« Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle/Architecture monastique » : différence entre les versions
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XII<sup>e</sup> siècles qu'après une réforme. La civilisation moderne, à peine naissante
sous le règne de Charlemagne, semblait expirante au X<sup>e</sup> siècle; mais
de l'ordre de Saint-Benoît, réformé par les abbés de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]], par la règle de
[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]], il devait surgir des rejetons vivaces. Au X<sup>e</sup> siècle [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]] était un
petit village du Mâconnais, qui devint, par testament, la propriété du duc
d'Aquitaine, Guillaume le Pieux. Vers la fin de sa vie le duc Guillaume
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arrivèrent enfin, dit la chronique, dans un lieu écarté de toute société
humaine, si désert qu'il semblait en quelque sorte ''l'image de la solitude
céleste''. C'était [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]]. Mais comme le duc objectait qu'il n'était guère
possible de s'établir en tel lieu, à cause des chasseurs et des chiens qui
remplissaient et troublaient les forêts dont le pays était couvert, Bernon
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et qui doivent vivre jusqu'à la fin des siècles, je fais savoir que,
pour l'amour de Dieu et de notre sauveur Jésus-Christ, je donne et livre
aux saints apôtres Pierre et Paul tout ce que je possède à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]], situé
sur la rivière de Grône, avec la chapelle qui est dédiée à sainte Marie,
mère de Dieu, et à saint Pierre, prince des apôtres, sans rien excepter
de toutes les choses qui dépendent de mon domaine de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]] (villa),
fermes, oratoires, esclaves des deux sexes, vignes, champs, prés, forêts,
eaux, cours d'eau, moulins, droit de passage, terres incultes ou cultivées,
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encore faite pour tous les orthodoxes des temps passés, présents et
futurs. Mais je donne sous la condition qu'un monastère régulier sera
construit à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]], en l'honneur des apôtres Pierre et Paul, et que là se
réuniront les moines, vivant selon la règles de Saint-Benoît, possédant,
détenant et gouvernant à perpétuité les choses données: de telle sorte
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luminaire de l'église des apôtres, et que, se mettant ainsi sous la protection
desdits apôtres, et ayant pour défenseur le pontife de Rome<span id="note6"></span>[[#footnote6|<sup>6</sup>]], ils
bâtissent eux-mêmes un monastère à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]], dans la mesure de leur pouvoir
et de leur savoir, dans la plénitude de leur cœur. Nous voulons
encore que, dans notre temps, et dans le temps de nos successeurs,
[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]] soit, autant que le permettront du moins l'opportunité du temps
et la situation du lieu, ouvert chaque jour, par les œuvres et les intentions
de la miséricorde, aux pauvres, aux nécessiteux, aux étrangers et
Ligne 241 :
Il nous a plu d'insérer dans ce testament que, dès ce jour, les moines
réunis à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]], en congrégation, seront pleinement affranchis de notre
puissance et de celle de nos parents, et ne seront soumis ni aux faisceaux,
de la grandeur royale, ni au joug d'aucune puissance terrestre<span id="note7"></span>[[#footnote7|<sup>7</sup>]]. Par Dieu,
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que tu as reçue de Dieu, les voleurs, les envahisseurs, les vendeurs
de ce que je vous donne, de ma pleine satisfaction et de mon évidente
volonté. Soyez les tuteurs et les défenseurs de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]], et des serviteurs;
de Dieu qui y demeureront et séjourneront ensemble, ainsi que de tous
leurs domaines destinés à l'aumône, à la clémence et à la miséricorde de
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Les imprécations contenues dans cet acte de donation contre ceux qui
oseront mettre la main sur les biens des moines de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]], ou altérer leurs
privilèges, font voir de quelles précautions les donateurs croyaient alors
devoir entourer leur legs<span id="note8"></span>[[#footnote8|<sup>8</sup>]]. Le vieux duc Guillaume ne s'en tint pas là, il fit
le voyage de Rome afin de faire ratifier sa donation, et payer à l'église des
apôtres la redevance promise. Bernon, suivant la règle de Saint-Benoît,
installa à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]] douze moines de ses monastères, et éleva des bâtiments
qui devaient contenir la nouvelle congrégation. Mais c'est saint Odon, second
abbé de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]], qui mérite seul le titre de chef et de créateur de la maison.
Odon descendait d'une noble famille franque; c'était un homme profondément
instruit, qui bientôt acquit une influence considérable: il fit trois
voyage à Rome, réforma dans cette capitale le monastère de Saint-Paul-hors-les-murs;
il soumit également à la règle de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]] les couvents de
Saint-Augustin de Pavie, de Tulle en Limousin, d'Aurillac en Auvergne,
de Bourg-Dieu et de Massay en Berry, de Saint-Benoît-sur-Loire, de Saint-Pierre-le-Vif
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nouvelles qu'il érigeait et celles dont il parvenait à réformer l'observance.
«Point d'abbés particuliers, mais des prieurs seulement pour
tous ces monastères; l'abbé de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]] seul les gouvernait: unité de régime,
de statuts, de règlements, de discipline. C'était une agrégation de monastères
autour d'un seul, qui en devenait ainsi la métropole et la tête.
Ligne 332 :
eux-mêmes commandaient des troupes laïques, et les moines chassés de
leurs monastères étaient obligés souvent de changer le froc contre la cotte
de buffle<span id="note10"></span>[[#footnote10|<sup>10</sup>]]. Toutefois, si après les réformes de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]] et de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]] les
abbés ne se mêlèrent plus dans les querelles armées des seigneurs laïques,
ils ne cessèrent de s'occuper d'intérêts temporels, d'être appelés par les
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santé qu'en maladie, avec un certain nombre de prières qu'ils s'obligeaient
de faire après la mort de chaque religieux des deux communautés<span id="note11"></span>[[#footnote11|<sup>11</sup>]].
Mais c'est sous saint Odon et saint Maïeul, abbés de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]], que la règle de
Saint-Benoît réformée va prendre un lustre tout nouveau, fournir tous
les hommes d'intelligence et d'ordre qui, pendant près de deux siècles,
auront une influence immense dans l'Europe occidentale, car [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]] est le
véritable berceau de la civilisation moderne.
Maïeul gouverna l'abbaye de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]] pendant quarante ans, jusqu'en 994.
La chronique dit que ce fut un ange qui lui apporta le livre de la règle
monastique; devenu l'ami et le confident d'Othon le Grand, la tiare lui fut
Ligne 357 :
il refusa, sur ce que, disait-il, «les Romains et lui différaient autant
de mœurs que de pays.» Sous son gouvernement un grand nombre de
monastères furent soumis à la règle de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]]; parmi les plus importants
nous citerons ceux de Payerne, du diocèse de Lausanne; de Classe, près de
Ravenne; de Saint-Jean-l'Évangéliste, à Parme; de Saint-Pierre-au-ciel-d'or,
Ligne 365 :
Saint Odilon, désigné par Maïeul comme son successeur, fut confirmé
par cent soixante dix-sept religieux de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]]: il réunit sous la discipline
clunisienne les monastères de Saint-Jean d'Angély, de Saint-Flour, de
Thiern, de Talui, de Saint-Victor de Genève, de Farfa en Italie; ce fut lui
Ligne 371 :
demandée à Maïeul. Casimir, fils de Miceslas II, roi de Pologne, chassé du
trône après la mort de son père, fut, sous Maïeul, diacre au monastère de
[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]]; rappelé en Pologne en 1041, il fut relevé de ses vœux par le pape,
se maria, régna, et en mémoire de son ancien état monastique, il créa et
dota en Pologne plusieurs couvents qu'il peupla de religieux de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]]. On
prétend que ses sujets, pour perpétuer le souvenir de ce fait, s'engagèrent
à couper leurs cheveux en forme de couronne, symbole de la tonsure monastique.
Ligne 382 :
et Robert, ceux d'Espagne, Sanche, Ramir et Garcias, saint Étienne de
Hongrie, Guillaume le Grand, comte de Poitiers. Ce fut lui qui fonda ce
que l'on appela la trêve de Dieu, et la fête des morts. Il bâtit à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]] un
cloître magnifique orné de colonnes de marbre qu'il fit venir par la Durance
et le Rhône. «J'ai trouvé une abbaye de bois, disait-il, et je la laisse
de marbre.» Mais bientôt l'immense influence que prenait [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]] émut
l'épiscopat: l'évêque de Mâcon, qui voyait croître en richesses territoriales,
en nombre et en réputation les moines de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]], voulut les faire rentrer
sous sa juridiction générale. En exécution des volontés du fondateur laïque
de l'abbaye, les papes avaient successivement accordé aux abbés des bulles
formelles d'exemption; ils menacèrent même d'excommunication tout
évêque qui serait tenté d'entreprendre sur les immunités accordées à
[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]] par le Saint-Siège. «Les évêques ne pouvaient pénétrer dans l'abbaye,
la visiter, y exercer leurs fonctions, ''sans y être appelés par l'abbé''.
Ils devaient excommunier tout individu qui troublerait les moines dans
Ligne 403 :
amplifient les privilèges ecclésiastiques du monastère. En 1025, l'évêque
de Mâcon, Gaulenus, dénonça à l'archevêque de Lyon, son métropolitain,
''les abbés et religieux de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]], qui troublaient l'état mis en l'Église
dès sa naissance, pour s'exempter de la juridiction ordinaire de leur
diocésain''<span id="note12"></span>[[#footnote12|<sup>12</sup>]].»
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temps n'était pas encore venu où la papauté pouvait soutenir les priviléges
qu'elle accordait; mais cette première lutte avec le pouvoir épiscopal
explique la solidarité qui unit [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]] et la cour de Rome quelques années
plus tard.
À vingt ans, Hugues, sous Odilon, était déjà prieur à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]]; il était lié
d'affection intime avec le moine Hildebrand. Hugues, fils de Dalmace,
comte de Semur en Brionnais, succéda à saint Odilon; Hildebrand devint
Ligne 457 :
cotte d'armes. Un siècle plus tard, Pierre le Vénérable, dans une réponse
à saint Bernard, explique mieux que nous ne saurions le faire les causes
de la richesse de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]]. «Tout le monde sait, dit-il, de quelle manière les
maîtres séculiers traitent leurs serfs et leurs serviteurs. Ils ne se contentent
pas du service usuel qui leur est dû; mais ils revendiquent sans miséricorde
Ligne 474 :
en frères... Et voilà pourquoi les moines sont propriétaires à aussi bon
titre, à meilleur titre même que les laïques.» Il faut donc voir dans l'immense
importance de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]], au XI<sup>e</sup> siècle, un mouvement national, un
commencement d'ordre et de raison, après les dérèglements et le pillage.
Saint Hugues, en effet, participe à toutes les grandes affaires de son siècle,
comme le feront plus tard l'abbé Suger et saint Bernard lui-même. Saint
Hugues n'est pas seulement occupé de réformer des monastères et de les
soumettre à la règle de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]], de veiller à ce que l'abbaye mère croisse en
grandeur et en richesses, à ce que ses priviléges soient maintenus, il est
mêlé à tous les événements importants de son siècle; les rois et les princes
Ligne 486 :
clunisiens en Espagne, il contribue à la construction de la grande
église mère commencée par Hugues. Guillaume le Conquérant sollicite l'abbé
de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]] de venir gouverner les affaires religieuses de l'Angleterre. D'antiques
abbayes deviennent, pendant le gouvernement de saint Hugues, des
dépendances de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]]; ce sont celles de Vézelay, de Saint-Gilles, Saint-Jean
d'Angély, Saint-Pierre de Moissac, Maillezais, Saint-Martial de Limoges,
Saint-Cyprien de Poitiers, Figeac, Saint-Germain d'Auxerre, Saint-Austre-moine
Ligne 500 :
le monastère réformé ne vînt bientôt à retomber dans un état pire que le
premier''<span id="note13"></span>[[#footnote13|<sup>13</sup>]].» Saint Hugues fonde le monastère de la Charité-sur-Loire; de
son temps [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]] était un véritable royaume, «sa domination s'étendait sur
trois cent quatorze monastères et églises, l'abbé général était un prince temporel
qui, pour le spirituel, ne dépendait que du saint-siège. Il battait
monnaie sur le territoire même de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]], aussi bien que le roi de France
dans sa royale cité de Paris<span id="note14"></span>[[#footnote14|<sup>14</sup>]]...»
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que, dans les affaires importantes, l'abbé consultât toute la communauté.
Cette sage précaution, cette espèce de liberté religieuse sera transportée en
grand dans l'immense congrégation de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]]. Au chapitre général, on
discutera des intérêts et des besoins spirituel du cloître, comme les conciles
font les intérêts et les besoins de l'Église. On rendra compte de l'état
Ligne 524 :
d'y régler toutes choses pour le bien de la paix<span id="note15"></span>[[#footnote15|<sup>15</sup>]].»
Ainsi, politiquement, [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]] donnait l'exemple de l'organisation centrale
qui, plus tard, sera suivie par les rois. Mais non content de cette surveillance
exercée par des visiteurs, nommés en chapitre général, Hugues
veut voir par lui-même; nous le suivons tour à tour sur tous les points de
l'Europe où sont établies des filles de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]], il fait rédiger les coutumes
de son monastère par un de ses savants disciples, Bernard<span id="note16"></span>[[#footnote16|<sup>16</sup>]]; il fonde à
Marcigny un couvent de femmes, dans lequel viennent bientôt se réfugier
Ligne 562 :
X<sup>e</sup> au XII<sup>e</sup> siècle; mais à qui les classes inférieures de la société, dans l'Europe
occidentale, devaient-elles leur bien-être et l'émancipation qui en est
la conséquence, si ce n'est aux établissements religieux de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]] et de
[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]]<span id="note17"></span>[[#footnote17|<sup>17</sup>]]?
De nos jours on a rendu justice aux bénédictins, et de graves autorités
ont énuméré avec scrupule les immenses services rendus à l'agriculture par
les établissements clunisiens et cisterciens; partout où [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]] ou [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]]
fondent une colonie, les terres deviennent fertiles, les marais pestilentiels
se changent en vertes prairies, les forêts sont aménagées, les coteaux
Ligne 576 :
venaient se grouper alentour, puis à mesure que l'abbaye ou le
prieuré s'enrichissait, le hameau devenait un gros village, puis une bourgade,
puis une ville. [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]], Paray-le-Monial, Marcigny-les-Nonains, Charlieu,
Vézelay, [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Clairvaux|Clairvaux]], Pontigny, [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes F#Fontenay|Fontenay]], Morimond, etc., n'ont pas une
autre origine. La ville renfermait des industriels instruits par les moines;
Ligne 608 :
savent combien est précieuse l'hospitalité donnée par les couvents à tous venants,
mais combien devait être plus efficace et plus magnifique surtout, celle
que l'on trouvait dans des maisons comme [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]], comme [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Clairvaux|Clairvaux]]. À ce
propos qu'on nous permette de citer ici un passage d'Udalric<span id="note18"></span>[[#footnote18|<sup>18</sup>]]: «Comme
les hôtes à cheval étaient reçus par le ''custode'' ou ''gardien de l'hôtellerie'',
Ligne 639 :
Udalric ajoute plus loin que l'année où il écrivit ses coutumes, on avait
distribué deux cent cinquante jambons, et fait l'aumône à dix-sept mille
pauvres. Chaque monastère dépendant de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]] imitait cet exemple selon
ses moyens. Si nous ajoutons à ces occupations, toutes charitables, l'activité
extérieure des moines de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]], leur influence politique et religieuse,
les affaires considérables qu'ils avaient à traiter, la gestion spirituelle et
temporelle de leurs domaines et des prieurés qui dépendaient de l'abbaye
Ligne 653 :
[[Image:Plan.abbaye.Cluny.png|center]]
<div class="text">
Du temps de saint Hugues, l'église de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]] ne suffisait plus au nombre
des moines; cet abbé entreprit, en 1089, de la reconstruire; la légende dit
que saint Pierre en donna le plan au moine Gauzon pendant son sommeil.
Ligne 669 :
celle du nord était réservée à la garde des archives. Il ne semble pas que
les églises clunisiennes aient été précédées de porches de cette importance
avant le XII<sup>e</sup> siècle. <span id=Charite>Le narthex B de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]] datait des premières années du
XIII<sup>e</sup> siècle, ceux de la [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Charite|Charité-sur-Loire]] et de Vézelay ont été bâtis au XII<sup>e</sup>.
À Vézelay, cependant, il existait un porche construit en même temps que
Ligne 675 :
et peu profond. Il est difficile de savoir exactement à quel usage cette avant-nef
était destinée; une nécessité absolue avait dû forcer les religieux de la
règle de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]], vers le milieu du XII<sup>e</sup> siècle, d'adopter cette disposition,
car elle se développe tout à coup, et prend une grande importance.
À [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]], à la Charité, à Vézelay, le narthex est une véritable église avec
ses collatéraux, son triforium, ses deux tours. À Vézelay, le triforium se
retourne au-dessus de la porte d'entrée de la nef intérieure, et devient
Ligne 687 :
époques de l'année? Était-il un narthex réservé pour les pénitents? Cette
dernière hypothèse nous paraîtrait la plus vraisemblable; un texte vient
l'appuyer; dans l'ancien pontifical de Châlon-sur-Saône, si voisin de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]],
on lisait: «Dans quelques églises, le prêtre, par ordre de l'évêque, célèbre
la messe sur un autel très-rapproché des portes du temple, pour les
pénitents placés devant le portail de l'église<span id="note20"></span>[[#footnote20|<sup>20</sup>]].» À [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]] même, près la
porte d'entrée à gauche, dans le vestibule, on voyait encore, avant la révolution,
une table de pierre de quatre pieds de long sur deux pieds et demi
Ligne 715 :
à Saint-Andoche de Saulieu; dans l'église de Montréal, près [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes A#Avallon|Avallon]], sous
forme de tribune avec son autel encore en place (voy. [[Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 9, Tribune |Tribune ]]). Mais ce
qui caractérise la grande église de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]], c'est ce double transsept dont
aucune église en France ne nous donne d'exemple. En D était l'autel
principal, en E l'autel de ''retro'', en F le tombeau de saint Hugues, mort
en 1109. La grande quantité de religieux qui occupaient [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]] à la fin
du XI<sup>e</sup> siècle explique cette disposition du double transsept; en effet les
stalles devaient s'étendre depuis l'entrée du transsept oriental jusque vers
Ligne 743 :
des bouts une grande peinture représentait le jugement dernier<span id="note23"></span>[[#footnote23|<sup>23</sup>]].» Cet
usage de peindre la scène du jugement dernier dans les réfectoires de la
règle de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]] était fréquent; il y a quelque temps que l'on voyait les traces
d'une de ces représentations dans le réfectoire de l'abbaye de Moissac, détruit
aujourd'hui pour donner passage au chemin de fer de Bordeaux à
Ligne 750 :
[[Image:Plan.abbaye.Tournus.png|center]]
<div class="text">
La ville de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]], qui est bâtie au midi de l'abbaye sur le rampant d'un
coteau s'inclinant vers l'église, renferme encore une grande quantité de
charmantes maisons des XII<sup>e</sup> et XIII<sup>e</sup> siècles; elle fut entourée de murs vers
la fin du XII<sup>e</sup> siècle par les abbés, et pour reconnaître ce service, la ville
s'engagea dès lors à payer des dîmes au monastère. Outre les deux tours
du narthex, l'église de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]] possédait trois clochers posés à cheval sur
son premier transsept et un clocher sur le centre de la deuxième croisée,
que l'on désignait sous le nom de ''clocher des lampes'', parce qu'il contenait
Ligne 819 :
fleurit. L'institut monastique, du moment qu'il était possesseur de terres,
devenait forcément pouvoir féodal, car on ne comprenait pas alors la propriété
sous une autre forme; les abbés les plus illustres de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]] avaient
senti combien cette pente était glissante, et pendant les XI<sup>e</sup> et XII<sup>e</sup> siècles
ils avaient, par des réformes successives, essayé d'enlever à la propriété
monastique son caractère féodal; mais les mœurs étaient plus fortes que
les réformes, et [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]] qui par sa constitution, son importance, le personnel
influent qui faisait partie de l'ordre, les bulles des papes, et ses richesses,
paraissait invulnérable, devait être attaqué par le seul côté qui
Ligne 850 :
vivre des travaux de leurs mains, dit l'auteur des annales de l'ordre, sans
toutefois manquer aux devoirs auxquels ils étaient obligés en qualité de
religieux... Saint Pierre de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]], ajoute cet auteur, faisant réflexion sur
leur vie, la croit non-seulement difficile, mais même impossible aux forces
humaines. Comment se peut-il faire, s'écrie-t-il, que des solitaires accablés
Ligne 863 :
Saint Robert et ses compagnons, en fondant [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]], comprenaient
déjà quelle prise donnait aux pouvoirs séculiers la règle de
Saint-Benoît, entre les mains des riches établissements de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]]; aussi
avec quelle rigueur ces fondateurs repoussent-ils les donations qui ne
tendaient qu'à les soulager d'une partie de leurs rudes labeurs, au détriment
Ligne 874 :
fit moine. Mais [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]] ne prit un grand essor que quand saint Bernard et
ses compagnons vinrent s'y renfermer; à partir de ce moment, une nouvelle
milice se présente pour relever celle fournie par [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]] un siècle auparavant.
De la forêt marécageuse où les vingt et un religieux de Molesmes ont bâti
quelques cabanes de bois, cultivé quelque coin de terre, vont sortir, en
Ligne 890 :
l'Europe contre les Maures d'Espagne, par la formation des ordres militaires
de Calatrava, d'Alcantara, de Montesa. Les templiers demanderont
des règlements à saint Bernard. [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]], plus encore que [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]], viendra
au secours des pauvres, non-seulement par des aumônes, mais en employant
leurs bras; et ses dons sortis de monastères simples et austères
Ligne 1 224 :
leur titre de ''villa'' ou de simple grange<span id="note39"></span>[[#footnote39|<sup>39</sup>]].
L'ordre bénédictin de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]] possédait des établissements secondaires qui
avaient des rapports avec les granges cisterciennes; on les désignait sous
le nom d'Obédiences<span id="note40"></span>[[#footnote40|<sup>40</sup>]]. Ces petits établissements possédaient tout ce qui
Ligne 1 279 :
<div class="text">
On comprend comment de vastes établissements, richement dotés, tels
que [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]], Jumiéges, Saint-Denis, Vézelay, [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]], [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Clairvaux|Clairvaux]], apportaient
dans la construction de leurs bâtiments un soin et une recherche extraordinaires;
mais lorsque l'on voit que ce soin, ce respect, dirons-nous, pour
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distraction des yeux à défaut d'autre, il faut se garder du faux
luxe, et que l'enseignement purement moral ne peut convenir qu'à des
esprits d'élite. [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]] avait bien compris cette mission, et était entrée dans
cette voie hardiment; ses monuments, ses églises, étaient un livre ouvert
pour la foule; les sculptures et les peintures dont elle ornait ses portes,
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Cette constitution si forte des deux plus importantes abbayes de l'Occident,
[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]] et [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]], toutes deux bourguignonnes, donne à toute
l'architecture de cette province un caractère particulier, un aspect robuste et
noble qui n'existe pas ailleurs et qui reste imprimé dans ses monuments
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force des matériaux tirés du sol, pour donner à leurs édifices cette grandeur
et cette solidité qui ne se retrouvent plus dans les provinces où la pierre est
rare, basse et fragile. L'architecture de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]], riche déjà dès le XI<sup>e</sup> siècle,
fine dans ses détails, pouvait encore être imitée dans des contrées moins
favorisées en matériaux; mais le style d'architecture adopté par les cisterciens
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comme nous avons pu le voir, au développement de l'agriculture. L'ordre
de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]] particulièrement, s'occupant avec plus de sollicitude de l'éducation
des basses classes que celui de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]], avait organisé ses frères convers
en groupes; il y avait les frères meuniers, les frères boulangers, les frères
brasseurs, les frères fruitiers, les frères corroyeurs, les fouleurs, les tisserands,
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abbatiale de Morimond, nommé par acclamation. Il éleva l'enseignement,
dans cette maison, à un degré supérieur; depuis lors nombre de religieux
appartenant aux ordres de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]] et de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]] allèrent chercher la science
dans le cloître de Notre-Dame, et dans les écoles fondées par Abeilard, afin
de maintenir l'enseignement de leurs maisons au niveau des connaissances
du temps. Mais la lumière commençait à poindre hors du cloître, et son
foyer n'était plus à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]] ou à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]]. À la fin du XII<sup>e</sup> siècle et pendant le
XIII<sup>e</sup> siècle, ces établissements religieux ne s'en tinrent pas là, et fondèrent
des écoles à Paris même, sortes de succursales qui prirent les noms des
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n'est encore définitivement arrêté; il fallait une longue expérience
pour reconnaître quelles étaient les dispositions qui convenaient le mieux.
[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]] avait son programme, [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]] avait le sien, tout cela différait peu de
la donnée primitive adoptée déjà du temps où l'abbaye de Saint-Gall fut
tracée. Mais c'est vers la fin du XII<sup>e</sup> siècle et au commencement du XIII<sup>e</sup>,
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[[Image:Plan.couvent.Saint.Martin.des.Champs.png|center]]
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À Paris, le prieur de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]] fait rebâtir complètement le couvent de Saint-Martin
des Champs, sauf le sanctuaire de l'église, dont la construction
remonte à la réforme de ce monastère. Voici (13) le plan de ce prieuré<span id="note45"></span>[[#footnote45|<sup>45</sup>]].
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fut l'objet de satires amères. Comme politique saint Louis était certainement
disposé à donner aux nouveaux ordres une prédominance sur les
établissements trop indépendants de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]] et de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]], et il trouvait chez
les frères prêcheurs une arme puissante pour vaincre ces hérésies populaires
nées au XII<sup>e</sup> siècle avec tous les caractères d'un soulèvement des
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les temps héroïques de saint Hugues et de saint Bernard étaient
passés. À partir du XIII<sup>e</sup> siècle, l'architecture monastique ne présente plus
de ces belles dispositions d'ensemble qu'on aime à voir à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]], à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]],
à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Clairvaux|Clairvaux]]: chaque jour amène une modification à l'ordonnance première;
les services se divisent; le monastère semble se confondre peu à peu avec
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saint Louis, la reine Blanche, fut enterrée dans le chœur de l'église de
Maubuisson; une sœur du même roi était morte et avait été ensevelie à
[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]]. Et enfin, chacun sait que la grande église de l'abbaye de Saint-Denis
fut consacrée à la sépulture des rois de France depuis les commencements
de la monarchie.
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d'Allemagne et d'Angleterre n'y voulurent point paraître, et saint Louis
même s'abstint; il ne put toutefois refuser l'entrevue que le souverain
pontife sollicitait, et l'abbaye de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]] fut prise pour lieu de rendez-vous.
Le pape attendit quinze jours le roi de France, qui arriva avec sa mère et
ses frères, accompagné de trois cents sergents d'armes et d'une multitude
de chevaliers. De son côté, le pape avait avec lui dix-huit évêques; voici
comment la chronique du monastère de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]] parle de cette entrevue<span id="note62"></span>[[#footnote62|<sup>62</sup>]]:
«Et il faut savoir que, dans l'intérieur du monastère, reçurent l'hospitalité
le seigneur pape avec ses chapelains et toute sa cour; l'évêque de Senlis
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de leur cuisine, de leur cellier, ni d'aucun des lieux réputés conventuels.
L'évêque de Langres fut aussi logé dans l'enceinte du couvent.»
Innocent IV séjourna un mois entier à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]], et saint Louis quinze
jours.
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l'institution monastique devait s'altérer au milieu de ces influences séculières.
Saint Louis et ses successeurs se firent les protecteurs immédiats de
[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]]; mais par cette protection même, attentive et presque jalouse, ils
enlevaient au grand monastère cette indépendance qui, pendant les XI<sup>e</sup>
et XII<sup>e</sup> siècles, avait été d'un si puissant secours au Saint-Siège<span id="note63"></span>[[#footnote63|<sup>63</sup>]].
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nouveaux ordres prêcheurs, l'architecture monastique ne diffère pas de
l'architecture civile. À la fin du XV<sup>e</sup> siècle la plupart des abbayes étaient
tombées en commende, et celle de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]] elle-même échut à la maison de
Lorraine. Au XVI<sup>e</sup> siècle, avant la réformation, beaucoup furent sécularisées.
Autour des établissements religieux tout avait marché, tout s'était élevé,
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fraternitatis intuitu crede.--Vale in Christo semper memor nostri, amen.»
<span id="footnote3">[[#note3|3]] : ''Histoire de l'abbaye de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]]'', par M. P. Lorain. Paris, 1845; p. 16.
<span id="footnote4">[[#note4|4]] : C'est de l'excellent ouvrage de M. P. Lorain que nous extrayons cette traduction. (''Bibl. Clun.'', col. 1, 2, 3, 4.)
Ligne 2 404 :
Marculphe''.
<span id="footnote9">[[#note9|9]] : ''Histoire de l'abbaye de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]]'', par M. P. Lorain.
<span id="footnote10">[[#note10|10]] : En 893, un abbé de Saint-Denis, Ebles, fut tué en Aquitaine d'un coup de pierre à l'attaque d'un château qu'il assiégeait comme capitaine d'une troupe de
Ligne 2 411 :
<span id="footnote11">[[#note11|11]] : ''Hist. de l'abb. de Saint-Germain des Prez'', par D. Bouillart. Paris, 1724, p. 30; in-f°.
<span id="footnote12">[[#note12|12]] : ''Hist. de l'abb. de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]]'', par M. P. Lorain, p. 41 et suiv.
<span id="footnote13">[[#note13|13]] : ''[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]] au XI<sup>e</sup> siècle'', par l'abbé Cucherat. (Voy. Mabillon, ''Ann. Ben.'', t. V, p. 70. «...Ne in vacuum laborare videretur, et ne semel recuperatus locus iterum in
pejora laberetur.»)
<span id="footnote14">[[#note14|14]] : ''Hist. de Saint-Étienne Harding'', p. 264.--Voy. ''Essai sur l'hist. monét. de l'abb. de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]]'', 1842, p. 8 (tiré à 25 exempl.), par M. Anatole Barthélemy.
<span id="footnote15">[[#note15|15]] : ''[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]] au XI<sup>e</sup> siècle'', par l'abbé Cucherat, p. 23.
<span id="footnote16">[[#note16|16]] : ''Bibl. Clun.'', dans les notes d'André Duchesne, col. 24.
Ligne 2 434 :
<span id="footnote22">[[#note22|22]] : ''Apocalypse''.
<span id="footnote23">[[#note23|23]] : ''Hist. de l'abb. de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]]'', Lorain.
<span id="footnote24">[[#note24|24]] : Ce plan est à l'échelle de 0<sup>m</sup>,0005 pour mètre.
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<span id="footnote61">[[#note61|61]] : ''Hist. du dioc. de Paris'', par l'abbé Lebeuf, t. I<sup>er</sup>, p. 332, et t. IV, p. 246.
<span id="footnote62">[[#note62|62]] : ''Hist. de l'abb. de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]]'', par M. P. Lorain, p. 154 et suiv.
<span id="footnote63">[[#note63|63]] : Pour donner une idée des tendances du pouvoir royal en France dès le XIII<sup>e</sup> siècle,
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