« Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle/Architecture monastique » : différence entre les versions

prieuré s'enrichissait, le hameau devenait un gros village, puis une bourgade,

puis une ville. Cluny, Paray-le-Monial, Marcigny-les-Nonains, Charlieu,

autre origine. La ville renfermait des industriels instruits par les moines;

des tanneurs, des tisserands, des drapiers, des corroyeurs livraient à l'abbaye,

savent combien est précieuse l'hospitalité donnée par les couvents à tous venants,

mais combien devait être plus efficace et plus magnifique surtout, celle

propos qu'on nous permette de citer ici un passage d'Udalric<span id="note18"></span>[[#footnote18|¹⁸]]: «Comme

les hôtes à cheval étaient reçus par le ''custode'' ou ''gardien de l'hôtellerie'',

le sol en convertissant des marais improductifs en prairies arrosées par

des cours d'eau; c'est là que l'on pourra trouver une force motrice pour

Morimond, Pontigny, [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes F#Fontenay|Fontenay]], l'abbaye du Val, sont bâtis dans de creux

vallons, et encore aujourd'hui, autour de ces établissements ruinés, on

pour retenir les eaux dans de vastes étangs, soit pour les diriger dans des

canaux propres aux irrigations, soit pour les amener dans des biefs de

une idée de ce qu'était, à la fin du XII^e siècle, un

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On remarquera tout d'abord que ce plan se divise en deux sections

distinctes; la plus importante, celle de l' ''est'', renferme les bâtiments affectés

De tous ces bâtiments si bien disposés et qui étaient construits de façon

à durer jusqu'à nos jours, il ne reste plus que des fragments; l'abbaye de

faible intérêt. Cette abbaye avait la plus grande analogie avec l'abbaye

mère. La plupart de ses dispositions étaient copiées sur celles de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]].

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<span id=Citeaux2>Nous donnons (7) le plan cavalier de l'abbaye de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]], tête de l'ordre;

O est la première entrée à laquelle on accède par une avenue

d'arbres; une croix signale au voyageur la porte du monastère. Une chapelle

porte particulière en S. B le grand cloître; K le réfectoire; I la cuisine;

M les dortoirs et leur escalier L; C le petit cloître, et P les cellules des

infirmerie, pour les vieillards incapables de se livrer aux travaux actifs, et

les malades. Une enceinte enveloppait tous les bâtiments, les jardins et

centre du transsept, suffisait au petit nombre de cloches nécessaires au

monastère; mais à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]] l'abside était terminée carrément, et en cela le

différait de l'abbaye mère.

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[[Image:Plan.abbaye.Pontigny.png|center]]

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dans une vallée du diocèse d'Auxerre, jusqu'alors inculte et déserte, paraît

avoir adopté la seconde, vers la fin du XII^e siècle dans le plan de son église,

une abside avec chapelles carrées rayonnantes; voici (8) le plan de cette

chapelles carrées. L'église A est précédée d'un porche bas, s'ouvrant en

dehors par une suite d'arcades. Ici le grand cloître C est situé au nord de

devant être forcément entre l'église et ce cours d'eau, ne pouvait être bâti

qu'au nord de la nef. D'ailleurs, le climat est beaucoup moins rude à

était moins nécessaire. B est l'oratoire primitif qui avait été conservé; D la

salle du chapitre; E le grand réfectoire; F la cuisine et ses dépendances

I les pressoirs; K la sacristie; L des granges avec les logements des frères

convers à proximité, en dehors de la clôture des religieux, comme à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]]

étaient à l'ouest proche de la première entrée du monastère. M la

chapelle de Saint-Thomas Becket qui fut, comme chacun sait, obligé de se

à l' ''est'' de l'église.

 

de second ordre, et cependant sa filiation s'étendait en France, en Italie, en

Hongrie, en Pologne et en Angleterre; trente maisons étaient placées sous

 

Il ne paraît pas que l'abbaye de Pontigny ait jamais été entourée de

c'était là un établissement presque exclusivement agricole, nous n'y

trouvons plus ce petit cloître réservé aux travaux littéraires; pas d'école,

Comme Pontigny, l'abbaye des Vaux-de-Sernay dans le diocèse de Paris

était un établissement purement agricole; fondé en 1128 (9), il n'avait pas

mais on trouve dans ce plan la simplicité d'ordonnance et la régularité des

édifices enfantés par [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]]; toujours les quatre chapelles ouvertes à l'est

ces bâtiments ruraux, comme

un fanal destiné à guider le pèlerin,

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[[Image:Plan.metairie.Clairvaux.png|center]]

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Voici donc (10) l'une de ces

''villæ Outraube''. En A est la porte principale de l'enceinte, traversée par un

cours d'eau B; deux granges immenses, dont l'une est à sept nefs, sont bâties

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On comprend comment de vastes établissements, richement dotés, tels

dans la construction de leurs bâtiments un soin et une recherche extraordinaires;

mais lorsque l'on voit que ce soin, ce respect, dirons-nous, pour

émouvante, lui vivant, pouvait remplacer ces images matérielles, après lui,

l'ordre monastique eût perdu un de ses plus puissants moyens d'influence,

pas ainsi, et le XIII^e siècle commençait à peine, que les cisterciens eux-mêmes,

oubliant la règle sévère de leur ordre, appelaient la peinture et la sculpture

passés. À partir du XIII^e siècle, l'architecture monastique ne présente plus

de ces belles dispositions d'ensemble qu'on aime à voir à Cluny, à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]],

les services se divisent; le monastère semble se confondre peu à peu avec

les habitations séculières. Bientôt chaque moine aura sa cellule; l'abbé se