« Le Mariage de Figaro » : différence entre les versions

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Hé bien! amour, es-tu contente? Elle a converti son docteur, cette fine langue dorée de ma mère! Malgré sa répugnance, il l'épouse, et ton bourru d'oncle est bridé; il n'y a que Monseigneur qui rage, car enfin notre hymen va devenir le prix du leur. Ris donc un peu de ce bon résultat.
 
{{personnage|Suzanne}}
 
As-tu rien vu de plus étrange?
 
{{personnage|Figaro}}
 
Ou plutôt d'aussi gai. Nous ne voulions qu'une dot arrachée à l'Excellence; en voilà deux dans nos mains, qui ne sortent pas des siennes. Une rivale acharnée te poursuivait; j'étais tourmenté par une furie; tout cela s'est changé, pour nous, dans la plus bonne des mères. Hier, j'étais comme seul au monde, et voilà que j'ai tous mes parents; pas si magnifiques, il est vrai, que je me les étais galonnés; mais assez bien pour nous, qui n'avons pas la vanité des riches.
 
{{personnage|Suzanne}}
 
Aucune des choses que tu avais disposées, que nous attendions, mon ami, n'est pourtant arrivée!
 
{{personnage|Figaro}}
 
Le hasard a mieux fait que nous tous, ma petite: ainsi va le monde; on travaille, on projette, on arrange d'un côté; la fortune accomplit de l'autre: et depuis l'affamé conquérant qui voudrait avaler la terre, jusqu'au paisible aveugle qui se laisse mener par son chien, tous sont le jouet de ses caprices; encore l'aveugle au chien est-il souvent mieux conduit, moins trompé dans ses vues, que l'autre aveugle avec son entourage. - Pour cet aimable aveugle qu'on nomme Amour... ''(Il la reprend tendrement à bras-le-corps.)''
 
{{personnage|Suzanne}}
 
Ah! c'est le seul qui m'intéresse!
 
{{personnage|Figaro}}
 
Permets donc que, prenant l'emploi de la Folie, je sois le bon chien qui le mène à ta jolie mignonne porte; et nous voilà logés pour la vie.
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L'Amour et toi?
 
{{personnage|Figaro}}
 
Moi et l'Amour.
 
{{personnage|Suzanne}}
 
Et vous ne chercherez pas d'autre gîte?
 
{{personnage|Figaro}}
 
Si tu m'y prends, je veux bien que mille millions de galants...
 
{{personnage|Suzanne}}
 
Tu vas exagérer: dis ta bonne vérité.
 
{{personnage|Figaro}}
 
Ma vérité la plus vraie!
 
{{personnage|Suzanne}}
 
Fi donc, vilain! en a-t-on plusieurs?
 
{{personnage|Figaro}}
 
Oh! que oui. Depuis qu'on a remarqué qu'avec le temps vieilles folies deviennent sagesse, et qu'anciens petits mensonges assez mal plantés ont produit de grosses, grosses vérités, on en a de mille espèces. Et celles qu'on sait, sans oser les divulguer: car toute vérité n'est pas bonne à dire; et celles qu'on vante, sans y ajouter foi: car toute vérité n'est pas bonne à croire; et les serments passionnés, les menaces des mères, les protestations des buveurs, les promesses des gens en place, le dernier mot de nos marchands, cela ne finit pas. Il n'y a que mon amour pour Suzon qui soit une vérité de bon aloi.
 
{{personnage|Suzanne}}
 
J'aime ta joie, parce qu'elle est folle; elle annonce que tu es heureux. Parlons du rendez-vous du Comte.
 
{{personnage|Figaro}}
 
Ou plutôt n'en parlons jamais; il a failli me coûter Suzanne.
 
{{personnage|Suzanne}}
 
Tu ne veux donc plus qu'il ait lieu?
 
{{personnage|Figaro}}
 
Si vous m'aimez, Suzon, votre parole d'honneur sur ce point: qu'il s'y morfonde; et c'est sa punition.
 
{{personnage|Suzanne}}
 
Il m'en a plus coûté de l'accorder que je n'ai de peine à le rompre: il n'en sera plus question.
 
{{personnage|Figaro}}
 
Ta bonne vérité?
 
{{personnage|Suzanne}}
 
Je ne suis pas comme vous autres savants, moi! je n'en ai qu'une.
 
{{personnage|Figaro}}
 
Et tu m'aimeras un peu?
 
{{personnage|Suzanne}}
 
Beaucoup.
 
{{personnage|Figaro}}
 
Ce n'est guère.
 
{{personnage|Suzanne}}
 
Et comment?
 
{{personnage|Figaro}}
 
En fait d'amour, vois-tu, trop n'est pas même assez.
 
{{personnage|Suzanne}}
 
Je n'entends pas toutes ces finesses, mais je n'aimerai que mon mari.
 
{{personnage|Figaro}}
 
Tiens parole, et tu feras une belle exception à l'usage. ''(Il veut l'embrasser.)''
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''Figaro, Suzanne, La Comtesse.''
 
{{personnage|La Comtesse}}
 
Ah! j'avais raison de le dire; en quelque endroit qu'ils soient, croyez qu'ils sont ensemble. Allons donc, Figaro, c'est voler l'avenir, le mariage et vous-même, que d'usurper un tête-à-tête. On vous attend, on s'impatiente.
 
{{personnage|Figaro}}
 
Il est vrai, madame, je m'oublie. je vais leur montrer mon excuse. ''(Il veut emmener Suzanne.)''
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''Suzanne, La Comtesse.''
 
{{personnage|La Comtesse}}
 
As-tu ce qu'il nous faut pour troquer de vêtement?
 
{{personnage|Suzanne}}
 
Il ne faut rien, madame; le rendez-vous ne tiendra pas.
 
{{personnage|La Comtesse}}
 
Ah! vous changez d'avis?
 
{{personnage|Suzanne}}
 
C'est Figaro.
 
{{personnage|La Comtesse}}
 
Vous me trompez.
 
{{personnage|Suzanne}}
 
Bonté divine!
 
{{personnage|La Comtesse}}
 
Figaro n'est pas homme à laisser échapper une dot.
 
{{personnage|Suzanne}}
 
Madame! eh, que croyez-vous donc?
 
{{personnage|La Comtesse}}
 
Qu'enfin, d'accord avec le Comte, il vous fâche à présent de m'avoir confié ses projets. Je vous sais par cœur. Laissez-moi. ''(Elle veut sortir.)''
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Hé mais... je ne sais ce que je dis! En me cédant ta place au jardin, tu n'y vas pas, mon cœur; tu tiens parole à ton mari, tu m'aides à ramener le mien.
 
{{personnage|Suzanne}}
 
Comme vous m'avez affligée!
 
{{personnage|La Comtesse}}
 
C'est que je ne suis qu'une étourdie. ''(Elle la baise au front.)'' Où est ton rendez-vous?
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Prends cette plume, et fixons un endroit.
 
{{personnage|Suzanne}}
 
Lui écrire!
 
{{personnage|La Comtesse}}
 
Il le faut.
 
{{personnage|Suzanne}}
 
Madame! au moins, c'est vous...
 
{{personnage|La Comtesse}}
 
Je mets tout sur mon compte. ''(Suzanne s'assied, la Comtesse dicte.)''
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"Sous les grands marronniers..." Après?
 
{{personnage|La Comtesse}}
 
Crains-tu qu'il ne t'entende pas?
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C'est juste. ''(Elle plie le billet.)'' Avec quoi cacheter?
 
{{personnage|La Comtesse}}
 
Une épingle, dépêche; elle servira de réponse. Ecris sur le revers: Renvoyez-moi le cachet.
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C'est celui du petit voleur! Vous avez eu la cruauté?...
 
{{personnage|La Comtesse}}
 
Fallait-il le laisser à son bras? C'eût été joli! Donnez donc!
 
{{personnage|Suzanne}}
 
Madame ne le portera plus, taché du sang de ce jeune homme.
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''Une jeune bergère, Chérubin en fille, Fanchette et beaucoup de jeunes filles habillées comme elle, et tenant des bouquets, La Comtesse, Suzanne.''
 
{{personnage|Fanchette}}
 
Madame, ce sont les filles du bourg qui viennent vous présenter des fleurs.
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C'est une cousine à moi, madame, qui n'est ici que pour la noce.
 
{{personnage|La Comtesse}}
 
Elle est jolie. Ne pouvant porter vingt bouquets, faisons honneur à l'étrangère. ''(Elle prend le bouquet de Chérubin, et le baise au front.)'' Elle en rougit! ''(A Suzanne.)'' Ne trouves-tu pas, Suzon... qu'elle ressemble à quelqu'un?
 
{{personnage|Suzanne}}
 
A s'y méprendre, en vérité.
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''Les jeunes filles, Chérubin au milieu d'elles, Fanchette, Antonio, Le Comte, La Comtesse, Suzanne.''
 
{{personnage|Antonio}}
 
Moi je vous dis, Monseigneur, qu'il y est; elles l'ont habillé chez ma fille; toutes ses hardes y sont encore, et voilà son chapeau d'ordonnance que j'ai retiré du paquet. ''(Il s'avance et regardant toutes les filles, il reconnaît Chérubin, lui enlève son bonnet de femme, ce qui fait retomber ses longs cheveux en cadenette. Il lui met sur la tête le chapeau d'ordonnance et dit:)'' Eh parguenne, v'là notre officier!
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Ah ciel!
 
{{personnage|Suzanne}}
 
Ce friponneau!
 
{{personnage|Antonio}}
 
Quand je disais là-haut que c'était lui!...
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Hé bien, madame?
 
{{personnage|La Comtesse}}
 
Hé bien, monsieur! vous me voyez plus surprise que vous et, pour le moins, aussi fâchée.
 
{{personnage|Le Comte}}
 
Oui; mais tantôt, ce matin?
 
{{personnage|La Comtesse}}
 
Je serais coupable, en effet, si je dissimulais encore. Il était descendu chez moi. Nous entamions le badinage que ces enfants viennent d'achever; vous nous avez surprises l'habillant: votre premier mouvement est si vif! il s'est sauvé, je me suis troublée; l'effroi général a fait le reste.
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Monseigneur...
 
{{personnage|Le Comte}}
 
Je punirai ta désobéissance.
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Moi! j'ai dit cela?
 
{{personnage|Fanchette}}
 
Oui, Monseigneur. Au lieu de punir Chérubin, donnez-le-moi en mariage, et je vous aimerai à la folie.
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Etre ensorcelé par un page!
 
{{personnage|La Comtesse}}
 
Hé bien, monsieur, à votre tour! L'aveu de cette enfant aussi naïf que le mien atteste enfin deux vérités: que c'est toujours sans le vouloir si je vous cause des inquiétudes, pendant que vous épuisez tout pour augmenter et justifier les miennes.
 
{{personnage|Antonio}}
 
Vous aussi, Monseigneur? Dame! je vous la redresserai comme feu sa mère, qui est morte... Ce n'est pas pour la conséquence; mais c'est que madame sait bien que les petites filles, quand elles sont grandes...
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''Les jeunes filles, Chérubin, Antonio, Figaro, Le Comte, La Comtesse, Suzanne.''
 
{{personnage|Figaro}}
 
Monseigneur, si vous retenez nos filles, on ne pourra commencer ni la fête, ni la danse.
 
{{personnage|Le Comte}}
 
Vous, danser! vous n'y pensez pas. Après votre chute de ce matin, qui vous a foulé le pied droit!
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Vous avez été fort heureux que ces couches ne fussent que du terreau bien doux!
 
{{personnage|Figaro}}
 
Très heureux, sans doute; autrement...
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Puis il s'est pelotonné en tombant jusqu'en bas.
 
{{personnage|Figaro}}
 
Un plus adroit, n'est-ce pas, serait resté en l'air? (Aux jeunes filles.) Venez-vous, mesdemoiselles?
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Et, pendant ce temps, le petit page galopait sur son cheval à Séville?
 
{{personnage|Figaro}}
 
Galopait, ou marchait au pas...
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Chérubin!... ''(A part.)'' Peste du petit fat!
 
{{personnage|Antonio}}
 
Y es-tu maintenant?
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Ah! s'il le dit... cela se peut. je ne dispute pas de ce que j'ignore.
 
{{personnage|Le Comte}}
 
Ainsi vous et lui?...
 
{{personnage|Figaro}}
 
Pourquoi non? la rage de sauter peut gagner: voyez les moutons de Panurge; et quand vous êtes en colère, il n'y a personne qui n'aime mieux risquer...
 
{{personnage|Le Comte}}
 
Comment, deux à la fois!...
 
{{personnage|Figaro}}
 
On aurait sauté deux douzaines. Et qu'est-ce que cela fait, Monseigneur, dès qu'il n'y a personne de blessé? ''(Aux jeunes filles.)'' Ah ça, voulez-vous venir, ou non?
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Jouons-nous une comédie? ''(On entend un prélude de fanfare.)''
 
{{personnage|Figaro}}
 
Voilà le signal de la marche. A vos postes, les belles, à vos postes. Allons, Suzanne, donne-moi le bras. ''(Tous s'enfuient; Chérubin reste seul, la tête baissée.)''
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En voit-on de plus audacieux? ''(Au page.)'' Pour vous, monsieur le sournois qui faites le honteux, allez vous rhabiller bien vite, et que je ne vous rencontre nulle part de la soirée.
 
{{personnage|La Comtesse}}
 
Il va bien s'ennuyer.
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''Le Comte, La Comtesse. (La Comtesse s'évente fortement sans parler.)''
 
{{personnage|Le Comte}}
 
Qu'a-t-il au front de si heureux?
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Son... premier chapeau d'officier, sans doute; aux enfants tout sert de hochet. ''(Elle veut sortir.)''
 
{{personnage|Le Comte}}
 
Vous ne nous restez pas, Comtesse?
 
{{personnage|La Comtesse}}
 
Vous savez que je ne me porte pas bien.
 
{{personnage|Le Comte}}
 
Un instant pour votre protégée, ou je vous croirais en colère.
 
{{personnage|La Comtesse}}
 
Voici les deux noces, asseyons-nous donc pour les recevoir.
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Monseigneur, c'est monsieur Bazile entouré d'un village entier, parce qu'il chante en marchant.
 
{{personnage|Le Comte}}
 
Qu'il entre seul.
 
{{personnage|La Comtesse}}
 
Ordonnez-moi de me retirer.
 
{{personnage|Le Comte}}
 
Je n'oublie pas votre complaisance.
 
{{personnage|La Comtesse}}
 
Suzanne!... Elle reviendra. ''(A part, à Suzanne.)'' Allons changer d'habits. ''(Elle sort avec Suzanne.)''
 
{{personnage|Marceline}}
 
Il n'arrive jamais que pour nuire.
 
{{personnage|Figaro}}
 
Ah! je m'en vais vous le faire déchanter.
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Bah! Monsigneu, il ne m'a pas amusé du tout: avec leux guenilles d'ariettes...
 
{{personnage|Le Comte}}
 
Enfin que demandez-vous, Bazile?
 
{{personnage|Bazile}}
 
Ce qui m'appartient, Monseigneur, la main de Marceline; et je viens m'opposer...
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Y a-t-il longtemps que monsieur n'a vu la figure d'un fou?
 
{{personnage|Bazile}}
 
Monsieur, en ce moment même.
 
{{personnage|Figaro}}
 
Puisque mes yeux vous servent si bien de miroir, étudiez-y l'effet de ma prédiction. Si vous faites mine seulement d'approximer madame...
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Fau-aut-il que deux amis? ...
 
{{personnage|Figaro}}
 
Nous, amis!
 
{{personnage|Bazile}}
 
Quelle erreur!
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Insolents tous les deux!
 
{{personnage|Bazile}}
 
Il me manque en toute occasion.
 
{{personnage|Figaro}}
 
C'est bien dit, si cela se pouvait!
 
{{personnage|Bazile}}
 
Disant partout que je ne suis qu'un sot.
 
{{personnage|Figaro}}
 
Vous me prenez donc pour un écho?
 
{{personnage|Bazile}}
 
Tandis qu'il n'est pas un chanteur que mon talent n'ait fait briller.
 
{{personnage|Figaro}}
 
Brailler.
 
{{personnage|Bazile}}
 
Il le répète!
 
{{personnage|Figaro}}
 
Et pourquoi non, si cela est vrai? Es-tu un prince, pour qu'on te flagorne? Souffre la vérité, coquin, puisque tu n'as pas de quoi gratifier un menteur: ou si tu la crains de notre part, pourquoi viens-tu troubler nos noces?
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M'avez-vous promis, oui ou non, si, dans quatre ans, vous n'étiez pas pourvue, de me donner la préférence?
 
{{personnage|Marceline}}
 
A quelle condition l'ai-je promis?
 
{{personnage|Bazile}}
 
Que si vous retrouviez un certain fils perdu, je l'adopterais par complaisance.
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Il est trouvé.
 
{{personnage|Bazile}}
 
Qu'à cela ne tienne!
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Qu'y aurait-il de plus fâcheux que d'être cru le père d'un garnement?
 
{{personnage|Figaro}}
 
D'en être cru le fils; tu te moques de moi!
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Et tou-out le monde est satisfait.
 
{{personnage|Le Comte}}
 
Qu'on dresse les deux contrats; j'y signerai.
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Vivat! ''(Ils sortent.)''
 
{{personnage|Le Comte}}
 
J'ai besoin d'une heure de retraite. ''(Il veut sortir avec les autres.)''
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Quel sot a donné un tel ordre?
 
{{personnage|Figaro}}
 
Où est le mal?
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Et la Comtesse qui est incommodée, d'où le verra-t-elle, l'artifice? C'est sur la terrasse qu'il le faut, vis-à-vis son appartement.
 
{{personnage|Figaro}}
 
Tu l'entends, Gripe-Soleil? la terrasse.
 
{{personnage|Le Comte}}
 
Sous les grands marronniers! belle idée! ''(En s'en allant, à part.)'' Ils allaient incendier mon rendez-vous!
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''Figaro, Marceline.''
 
{{personnage|Figaro}}
 
Quel excès d'attention pour sa femme! ''(Il veut sortir.)''
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Deux mots, mon fils. Je veux m'acquitter avec toi: un sentiment mal dirigé m'avait rendue injuste envers ta charmante femme; je la supposais d'accord avec le Comte, quoique j'eusse appris de Bazile qu'elle l'avait toujours rebuté.
 
{{personnage|Figaro}}
 
Vous connaissiez mal votre fils de le croire ébranlé par ces impulsions féminines. Je puis défier la plus rusée de m'en faire accroire.
 
{{personnage|Marceline}}
 
Il est toujours heureux de le penser, mon fils; la jalousie...
 
{{personnage|Figaro}}
 
... N'est qu'un sot enfant de l'orgueil, ou c'est la maladie d'un fou. Oh! j'ai là-dessus, ma mère, une philosophie... imperturbable; et si Suzanne doit me tromper un jour, je le lui pardonne d'avance; elle aura longtemps travaillé... ''(Il se retourne et aperçoit Fanchette qui cherche de côté et d'autre.)''
Ligne 5 839 :
''Figaro, Fanchette, Marceline.''
 
{{personnage|Figaro}}
 
Eeeh!... ma petite cousine qui nous écoute!
 
{{personnage|Fanchette}}
 
Oh! pour ça, non: on dit que c'est malhonnête.
 
{{personnage|Figaro}}
 
Il est vrai; mais comme cela est utile, on fait aller souvent l'un pour l'autre.
 
{{personnage|Fanchette}}
 
Je regardais si quelqu'un était là.
 
{{personnage|Figaro}}
 
Déjà dissimulée, friponne! vous savez bien qu'il n'y peut être.
 
{{personnage|Fanchette}}
 
Et qui donc?
 
{{personnage|Figaro}}
 
{{personnage|Chérubin}}
 
{{personnage|Fanchette}}
 
Ce n'est pas lui que je cherche, car je sais fort bien où il est; c'est ma cousine Suzanne.
 
{{personnage|Figaro}}
 
Et que lui veut ma petite cousine?
 
{{personnage|Fanchette}}
 
A vous, petit cousin, je le dirai. - C'est... ce n'est qu'une épingle que je veux lui remettre.
Ligne 5 883 :
Une épingle! une épingle!... Et de quelle part, coquine? A votre âge, vous faites déjà un mét... (Il se reprend et dit d'un ton doux.) Vous faites déjà très bien tout ce que vous entreprenez, Fanchette; et ma jolie cousine est si obligeante...
 
{{personnage|Fanchette}}
 
A qui donc en a-t-il de se fâcher? Je m'en vais.
Ligne 5 891 :
Non, non, je badine. Tiens, ta petite épingle est celle que Monseigneur t'a dit de remettre à Suzanne, et qui servait à cacheter un petit papier qu'il tenait: tu vois que je suis au fait.
 
{{personnage|Fanchette}}
 
Pourquoi donc le demander, quand vous le savez si bien?
Ligne 5 903 :
Pas autrement que vous le dites: Tiens, petite Fanchette, rends cette épingle à ta belle cousine, et dis-lui seulement que c'est le cachet des grands marronniers.
 
{{personnage|Figaro}}
 
Des grands?...
 
{{personnage|Fanchette}}
 
Marronniers. Il est vrai qu'il a ajouté: Prends garde que personne ne te voie.
 
{{personnage|Figaro}}
 
Il faut obéir, ma cousine: heureusement personne ne vous a vue. Faites donc joliment votre commission, et n'en dites pas plus à Suzanne que Monseigneur n'a ordonné.
 
{{personnage|Fanchette}}
 
Et pourquoi lui en dirais-je? Il me prend pour un enfant, mon cousin. (Elle sort en sautant.)
Ligne 5 925 :
''Figaro, Marceline.''
 
{{personnage|Figaro}}
 
Hé bien, ma mère?
 
{{personnage|Marceline}}
 
Hé bien, mon fils?
Ligne 5 937 :
Pour celui-ci!... Il y a réellement des choses!...
 
{{personnage|Marceline}}
 
Il y a des choses! Hé, qu'est-ce qu'il y a?
Ligne 5 961 :
Oh, ma mère! on parle comme on sent: mettez le plus glacé des juges à plaider dans sa propre cause, et voyez-le expliquer la loi! - Je ne m'étonne plus s'il avait tant d'humeur sur ce feu! - Pour la mignonne aux fines épingles, elle n'en est pas où elle le croit, ma mère, avec ses marronniers! Si mon mariage est assez fait pour légitimer ma colère, en revanche il ne l'est pas assez pour que je n'en puisse épouser une autre, et l'abandonner...
 
{{personnage|Marceline}}
 
Bien conclu! Abîmons tout sur un soupçon. Qui t'a prouvé dis-moi, que c'est toi qu'elle joue, et non le Comte? L'as-tu étudiée de nouveau, pour la condamner sans appel? Sais-tu si elle se rendra sous les arbres, à quelle intention elle y va? ce qu'elle y dira, ce qu'elle y fera? Je te croyais plus fort en jugement!
Ligne 6 001 :
C'est Fanchette! ''(Il parcourt des yeux les autres à mesure qu'ils arrivent, et dit d'un ton farouche.)'' Bonjour, messieurs; bonsoir: êtes-vous tous ici?
 
{{personnage|Bazile}}
 
Ceux que tu as pressés d'y venir.
 
{{personnage|Figaro}}
 
Quelle heure est-il bien à peu près?
Ligne 6 013 :
La lune devrait être levée.
 
{{personnage|Bartholo}}
 
Eh! quels noirs apprêts fais-tu donc? Il a l'air d'un conspirateur!
Ligne 6 025 :
Cè-ertainement.
 
{{personnage|Antonio}}
 
Nous allions là-bas, dans le parc, attendre un signal pour ta fête.
 
{{personnage|Figaro}}
 
Vous n'irez pas plus loin, messieurs; c'est ici, sous ces marronniers, que nous devons tous célébrer l'honnête fiancée que j'épouse, et le loyal seigneur qui se l'est destinée.
Ligne 6 041 :
Nou-ous reviendrons.
 
{{personnage|Figaro}}
 
Quand vous m'entendrez appeler, ne manquez pas d'accourir tous; et dites du mal de Figaro, s'il ne vous fait voir une belle chose.
 
{{personnage|Bartholo}}
 
Souviens-toi qu'un homme sage ne se fait point d'affaires avec les grands.
 
{{personnage|Figaro}}
 
Je m'en souviens.
 
{{personnage|Bartholo}}
 
Qu'ils ont quinze et bisque sur nous, par leur état.
 
{{personnage|Figaro}}
 
Sans leur industrie, que vous oubliez. Mais souvenez-vous aussi que l'homme qu'on sait timide est dans la dépendance de tous les fripons.
 
{{personnage|Bartholo}}
 
Fort bien.
 
{{personnage|Figaro}}
 
Et que j'ai nom de Verte-Allure, du chef honoré de ma mère.
 
{{personnage|Bartholo}}
 
Il a le diable au corps.
Ligne 6 109 :
Oui, Marceline m'a dit que Figaro y serait.
 
{{personnage|Marceline}}
 
Il y est aussi; baisse la voix.
 
{{personnage|Suzanne}}
 
Ainsi l'un nous écoute, et l'autre va venir me chercher. Commençons.
 
{{personnage|Marceline}}
 
Pour n'en pas perdre un mot, je vais me cacher dans le pavillon. ''(Elle entre dans le pavillon où est entrée Fanchette.)''
Ligne 6 193 :
Allez-vous-en!
 
{{personnage|Chérubin}}
 
Si la compassion t'avait conduite exprès dans cet endroit du parc, où je suis caché depuis tantôt?...
 
{{personnage|La Comtesse}}
 
Figaro va venir.
Ligne 6 209 :
Je ne crains point du tout Figaro, car ce n'est pas lui que tu attends.
 
{{personnage|La Comtesse}}
 
Qui donc?
Ligne 6 217 :
Elle est avec quelqu'un.
 
{{personnage|Chérubin}}
 
C'est Monseigneur, friponne, qui t'a demandé ce rendez-vous ce matin, quand j'étais derrière le fauteuil.
Ligne 6 237 :
Obligez-moi de vous retirer.
 
{{personnage|Chérubin}}
 
Ce ne sera pas au moins sans avoir reçu le prix de mon obéissance.
Ligne 6 249 :
D'abord vingt baisers pour ton compte, et puis cent pour ta belle maîtresse.
 
{{personnage|La Comtesse}}
 
Vous oseriez?...
 
{{personnage|Chérubin}}
 
Oh! que oui, j'oserai. Tu prends sa place auprès de Monseigneur; moi celle du Comte auprès de toi: le plus attrapé, c'est Figaro.
Ligne 6 295 :
Ah!
 
{{personnage|Le Comte}}
 
... Voilà toujours le premier payé.
Ligne 6 315 :
S'il s'affligeait de celui-ci!...
 
{{personnage|Le Comte}}
 
Comment! je ne pourrai faire un pas... ''(A la Comtesse.)'' Mais laissons cette bizarrerie; elle empoisonnerait le plaisir que j'ai de te trouver dans cette salle.
Ligne 6 323 :
L'espériez-vous?
 
{{personnage|Le Comte}}
 
Après ton ingénieux billet! ''(Il lui prend la main.)'' Tu trembles?
 
{{personnage|La Comtesse}}
 
J'ai eu peur.
 
{{personnage|Le Comte}}
 
Ce n'est pas pour te priver du baiser que je l'ai pris. ''(Il la baise au front.)''
 
{{personnage|La Comtesse}}
 
Des libertés!
Ligne 6 355 :
Oh! la prévention!
 
{{personnage|Le Comte}}
 
A-t-elle ce bras ferme et rondelet? ces jolis doigts pleins de grâce et d'espièglerie?
Ligne 6 363 :
Ainsi l'amour?...
 
{{personnage|Le Comte}}
 
L'amour... n'est que le roman du cœur: c'est le plaisir qui en est l'histoire; il m'amène à tes genoux.
 
{{personnage|La Comtesse}}
 
Vous ne l'aimez plus?
 
{{personnage|Le Comte}}
 
Je l'aime beaucoup; mais trois ans d'union rendent l'hymen si respectable!
 
{{personnage|La Comtesse}}
 
Que vouliez-vous en elle?
Ligne 6 383 :
Ce que je trouve en toi, ma beauté...
 
{{personnage|La Comtesse}}
 
Mais dites donc.
 
{{personnage|Le Comte}}
 
...Je ne sais: moins d'uniformité peut-être, plus de piquant dans les manières, un je ne sais quoi qui fait le charme; quelquefois un refus, que sais-je? Nos femmes croient tout accomplir en nous aimant: cela dit une fois, elles nous aiment, nous aiment (quand elles nous aiment) et sont si complaisantes et si constamment obligeantes, et toujours, et sans relâche, qu'on est tout surpris, un beau soir, de trouver la satiété où l'on recherchait le bonheur.
Ligne 6 395 :
Ah! quelle leçon!
 
{{personnage|Le Comte}}
 
En vérité, Suzon, j'ai pensé mille fois que si nous poursuivons ailleurs ce plaisir qui nous fuit chez elles, c'est qu'elles n'étudient pas assez l'art de soutenir notre goût, de se renouveler à l'amour, de ranimer, pour ainsi dire, le charme de leur possession par celui de la variété.
Ligne 6 407 :
Et l'homme rien? Changerons-nous la marche de la nature? Notre tâche, à nous, fut de les obtenir; la leur...
 
{{personnage|La Comtesse}}
 
La leur?...
 
{{personnage|Le Comte}}
 
Est de nous retenir: on l'oublie trop.
 
{{personnage|La Comtesse}}
 
Ce ne sera pas moi.
 
{{personnage|Le Comte}}
 
Ni moi.
Ligne 6 455 :
Je vois des flambeaux.
 
{{personnage|Le Comte}}
 
Ce sont les apprêts de ta noce. Entrons-nous un moment dans l'un de ces pavillons, pour les laisser passer?
 
{{personnage|La Comtesse}}
 
Sans lumière?
Ligne 6 483 :
C'est Figaro!... ''(Il s'enfuit.)''
 
{{personnage|La Comtesse}}
 
Je vous suis. ''(Elle entre dans le pavillon à sa droite, pendant que le Comte se perd dans le bois au fond.)''
Ligne 6 513 :
Madame la Comtesse!
 
{{personnage|Suzanne}}
 
Parlez bas.
Ligne 6 521 :
Ah! madame, que le ciel vous amène à propos! Où croyez-vous qu'est Monseigneur?
 
{{personnage|Suzanne}}
 
Que m'importe un ingrat? Dis-moi...
Ligne 6 529 :
Et Suzanne, mon épousée, où croyez-vous qu'elle soit?
 
{{personnage|Suzanne}}
 
Mais parlez bas!
Ligne 6 553 :
Traîtresse! qui veut me surprendre!
 
{{personnage|Suzanne}}
 
Il faut nous venger, Figaro.
 
{{personnage|Figaro}}
 
En sentez-vous le vif désir?
 
{{personnage|Suzanne}}
 
Je ne serais donc pas de mon sexe! Mais les hommes en ont cent moyens.
Ligne 6 577 :
Il serait bien gai qu'avant la noce...
 
{{personnage|Suzanne}}
 
Mais qu'est-ce qu'une telle vengeance, qu'un peu d'amour n'assaisonne pas?
 
{{personnage|Figaro}}
 
Partout où vous n'en voyez point, croyez que le respect dissimule.
Ligne 6 601 :
Le cœur me bat.
 
{{personnage|Suzanne}}
 
Mais, monsieur, avez-vous songé?...
 
{{personnage|Figaro}}
 
Oui, madame; oui, j'ai songé.
 
{{personnage|Suzanne}}
 
... Que pour la colère et l'amour...
 
{{personnage|Figaro}}
 
... Tout ce qui se diffère est perdu. Votre main, madame?
Ligne 6 621 :
La voilà.
 
{{personnage|Figaro}}
 
Ah! demonio! quel soufflet!
Ligne 6 629 :
Quel soufflet! Et celui-ci?
 
{{personnage|Figaro}}
 
Et ques-à-quo? de par le diable! est-ce ici la journée des tapes?
Ligne 6 641 :
Santa Barbara! oui, c'est de l'amour. O bonheur! ô délices! ô cent fois heureux Figaro! Frappe, ma bien-aimée, sans te lasser. Mais quand tu m'auras diapré tout le corps de meurtrissures, regarde avec bonté, Suzon, l'homme le plus fortuné qui fut jamais battu par une femme.
 
{{personnage|Suzanne}}
 
Le plus fortuné! Bon fripon, vous n'en séduisiez pas moins la Comtesse, avec un si trompeur babil, que m'oubliant moi-même, en vérité, c'était pour elle que je cédais.
 
{{personnage|Figaro}}
 
Ai-je pu me méprendre au son de ta jolie voix?
Ligne 6 653 :
Tu m'as reconnue? Ah! comme je m'en vengerai!
 
{{personnage|Figaro}}
 
Bien rosser et garder rancune est aussi par trop féminin! Mais dis-moi donc par quel bonheur je te vois là, quand je te croyais avec lui; et comment cet habit, qui m'abusait, te montre enfin innocente...
 
{{personnage|Suzanne}}
 
Eh! c'est toi qui es un innocent, de venir te prendre au piège apprêté pour un autre! Est-ce notre faute, à nous, si voulant museler un renard, nous en attrapons deux?
 
{{personnage|Figaro}}
 
Qui donc prend l'autre?
 
{{personnage|Suzanne}}
 
Sa femme.
 
{{personnage|Figaro}}
 
Sa femme?
 
{{personnage|Suzanne}}
 
Sa femme.
Ligne 6 681 :
Ah! Figaro! pends-toi! tu n'as pas deviné celui-là, - Sa femme? Oh! douze ou quinze mille fois spirituelles femelles! - Ainsi les baisers de cette salle?...
 
{{personnage|Suzanne}}
 
Ont été donnés à madame.
 
{{personnage|Figaro}}
 
Et celui du page?
Ligne 6 693 :
A monsieur.
 
{{personnage|Figaro}}
 
Et tantôt, derrière le fauteuil?
 
{{personnage|Suzanne}}
 
A personne.
 
{{personnage|Figaro}}
 
En êtes-vous sûre?
Ligne 6 713 :
Ce sont des bijoux que les tiens. Mais celui du Comte était de bonne guerre.
 
{{personnage|Suzanne}}
 
Allons, superbe, humilie-toi!
Ligne 6 755 :
Il ne l'a pas reconnue.
 
{{personnage|Figaro}}
 
Achevons-le, veux-tu? ''(Il lui baise la main.)''
Ligne 6 819 :
Monseigneur, je vous trouve enfin.
 
{{personnage|Le Comte}}
 
Bon, c'est Pédrille. Es-tu tout seul?
Ligne 6 827 :
Arrivant de Séville, à étripe-cheval.
 
{{personnage|Le Comte}}
 
Approche-toi de moi, et crie bien fort!
Ligne 6 873 :
Et vous tous, mes vassaux, entourez-moi cet homme, et m'en répondez sur la vie.
 
{{personnage|Bazile}}
 
Ha! Ha!
Ligne 6 889 :
Hors à moi-même!
 
{{personnage|Antonio}}
 
C'est ça parler.
Ligne 6 897 :
Non, si quelque chose pouvait augmenter ma fureur, ce serait l'air calme qu'il affecte.
 
{{personnage|Figaro}}
 
Sommes-nous des soldats qui tuent et se font tuer pour des intérêts qu'ils ignorent? Je veux savoir, moi, pourquoi je me fâche.
Ligne 6 955 :
''Tous les Acteurs précédents, hors Le Comte.''
 
{{personnage|Antonio}}
 
C'est juste.
Ligne 6 981 :
Chérubin!
 
{{personnage|Le Comte}}
 
Mon page?
 
{{personnage|Bazile}}
 
Ha! ha!
Ligne 7 001 :
Bien la peine de crever un cheval!
 
{{personnage|Le Comte}}
 
Entres-y, toi, Antonio; conduis devant son juge l'infâme qui m'a déshonoré.
Ligne 7 009 :
C'est madame que vous y-y cherchez?
 
{{personnage|Antonio}}
 
L'y a, parguenne, une bonne Providence: vous en avez tant fait dans le pays...
Ligne 7 023 :
''Les Acteurs précédents, excepté Antonio.''
 
{{personnage|Le Comte}}
 
Vous allez voir, messieurs, que le page n'y était pas seul.
Ligne 7 045 :
La petite cousine!
 
{{personnage|Bazile}}
 
Ha! ha!
 
{{personnage|Le Comte}}
 
Fanchette!
Ligne 7 079 :
Ne craignez rien, madame, il ne vous sera fait aucun mal. J'en réponds. ''(Il se retourne et s'écrie :)'' Marceline!
 
{{personnage|Bazile}}
 
Ha! Ha!
Ligne 7 087 :
Hé, quelle folie! ma mère en est?
 
{{personnage|Antonio}}
 
A qui pis fera.
Ligne 7 101 :
''Les Acteurs précédents, Suzanne, son éventail sur le visage.''
 
{{personnage|Le Comte}}
 
... Ah! la voici qui sort. ''(Il la prend violemment par le bras.)'' Que croyez-vous, messieurs, que mérite une odieuse... ''(Suzanne se jette à genoux la tête baissée.)'' - Le Comte : Non, non! ''(Figaro se jette à genoux de l'autre côté.)'' - Le Comte, plus fort: Non, non! ''(Marceline se jette à genoux devant lui.)'' - Le Comte plus fort: - Non, non! ''(Tous se mettent à genoux, excepté Brid'oison.)'' - Le Comte hors de lui: Y fussiez-vous un cent!
Ligne 7 145 :
Moi aussi, il y a de l'écho ici! ''(Tous se relèvent.)''
 
{{personnage|Le Comte}}
 
De l'écho! - J'ai voulu ruser avec eux; ils m'ont traité comme un enfant!
Ligne 7 161 :
Ce billet fermé d'une épingle?...
 
{{personnage|Suzanne}}
 
C'est madame qui l'avait dicté.
 
{{personnage|Le Comte}}
 
La réponse lui en est bien due. ''(Il baise la main de la Comtesse.)''
 
{{personnage|La Comtesse}}
 
Chacun aura ce qui lui appartient. ''(Elle donne la bourse à Figaro et le diamant à Suzanne.)''
Ligne 7 181 :
Et de trois. Celle-ci fut rude à arracher!
 
{{personnage|Suzanne}}
 
Comme notre mariage.
Ligne 7 229 :
Bien jugé!
 
{{personnage|Figaro}}
 
J'étais pauvre, on me méprisait. J'ai montré quelque esprit la haine est accourue. Une jolie femme et de la fortune...
Ligne 7 237 :
Les cœurs vont te revenir en foule.
 
{{personnage|Figaro}}
 
Est-il possible?
 
{{personnage|Bartholo}}
 
Je les connais.
Ligne 7 253 :
Premier couplet
 
{{personnage|Bazile}}
 
Triple dot, femme superbe,
Ligne 7 267 :
L'homme adroit fait son parti.
 
{{personnage|Figaro}}
 
Je le sais... (Il chante.)
Ligne 7 273 :
Gaudeant bene nati.
 
{{personnage|Bazile}}
 
Non... (Il chante.)
Ligne 7 281 :
Deuxième couplet
 
{{personnage|Suzanne}}
 
Qu'un mari sa foi trahisse,
Ligne 7 299 :
Troisième couplet
 
{{personnage|Figaro}}
 
Jean Jeannot, jaloux risible,
Ligne 7 317 :
Quatrième couplet
 
{{personnage|La Comtesse}}
 
Telle est fière et répond d'elle,
Ligne 7 335 :
Cinquième couplet
 
{{personnage|Le Comte}}
 
D'une femme de province,
Ligne 7 353 :
Sixième couplet
 
{{personnage|Marceline}}
 
Chacun sait la tendre mère
Ligne 7 389 :
Huitième couplet
 
{{personnage|Chérubin}}
 
Sexe aimé, sexe volage,
Ligne 7 407 :
Neuvième couplet
 
{{personnage|Suzanne}}
 
Si ce gai, ce fol ouvrage,