personnage|Le Comte}}
Sors, pour
{{personnage|Suzanne}},
Que je vous laisse ici ?
{{personnage|Bazile}},
Monseigneur était chez Madame, il en est sorti ; je vais voir.
{{personnage|Le Comte}}
Et pas un lieu pour se cacher ! Ah ! derrière ce fauteuil... assez mal ; mais renvoie-le bien vite.
Ligne 833 :
{{scène|9}}
{{personnage|Bazile}}
{{personnage|Suzanne}},
Hé, pourquoi
{{personnage|Bazile}}
Si vous étiez plus raisonnable, il
{{personnage|Suzanne}}
Il cherche donc
{{personnage|Le Comte}},
Voyons un peu comme il me sert.
Ligne 857 :
{{personnage|Bazile}}
Désirer du bien à une femme, est-ce vouloir du mal à son mari ?
{{personnage|Suzanne}}
Non, dans vos affreux principes, agent de corruption !
{{personnage|Bazile}}
Que vous demande-t-on ici que vous
{{personnage|Suzanne}}
Indigne !
{{personnage|Bazile}}
De toutes les choses sérieuses le mariage étant la plus bouffonne,
{{personnage|Suzanne}},
Des horreurs ! Qui vous permet
{{personnage|Bazile}}
Là, là, mauvaise ! Dieu vous apaise ! Il
{{personnage|Suzanne}},
Don Chérubin ?
{{personnage|Bazile}}
Cherubino di amore, qui tourne autour de vous sans cesse, et qui ce matin encore rôdait ici pour y entrer, quand je vous ai quittée. Dites que cela
{{personnage|Suzanne}}
Quelle imposture ! Allez-vous-en, méchant homme !
{{personnage|Bazile}}
On est un méchant homme, parce
{{personnage|Suzanne}},
Ah ! oui, pour moi ! ...
{{personnage|Bazile}}
{{personnage|Suzanne}},
Et vous bien scélérat,
{{personnage|Bazile}}
{{personnage|Le Comte}}
Comment, tout le monde en parle !
{{personnage|Suzanne}}
Ah ciel !
{{personnage|Bazile}}
Ha ! ha !
{{personnage|Le Comte}}
Courez, Bazile, et
{{personnage|Bazile}}
Ah ! que je suis fâché
{{personnage|Suzanne}},
Mon Dieu ! Mon Dieu !
{{personnage|Le Comte}},
Elle est saisie. Asseyons-la dans ce fauteuil.
{{personnage|Suzanne}}
Je ne veux pas
{{personnage|Le Comte}}
Nous sommes deux avec toi, ma chère. Il
{{personnage|Bazile}}
Moi je suis désolé de
{{personnage|Le Comte}}
Cinquante pistoles, un cheval, et
{{personnage|Bazile}}
Monseigneur, pour un badinage ?
{{personnage|Le Comte}}
Un petit libertin que
{{personnage|Bazile}}
Avec Fanchette ?
{{personnage|Le Comte}}
Ligne 975 :
Et dans sa chambre.
{{personnage|Suzanne}},
Où Monseigneur avait sans doute affaire aussi !
{{personnage|Le Comte}},
{{personnage|Bazile}}
Elle est
{{personnage|Le Comte}},
Mais non ;
{{personnage|Bazile}}
Ha ! ha !
{{personnage|Le Comte}}
Ce tour-ci vaut
{{personnage|Bazile}}
Ligne 1 003 :
Encore mieux.
{{personnage|Le Comte}},
{{personnage|Suzanne}},
Il
{{personnage|Le Comte}},
Puisses-tu mentir en le disant ! Son plus cruel ennemi
{{personnage|Suzanne}}
Il me priait
{{personnage|Le Comte}},
Ruse
{{personnage|Chérubin}}
Hélas ! Monseigneur,
{{personnage|Le Comte}}
Autre fourberie ! Je viens de
{{personnage|Chérubin}}
Pardon ; mais
{{personnage|Le Comte}},
{{personnage|Chérubin}}
Au contraire, Monseigneur,
{{personnage|Le Comte}}
{{personnage|Bazile}}
Ligne 1 051 :
Contenez-vous, on vient.
{{personnage|Le Comte}},
Il resterait là devant toute la terre !
Ligne 1 059 :
{{scène|10}}
{{personnage|Figaro}},
Il
{{personnage|La Comtesse}}
Vous le voyez, monsieur le Comte, ils me supposent un crédit que je
{{personnage|Le Comte}},
Il faudrait
{{personnage|Figaro}},
Soutiens bien mes efforts.
{{personnage|Suzanne}},
Qui ne mèneront à rien.
{{personnage|Figaro}},
Va toujours.
{{personnage|Le Comte}},
Que voulez-vous ? ,
{{personnage|Figaro}}
Monseigneur, vos vassaux, touchés de
{{personnage|Le Comte}}
Hé bien, ce droit
{{personnage|Figaro}},
{{personnage|Le Comte}},
Tu te moques, ami !
{{personnage|Figaro}},
Permettez donc que cette jeune créature, de qui votre sagesse a préservé
{{personnage|Le Comte}},
Si je ne savais pas
{{personnage|Figaro}}
Joignez-vous à moi, mes amis !
{{personnage|Tous ensemble}}
Monseigneur ! Monseigneur !
{{personnage|Suzanne}},
Pourquoi fuir un éloge que vous méritez si bien ?
{{personnage|Le Comte}},
La perfide !
{{personnage|Figaro}}
Ligne 1 137 :
Laisse là ma figure, et ne vantons que sa vertu.
{{personnage|Le Comte}},
{{personnage|La Comtesse}}
Je me joins à eux, monsieur le Comte ; et cette cérémonie me sera toujours chère,
{{personnage|Le Comte}}
Que
{{personnage|Tous ensemble}}
Vivat !
{{personnage|Le Comte}},
Je suis pris.
{{personnage|Figaro}},
Eh bien, espiègle, vous
{{personnage|Suzanne}}
Il est au désespoir ; Monseigneur le renvoie.
{{personnage|La Comtesse}}
Ah ! monsieur, je demande sa grâce.
{{personnage|Le Comte}}
Ligne 1 175 :
{{personnage|La Comtesse}}
Hélas ! il est si jeune !
{{personnage|Le Comte}}
Pas tant que ! vous le croyez.
{{personnage|Chérubin}},
Pardonner généreusement
{{personnage|La Comtesse}}
Il
{{personnage|Suzanne}}
Si Monseigneur avait cédé le droit de pardonner, ce serait sûrement le premier
{{personnage|Le Comte}},
Sans doute.
Ligne 1 199 :
{{personnage|La Comtesse}}
Eh pourquoi le racheter ?
{{personnage|Chérubin}},
Je fus léger dans ma conduite, il est vrai, Monseigneur ; mais jamais la moindre indiscrétion dans mes paroles...
{{personnage|Le Comte}},
Eh bien,
{{personnage|Figaro}}
{{personnage|Le Comte}},
{{personnage|Tous ensemble}}
Vivat !
{{personnage|Le Comte}}
Mais
{{personnage|Figaro}}
Ah ! Monseigneur, demain.
{{personnage|Le Comte}}
Je le veux.
Ligne 1 235 :
{{personnage|Chérubin}}
J’obéis.
{{personnage|Le Comte}}
Saluez votre marraine, et demandez sa protection.
{{personnage|La Comtesse}},
{{personnage|Le Comte}}
Vous êtes bien émue, madame !
{{personnage|La Comtesse}}
Je ne
{{personnage|Le Comte}},
Je vois que Bazile avait raison.
{{personnage|Figaro}}
Pourquoi cela, Monseigneur ? Il viendra passer ses hivers. Baise-moi donc aussi, capitaine !
{{personnage|Suzanne}}
Fi donc,
{{personnage|La Comtesse}}
Quel pronostic !
{{personnage|Le Comte}}
Où donc est Marceline ? Il est bien singulier
{{personnage|Fanchette}}
Ligne 1 279 :
{{personnage|Le Comte}}
Et elle en reviendra ? ...
{{personnage|Bazile}}
Ligne 1 287 :
{{personnage|Figaro}}
{{personnage|Fanchette}}
Ligne 1 293 :
Monsieur le docteur lui donnait le bras.
{{personnage|Le Comte}},
Le docteur est ici ?
{{personnage|Bazile}}
Elle
{{personnage|Le Comte}},
Il ne pouvait venir plus à propos.
Ligne 1 307 :
{{personnage|Fanchette}}
Elle avait
{{personnage|Le Comte}}
Cousin... futur.
{{personnage|Fanchette}},
Monseigneur, nous avez-vous pardonné
{{personnage|Le Comte}}
Bonjour, bonjour, petite.
Ligne 1 323 :
{{personnage|Figaro}}
{{personnage|Le Comte}},
Elle la troublera, je
{{personnage|Suzanne}},
Tu me rejoindras, mon fils ?
{{personnage|Figaro}},
Est-il bien enfilé.
{{personnage|Suzanne}},
Charmant garçon !
Ligne 1 345 :
{{scène|11}}
{{personnage|Figaro}}
Ah ça, vous autres ! la cérémonie adoptée, ma fête de ce soir en est la suite ; il faut bravement nous recorder : ne faisons point comme ces acteurs qui ne jouent jamais si mal que le jour où la critique est le plus éveillée. Nous
{{personnage|Bazile}},
Le mien est plus difficile que tu ne crois.
{{personnage|Figaro}},
Tu es loin aussi de savoir tout le succès
{{personnage|Chérubin}}
Ligne 1 365 :
{{personnage|Figaro}}
Et toi, tu voudrais bien rester !
{{personnage|Chérubin}}
Ah ! si je le voudrais !
{{personnage|Figaro}}
Il faut ruser. Point de murmure à ton départ. Le manteau de voyage à
{{personnage|Chérubin}}
Mais Fanchette qui ne sait pas son rôle !
{{personnage|Bazile}}
Que diable lui apprenez-vous donc, depuis huit jours que vous ne la quittez pas ?
{{personnage|Figaro}}
Tu
{{personnage|Bazile}}
Prenez garde, jeune homme, prenez garde ! Le père
{{personnage|Figaro}}
Ah ! voilà notre imbécile avec ses vieux proverbes ! Hé bien, pédant, que dit la sagesse des nations ? Tant va la cruche à
{{personnage|Bazile}}
Elle
{{personnage|Figaro}},
Pas si bête, pourtant, pas si bête !
Ligne 1 407 :
{{acte|II}}
Le théâtre représente une chambre à coucher superbe, un grand lit en alcôve, une estrade au-devant. La porte pour entrer
Ligne 1 413 :
{{scène|1}}
{{personnage|La Comtesse}}, se jette dans un bergère.
Ligne 1 421 :
{{personnage|Suzanne}}
Je
{{personnage|La Comtesse}}
Quoi, Suzon, il voulait te séduire ?
{{personnage|Suzanne}}
Oh, que non ! Monseigneur
{{personnage|La Comtesse}}
Et le petit page était présent ?
{{personnage|Suzanne}}
{{personnage|La Comtesse}}
Hé, pourquoi ne pas
{{personnage|Suzanne}}
{{personnage|La Comtesse}}
Est-ce que
{{personnage|Suzanne}}
Puis il a vu votre ruban de nuit que je tenais : il
{{personnage|La Comtesse}}, souriant.
Mon ruban ? ... Quelle enfance !
{{personnage|Suzanne}}
{{personnage|La Comtesse}}, rêvant.
Eh bien, Suzon ?
{{personnage|Suzanne}}
Eh bien, madame, est-ce
{{personnage|La Comtesse}}, rêvant.
Laissons... laissons ces folies ... Enfin, ma pauvre Suzasme, mon époux a fini par te dire ? ...
{{personnage|Suzanne}}
Que si je ne voulais pas
{{personnage|La Comtesse}}
Il ne
{{personnage|Suzanne}}
Pourquoi tant de jalousie ?
{{personnage|Le Comtesse}}
Comme tous les maris, ma chère ! uniquement par orgueil. Ah ! je
{{personnage|Suzanne}}
Dès
{{personnage|La Comtesse}},
Ouvre un peu la croisée sur le jardin. Il fait une chaleur ici ! ...
{{personnage|Suzanne}}
Sans cette constance à me fuir... Les hommes sont bien coupables !
{{personnage|Suzanne}}
Ah ! voilà Monseigneur qui traverse à cheval le grand potager, suivi de Pédrille, avec deux, trois, quatre lévriers.
{{personnage|La Comtesse}}
Nous avons du temps devant nous.
{{personnage|Suzanne}}
Ah !
Ligne 1 521 :
{{scène|2}}
{{personnage|Suzanne}}
Mon cher ami, viens donc ! Madame est dans une impatience ! ...
{{personnage|Figaro}}
Et toi, ma petite Suzanne ? - Madame
{{personnage|Suzanne}}
Naturel ?
{{personnage|Figaro}}
Puis il
{{personnage|Suzanne}}
Tu finiras ?
{{personnage|Figaro}}
Et parce que ma Suzanne, ma fiancée,
{{personnage|La Comtesse}}
Pouvez-vous, Figaro, traiter si légèrement un dessein qui nous coûte à tous le bonheur ?
{{personnage|Figaro}}
Qui dit cela, madame ?
{{personnage|Suzanne}}
Au lieu de
{{personnage|Figaro}}
{{personnage|La Comtesse}}
{{personnage|Figaro}}
{{personnage|La Comtesse}}
Sur moi ! La tête vous tourne !
{{personnage|Figaro}}
Oh !
{{personnage|La Comtesse}}
Un homme aussi jaloux ! ...
{{personnage|Figaro}}
Tant mieux ; pour tirer parti des gens de ce caractère, il ne faut
{{personnage|La Comtesse}}
Et vous vous jouez ainsi de la vérité sur le compte
{{personnage|Figaro}}
Il y en a peu, madame, avec qui je
{{personnage|La Comtesse}}
Il faudra que je
{{personnage|Figaro}}
Mais, dites-moi
{{personnage|Suzanne}}
Non ; mais Marceline, le bel esprit, osera le faire, elle.
{{personnage|Figaro}}
Brrrr ! Cela
{{personnage|Suzanne}}
Tu comptes sur celui-là ?
{{personnage|Figaro}}
Oh dame ! écoutez donc, les gens qui ne veulent rien faire de rien
{{personnage|Suzanne}}
Il est joli !
{{personnage|La Comtesse}}
Comme son idée. Vous consentiriez
{{personnage|Figaro}}
Point du tout. Je fais endosser un habit de Suzanne à
{{personnage|Suzanne}}
{{personnage|Figaro}}
Ligne 1 645 :
{{personnage|Figaro}}
Non pas pour moi. Veut-on me laisser faire ?
{{personnage|Suzanne}}
On peut
{{personnage|Figaro}}
Deux, trois, quatre à la fois ; bien embrouillées, qui se croisent.
{{personnage|Suzanne}}
On dit que
{{personnage|Figaro}}
Recevoir, prendre, et demander ; voilà le secret en trois mots.
{{personnage|La Comtesse}}
Il a tant
{{personnage|Figaro}}
{{personnage|Suzanne}}
Tu disais donc ?
{{personnage|Figaro}}
Que, pendant
Ligne 1 683 :
{{scène|3}}
{{personnage|La Comtesse}},
Mon Dieu, Suzon, comme je suis faite ! ... Ce jeune homme qui va venir ! ...
{{personnage|Suzanne}}
Madame ne veut donc pas
{{personnage|La Comtesse}} rêve devant sa petite glace.
Moi ? ... Tu verras comme je vais le gronder.
{{personnage|Suzanne}}
Faisons-lui chanter sa romance.
{{personnage|La Comtesse}}
Mais
{{personnage|Suzanne}}, riant.
Je
{{personnage|La Comtesse}}, revenant à elle.
Ligne 1 717 :
{{scène|4}}
{{personnage|Suzanne}}
Entrez, monsieur
{{personnage|Chérubin}} avance en tremblant.
Ah ! que ce nom
{{personnage|Suzanne}}
Et si belle !
{{personnage|Chérubin}}, avec un soupir.
Ah ! oui.
{{personnage|Suzanne}} le contrefait.
Ah ! oui. Le bon jeune homme ! avec ses longues paupières hypocrites. Allons, bel oiseau bleu, chantez la romance à madame.
{{personnage|La Comtesse}} la déplie.
De qui... dit-on
{{personnage|Suzanne}}
Voyez la rougeur du coupable : en a-t-il un pied sur les joues ?
{{personnage|Chérubin}}
Est-ce
{{personnage|Suzanne}} lui met le poing sous le nez.
Je dirai tout, vaurien !
{{personnage|La Comtesse}}
Là... chante-t-il ?
{{personnage|Chérubin}}
Oh ! madame, je suis si tremblant ! ...
{{personnage|Suzanne}},
Et gnian, gnian, gnian, gnian, gnian gnian, gnian dès que madame le veut, modeste auteur ! je vais
{{personnage|La Comtesse}}
Prends ma guitare. (La Comtesse assise tient le papier pour suivre. Suzanne est derrière son fauteuil, et prélude, en regardant la musique par-dessus sa maîtresse. Le petit page est devant elle, les jeux baissés. Ce tableau est juste la belle estampe,
===ROMANCE===
Air : Marlbroug
Premier couplet
Mon coursier hors
(Que mon cœur, mon cœur a de peine ! )
Au gré du destrier.
Ligne 1 789 :
Au gré du destrier,
Sans varlet,
Là près
(Que mon cœur, mon cœur a de peine ! )
Songeant à ma marraine.
Ligne 1 807 :
Je gravais sur un frêne,
(Que mon cœur, mon cœur a de peine !
Sa lettre sans la mienne ;
Le roi vint à passer.
Ligne 1 821 :
Beau page, dit la reine,
(Que mon cœur, mon cœur a de peine ! )
Qui vous met à la gêne ?
Qui vous fait tant plorer ?
Cinquième couplet
Qui vous fait tant plorer ?
Nous faut le déclarer.
Ligne 1 835 :
Madame et souveraine,
(Que mon cœur, mon cœur a de peine ! )
Que toujours adorai.
Ligne 1 843 :
Sixième couplet
Que toujours adorai ;
Je sens que
Beau page, dit la reine,
(Que mon cœur, mon cœur a de peine ! )
Je vous en servirai.
Ligne 1 857 :
Septième couplet
Je vous en servirai ;
Mon page vous ferai ;
Puis à ma jeune Hélène,
(Que mon cœur, mon cœur a de peine ! )
Fille
Un jour vous marierai.
Ligne 1 873 :
Un jour vous marierai. -
Nenni,
Je veux, traînant ma chaîne,
(Que mon cœur, mon cœur a de peine ! )
Mourir de cette peine,
Mais non
{{personnage|La Comtesse}}
Ligne 1 889 :
{{personnage|Suzanne}} va poser la guitare sur un fauteuil.
Oh ! pour du sentiment,
{{personnage|La Comtesse}}
{{personnage|Suzanne}} se mesure avec lui.
Il est de ma grandeur. Otons
{{personnage|La Comtesse}}
Et si
{{personnage|Suzanne}}
Est-ce que nous faisons du mal donc ? Je vais fermer la porte
{{personnage|La Comtesse}}
Sur ma toilette, une baigneuse à moi.
Ligne 1 915 :
{{scène|5}}
{{personnage|La Comtesse}}
{{personnage|Chérubin}} le lui montre.
Hélas ! madame, le voici ! Bazile me
{{personnage|La Comtesse}}
Déjà ?
Ligne 1 933 :
{{scène|6}}
{{personnage|Suzanne}} entre avec un grand bonnet.
Le cachet, à quoi ?
{{personnage|La Comtesse}}
{{personnage|Suzanne}}
Déjà ?
{{personnage|La Comtesse}}
{{personnage|Suzanne}}
Et la plus belle de toutes.
Tournez-vous donc envers ici,
Ligne 1 959 :
Jean de Lyra, mon bel ami.
Madame, il est charmant !
{{personnage|La Comtesse}}
Arrange son collet
{{personnage|Suzanne}}
Là... Mais voyez donc ce morveux, comme il est joli en fille !
{{personnage|La Comtesse}}
{{personnage|Suzanne}}
Et un ruban à vous. Je suis bien aise madame
{{personnage|La Comtesse}}
Il y a du sang !
{{personnage|Chérubin}}, honteux.
Ce matin, comptant partir,
{{personnage|La Comtesse}}
On
{{personnage|Suzanne}}
Et surtout un ruban volé. - Voyons donc ce que la bossette... la courbette... la cornette du cheval... Je
{{personnage|La Comtesse}},
Occupez-vous plutôt de
Ligne 2 003 :
{{scène|7}}
{{personnage|La Comtesse}}
Pour mon ruban, monsieur... comme
Ligne 2 013 :
{{scène|8}}
{{personnage|Suzanne}},
Et la ligature à son bras ?
{{personnage|La Comtesse}}
En allant lui chercher tes hardes, prends le ruban
Ligne 2 027 :
{{scène|9}}
{{personnage|Chérubin}}, les yeux baissés.
Celui qui
{{personnage|La Comtesse}}
Par quelle vertu ?
{{personnage|Chérubin}}, hésitant.
Quand un ruban... a serré la tête... ou touché la peau
{{personnage|La Comtesse}}, coupant la phrase.
... Etrangère, il devient bon pour les blessures ?
{{personnage|Chérubin}}, pénétré
Vous le gardez, et moi je pars !
{{personnage|La Comtesse}}
Ligne 2 055 :
{{personnage|Chérubin}}
Je suis si malheureux !
{{personnage|La Comtesse}}, émue.
Il pleure à présent !
{{personnage|Chérubin}}, exalté.
Ah ! je voudrais toucher au terme
{{personnage|La Comtesse}},
Taisez-vous, taisez-vous, enfant ! Il
Ligne 2 073 :
{{scène|10}}
{{personnage|Le Comte}}, en dehors.
Pourquoi donc enfermée ?
{{personnage|La Comtesse}}, troublée, se lève.
{{personnage|Le Comte}}, en dehors.
Vous
{{personnage|La Comtesse}}
{{personnage|Le Comte}}, en dehors.
Seule ! Avec qui parlez-vous donc ?
{{personnage|La Comtesse}}, cherchant.
Ligne 2 101 :
{{personnage|Chérubin}}, à part.
Après les scènes
Ligne 2 107 :
{{scène|11}}
{{personnage|La Comtesse}},
Ah ! quelle faute ! quelle faute !
Ligne 2 115 :
{{scène|12}}
{{personnage|Le Comte}}, un peu sévère.
Vous
{{personnage|La Comtesse}}, troublée.
Je... je chiffonnais... oui, je chiffonnais avec Suzanne ; elle est passée un moment chez elle.
{{personnage|Le Comte}},
Vous avez
{{personnage|La Comtesse}}
Cela
{{personnage|Le Comte}}
Vous parliez de moi ! ... Je suis ramené par
{{personnage|La Comtesse}}
Comment, monsieur ? ... quel billet ?
{{personnage|Le Comte}}
Il faut avouer, madame, que vous ou moi sommes entourés
{{personnage|La Comtesse}}
Quel que soit cet audacieux, il faudra
{{personnage|Le Comte}}
Ce soir, pour la noce de Suzanne ?
{{personnage|La Comtesse}}
Pour rien au monde ; je suis très incommodée.
{{personnage|Le Comte}}
Heureusement le docteur est ici.
{{personnage|La Comtesse}}, plus troublée.
Du bruit ?
{{personnage|Le Comte}}
Ligne 2 171 :
{{personnage|La Comtesse}}
Je... je
{{personnage|Le Comte}}
Il faut que vous soyez furieusement préoccupée !
{{personnage|La Comtesse}}
Préoccupée ! de quoi ?
{{personnage|Le Comte}}
Il y a
{{personnage|La Comtesse}}
Hé... qui voulez-vous
{{personnage|Le Comte}}
{{personnage|La Comtesse}}
Ligne 2 199 :
{{personnage|Le Comte}}
Vous avez dit
{{personnage|La Comtesse}}
Passée... ou entrée là ; je ne sais lequel.
{{personnage|Le Comte}}
Si
{{personnage|La Comtesse}}
Du trouble pour ma camariste ?
{{personnage|Le Comte}}
Pour votre camariste, je ne sais ; mais pour du trouble, assurément.
{{personnage|La Comtesse}}
Ligne 2 223 :
{{personnage|Le Comte}}, en colère.
Elle
{{personnage|La Comtesse}}
Je crois, en effet, que vous le voulez souvent : mais voilà bien les soupçons les moins fondés...
Ligne 2 233 :
{{scène|13}}
{{personnage|Le Comte}}
Ils en seront plus aisés à détruire.
{{personnage|La Comtesse}}
Elle est presque nue, monsieur ; vient-on troubler ainsi des femmes dans leur retraite ? Elle essayait des hardes que je lui donne en la mariant ; elle
{{personnage|Le Comte}}
Si elle craint tant de se montrer, au moins elle peut parler.
{{personnage|La Comtesse}},
Suzon, je vous défends de répondre.
{{personnage|Le Comte}}
Oh ! bien,
{{personnage|La Comtesse}}
Partout ailleurs je ne puis
{{personnage|Le Comte}}
Et moi
{{personnage|La Comtesse}}
Attirer vos gens, et faire un scandale public
{{personnage|Le Comte}}
Fort bien, madame. En effet,
{{personnage|La Comtesse}},
Eh ! monsieur, qui songe à vous contrarier ?
{{personnage|Le Comte}}
Ah !
{{personnage|La Comtesse}},
{{personnage|Le Comte}},
Maintenant que cette chambre est close, acceptez mon bras, je vous prie ;
{{personnage|La Comtesse}}
En vérité, monsieur, voilà bien la plus odieuse aventure...
Ligne 2 295 :
{{scène|14}}
{{personnage|Suzanne}} sort de
Ouvez, Chérubin, ouvez vite,
{{personnage|Chérubin}}
Ah ! Suzon, quelle horrible scène !
{{personnage|Suzanne}}
Sortez, vous
{{personnage|Chérubin}},
Eh, par où sortir ?
{{personnage|Suzanne}}
Je
{{personnage|Chérubin}}
{{personnage|Suzanne}}
Ligne 2 327 :
{{personnage|Chérubin}}
La fenêtre du jardin
{{personnage|Suzanne}},
Un grand étage ! impossible ! Ah ! ma pauvre maîtresse ! Et mon mariage, ô ciel !
{{personnage|Chérubin}} revient.
Elle donne sur la melonnière ; quitte à gâter une couche ou deux.
{{personnage|Suzanne}} le retient et
Il va se tuer !
{{personnage|Chérubin}},
Dans un gouffre allumé, Suzon ! oui, je
Ligne 2 349 :
{{scène|15}}
{{personnage|Suzanne}}
Ah ! ...
Ligne 2 357 :
{{scène|16}}
{{personnage|Le Comte}},
Tout est bien comme je
{{personnage|La Comtesse}}
Eh ! monsieur, quelle horrible humeur peut altérer ainsi les égards entre deux époux ? Si
{{personnage|Le Comte}}
Amour ou vanité, vous ouvrirez la porte ; ou je vais à
{{personnage|La Comtesse}},
Arrêtez, monsieur, je vous prie ! Me croyez-vous capable de manquer à ce que je me dois ?
{{personnage|Le Comte}}
Tout ce
{{personnage|La Comtesse}},
Hé bien, monsieur, vous le verrez. Ecoutez-moi... tranquillement.
Ligne 2 385 :
{{personnage|Le Comte}}
Ce
{{personnage|La Comtesse}},
Au moins
{{personnage|Le Comte}}
Et vous me jurez ? ...
{{personnage|La Comtesse}}
Que nous
{{personnage|Le Comte}},
{{personnage|La Comtesse}}
Ligne 2 409 :
{{personnage|Le Comte}}
Hé ! qui donc ?
{{personnage|La Comtesse}}
{{personnage|Le Comte}},
Je le tuerai.
Ligne 2 421 :
{{personnage|La Comtesse}}
Grands dieux !
{{personnage|Le Comte}}
Parlez donc !
{{personnage|La Comtesse}}
Ligne 2 433 :
{{personnage|Le Comte}}
Chérubin !
{{personnage|La Comtesse}},
Ah ! monsieur ! gardez de penser...
{{personnage|Le Comte}},
Je trouverai partout ce maudit page !
{{personnage|La Comtesse}}
Ligne 2 447 :
Il a craint de vous irriter en se montrant.
{{personnage|Le Comte}},
Sors donc, petit malheureux !
{{personnage|La Comtesse}} le prend à bras-le-corps, en
Ah ! monsieur, monsieur, votre colère me fait trembler pour lui.
{{personnage|Le Comte}}
Du désordre !
{{personnage|La Comtesse}}
Hélas, oui ! Prêt à
{{personnage|Le Comte}}
Et vous vouliez garder votre chambre ! Indigne épouse ! ah ! vous la garderez... longtemps ; mais il faut avant que
{{personnage|La Comtesse}}, se jette à genoux, les bras élevés.
Monsieur le Comte, épargnez un enfant ; je ne me consolerais pas
{{personnage|Le Comte}}
Ligne 2 477 :
{{personnage|La Comtesse}}
Il
{{personnage|Le Comte}},
Levez-vous. Otez-vous... Tu es bien audacieuse
{{personnage|La Comtesse}}
Eh bien ! je
{{personnage|Le Comte}}
De mon amour, perfide !
{{personnage|La Comtesse}} se lève et lui présente la clef.
Promettez-moi que vous laisserez aller cet enfant sans lui faire aucun mal ; et puisse, après, tout votre courroux tomber sur moi, si je ne vous convaincs pas...
{{personnage|Le Comte}}, prenant la clef.
Je
{{personnage|La Comtesse}} se jette sur une bergère, un mouchoir sur les yeux.
{{personnage|Le Comte}} ouvre la porte et recule.
Ligne 2 511 :
{{scène|17}}
{{personnage|Suzanne}}
Je le tuerai, je le tuerai ! Tuez-le donc, ce méchant page.
{{personnage|Le Comte}},
Ah ! quelle école !
Ligne 2 525 :
{{scène|18}}
{{personnage|Suzanne}}
Remettez-vous, madame ; il est bien loin ; il a fait un saut...
{{personnage|La Comtesse}}
Ligne 2 539 :
{{scène|19}}
{{personnage|Le Comte}} sort du cabinet
Il
{{personnage|Suzanne}},
Et moi, Monseigneur ?
{{personnage|Le Comte}}
Quoi ! madame, vous plaisantiez ?
{{personnage|La Comtesse}},
Eh pourquoi non, monsieur ?
{{personnage|Le Comte}}
Quel affreux badinage ! et par quel motif, je vous prie... ?
{{personnage|La Comtesse}}
Vos folies méritent-elles de la pitié ?
{{personnage|Le Comte}}
Nommer folies ce qui touche à
{{personnage|La Comtesse}},
Me suis-je unie à vous pour être éternellement dévouée à
{{personnage|Le Comte}}
Ah ! madame,
{{personnage|Suzanne}}
Madame
{{personnage|Le Comte}}
Tu as raison, et
{{personnage|Suzanne}}
Avouez, Monseigneur, que vous la méritez un peu !
{{personnage|Le Comte}}
Pourquoi donc ne sortais-tu pas lorsque je
{{personnage|Suzanne}}
Je me rhabillais de mon mieux, à grand renfort
{{personnage|Le Comte}}
Au lieu de rappeler mes torts, aide-moi plutôt à
{{personnage|La Comtesse}}
Non, monsieur ; un pareil outrage ne se couvre point. Je vais me retirer aux Ursulines, et je vois trop
{{personnage|Le Comte}}
Le pourriez-vous sans quelques regrets ?
{{personnage|Suzanne}}
Ligne 2 615 :
{{personnage|La Comtesse}}
Eh ! quand cela serait, Suzon ?
{{personnage|Le Comte}}
Rosine ! ...
{{personnage|La Comtesse}}
Je ne la suis plus, cette Rosine que vous avez tant poursuivie ! Je suis la pauvre comtesse Almaviva, la triste femme délaissée, que vous
{{personnage|Suzanne}}
Madame !
{{personnage|Le Comte}},
Par pitié !
{{personnage|La Comtesse}}
Vous
{{personnage|Le Comte}}
Mais aussi ce billet... Il
{{personnage|La Comtesse}}
Je
{{personnage|Le Comte}}
Vous le saviez ?
{{personnage|La Comtesse}}
{{personnage|Le Comte}}
Il en était ?
{{personnage|La Comtesse}}
... qui
{{personnage|Le Comte}}
Qui
{{personnage|La Comtesse}}
Vous demandez pour vous un pardon que vous refusez aux autres : voilà bien les hommes ! Ah ! si jamais je consentais à pardonner en faveur de
{{personnage|Le Comte}}
Eh bien, de tout mon cœur, Comtesse. Mais comment réparer une faute aussi humiliante ?
{{personnage|La Comtesse}} se lève.
Elle
{{personnage|Le Comte}}
Ah ! dites pour moi seul. - Mais je suis encore à concevoir comment les femmes prennent si vite et si juste
{{personnage|La Comtesse}},
Je rougissais... du ressentiment de vos soupçons. Mais les hommes sont-ils assez délicats pour distinguer
{{personnage|Le Comte}},
Et ce page en désordre, en veste et presque nu...
{{personnage|La Comtesse}},
Vous le voyez devant vous.
{{personnage|Le Comte}},
Et ces prières, ces larmes feintes...
Ligne 2 699 :
{{personnage|La Comtesse}}
Vous me faites rire, et
{{personnage|Le Comte}}
Nous croyons valoir quelque chose en politique, et nous ne sommes que des enfants.
{{personnage|La Comtesse}}
{{personnage|Suzanne}}
Laissez-nous prisonniers sur parole, et vous verrez si nous sommes gens
{{personnage|La Comtesse}}
Brisons là, monsieur le Comte.
{{personnage|Le Comte}}
Ligne 2 723 :
{{personnage|La Comtesse}}
Est-ce que je
{{personnage|Suzanne}}
Je ne
{{personnage|Le Comte}}
Eh bien ! que ce mot vous échappe.
{{personnage|La Comtesse}}
Le méritez-vous donc, ingrat ?
{{personnage|Le Comte}}
Ligne 2 743 :
{{personnage|Suzanne}}
Soupçonner un homme dans le cabinet de madame !
{{personnage|Le Comte}}
Elle
{{personnage|Suzanne}}
Ne pas
{{personnage|Le Comte}}
Rosine, êtes-vous donc implacable ?
{{personnage|La Comtesse}}
Ah ! Suzon, que je suis faible ! quel exemple je te donne !
{{personnage|Suzanne}}
Bon, madame, avec eux ne faut-il pas toujours en venir là ?
Ligne 2 769 :
{{scène|20}}
{{personnage|Figaro}},
On disait madame incommodée. Je suis vite accouru... je vois avec joie
{{personnage|Le Comte}},
Vous êtes fort attentif.
Ligne 2 781 :
{{personnage|Figaro}}
Et
{{personnage|Le Comte}}
Et qui surveillera la Comtesse au château ?
{{personnage|Figaro}}
La veiller ! elle
{{personnage|Le Comte}}
Non ; mais cet homme absent qui doit
{{personnage|Figaro}}
Quel homme absent ?
{{personnage|Le Comte}}
{{personnage|Figaro}}
Qui dit cela ?
{{personnage|Le Comte}}
Quand je ne le saurais pas
{{personnage|Figaro}}
{{personnage|Suzanne}}
Va, mon pauvre Figaro,
{{personnage|Figaro}}
Et quoi dit ? Vous me traitez comme un Bazile !
{{personnage|Suzanne}}
Ligne 2 829 :
{{personnage|Le Comte}}
{{personnage|La Comtesse}}
Il
{{personnage|Figaro}}, cherchant à deviner.
Le badinage... est consommé ?
{{personnage|Le Comte}}
Oui, consommé. Que dis-tu là-dessus ?
{{personnage|Figaro}}
Moi ! je dis... que je voudrais bien
{{personnage|Le Comte}}
Tu conviens donc enfin du billet ?
{{personnage|Figaro}}
Puisque madame le veut, que Suzanne le veut, que vous le voulez vous-même, il faut bien que je le veuille aussi : mais à votre place, en vérité, Monseigneur, je ne croirais pas un mot de tout ce que nous vous disons.
{{personnage|Le Comte}}
Toujours mentir contre
{{personnage|La Comtesse}},
Eh ! ce pauvre garçon ! pourquoi voulez-vous, monsieur,
{{personnage|Figaro}},
Je
{{personnage|Suzanne}},
As-tu vu le petit page ?
{{personnage|Figaro}},
Encore tout froissé.
{{personnage|Suzanne}},
Ah ! pécaire !
{{personnage|La Comtesse}}
Allons, monsieur le Comte, ils brûlent de
{{personnage|Le Comte}},
Et Marceline, Marceline...
{{personnage|La Comtesse}}
Pour nos gens ! Est-ce que je le suis ?
Ligne 2 895 :
{{scène|21}}
{{personnage|Antonio}},
Monseigneur ! Monseigneur !
{{personnage|Le Comte}}
Que me veux-tu, Antonio ?
{{personnage|Antonio}}
Faites donc une fois griller les croisées qui donnent sur mes couches. On jette toutes sortes de choses par ces fenêtres : et tout à
{{personnage|Le Comte}}
Par ces fenêtres ?
{{personnage|Antonio}}
Regardez comme on arrange mes giroflées !
{{personnage|Suzanne}},
Alerte, Figaro, alerte !
{{personnage|Figaro}}
Ligne 2 927 :
{{personnage|Antonio}}
Vous
{{personnage|Le Comte}},
Cet homme ! cet homme ! où est-il ?
{{personnage|Antonio}}
Où il est ?
{{personnage|Le Comte}}
Ligne 2 943 :
{{personnage|Antonio}}
{{personnage|Suzanne}},
Détourne, détourne !
{{personnage|Figaro}}
Tu boiras donc toujours ?
{{personnage|Antonio}}
Ligne 2 963 :
{{personnage|Antonio}}
Boire sans soif et faire
{{personnage|Le Comte}},
Réponds-moi donc, ou je vais te chasser.
Ligne 2 971 :
{{personnage|Antonio}}
Est-ce que je
{{personnage|Le Comte}}
Comment donc ?
{{personnage|Antonio}},
Si vous
{{personnage|Le Comte}},
On a, dis-tu, jeté un homme par cette fenêtre ?
{{personnage|Antonio}}
Oui, mon Excellence ; tout à
{{personnage|Le Comte}},
Après ?
{{personnage|Antonio}}
{{personnage|Le Comte}}
Au moins, tu reconnaîtrais
{{personnage|Antonio}}
Oh ! que oui-dà ! si je
{{personnage|Suzanne}},
Il ne
{{personnage|Figaro}}
Voilà bien du train pour un pot de fleurs ! combien te faut-il, pleurard, avec ta giroflée ? Il est inutile de chercher, Monseigneur,
{{personnage|Le Comte}}
Comment,
{{personnage|Antonio}}
Combien te faut-il, pleurard ? Votre corps a donc bien grandi depuis ce temps-là ; car je vous ai trouvé beaucoup plus moindre, et plus fluet !
{{personnage|Figaro}}
Certainement ; quand on saute, on se pelotonne...
{{personnage|Antonio}}
{{personnage|Le Comte}}
Chérubin, tu veux dire ?
{{personnage|Figaro}}
Ligne 3 039 :
{{personnage|Antonio}}
Oh ! non, je ne dis pas ça, je ne dis pas ça ; je
{{personnage|Le Comte}}
Quelle patience !
{{personnage|Figaro}}
{{personnage|Antonio}}
Puisque
{{personnage|Le Comte}}
Donne-le-moi.
{{personnage|Figaro}},
Je suis pris.
{{personnage|Le Comte}},
La frayeur ne vous aura pas fait oublier ce que contient ce papier, ni comment il se trouvait dans votre poche ?
{{personnage|Figaro}},
Non sûrement... Mais
{{personnage|La Comtesse}},
Ah ! dieux ! Suzon,
{{personnage|Suzanne}},
Tout est perdu,
{{personnage|Le Comte}}
Eh bien !
{{personnage|Antonio}},
Monseigneur dit, si vous ne devinez pas ?
{{personnage|Figaro}}
Fi donc, vilain, qui me parle dans le nez !
{{personnage|Le Comte}}
Vous ne vous rappelez pas ce que ce peut être ?
{{personnage|Figaro}}
{{personnage|Le Comte}}
Pourquoi vous
{{personnage|Figaro}},
Il... désirait
{{personnage|Le Comte}}
Il
{{personnage|La Comtesse}},
Le cachet.
{{personnage|Suzanne}},
Le cachet manque.
{{personnage|Le Comte}},
Vous ne répondez pas ?
{{personnage|Figaro}}
{{personnage|Le Comte}}
{{personnage|Figaro}}
{{personnage|Le Comte}}
Allons, il est écrit que je ne saurai rien.
{{personnage|Figaro}},
Vous sortez sans ordonner mon mariage ?
Ligne 3 145 :
{{scène|22}}
{{personnage|Marceline}},
Ne
{{personnage|Le Comte}},
Voilà ma vengeance arrivée.
Ligne 3 157 :
{{personnage|Figaro}}
Des engagements ! De quelle nature ? Expliquez-vous.
{{personnage|Marceline}}
Oui, je
{{personnage|Le Comte}}
De quoi
{{personnage|Marceline}}
{{personnage|Figaro}}
Un billet, voilà tout, pour de
{{personnage|Marceline}},
Sous condition de
{{personnage|Le Comte}}
Présentez-vous au tribunal,
{{personnage|Bazile}},
En ce cas, Votre Grandeur permet que je fasse aussi valoir mes droits sur Marceline ?
{{personnage|Le Comte}},
Ah, voilà mon fripon du billet.
Ligne 3 193 :
{{personnage|Figaro}}
Autre fou de la même espèce !
{{personnage|Le Comte}},
Vos droits ! vos droits ! Il vous convient bien de parler devant moi, maître sot !
{{personnage|Antonio}},
Il ne
{{personnage|Le Comte}}
Marceline, on suspendra tout
{{personnage|Bazile}}
Pour son affaire ?
{{personnage|Le Comte}}
Et vous
{{personnage|Bazile}}
Est-ce que je le connais ?
{{personnage|Le Comte}}
Vous résistez ?
{{personnage|Bazile}}
Ligne 3 229 :
{{personnage|Le Comte}}
Quoi donc ?
{{personnage|Bazile}}
Homme à talent sur
{{personnage|Gripe-Soleil}}
{{personnage|Le Comte}}
Quel est ton nom et ton emploi ?
{{personnage|Gripe-Soleil}}
Je suis Gripe-Soleil, mon bon signeu ; le petit patouriau des chèvres, commandé pour le feu
{{personnage|Le Comte}}
Ton zèle me plaît ; vas-y : mais vous
{{personnage|Gripe-Soleil}},
Oh ! moi, je suis de la ? ...
{{personnage|Bazile}},
Que
{{personnage|Le Comte}}
Ligne 3 267 :
{{scène|23}}
{{personnage|Bazile}},
Ah ! je
{{personnage|Figaro}}
{{personnage|Bazile}},
Au lieu
{{personnage|Figaro}}
Conclure ! oh ! va, ne crains rien, quand même tu ne reviendrais jamais... Tu
SEGUEDILLE : Air noté.
Je préfère à richesse
Ligne 3 315 :
Zon, zon, zon.
(Le bruit
Ligne 3 321 :
{{scène|24}}
{{personnage|La Comtesse}},
Vous voyez, Suzanne, la jolie scène que votre étourdi
{{personnage|Suzanne}}
Ah ! madame, quand je suis rentrée du cabinet, si vous aviez vu votre visage ! Il
{{personnage|La Comtesse}}
Il a donc sauté par la fenêtre ?
{{personnage|Suzanne}}
Sans hésiter, le charmant enfant ! Léger... comme une abeille !
{{personnage|La Comtesse}}
Ah ! ce fatal jardinier ! Tout cela
{{personnage|Suzanne}}
Ah ! madame, au contraire ; et
{{personnage|La Comtesse}}
Crois-tu que le Comte en soit la dupe ? Et
{{personnage|Suzanne}}
Ligne 3 357 :
{{personnage|La Comtesse}}
Il faut
{{personnage|Suzanne}}
Il est certain que je
{{personnage|La Comtesse se lève.}}
Attends... Au lieu
{{personnage|Suzanne}}
Vous, madame ?
{{personnage|La Comtesse}}
Il
{{personnage|Suzanne}}
Ah ! Figaro.
{{personnage|La Comtesse}}
Non, non. Il voudrait mettre ici du sien... Mon masque de velours et ma canne ; que
Ligne 3 387 :
{{scène|25}}
{{personnage|La Comtesse}},
Il est assez effronté, mon petit projet !
Ligne 3 395 :
{{scène|26}}
{{personnage|Suzanne}}
Ligne 3 403 :
{{personnage|La Comtesse}}
Souviens-toi que je
{{personnage|Suzanne}},
Madame, il est charmant votre projet ! je viens
Pendant
Ligne 3 415 :
{{acte|III}}
Ligne 3 421 :
{{scène|1}}
{{personnage|Le Comte}},
{{personnage|Pédrille}}
Excellence, oui.
Ligne 3 435 :
{{scène|2}}
{{personnage|Le Comte}},
Pédrille !
Ligne 3 443 :
{{scène|3}}
{{personnage|Pédrille}}
Excellence ?
{{personnage|Le Comte}}
On ne
{{personnage|Pédrille}}
Ligne 3 467 :
{{personnage|Le Comte}}
Ferme,
{{personnage|Pédrille}}
Il
{{personnage|Le Comte}}
Ligne 3 479 :
{{personnage|Pédrille}}
Dans
{{personnage|Le Comte}}
Oui ; surtout depuis quel temps.
{{personnage|Pédrille}}
J’entends.
{{personnage|Le Comte}}
Ligne 3 495 :
{{personnage|Pédrille}}
Et
{{personnage|Le Comte}}
Revenez plus vite, et
Ligne 3 505 :
{{scène|4}}
{{personnage|Le Comte}},
Ligne 3 513 :
{{scène|5}}
{{personnage|Figaro}},
Nous y voilà.
Ligne 3 521 :
{{personnage|Le Comte}}
...
{{personnage|Figaro}},
je
{{personnage|Le Comte}}
Ligne 3 531 :
... Je lui fais épouser la vieille.
{{personnage|Figaro}},
Les amours de monsieur Bazile ?
{{personnage|Le Comte}}
Ligne 3 539 :
... Et voyons ce que nous ferons de la jeune.
{{personnage|Figaro}},
Ah ! ma femme,
{{personnage|Le Comte}},
Hein ? quoi ?
{{personnage|Figaro}}
Moi, qui me rends à vos ordres.
Ligne 3 553 :
{{personnage|Le Comte}}
Et pourquoi ces mots ? ...
{{personnage|Figaro}}
Je
{{personnage|Le Comte}}
Ma femme,
{{personnage|Figaro}}
{{personnage|Le Comte}}
Sa femme ! ... Je voudrais bien savoir quelle affaire peut arrêter monsieur, quand je le fais appeler ?
{{personnage|Figaro}},
Je
{{personnage|Le Comte}}
Faut-il une heure ?
{{personnage|Figaro}}
Ligne 3 585 :
{{personnage|Le Comte}}
Les domestiques ici... sont plus longs à
{{personnage|Figaro}}
{{personnage|Le Comte}}
Je
{{personnage|Figaro}}
Un danger ! on dirait que je me suis engouffré tout vivant...
{{personnage|Le Comte}}
Essayez de me donner le change en feignant de le prendre, insidieux valet ! Vous entendez fort bien que ce
{{personnage|Figaro}}
Sur un faux avis, vous arrivez furieux, renversant tout, comme le torrent de la Morena ; vous cherchez un homme, il vous le faut, ou vous allez briser les portes, enfoncer les cloisons ! Je me trouve là par hasard : qui sait dans votre emportement si...
{{personnage|Le Comte}},
Vous pouviez fuir par
{{personnage|Figaro}}
Ligne 3 615 :
Et vous, me prendre au corridor.
{{personnage|Le Comte}},
Au corridor !
{{personnage|Figaro}},
Voyons-le venir, et jouons serré.
{{personnage|Le Comte}},
Ce
{{personnage|Figaro}}
Monseigneur a changé
{{personnage|Le Comte}}
Premièrement, tu ne sais pas
{{personnage|Figaro}}
Ligne 3 641 :
{{personnage|Le Comte}}
Je
{{personnage|Figaro}}
Ligne 3 649 :
{{personnage|Le Comte}}
Hé bien ?
{{personnage|Figaro}}
Diable !
{{personnage|Le Comte}},
Il veut venir à Londres ; elle
{{personnage|Figaro}},
Il croit que je ne sais rien ; travaillons-le un peu dans son genre.
{{personnage|Le Comte}}
Quel motif avait la Comtesse pour me jouer un pareil tour ?
{{personnage|Figaro}}
Ligne 3 677 :
{{personnage|Figaro}}
Vous lui donnez, mais vous êtes infidèle. Sait-on gré du superflu à qui nous prive du nécessaire ?
{{personnage|Le Comte}}
Ligne 3 689 :
{{personnage|Le Comte}}
Combien la Comtesse
{{personnage|Figaro}}
Combien me donnâtes-vous pour la tirer des mains du docteur ? Tenez, Monseigneur,
{{personnage|Le Comte}}
Pourquoi faut-il
{{personnage|Figaro}}
{{personnage|Le Comte}}
Une réputation détestable !
{{personnage|Figaro}}
Et si je vaux mieux
{{personnage|Le Comte}}
Cent fois je
{{personnage|Figaro}}
Comment voulez-vous ? la foule est là : chacun veut courir, on se presse, on pousse, on coudoie, on renverse, arrive qui peut ; le reste est écrasé, Aussi
{{personnage|Le Comte}}
{{personnage|Figaro}},
{{personnage|Le Comte}}
Qui
{{personnage|Figaro}}
Il faudrait la quitter si souvent, que
{{personnage|Le Comte}}
Avec du caractère et de
{{personnage|Figaro}}
De
{{personnage|Le Comte}}
Il ne faudrait
{{personnage|Figaro}}
Ligne 3 753 :
{{personnage|Le Comte}}
Comme
{{personnage|Figaro}}
Oui,
{{personnage|Le Comte}}
Eh !
{{personnage|Figaro}}
La politique,
{{personnage|Le Comte}},
Il veut rester.
{{personnage|Figaro}},
Je
{{personnage|Le Comte}}
Ainsi tu espères gagner ton procès contre Marceline ?
{{personnage|Figaro}}
Me feriez-vous un crime de refuser une vieille fille, quand Votre Excellence se permet de nous souffler toutes les jeunes !
{{personnage|Le Comte}},
Au tribunal le magistrat
{{personnage|Figaro}}
Ligne 3 793 :
{{personnage|Le Comte}}
Crois-tu donc que je plaisante ?
{{personnage|Figaro}}
Eh ! qui le sait, Monseigneur ? Tempo è
{{personnage|Le Comte}},
Je vois
{{personnage|Figaro}},
Il a joué au fin avec moi,
Ligne 3 811 :
{{scène|6}}
{{personnage|Le laquais}},
Dom Gusman
{{personnage|Le Comte}}
Brid’oison ?
{{personnage|Figaro}}
Eh ! sans doute.
{{personnage|Le Comte}}
Ligne 3 833 :
{{scène|7}}
{{personnage|Figaro}}
... Est-ce là ce que Monseigneur voulait ?
{{personnage|Le Comte}},
Moi ? ... je disais
{{personnage|Figaro}}
Hé !
Ligne 3 851 :
{{scène|8}}
{{personnage|Le Comte}},
Le maraud
Ligne 3 859 :
{{scène|9}}
{{personnage|Suzanne}},
Monseigneur... pardon, Monseigneur.
{{personnage|Le Comte}},
{{personnage|Suzanne}}
Vous êtes en colère ?
{{personnage|Le Comte}}
Vous voulez quelque chose apparemment ?
{{personnage|Suzanne}},
{{personnage|Le Comte}},
Non, non, gardez-le pour vous-même. Il ne tardera pas à vous être utile.
Ligne 3 887 :
{{personnage|Suzanne}}
Est-ce que les femmes de mon état ont des vapeurs, donc ?
{{personnage|Le Comte}}
Ligne 3 895 :
{{personnage|Suzanne}}
En payant Marceline avec la dot que vous
{{personnage|Le Comte}}
Que je vous ai promise, moi ?
{{personnage|Suzanne}},
Monseigneur,
{{personnage|Le Comte}}
Oui, si vous consentiez à
{{personnage|Suzanne}},
Et
{{personnage|Le Comte}}
Pourquoi donc, cruelle fille, ne me
{{personnage|Suzanne}}
Est-il jamais trop tard pour dire la vérité ?
{{personnage|Le Comte}}
Tu te rendrais sur la brune au jardin ?
{{personnage|Suzanne}}
Est-ce que je ne
{{personnage|Le Comte}}
Tu
{{personnage|Suzanne}}
Ce matin ? - Et le page derrière le fauteuil ?
{{personnage|Le Comte}}
Elle a raison, je
{{personnage|Suzanne}}
Quelle nécessité
{{personnage|Le Comte}}
Elle a toujours raison. Cependant il y a un certain Figaro à qui je crains bien que vous
{{personnage|Suzanne}}
Dame ! oui, je lui dis tout... hors ce
{{personnage|Le Comte}},
Ah ! charmante ! Et tu me le promets ? Si tu manquais à ta parole, entendons-nous, mon cœur : point de rendez-vous, point de dot, point de mariage.
{{personnage|Suzanne}},
Mais aussi point de mariage, point de droit du seigneur, Monseigneur.
Ligne 3 963 :
{{personnage|Le Comte}}
Où prend-elle ce
{{personnage|Suzanne}},
Aurais-je pu vous parler sans un prétexte ?
{{personnage|Le Comte}}
Délicieuse créature !
{{personnage|Suzanne}}
Voilà du monde.
{{personnage|Le Comte}},
Elle est à moi.
{{personnage|Suzanne}}
Ligne 3 989 :
{{scène|10}}
{{personnage|Figaro}}
Suzanne, Suzanne ! où cours-tu donc si vite en quittant Monseigneur ?
{{personnage|Suzanne}}
Plaide à présent, si tu le veux ; tu viens de gagner ton procès.
{{personnage|Figaro}}
Ah ! mais, dis donc...
Ligne 4 007 :
{{scène|11}}
{{personnage|Le Comte}}
Tu viens de gagner ton procès ! - Je donnais là dans un bon piège !
Ligne 4 015 :
{{scène|12}}
{{personnage|Marceline}},
Monsieur, écoutez mon affaire.
{{personnage|
Eh bien ! pa-arlons-en verbalement.
{{personnage|Bartholo}}
{{personnage|Marceline}}
Accompagnée
{{personnage|
{{personnage|Marceline}}
Non, monsieur, point
{{personnage|
{{personnage|Marceline}}
Non, monsieur ;
{{personnage|
{{personnage|Marceline}}
Non, monsieur ; je demande
{{personnage|
Eh ! mais,
{{personnage|Marceline}}
Non, monsieur ; voilà tout le procès !
{{personnage|
Croyez-vous que je ne
{{personnage|Marceline}}
Non, monsieur.
{{personnage|
Est-ce que
{{personnage|Marceline}},
{{personnage|
Oui ;
Ligne 4 089 :
{{scène|13}}
{{personnage|Marceline}},
Monsieur, contre ce malhonnête homme.
{{personnage|Figaro}},
Je vous gêne peut-être. - Monseigneur revient dans
{{personnage|
{{personnage|Figaro}}
Ligne 4 109 :
Chez madame votre femme, à Séville, pour la servir, Monsieur le conseiller.
{{personnage|
Dan-ans quel temps ?
{{personnage|Figaro}}
Un peu moins
{{personnage|
Oui,
{{personnage|Figaro}}
Monsieur est bien bon. Ce
{{personnage|
Une promesse de mariage ! A-ah ! le pauvre benêt !
{{personnage|Figaro}}
Ligne 4 133 :
Monsieur...
{{personnage|
A-t-il vu mon-on secrétaire, ce bon garçon ;
{{personnage|Figaro}}
{{personnage|
Oui ;
{{personnage|Figaro}}
Manger ! je suis garant
{{personnage|
On-on doit remplir les formes.
Ligne 4 155 :
{{personnage|Figaro}}
Assurément, monsieur ; si le fond des procès appartient aux plaideurs, on sait bien que la forme est le patrimoine des tribunaux.
{{personnage|
Ce garçon-là
{{personnage|Figaro}}
Monsieur, je
{{personnage|
Hein ? ... Oui, je suis de la-a justice. Mais si tu dois, et que tu-u ne payes pas ? ...
{{personnage|Figaro}}
Alors monsieur voit bien que
{{personnage|
San-ans doute. - Hé ! mais
Ligne 4 181 :
{{scène|14}}
{{personnage|
Monseigneur, messieurs.
Ligne 4 189 :
{{personnage|Le Comte}}
En robe ici, seigneur
{{personnage|
{{personnage|Le Comte}},
Faites entrer
{{personnage|
L’audience !
Ligne 4 207 :
{{scène|15}}
{{personnage|
Double-Main, a-appelez les causes.
{{personnage|Double-Main}}
"Noble, très noble, infiniment noble, don Pedro George, hidalgo, baron de Los Altos, y Montes Fieros, y Otros Montes ; contre Alonzo Calderon, jeune auteur dramatique. Il est question
{{personnage|Le Comte}}
Ils ont raison tous deux. Hors de cour.
{{personnage|Double-Main}}
"André Pétrutebio, laboureur ; contre le receveur de la province." Il
{{personnage|Le Comte}}
{{personnage|Double-Main}}
"Barbe - Agar - Raab - Magdelaine - Nicole - Marceline de Verte-Allure, fille majeure
{{personnage|Figaro}}
Ligne 4 237 :
Anonyme.
{{personnage|
A-anonyme ! Què-el patron est-ce là ?
{{personnage|Figaro}}
{{personnage|Double-Main}}
Contre anonyme Figaro. Qualités ?
{{personnage|Figaro}}
Ligne 4 255 :
{{personnage|Le Comte}}
Vous êtes gentilhomme ?
{{personnage|Figaro}}
Si le ciel
{{personnage|Le Comte}},
Allez.
{{personnage|
Silence ! messieurs.
{{personnage|Double-Main}}
"... Pour cause
{{personnage|Figaro}}
{{personnage|Double-Main}}
En voilà beaucoup
{{personnage|Figaro}}
Oui, promesse !
{{personnage|Bartholo}},
Elle est précise.
{{personnage|
I-il faut la voir.
Ligne 4 295 :
{{personnage|Double-Main}}
Silence donc, messieurs !
{{personnage|
Silence !
{{personnage|Bartholo}}
"Je soussigné reconnais avoir reçu de damoiselle, etc. Marceline de Verte-Allure dans le château
{{personnage|Le Comte}},
Avant
{{personnage|
{{personnage|Figaro}}
{{personnage|Le Comte}}
Y a-t-il ET dans
{{personnage|Bartholo}}
Ligne 4 329 :
Il y a OU.
{{personnage|
Dou-ouble-Main, lisez vous-même.
{{personnage|Double-Main}},
Et
{{personnage|
Un pâ-âté ? je sais ce que
{{personnage|Bartholo}},
Je soutiens, moi, que
{{personnage|Figaro}},
Je soutiens, moi, que
{{personnage|Le Comte}}
Comment juger pareille question ?
{{personnage|Bartholo}}
Pour la trancher, messieurs, et ne plus chicaner sur un mot, nous passons
{{personnage|Figaro}}
{{personnage|Bartholo}}
Et nous y adhérons. Un si mauvais refuge ne sauvera pas le coupable. Examinons le titre en ce sens.
{{personnage|Figaro}}
Point du tout : la phrase est dans le sens de celle-ci : "ou la maladie vous tuera, ou ce sera le médecin" ; ou bien le médecin ;
{{personnage|Bartholo}},
Sans virgule.
{{personnage|Figaro}},
Elle y est.
{{personnage|Bartholo}},
Sans virgule, messieurs.
{{personnage|Figaro}},
Elle y était, messieurs.
{{personnage|Bartholo}},
Oui ; nous nous marions séparés de biens.
{{personnage|Figaro}},
Et nous de corps, dès que mariage
{{personnage|Bartholo}}
Plaisant acquittement !
{{personnage|Double-Main}}
Silence, messieurs !
{{personnage|
Silence !
{{personnage|Bartholo}}
Un pareil fripon appelle cela payer ses dettes !
{{personnage|Figaro}}
Est-ce votre cause, avocat, que vous plaidez ?
{{personnage|Bartholo}}
Ligne 4 419 :
{{personnage|Figaro}}
Continuez à déraisonner, mais cessez
{{personnage|Antonio}},
{{personnage|Marceline}}
On a corrompu le grand juge ; il corrompt
{{personnage|Bartholo}},
{{personnage|Figaro}},
Courage, Marceline !
{{personnage|Double-Main}}
Ah !
{{personnage|Le Comte}}
Non, greffier, je ne prononcerai point sur mon injure personnelle ; un juge espagnol
{{personnage|Double-Main}}
Silence, messieurs !
{{personnage|
Silence.
Ligne 4 455 :
{{personnage|Le Comte}}
Que nous répond le défendeur ?
{{personnage|Figaro}},
{{personnage|Le Comte}}
Mais comme le texte dit : "Laquelle somme je payerai à sa première réquisition, ou bien
{{personnage|Figaro}},
{{personnage|Antonio}},
Superbe arrêt !
{{personnage|Figaro}}
En quoi superbe ?
{{personnage|Antonio}}
En ce que tu
{{personnage|
Passez, messieurs.
{{personnage|Antonio}}
Je
Ligne 4 493 :
{{scène|16}}
{{personnage|Marceline}},
Ah ! je respire !
{{personnage|Figaro}}
Et moi,
{{personnage|Le Comte}},
Au moins je suis vengé, cela soulage.
{{personnage|Figaro}},
Et ce Bazile qui devait
{{personnage|Le Comte}}
Ligne 4 515 :
Tout est jugé.
{{personnage|Figaro}},
{{personnage|
Moi, gros-os enflé !
{{personnage|Figaro}}
Sans doute. Et je ne
{{personnage|Bartholo}}
Vous
{{personnage|Figaro}}
Sans
{{personnage|Bartholo}}
Ligne 4 541 :
{{personnage|Figaro}}
{{personnage|Bartholo}}
Le fat !
{{personnage|Figaro}}
Ligne 4 551 :
Enfant perdu, docteur, ou plutôt enfant volé.
{{personnage|Le Comte}}
Volé, perdu, la preuve ? Il crierait
{{personnage|Figaro}}
Monseigneur, quand les langes à dentelles, tapis brodés et joyaux
{{personnage|Marceline}},
Une spatule à ton bras droit ?
{{personnage|Figaro}}
{{personnage|Marceline}}
Dieux !
{{personnage|Figaro}}
Oui,
{{personnage|Bartholo}},
Et qui ? lui !
{{personnage|Marceline}},
{{personnage|Bartholo}},
Tu fus enlevé par des bohémiens ?
{{personnage|Figaro}},
Tout près
{{personnage|Bartholo}},
Voilà ta mère.
Ligne 4 597 :
{{personnage|Figaro}}
... Nourrice ?
{{personnage|Bartholo}}
Ligne 4 605 :
{{personnage|Le Comte}}
Sa mère !
{{personnage|Figaro}}
Ligne 4 611 :
Expliquez-vous.
{{personnage|Marceline}},
Voilà ton père.
{{personnage|Figaro}},
Oooh ! aie de moi !
{{personnage|Marceline}}
Est-ce que la nature ne te
{{personnage|Figaro}}
Ligne 4 627 :
Jamais.
{{personnage|Le Comte}},
Sa mère !
{{personnage|
{{personnage|Bartholo}}
Ligne 4 641 :
{{personnage|Marceline}}
Ni vous ! Et votre fils ? Vous
{{personnage|Bartholo}}
{{personnage|
E-et si
{{personnage|Bartholo}}
Des fautes si connues ! une jeunesse déplorable !
{{personnage|Marceline}},
Oui, déplorable, et plus
{{personnage|Figaro}}
Les plus coupables sont les moins généreux ;
{{personnage|Marceline}},
Hommes plus
{{personnage|Figaro}},
Ils font broder
{{personnage|Marceline}},
Dans les rangs même plus élevés, les femmes
{{personnage|Figaro}}
Elle a raison !
{{personnage|Le Comte}},
Que trop raison !
{{personnage|
Elle a, mon-on Dieu, raison.
Ligne 4 689 :
{{personnage|Marceline}}
Mais que nous font, mon fils, les refus
{{personnage|Figaro}}
Tu parles
{{personnage|Le Comte}}
Sot événement qui me dérange !
{{personnage|
Et la noblesse, et le château ? Vous impo-osez à la justice !
{{personnage|Figaro}}
Elle allait me faire faire une belle sottise, la justice ! Après que
Ligne 4 711 :
{{scène|17}}
{{personnage|Suzanne}},
Monseigneur, arrêtez ;
{{personnage|Le Comte}},
Au diable la maîtresse ! Il semble que tout conspire...
Ligne 4 725 :
{{scène|18}}
{{personnage|Antonio}},
Ah ! oui, payer ! Tiens, tiens.
{{personnage|Suzanne}},
{{personnage|Figaro}},
Non,
{{personnage|Suzanne}}
Ligne 4 745 :
{{personnage|Figaro}}
Pas plus de
{{personnage|Suzanne}},
Et que tu
{{personnage|Figaro}},
Je la caresse, mais je ne
{{personnage|Suzanne}}
Vous êtes bien insolent
{{personnage|Figaro}},
{{personnage|Suzanne}}
Ligne 4 769 :
{{personnage|Figaro}}
Et tu la trouves ? ...
{{personnage|Suzanne}}
Ligne 4 777 :
{{personnage|Figaro}}
Et vive la jalousie ! elle ne vous marchande pas.
{{personnage|Marceline}},
Embrasse ta mère, ma jolie Suzannette. Le méchant qui te tourmente est mon fils.
{{personnage|Suzanne}},
Vous, sa mère !
{{personnage|Antonio}}
{{personnage|Figaro}}
Ligne 4 795 :
... Que je le sais.
{{personnage|Marceline}},
Non, mon cœur entraîné vers lui ne se trompait que de motif ;
{{personnage|Figaro}}
Et moi le bon sens, ma mère, qui me servait
{{personnage|Marceline}},
Il est à toi : reprends ton billet,
{{personnage|Suzanne}}
Prends encore celle-ci.
Ligne 4 815 :
Grand merci.
{{personnage|Marceline}},
Fille assez malheureuse,
{{personnage|Figaro}},
’’
Arrête donc, chère mère ! arrête donc ! voudrais-tu voir se fondre en eau mes yeux noyés des premières larmes que je connaisse ? Elles sont de joie, au moins. Mais quelle stupidité !
{{personnage|Marceline}}
{{personnage|Suzanne}}
Mon cher ami !
{{personnage|
Et bien ! moi, je suis donc bê-ête aussi !
{{personnage|Figaro}},
Chagrin,
{{personnage|Antonio}},
Pas tant de cajoleries,
{{personnage|Bartholo}}
Ma main ! puisse-t-elle se dessécher et tomber, si jamais je la donne à la mère
{{personnage|Antonio}},
Vous
{{personnage|Suzanne}}
Ah ! mon oncle...
{{personnage|Antonio}}
Irai-je donner
{{personnage|
Est-ce que cela-a se peut, imbécile ? on-on est toujours
{{personnage|Antonio}}
Tarare ! ... Il ne
Ligne 4 871 :
{{scène|19}}
{{personnage|Bartholo}},
Et cherche à présent qui
{{personnage|Marceline}},
Arrêtez, docteur, ne sortez pas !
{{personnage|Figaro}},
Non, tous les sots
{{personnage|Suzanne}},
Bon petit papa,
{{personnage|Marceline}},
De
{{personnage|Figaro}},
Et qui ne vous a pas coûté une obole.
Ligne 4 899 :
{{personnage|Bartholo}}
Et les cent écus
{{personnage|Marceline}},
Nous aurons tant soin de vous, papa !
{{personnage|Suzanne}},
Nous vous aimerons tant, petit papa !
{{personnage|Bartholo}},
Papa ! bon papa ! petit papa ! Voilà que je suis plus bête encore que monsieur, moi.
{{personnage|Figaro}}
Courons le joindre ; arrachons-lui son dernier mot.
{{personnage|Tous ensemble}}
Courons, courons.
Ligne 4 925 :
{{scène|20}}
{{personnage|
Plus bê-ête encore que monsieur ! On peut se dire à soi-même ces-es sortes de choses-là, mais... I-ils ne sont pas polis du tout dan-ans cet endroit-ci.
Ligne 4 933 :
{{acte|IV}}
Ligne 4 939 :
{{scène|1}}
Figaro,
Hé bien ! amour, es-tu contente ? Elle a converti son docteur, cette fine langue dorée de ma mère ! Malgré sa répugnance, il
{{personnage|Suzanne}}
As-tu rien vu de plus étrange ?
{{personnage|Figaro}}
Ou plutôt
{{personnage|Suzanne}}
Aucune des choses que tu avais disposées, que nous attendions, mon ami,
{{personnage|Figaro}}
Le hasard a mieux fait que nous tous, ma petite : ainsi va le monde ; on travaille, on projette, on arrange
{{personnage|Suzanne}}
Ah !
{{personnage|Figaro}}
Permets donc que, prenant
Suzanne, riant.
{{personnage|Figaro}}
Moi et
{{personnage|Suzanne}}
Et vous ne chercherez pas
{{personnage|Figaro}}
Si tu
{{personnage|Suzanne}}
Tu vas exagérer : dis ta bonne vérité.
{{personnage|Figaro}}
Ma vérité la plus vraie !
{{personnage|Suzanne}}
Fi donc, vilain ! en a-t-on plusieurs ?
{{personnage|Figaro}}
Oh ! que oui. Depuis
{{personnage|Suzanne}}
{{personnage|Figaro}}
Ou plutôt
{{personnage|Suzanne}}
Tu ne veux donc plus
{{personnage|Figaro}}
Si vous
{{personnage|Suzanne}}
Il
{{personnage|Figaro}}
Ta bonne vérité ?
{{personnage|Suzanne}}
Je ne suis pas comme vous autres savants, moi ! je
{{personnage|Figaro}}
Et tu
{{personnage|Suzanne}}
Ligne 5 039 :
{{personnage|Figaro}}
Ce
{{personnage|Suzanne}}
Et comment ?
{{personnage|Figaro}}
En fait
{{personnage|Suzanne}}
Je
{{personnage|Figaro}}
Tiens parole, et tu feras une belle exception à
Ligne 5 061 :
{{scène|2}}
{{personnage|La Comtesse}}
Ah !
{{personnage|Figaro}}
Il est vrai, madame, je
La Comtesse la retient.
Ligne 5 079 :
{{scène|3}}
{{personnage|La Comtesse}}
As-tu ce
{{personnage|Suzanne}}
Il ne faut rien, madame ; le rendez-vous ne tiendra pas.
{{personnage|La Comtesse}}
Ah ! vous changez
{{personnage|Suzanne}}
{{personnage|La Comtesse}}
Ligne 5 103 :
{{personnage|Suzanne}}
Bonté divine !
{{personnage|La Comtesse}}
Figaro
{{personnage|Suzanne}}
Madame ! eh, que croyez-vous donc ?
{{personnage|La Comtesse}}
Suzanne
Au nom du ciel, espoir de tous ! Vous ne savez pas, madame, le mal que vous faites à Suzanne ! Après vos bontés continuelles et la dot que vous me donnez ! ...
La Comtesse
Hé mais... je ne sais ce que je dis ! En me cédant ta place au jardin, tu
{{personnage|Suzanne}}
Comme vous
{{personnage|La Comtesse}}
Suzanne, lui baise la main.
Le mot de jardin
La Comtesse, montrant la table.
Ligne 5 143 :
{{personnage|Suzanne}}
Lui écrire !
{{personnage|La Comtesse}}
Ligne 5 151 :
{{personnage|Suzanne}}
Madame ! au moins,
{{personnage|La Comtesse}}
Je mets tout sur mon compte.
Chanson nouvelle, sur
Suzanne écrit.
"Sous les grands marronniers..." Après ?
{{personnage|La Comtesse}}
Crains-tu
Suzanne relit.
{{personnage|La Comtesse}}
Une épingle, dépêche ; elle servira de réponse. Ecris sur le revers : Renvoyez-moi le cachet.
Suzanne écrit en riant.
Ah ! le cachet ! ... Celui-ci, madame, est plus gai que celui du brevet.
La Comtesse, avec un souvenir douloureux.
Ah !
Suzanne cherche sur elle.
je
La Comtesse détache sa lévite.
Prends celle-ci.
Suzanne le ramasse.
{{personnage|La Comtesse}}
Fallait-il le laisser à son bras ?
{{personnage|Suzanne}}
Ligne 5 205 :
La Comtesse le reprend.
Excellent pour Fanchette. Le premier bouquet
Ligne 5 211 :
{{scène|4}}
{{personnage|Fanchette}}
Ligne 5 217 :
Madame, ce sont les filles du bourg qui viennent vous présenter des fleurs.
La Comtesse,
Elles sont charmantes. Je me reproche, mes belles petites, de ne pas vous connaître toutes.
Une Bergère
{{personnage|La Comtesse}}
Elle est jolie. Ne pouvant porter vingt bouquets, faisons honneur à
{{personnage|Suzanne}}
Chérubin,
Ah ! ce baiser-là
Ligne 5 241 :
{{scène|5}}
{{personnage|Antonio}}
Moi je vous dis, Monseigneur,
La Comtesse recule.
Ah ciel !
{{personnage|Suzanne}}
Ce friponneau !
{{personnage|Antonio}}
Quand je disais là-haut que
Le Comte, en colère.
Hé bien, madame ?
{{personnage|La Comtesse}}
Hé bien, monsieur ! vous me voyez plus surprise que vous et, pour le moins, aussi fâchée.
{{personnage|Le Comte}}
Oui ; mais tantôt, ce matin ?
{{personnage|La Comtesse}}
Je serais coupable, en effet, si je dissimulais encore. Il était descendu chez moi. Nous entamions le badinage que ces enfants viennent
Le Comte,
Pourquoi
Chérubin, ôtant son chapeau brusquement.
Ligne 5 289 :
Fanchette, étourdiment.
Ah, Monseigneur, entendez-moi ! Toutes les fois que vous venez
Le Comte, rougissant.
Moi !
{{personnage|Fanchette}}
Ligne 5 299 :
Oui, Monseigneur. Au lieu de punir Chérubin, donnez-le-moi en mariage, et je vous aimerai à la folie.
Le Comte,
Etre ensorcelé par un page !
{{personnage|La Comtesse}}
Hé bien, monsieur, à votre tour !
{{personnage|Antonio}}
Vous aussi, Monseigneur ? Dame ! je vous la redresserai comme feu sa mère, qui est morte... Ce
Le Comte, déconcerté, à part.
Il y a un mauvais génie qui tourne tout ici contre moi !
Ligne 5 319 :
{{scène|6}}
{{personnage|Figaro}}
Ligne 5 327 :
{{personnage|Le Comte}}
Vous, danser ! vous
Figaro,
Je souffre encore un peu ; ce
Le Comte le retourne.
Vous avez été fort heureux que ces couches ne fussent que du terreau bien doux !
{{personnage|Figaro}}
Très heureux, sans doute ; autrement...
Antonio le retourne.
Puis il
{{personnage|Figaro}}
Un plus adroit,
Antonio le retourne.
Et, pendant ce temps, le petit page galopait sur son cheval à Séville ?
{{personnage|Figaro}}
Ligne 5 359 :
Le Comte le retourne.
Et vous aviez son brevet dans la poche ?
Figaro, un peu étonné
Assurément ; mais quelle enquête ? (Aux jeunes filles,)
Allons donc, jeunes filles !
Antonio, attirant Chérubin par le bras.
En voici une qui prétend que mon neveu futur
Figaro, surpris.
Chérubin ! ...
{{personnage|Antonio}}
Y es-tu maintenant ?
Figaro, cherchant.
Le Comte, sèchement.
Il ne chante pas ; il dit que
Figaro, rêvant.
Ah !
{{personnage|Le Comte}}
Ainsi vous et lui ? ...
{{personnage|Figaro}}
Pourquoi non ? la rage de sauter peut gagner : voyez les moutons de Panurge ; et quand vous êtes en colère, il
{{personnage|Le Comte}}
Comment, deux à la fois ! ...
{{personnage|Figaro}}
On aurait sauté deux douzaines. Et
Le Comte, outré.
Jouons-nous une comédie ?
{{personnage|Figaro}}
Voilà le signal de la marche.
Ligne 5 419 :
{{scène|7}}
Le Comte,
En voit-on de plus audacieux ?
{{personnage|La Comtesse}}
Il va bien
Chérubin, étourdiment.
Ligne 5 437 :
{{scène|8}}
{{personnage|Le Comte}}
La Comtesse,
Son... premier chapeau
{{personnage|Le Comte}}
Vous ne nous restez pas, Comtesse ?
{{personnage|La Comtesse}}
Ligne 5 465 :
Le Comte, à part.
La noce ! Il faut souffrir ce
Ligne 5 471 :
{{scène|9}}
Le Comte, La Comtesse, assis ;
Marche
Les garde-chasse, fusil sur
L’Alguazil. Les Prud’hommes. Brid’oison,
Les paysans et paysannes en habits de fête.
Ligne 5 489 :
Antonio donne la main à Suzanne, comme étant celui qui la marie à Figaro.
Figaro donne la main à Marceline, comme celui qui doit la remettre au Docteur, lequel ferme la marche, un gros bouquet au côté. Les jeunes filles, en passant devant le Comte, remettent à ses valets tous les ajustements destinés à Suzanne et à Marceline.
Les paysans et paysannes
Pendant que le Comte lui pose la toque, le voile, et lui donne le bouquet, deux jeunes filles chantent le duo suivant (Air noté) :
Jeune épouse, chantez les bienfaits et la gloire
Préférant au plaisir la plus noble victoire,
Ligne 5 505 :
Il vous rend chaste et pure aux mains de votre époux.
Suzanne est à genoux, et, pendant les derniers vers du duo, elle tire le Comte par son manteau et lui montre le billet
Le Comte le met furtivement dans son sein ; on achève de chanter le duo : la fiancée se relève, et lui fait une grande révérence.
Figaro vient la recevoir des mains du Comte, et se retire avec elle à
Le Comte, pressé de lire ce
Le Comte (Pendant
Diantre soit des femmes, qui fourrent des épingles partout ! (Il la jette à terre, puis il lit le billet et le baise.)
Figaro, qui a tout vu, dit à sa mère et à Suzanne :
La danse reprend : le Comte qui a lu le billet le retourne ; il y voit
Figaro, à Suzanne et à Marceline.
(Pendant ce temps, Suzanne a des signes
Figaro conduit Marceline au Comte, ainsi
Arrêtez donc, messieurs ! vous ne pouvez entrer tous... Ici les gardes ! les gardes ! (Les gardes vont vite à cette porte.)
Le Comte, se levant.
L’Huissier
Monseigneur,
{{personnage|Le Comte}}
{{personnage|La Comtesse}}
Ligne 5 553 :
{{personnage|Le Comte}}
Je
{{personnage|La Comtesse}}
Suzanne ! ... Elle reviendra.
{{personnage|Marceline}}
Il
{{personnage|Figaro}}
Ah ! je
Ligne 5 571 :
{{scène|10}}
Bazile entre en chantant sur
Cœurs sensibles, cœurs fidèles,
Qui blâmez
Cessez vos plaintes cruelles :
Est-ce un crime de changer ?
Si
Figaro,
Oui,
Bazile, montrant Gripe-Soleil.
Gripe-Soleil
Bah ! Monsigneu, il ne
{{personnage|Le Comte}}
Enfin que demandez-vous, Bazile ?
{{personnage|Bazile}}
Ce qui
Figaro
Y a-t-il longtemps que monsieur
{{personnage|Bazile}}
Ligne 5 621 :
{{personnage|Figaro}}
Puisque mes yeux vous servent si bien de miroir, étudiez-y
Bartholo, en riant.
Eh pourquoi ? Laisse-le parler.
Fau-aut-il que deux amis ? ...
{{personnage|Figaro}}
Nous, amis !
{{personnage|Bazile}}
Quelle erreur !
Figaro, vite.
Parce
Bazile, vite.
Et lui, des vers comme un journal ?
Figaro, vite.
Un musicien de guinguette !
Bazile, vite.
Un postillon de gazette !
Figaro, vite.
Cuistre
Bazile, vite.
Jockey diplomatique !
Le Comte, assis.
Insolents tous les deux !
{{personnage|Bazile}}
Ligne 5 673 :
{{personnage|Figaro}}
{{personnage|Bazile}}
Disant partout que je ne suis
{{personnage|Figaro}}
Vous me prenez donc pour un écho ?
{{personnage|Bazile}}
Tandis
{{personnage|Figaro}}
Ligne 5 693 :
{{personnage|Bazile}}
Il le répète !
{{personnage|Figaro}}
Et pourquoi non, si cela est vrai ? Es-tu un prince, pour
Bazile, à Marceline.
{{personnage|Marceline}}
{{personnage|Bazile}}
Que si vous retrouviez un certain fils perdu, je
Tous ensemble
Ligne 5 717 :
{{personnage|Bazile}}
Tous ensemble, montrant Figaro.
Ligne 5 725 :
Bazile, reculant de frayeur.
Et vou-ous renoncez à sa chère mère ?
Bazile.
{{personnage|Figaro}}
Bazile, montrant Figaro.
Dès que monsieur est de quelque chose ici, je déclare, moi, que je
Ligne 5 751 :
Bartholo, riant.
Ah ! ah ! ah ! ah !
Figaro, sautant de joie.
Donc à la fin
Le Comte, à part.
Moi, ma maîtresse !
Et tou-out le monde est satisfait.
Ligne 5 767 :
{{personnage|Le Comte}}
Tous ensemble
Vivat !
{{personnage|Le Comte}}
Ligne 5 781 :
{{scène|12}}
Gripe-Soleil, à Figaro.
Et moi, je vais aider à ranger le feu
Le Comte revient en courant.
Quel sot a donné un tel ordre ?
{{personnage|Figaro}}
Où est le mal ?
Le Comte, vivement.
Et la Comtesse qui est incommodée,
{{personnage|Figaro}}
Tu
{{personnage|Le Comte}}
Sous les grands marronniers ! belle idée !
Ligne 5 811 :
{{scène|13}}
{{personnage|Figaro}}
Quel excès
Marceline
Deux mots, mon fils. Je veux
{{personnage|Figaro}}
Vous connaissiez mal votre fils de le croire ébranlé par ces impulsions féminines. Je puis défier la plus rusée de
{{personnage|Marceline}}
Il est toujours heureux de le penser, mon fils ; la jalousie...
{{personnage|Figaro}}
...
Ligne 5 837 :
{{scène|14}}
{{personnage|Figaro}}
Eeeh ! ... ma petite cousine qui nous écoute !
{{personnage|Fanchette}}
Oh ! pour ça, non : on dit que
{{personnage|Figaro}}
Il est vrai ; mais comme cela est utile, on fait aller souvent
{{personnage|Fanchette}}
Je regardais si
{{personnage|Figaro}}
Déjà dissimulée, friponne ! vous savez bien
{{personnage|Fanchette}}
Et qui donc ?
{{personnage|Figaro}}
Ligne 5 869 :
{{personnage|Fanchette}}
Ce
{{personnage|Figaro}}
Et que lui veut ma petite cousine ?
{{personnage|Fanchette}}
Figaro, vivement.
Une épingle ! une épingle ! ... Et de quelle part, coquine ?
{{personnage|Fanchette}}
Figaro,
Non, non, je badine. Tiens, ta petite épingle est celle que Monseigneur
{{personnage|Fanchette}}
Pourquoi donc le demander, quand vous le savez si bien ?
Figaro, cherchant.
Fanchette, naïvement.
Pas autrement que vous le dites : Tiens, petite Fanchette, rends cette épingle à ta belle cousine, et dis-lui seulement que
{{personnage|Figaro}}
Des grands ? ...
{{personnage|Fanchette}}
Marronniers. Il est vrai
{{personnage|Figaro}}
Il faut obéir, ma cousine : heureusement personne ne vous a vue. Faites donc joliment votre commission, et
{{personnage|Fanchette}}
Et pourquoi lui en dirais-je ? Il me prend pour un enfant, mon cousin. (Elle sort en sautant.)
Ligne 5 923 :
{{scène|15}}
{{personnage|Figaro}}
Hé bien, ma mère ?
{{personnage|Marceline}}
Hé bien, mon fils ?
Figaro, comme étouffé.
Pour celui-ci ! ... Il y a réellement des choses ! ...
{{personnage|Marceline}}
Il y a des choses ! Hé,
Figaro, les mains sur sa poitrine.
Ce que je viens
Marceline riant.
Ce cœur plein
Figaro,
Mais cette épingle, ma mère, est celle
Marceline, rappelant ce
La jalousie ! oh !
Figaro,
Oh, ma mère ! on parle comme on sent : mettez le plus glacé des juges à plaider dans sa propre cause, et voyez-le expliquer la loi ! - Je ne
{{personnage|Marceline}}
Bien conclu ! Abîmons tout sur un soupçon. Qui
Figaro,
Elle a raison, ma mère ; elle a raison, raison, toujours raison ! Mais accordons, maman, quelque chose à la nature : on en vaut mieux après. Examinons en effet avant
Ligne 5 973 :
{{scène|16}}
{{personnage|Marceline}},
Adieu. Et moi aussi, je le sais. Après
Ligne 5 981 :
{{acte|V}}
Le théâtre représente une salle de marronniers, dans un parc ; deux pavillons, kiosques, ou temples de jardins, sont à droite et à gauche ; le fond est une clairière ornée, un siège de gazon sur le devant. Le théâtre est obscur.
Ligne 5 987 :
{{scène|1}}
{{personnage|Fanchette}},
Dans le pavillon à gauche, a-t-il dit.
Ligne 5 995 :
{{scène|2}}
Figaro, un grand manteau sur les épaules, un large chapeau rabattu, Bazile, Antonio, Bartholo,
Figaro,
{{personnage|Bazile}}
Ceux que tu as pressés
{{personnage|Figaro}}
Quelle heure est-il bien à peu près ?
Antonio regarde en
La lune devrait être levée.
Ligne 6 015 :
{{personnage|Bartholo}}
Eh ! quels noirs apprêts fais-tu donc ? Il a
Figaro,
{{personnage|Brid’oison}}
Cè-ertainement.
Ligne 6 031 :
{{personnage|Figaro}}
Vous
Bazile, se rappelant la journée.
Ah ! vraiment, je sais ce que
Nou-ous reviendrons.
Ligne 6 043 :
{{personnage|Figaro}}
Quand vous
{{personnage|Bartholo}}
Souviens-toi
{{personnage|Figaro}}
Je
{{personnage|Bartholo}}
{{personnage|Figaro}}
Sans leur industrie, que vous oubliez. Mais souvenez-vous aussi que
{{personnage|Bartholo}}
Ligne 6 067 :
{{personnage|Figaro}}
Et que
{{personnage|Bartholo}}
Ligne 6 073 :
Il a le diable au corps.
{{personnage|Brid’oison}}
I-il
Bazile,
Le Comte et sa Suzanne se sont arrangés sans moi ? Je ne suis pas fâché de
Figaro,
Pour vous autres, coquins, à qui
Gripe-Soleil
Bazile, en
Le ciel vous tienne en joie, monsieur du marié ! (Ils sortent.)
Ligne 6 095 :
{{scène|3}}
Figaro, seul, se promenant dans
Ligne 6 103 :
{{scène|4}}
Suzanne,
Oui, Marceline
{{personnage|Marceline}}
Il y est aussi ; baisse la voix.
{{personnage|Suzanne}}
Ainsi
{{personnage|Marceline}}
Pour
Ligne 6 125 :
{{scène|5}}
Suzanne,
Madame tremble ! Est-ce
La Comtesse,
La soirée est humide, je vais me retirer.
Suzanne,
Si madame
La Comtesse,
Suzanne,
Figaro,
Ah oui, le serein !
Ligne 6 155 :
{{scène|6}}
Chérubin,
La, la, la, etc.
Que toujours adorai.
Ligne 6 167 :
La Comtesse, à part.
Le petit page !
Chérubin,
On se promène ici ; gagnons vite mon asile, où la petite Fanchette...
La Comtesse, écoute.
Ah, grands dieux !
Chérubin se baisse en regardant de loin.
Me trompé-je ? à cette coiffure en plumes qui se dessine au loin dans le crépuscule, il me semble que
La Comtesse, à part.
Si le Comte arrivait ! ...
Chérubin,
Oui,
La Comtesse, bas.
Allez-vous-en !
{{personnage|Chérubin}}
Si la compassion
{{personnage|La Comtesse}}
Ligne 6 201 :
Figaro va venir.
Le Comte,
Chérubin, à la Comtesse.
Je ne crains point du tout Figaro, car ce
{{personnage|La Comtesse}}
Qui donc ?
Le Comte, à part.
Elle est avec
{{personnage|Chérubin}}
Le Comte, à part, avec fureur.
Figaro, à part.
On dit
Suzanne, à part.
Petit bavard !
La Comtesse au page.
Ligne 6 243 :
La Comtesse, effrayée.
Vous prétendez ? ...
Chérubin, avec feu.
{{personnage|La Comtesse}}
Vous oseriez ? ...
{{personnage|Chérubin}}
Oh ! que oui,
Figaro, à part.
Ce brigandeau !
Suzanne, à part.
Hardi comme un page.
La Comtesse, se retirant.
Ah ! ciel !
Figaro, à part, entendant le baiser.
Chérubin, tant les habits du Comte.
Ligne 6 281 :
{{scène|7}}
Figaro
Je vais...
Le Comte,
Puisque vous ne redoublez pas le baiser...
Figaro,
Ah !
{{personnage|Le Comte}}
Ligne 6 299 :
... Voilà toujours le premier payé.
Figaro,
Tout
Suzanne,
Ah ! ah ! ah ! ah !
Le Comte,
Entend-on quelque chose à ce page ? il reçoit le plus rude soufflet, et
Figaro,
{{personnage|Le Comte}}
Comment ! je ne pourrai faire un pas...
La Comtesse, imitant le parler de Suzanne.
{{personnage|Le Comte}}
Après ton ingénieux billet !
{{personnage|La Comtesse}}
{{personnage|Le Comte}}
Ce
{{personnage|La Comtesse}}
Des libertés !
Figaro,
Coquine !
Suzanne,
Charmante !
Le Comte prend la main de sa femme.
Mais quelle peau fine et douce, et
La Comtesse,
Oh ! la prévention !
{{personnage|Le Comte}}
A-t-elle ce bras ferme et rondelet ? ces jolis doigts pleins de grâce et
La Comtesse, de la voix de Suzanne.
Ainsi
{{personnage|Le Comte}}
{{personnage|La Comtesse}}
Vous ne
{{personnage|Le Comte}}
Je
{{personnage|La Comtesse}}
Que vouliez-vous en elle ?
Le Comte, la caressant.
Ligne 6 389 :
{{personnage|Le Comte}}
...Je ne sais : moins
La Comtesse, à part.
Ah ! quelle leçon !
{{personnage|Le Comte}}
En vérité, Suzon,
La Comtesse, piquée.
Donc elles doivent tout ? ...
Le Comte, riant.
Et
{{personnage|La Comtesse}}
La leur ? ...
{{personnage|Le Comte}}
Est de nous retenir : on
{{personnage|La Comtesse}}
Ligne 6 423 :
Ni moi.
Figaro,
Ni moi.
Suzanne,
Ni moi.
Le Comte
Il y a de
La Comtesse,
Suzanne accepte tout.
Figaro,
On
Suzanne,
Voilà du bon bien qui nous arrive.
Le Comte,
Elle est intéressée ; tant mieux !
La Comtesse regarde au fond.
Ligne 6 457 :
{{personnage|Le Comte}}
Ce sont les apprêts de ta noce. Entrons-nous un moment dans
{{personnage|La Comtesse}}
Sans lumière ?
Le Comte
Figaro,
Elle y va, ma foi ! Je
Le Comte grossit sa voix en se retournant.
Qui passe ici ?
Figaro,
Passer ! on vient exprès.
Le Comte,
{{personnage|La Comtesse}}
Je vous suis.
Ligne 6 491 :
{{scène|8}}
Figaro
Je
Suzanne, qui
Tu vas payer tes beaux soupçons.
Figaro, extravagant.
Qui va là ? Celui qui voudrait de bon cœur que la peste eût étouffé en naissant...
Suzanne,
Eh ! mais,
Figaro regarde et dit vivement.
Madame la Comtesse !
{{personnage|Suzanne}}
Ligne 6 519 :
Figaro, vite.
Ah ! madame, que le ciel vous amène à propos ! Où croyez-vous
{{personnage|Suzanne}}
Que
Figaro, plus vite.
Et Suzanne, mon épousée, où croyez-vous
{{personnage|Suzanne}}
Mais parlez bas !
Figaro, très vite.
Cette Suzon
Suzanne, lui fermant la bouche avec sa main, oublie de déguiser sa voix.
Figaro, à part.
Et
Suzanne, du ton de la Comtesse.
Ligne 6 551 :
Figaro, à part.
Traîtresse ! qui veut me surprendre !
{{personnage|Suzanne}}
Ligne 6 559 :
{{personnage|Figaro}}
En sentez-vous le vif désir ?
{{personnage|Suzanne}}
Je ne serais donc pas de mon sexe ! Mais les hommes en ont cent moyens.
Figaro, confidemment.
Madame, il
Suzanne, à part.
Comme je le souffletterais !
Figaro, à part.
Il serait bien gai
{{personnage|Suzanne}}
Mais
{{personnage|Figaro}}
Partout où vous
Suzanne, piquée.
Ligne 6 591 :
Figaro, avec une chaleur comique, à genoux.
Ah ! madame, je vous adore. Examinez le temps, le lieu, les circonstances, et que le dépit supplée en vous aux grâces qui manquent à ma prière.
Suzanne, à part.
La main me brûle !
Figaro, à part.
Ligne 6 603 :
{{personnage|Suzanne}}
Mais, monsieur, avez-vous songé ? ...
{{personnage|Figaro}}
Oui, madame ; oui,
{{personnage|Suzanne}}
... Que pour la colère et
{{personnage|Figaro}}
... Tout ce qui se diffère est perdu. Votre main, madame ?
Suzanne, de sa voix naturelle et lui donnant un soufflet.
Ligne 6 623 :
{{personnage|Figaro}}
Ah ! demonio ! quel soufflet !
Suzanne lui en donne un second.
Quel soufflet ! Et celui-ci ?
{{personnage|Figaro}}
Et ques-à-quo ? de par le diable ! est-ce ici la journée des tapes ?
Suzanne le bat à chaque phrase.
Ah ! ques-à-quo ? Suzanne ; et voilà pour tes soupçons, voilà pour tes vengeances et pour tes trahisons, tes expédients, tes injures et tes projets.
Figaro rit en se relevant.
Santa Barbara ! oui,
{{personnage|Suzanne}}
Le plus fortuné ! Bon fripon, vous
{{personnage|Figaro}}
Ai-je pu me méprendre au son de ta jolie voix ?
Suzanne, en riant.
Tu
{{personnage|Figaro}}
Bien rosser et garder rancune est aussi par trop féminin ! Mais dis-moi donc par quel bonheur je te vois là, quand je te croyais avec lui ; et comment cet habit, qui
{{personnage|Suzanne}}
Eh !
{{personnage|Figaro}}
Qui donc prend
{{personnage|Suzanne}}
Ligne 6 671 :
{{personnage|Figaro}}
Sa femme ?
{{personnage|Suzanne}}
Ligne 6 679 :
Figaro, follement.
Ah ! Figaro ! pends-toi ! tu
{{personnage|Suzanne}}
Ligne 6 687 :
{{personnage|Figaro}}
Et celui du page ?
Suzanne, riant.
{{personnage|Figaro}}
Et tantôt, derrière le fauteuil ?
{{personnage|Suzanne}}
{{personnage|Figaro}}
En êtes-vous sûre ?
Suzanne, riant.
Ligne 6 715 :
{{personnage|Suzanne}}
Allons, superbe, humilie-toi !
Figaro fait tout ce
Cela est juste : à genoux, bien courbé, prosterné, ventre à terre.
Suzanne, en riant.
Ah ! ce pauvre Comte ! quelle peine il
Figaro, se relève sur ses genoux.
... Pour faire la conquête de sa femme !
Ligne 6 733 :
{{scène|9}}
Le Comte,
Je la cherche en vain dans le bois, elle est peut-être entrée ici.
Suzanne,
Le Comte, ouvrant le pavillon.
Suzon, es-tu là dedans ?
Figaro,
Il la cherche, et moi je croyais...
Suzanne,
Il ne
{{personnage|Figaro}}
Achevons-le, veux-tu ?
Le Comte, se retourne.
Un homme aux pieds de la Comtesse ! ... Ah ! je suis sans armes.
Figaro se relève tout à fait en déguisant sa voix.
Pardon, madame, si je
Le Comte, à part.
Figaro continue.
Mais il ne sera pas dit
Le Comte, à part.
Massacre ! mort ! enfer !
Figaro,
Le Comte,
Ah ! tout se découvre enfin.
Suzanne,
Avant
Le Comte
Vengeance !
Ligne 6 799 :
{{scène|10}}
Le Comte, Figaro.
Figaro, jouant la frayeur excessive.
Le Comte le reconnaît.
Ah ! scélérat,
Ligne 6 813 :
{{scène|11}}
Pédrille,
Monseigneur, je vous trouve enfin.
Ligne 6 821 :
{{personnage|Le Comte}}
Bon,
Pédrille
Ligne 6 829 :
{{personnage|Le Comte}}
Approche-toi de moi, et crie bien fort !
Pédrille,
Pas plus de page que sur ma main. Voilà le paquet.
Ligne 6 837 :
Le Comte le repousse.
Eh !
Pédrille
Ligne 6 845 :
Le Comte, tenant toujours Figaro.
Pour appeler. - Holà,
Pédrille
Figaro et moi, nous voilà deux ; que peut-il donc vous arriver ?
Ligne 6 855 :
{{scène|12}}
Bartholo,
Tu vois
Le Comte, montrant le pavillon à sa gauche.
Ligne 6 865 :
Pédrille, empare-toi de cette porte. (Pédrille y va.)
Bazile,
Tu
Le Comte, montrant Figaro.
Et vous tous, mes vassaux, entourez-moi cet homme, et
{{personnage|Bazile}}
Ha ! Ha !
Le Comte, furieux.
Taisez-vous donc !
Figaro, froidement.
Eh ! qui pourrait
Le Comte, se contenant.
Hors à moi-même !
{{personnage|Antonio}}
Le Comte, reprenant sa colère.
Non, si quelque chose pouvait augmenter ma fureur, ce serait
{{personnage|Figaro}}
Sommes-nous des soldats qui tuent et se font tuer pour des intérêts
Le Comte, hors de lui.
Figaro, montrant
Dans celui-là ?
Le Comte,
Dans celui-ci.
Ligne 6 915 :
Figaro, froidement.
Bazile, étonné.
Ha ! Ha !
Le Comte, vite.
Vous
Bartholo, étonné.
Nous
Le Comte, à Figaro.
Et cette jeune personne a-t-elle un autre engagement, que vous sachiez ?
Figaro, froidement.
Je sais
Le Comte, vivement.
La préf...
Sa-a complice !
Le Comte, avec fureur.
Or, quand le déshonneur est public, il faut que la vengeance le soit aussi.
Ligne 6 953 :
{{scène|13}}
{{personnage|Antonio}}
Qui-i donc a pris la femme de
Figaro,
Aucun
Ligne 6 971 :
{{scène|14}}
Le Comte,
Tous vos efforts sont inutiles ; vous êtes perdue, madame, et votre heure est bien arrivée !
Figaro
Chérubin !
{{personnage|Le Comte}}
Mon page ?
{{personnage|Bazile}}
Ha ! ha !
Le Comte, hors de lui, à part.
Et toujours le page endiablé !
Chérubin, timidement.
Je me cachais, comme vous me
Pédrille
Bien la peine de crever un cheval !
{{personnage|Le Comte}}
Entres-y, toi, Antonio ; conduis devant son juge
{{personnage|Brid’oison}}
{{personnage|Antonio}}
Le Comte, furieux.
Entre donc !
Ligne 7 021 :
{{scène|15}}
{{personnage|Le Comte}}
Vous allez voir, messieurs, que le page
Chérubin,
Mon sort eût été trop cruel, si quelque âme sensible
Ligne 7 035 :
{{scène|16}}
Antonio, attirant par le bras
Allons, madame, il ne faut pas vous faire prier pour en sortir,
Figaro
La petite cousine !
{{personnage|Bazile}}
Ha ! ha !
{{personnage|Le Comte}}
Fanchette !
Antonio se retourne et
Ah ! palsambleu, Monseigneur, il est gaillard de me choisir pour montrer à la compagnie que
Le Comte, outré.
Qui la savait là dedans ?
Bartholo, au devant.
Permettez, monsieur le Comte, ceci
{{personnage|Brid’oison}}
Voilà une affaire au-aussi trop embrouillée.
Ligne 7 073 :
{{scène|17}}
Bartholo,
Ne craignez rien, madame, il ne vous sera fait aucun mal.
{{personnage|Bazile}}
Ha ! Ha !
Figaro,
Hé, quelle folie ! ma mère en est ?
{{personnage|Antonio}}
Le Comte,
Que
Ligne 7 099 :
{{scène|18}}
{{personnage|Le Comte}}
... Ah ! la voici qui sort.
Ligne 7 109 :
{{scène|19}}
La Comtesse se jette à genoux.
Ligne 7 117 :
Le Comte, regardant la Comtesse et Suzanne.
Ah !
Eh pardi,
Le Comte veut relever la Comtesse.
Quoi !
La Comtesse, en riant.
Vous diriez : Non, non, à ma place ; et moi, pour la troisième fois
Suzanne se relève.
Ligne 7 143 :
Figaro se relève.
Moi aussi, il y a de
{{personnage|Le Comte}}
De
La Comtesse, en riant.
Ligne 7 153 :
Ne le regrettez pas, monsieur le Comte.
Figaro,
Une petite journée comme celle-ci forme bien un ambassadeur !
Le Comte, à Suzanne.
Ce billet fermé
{{personnage|Suzanne}}
{{personnage|Le Comte}}
La réponse lui en est bien due.
{{personnage|La Comtesse}}
Chacun aura ce qui lui appartient.
Suzanne, à Figaro.
Encore une dot !
Figaro, frappant la bourse dans sa main.
Et de trois. Celle-ci fut rude à arracher !
{{personnage|Suzanne}}
Ligne 7 187 :
Gripe-Soleil
Et la jarretière de la mariée,
La Comtesse arrache le ruban
La jarretière ? Elle était avec ses habits ; la voilà.
Chérubin, plus alerte, court la prendre, et dit.
Que celui qui la veut vienne me la disputer !
Le Comte, en riant, au page.
Pour un monsieur si chatouilleux,
Chérubin recule en tirant à moitié son épée.
Figaro, avec une colère comique.
Le Comte, riant.
La Comtesse, absorbée, revient à elle et dit avec sensibilité :
Ah ! oui, cher Comte, et pour la vie, sans distraction, je vous le jure.
Le Comte, frappant sur
Et vous, don
{{personnage|Brid’oison}}
Su-ur tout ce que je vois, monsieur Le Comte ? ... Ma-a foi, pour moi je-e ne sais que vous dire : voilà ma façon de penser.
Tous ensemble
Bien jugé !
{{personnage|Figaro}}
Bartholo, en riant.
Ligne 7 239 :
{{personnage|Figaro}}
Est-il possible ?
{{personnage|Bartholo}}
Ligne 7 247 :
Figaro, saluant les spectateurs.
Ma femme et mon bien mis à part, tous me feront honneur et plaisir.
Vaudeville
Ligne 7 257 :
Triple dot, femme superbe,
Que de biens pour un époux !
Quelque sot serait jaloux.
Du latin
{{personnage|Figaro}}
Ligne 7 283 :
{{personnage|Suzanne}}
Il
Que sa femme ait un caprice,
De cette absurde injustice
Faut-il dire le pourquoi ?
Les Plus forts ont fait la loi. (Bis)
Ligne 7 303 :
Jean Jeannot, jaloux risible,
Veut unir femme et repos ;
Il achète un chien terrible,
Ligne 7 313 :
Le chien court, tout est mordu,
Hors
Quatrième couplet
Ligne 7 319 :
{{personnage|La Comtesse}}
Telle est fière et répond
Qui
Telle autre, presque infidèle,
Jure de
La moins folle, hélas ! est celle
Qui se veille son lien,
Ligne 7 337 :
{{personnage|Le Comte}}
Le succès est assez mince ;
Vive la femme aux bons airs !
Semblable à
Sous le coin
Elle sert au bien de tous. (Bis)
Ligne 7 357 :
Chacun sait la tendre mère
Dont il a reçu le jour ;
Tout le reste est un mystère,
Figaro continue
Ce secret met en lumière
Comment le fils
Vaut souvent son pesant
Septième couplet
Ligne 7 375 :
Par le sort de la naissance,
Le hasard fit leur distance ;
De vingt rois que
Le trépas brise
Et Voltaire est immortel. (Bis.)
Ligne 7 399 :
Chacun vous revient toujours.
Le parterre est votre image :
Tel paraît le dédaigner,
Ligne 7 421 :
Nous conduit, dans nos désirs,
Dixième couplet
{{personnage|Brid’oison}}
Or, messieurs, la co-omédie,
Que
Sauf erreur, nous pein-eint la vie
Du bon peuple qui
Il
Tout fini-it par des chansons. (Bis.)
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