« Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle/Alignement » : différence entre les versions

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=== ALIGNEMENT ===
 
s. m. De ce que la plupart des villes du moyen âge se sont élevées successivement sur des cités romaines ou sur les villages gaulois, au milieu des ruines ou à l’entour de mauvaises cabanes, on en a conclu, un peu légèrement, que l’édilité au moyen âge n’avait aucune idée de ce que nous appelons aujourd’hui les alignements des rues d’une ville, que chacun pouvait bâtir à sa fantaisie en laissant devant sa maison l’espace juste nécessaire à la circulation. Il n’en est rien. Il existe, en France, un assez grand nombre de villes fondées d’un jet pendant les {{s|XII<sup>|e</sup>|-}}, {{s|XIII<sup>|e</sup>|-}} et {{s|XIV<sup>|e</sup> siècles|s}}, qui sont parfaitement alignées, comme le sont les villes de l’Amérique du nord, bâties par les émigrants européens.
 
Le pouvoir féodal n’avait pas à sa disposition les lois d’expropriation pour cause d’utilité publique ; et quand, par suite de l’agglomération successive des maisons, une ville se trouvait mal alignée, ou plutôt ne l’était pas du tout, il fallait bien en prendre son parti ; car si tout le monde souffrait de l’étroitesse des rues, et de leur irrégularité, personne n’était disposé, pas plus qu’aujourd’hui, à démolir sa maison bénévolement, à céder un pouce de terrain pour élargir la voie publique ou rectifier un alignement. Le représentant suprême du pouvoir féodal, le roi, à moins de procéder à l’alignement d’une vieille cité par voie d’incendie, comme Néron à Rome, ce qui n’eût pas été du goût des bourgeois, n’avait aucun moyen de faire élargir et rectifier les rues de ses bonnes villes.
 
Philippe Auguste, en se mettant à l’une des fenêtres de son Louvre, par une de ces belles matinées de printemps où le soleil attire à lui toute l’humidité du sol, eut, dit-on, son odorat tellement offensé par la puanteur qui s’exhalait des rues de Paris, qu’il résolut de les empierrer pour faciliter l’écoulement des eaux. De son temps, en effet, on commença à paver les voies publiques ; il pouvait faire paver des rues qui se trouvaient sur son domaine, mais il n’eût pu, même à prix d’argent, faire reculer la façade de la plus médiocre maison de sa capitale, sans le consentement du propriétaire. Il ne faut donc pas trop taxer nos aïeux d’instincts désordonnés, mais tenir compte des mœurs et des habitudes de leur temps, de leur respect pour ce qui existait, avant de les blâmer. Ce n’était pas par goût qu’ils vivaient au milieu de rues tortueuses et mal nivelées, car lorsqu’ils bâtissaient une ville neuve, ils savaient parfaitement la percer, la garnir de remparts réguliers, d’édifices publics, y réserver des places avec portiques, y élever des fontaines et des aqueducs. <span id="Aigues-Mortes4" ><span id="Montpazier2" ><span id=Carcassonne>Nous pourrons citer comme exemples les villes d’[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - ../Index communes A#Aigues-Mortes|Aigues-Mortes]], la ville neuve de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle -../ Index communes C#Carcassonne|Carcassonne]], Villeneuve-le-Roy, Villeneuve l’Archevêque en Champagne, la ville de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - ../Index communes M#Montpazier|Montpazier]] en Périgord, dont nous donnons le plan (fig. 1) ; la ville de Sainte-Foy (Gironde). Toutes villes bâties pendant le {{s|XIII<sup>e</sup> siècle}}.
 
[[Image:Plan.Montpazier.medieval.png|center]]