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=== SERRURERIE ===
s. f. Les Romains étaient experts dans
si
employaient
le fer dans les bâtisses, non point comme nous le faisons
boulons à clavettes, queues-de-carpe, équerres, étriers, etc. Dans les
Gaules, dès
leurs produits en fer ouvré, notamment les provinces du Nord et de
le Berry, le Dauphiné. Comme toutes les grandes industries, celle de la
fabrication des ouvrages de fer dut souffrir des invasions pendant les
V<sup>e</sup> et VI<sup>e</sup> siècles, bien que la plupart des nouveaux conquérants ne fussent
point étrangers au façonnage des métaux ; mais ces nouveaux venus
des chariots. Quant à
peine songeait-on à y employer le fer autrement que pour ferrer grossièrement
des huis et façonner des grilles. Les établissements monastiques
reprirent en main cette industrie perdue ; ils se mirent à exploiter des
mines abandonnées, à établir des fourneaux, des forges, et bientôt ils
purent atteindre une perfection relative, ou tout au moins remettre en
circulation une quantité considérable de fers façonnés au marteau. Peu
à peu
avaient une aptitude particulière, reprit une grande importance, et dès
le commencement du XII<sup>e</sup> siècle
assez loin. Les moyens de fabrication étaient faibles cependant : on ne
possédait ni cylindres, ni laminoirs, ni filières ; on ignorait la puissance
de ce moteur, la vapeur, qui permet
pièces. Un martinet mû par un cours
donné aux forgerons qui, à force de bras, convertissaient ces lopins en
barres, en fer battu, en pièces plus ou moins menues. Alors la lime
point inventée, les cisailles
que la fabrication au marteau atteignît une certaine perfection. Les forgerons du moyen âge avaient en outre acquis une grande habileté
le fer en barres étaient si nombreux,
que ne sauraient atteindre nos moyens modernes. Nos fers passent de
de lopins de fonte à peine corroyée au martinet, à
laminage au cylindre, sans opération intermédiaire, tandis
le fer
lopin à celui de barreau ou de plaque. Ce fer, sans cesse battu, acquérait
une ténacité et en même temps une souplesse
les moyens employés
concret,
plus ductile, moins criblé de parties de fonte, il ne se brûlait pas si
facilement au feu, et se soudait plus aisément au rouge blanc, sans pour
cela devenir cassant. Mais ces qualités du fer corroyé à bras
reconnues, il
les forgerons du moyen âge savaient souder les pièces compliquées qui
demandaient un grand nombre de passages au feu, sans les brûler. Ils
employaient
pour convertir les gueuses en lopins et en fer battu : le charbon de bois
laisse au fer des qualités de souplesse et de ductilité que lui retire en
partie la houille. Il en est de la fabrication du fer appliquée aux travaux
de la rapidité, de la puissance et de
perd du côté de
la main. Cependant on éprouvait des difficultés insurmontables
grande serrurerie de bâtiment ne commence à naître
les puissances de la mécanique purent être sérieusement employées. Ainsi,
le mettait-on en œuvre dans les édifices, soit pour des chaînages, soit
pour des armatures, que des pièces de forge dont le poids
pas 200 kilogrammes, dont la plus grande longueur ne dépassait pas
quatre mètres, et encore les pièces de cette force sont-elles fort rares
avant le XVIII<sup>e</sup> siècle. Nous avons fait voir ailleurs comment les chaînages
étaient combinés pendant les XII<sup>e</sup>, XIII<sup>e</sup>, XIV<sup>e</sup> et XV<sup>e</sup> siècles (voyez [[
dans les grandes constructions. Ils consistaient en une suite de
crampons agrafés les uns aux autres ou scellés dans la pierre. Pour les
charpentes de fer, il
dans les charpentes de bois, le fer
À dater du XIII<sup>e</sup> siècle, le fer, cependant, remplit un rôle
très-important
dans les constructions comme tirants, crampons, armatures de baies,
mais toujours en petites parties. Les nœuds, les renflements des
crampons,
des
formaient, dans les maçonneries, des poches de fer volumineuses qui, en
On tentait bien
plomb, mais ce moyen était insuffisant, et bon nombre de monuments
doivent en partie leur état de ruine à ces masses de fer enfermées entre
les assises et cramponnées dans leurs lits. La grande serrurerie restait,
par
la serrurerie fine
très-parfait
dans sa forme et dans ses moyens
dont la grosse serrurerie accuse les procédés de fabrication les plus naïfs,
vous trouvez, comme à Notre-Dame de Paris, des pentures de portes
dont la merveilleuse exécution est un sujet
du métier. Pour ces forgerons des XII<sup>e</sup> et XIII<sup>e</sup> siècles, le fer semblait être
une matière molle et facile à souder comme
à façonner des pièces de cette nature, qui alors étaient fort
communes.
Dans les règlements
seulement des
pouvaient prendre autant
permission de travailler de nuit, les serruriers exceptés, à cause de la
perfection
Les pentures étaient un genre de serrurerie fort prisé pendant le
moyen âge et qui exigeait un apprentissage spécial. Nous nous
occuperons
donc
==== PENTURES ====
On désigne ainsi des bandes de fer clouées et boulonnées
aux vantaux des portes, munies
destinées
à suspendre ces vantaux et à permettre de les faire pivoter
Ligne 131 :
sur ces gonds.
Jousse<span id="note1" ></span>[[#footnote1|<sup>1</sup>]], dans son traité de la
moyen âge,
de fer plat,
porte avec des clous rivez, ou bien avec un crampon qui passe
par-dessus
le collet de la bande, lequel crampon passe au travers de la
porte et est rivé par
se replie en rond, de la grosseur du mamelon du gond, qui est le bout
qui sort dehors la pierre ou bois, où il est posé; lequel bout du gond
Ligne 144 :
arrondi en façon que le gond tourne aisément dedans. Autres y font
des bandes flamandes pour porter les dites portes. Ces bandes sont
faites de deux barres de fer soudées
rond comme la précédente pour faire passer et tourner le gond. Après
que la porte a
que
porte, principallement du costé de dehors:
vaut mieux que les communes parce
de la porte. On y en met trois pour
deux de ces bandes flamandes, ou
bas qui prend souz la porte qui vaut encore mieux, pourveu
bien fait et mis comme il
pendant le moyen âge étaient exactement fabriquées ainsi que Jousse
au point de vue de
qui peut forger une penture dans le genre de celles que nous
trouvons
Ligne 165 :
</div>
[[Image:Pentures.medievales.png|center]]
<div class="text" >
La figure 1 montre divers genres de pentures. En A, est la penture simple
avec son œil en
renflement du collet en
le vantail ;
du gond. La ligne
rive du vantail est entaillée pour arriver à fond de feuillure, et
penture est détourné, ainsi
de champ que le plat de la penture, pour ne pas trop affamer le bois,
conformément au tracé perspectif G. Une rondelle
le renfort carré
bandes sont façonnées suivant les tracés I et K. Les pentures les plus
anciennes ont, soudé à leur collet, un arc de fer qui embrasse puissamment
Ligne 181 :
dès le XI<sup>e</sup> siècle, présente une difficulté de soudure, car il faut refouler le
fer de manière à en faire sortir les deux souches des branches, afin de
souder celles-ci, puis laisser une queue suffisante pour rouler
souder et courber
soin, pour ne pas brûler le fer et pour que les soudures des deux branches
courbes soient largement faites, le fer ayant juste le degré de
Ligne 193 :
de multiplier les clous, maintiennent fortement les frises de bois entre
elles, forment sur les vantaux comme une sorte de réseau de fer, et empêchent
les bandes de
des frises. Les forgerons trouvèrent dans cette nécessité de structure un
motif
de telle façon,
retiennent, sur un espace assez large, les frises les plus rapprochées du
collet ou de
de la fin du XI<sup>e</sup> siècle qui affectent la forme
soudé au collet, de telle sorte que les deux branches A clouées sur les
frises les maintiennent fortement de B en C. Bientôt une bande
indépendante
de la penture, et appelée fausse penture, rend toutes les frises
du vantail solidaires. <span id=Ebreuil>On voit des pentures de ce genre à
de la cathédrale du Puy en Velay, à [[
fort belles, et nous en donnons (fig. 3) le dessin ; elles datent du commencement du XII<sup>e</sup> siècle. Le collet de la penture en forme de C passe
à travers le bois et est soudé, ainsi que
section
</div>
[[Image:Penture.XIe.siecle.png|center]]
[[Image:Penture.porte.cathedrale.Puy.en.Velay.png|center]]
<div class="text" >
La composition de
que par deux pentures ; sept fausses pentures garnissent les frises et les
maintiennent entre elles. La fausse penture du milieu, plus riche que
les six autres, forme une double palmette
sont posées sur des peaux marouflées sur le bois et peintes en
rouge vif. Deux anneaux attachés à des mufles de lion de bronze
Ligne 225 :
</div>
[[Image:Penture.porte.eglise.Neuvy.Saint.Sepulcre.png|center]]
<div class="text" >
<span id=Neuvy.Saint.Sepulcre>
XII<sup>e</sup> siècle, à une grande perfection. Les exemples abondent, et nous
que
branche principale des rameaux secondaires, la besogne
très-difficile
pour un forgeron habile ; mais si
à un centre, composer des sortes
pratique et une main aussi leste
exemple, provenant de la porte de
(fig. 4) présentent un travail de forge
les soudures A et B, surtout celles A,
très-adroit,
risque fort de brûler son fer, car il lui faut remettre la pièce au feu plusieurs fois,
et cela sur un seul point. Il commence par forger et souder
une pièce C à laquelle il soude les huit branches
branche
soufflet soient dirigés seulement sur le bout
pièce
chauffait toutes deux en
sur une doublure
Nous verrons tout à
arrivèrent,
à la fin du XII<sup>e</sup> siècle, à façonner des pièces bien autrement
compliquées. Les extrémités des branches sont enroulées, ainsi que le
montre le tracé H, de manière à laisser un œil pour passer la tige du clou
à tête carrée
Mais ces sortes de pentures étaient assez riches
et exigeaient un grand nombre de soudures, car tous ces bouquets devaient
être forgés à part et soudés aux tiges principales. On employait souvent
un procédé plus simple, et qui cependant permettait une ornementation
assez brillante. Ce procédé consistait à détacher certaines parties
bande de fer à chaud, et à leur donner un galbe particulier. Ainsi
(fig. 5) soit une bande de fer plat A:
rives, des languettes de fer
son champ, ainsi que
brindilles refendues, en volutes
destiné à laisser passer une tige de clou
du fer (voyez en
droite de la penture.
</div>
[[Image:Ornementation.penture.medievale.png|center]]
<div class="text" >
<span id=Blazincourt>Cet exemple provient
et date du XII<sup>e</sup> siècle. Les bouts E des branches courbes se terminent en
façon de têtes, ainsi que
le fer a été refoulé, puis fendu et façonné au marteau, avant de courber
la branche et ses volutes.
<span id=Moulis>Voici en G une autre penture forgée
provenant de
comment le forgeron a refendu et préparé la bande droite de la penture
pour obtenir les petites volutes
de travail, qui
branches courbes avec la tige droite. Ces volutes étaient naturellement les attaches
des clous, et évitaient les trous dans les bandes ou branches, trous dont
multiplicité affame le fer et provoque souvent des brisures. Les portes
de
pentures qui, comme travail de forge et de soudure, sont une œuvre
assez remarquable. La figure 6 donne
de la croix. Ces bandes ont été battues à chaud
puis découpées
à
détail
pièces de fer croisées ou rapportées
rouge cerise la pièce du dessous et au rouge blanc la pièce du dessus,
puis on martèle à petits coups
que le fer refroidit. Si les deux pièces étaient chauffées au rouge blanc,
on risquerait, au premier coup de marteau, de ne plus rien trouver sur
pouvaient arriver à souder un grand nombre de pièces, comme
nous le verrons tout à
[[Image:Penture.porte.eglise.Saint.Martin.Angers.png|center]]
<div class="text" >
Les fausses pentures de Saint-Martin, à [[
et présentent, pour
ménagés dans les bandes et découpés après la soudure des pièces.
Le battage des deux fers superposés, du cercle et des deux branches de
la croix, donnait après
la réunion E, --car la double épaisseur du fer, sous le marteau,
étendue en remplissant les angles. Ces angles étaient élégis au burin,
sans le secours de la lime, qui
était plus rationnel de donner cependant plus
aux parties soudées, et de profiter ainsi du procédé pour contribuer à
du XII<sup>e</sup> siècle attachées à la porte méridionale de
cathédrale de Schlestadt, et dont nous donnons le dessin figure 7. Le collet A
est soudé aux deux branches C au moyen
sur le profil en B. La tige elle-même possède un renfort D sous lequel
est soudée
élargie
pour faciliter
après le martelage. Les branches extrêmes E sont soudées sur
F, également élargie, de la bande droite. Ainsi le fer refoulé latéralement
par le martelage à chaud a été utilisé dans
tracée à une plus grande échelle la tête du boulon passant à travers le
renfort du collet ; cette tête de boulon possède deux rondelles étampées.
En I, est tracée la section de la bande faite sur
coups de burin donnés sur les soudures et formant gravure. Ces coups
de burin frappés au moment où le fer se refroidit et
sombre, raffermissent encore les soudures et dissimulent les
inégalités
produites par le martelage sur une surface plane. On voit également
des coups de burin en
branches.
</div>
[[Image:Penture.porte.cathedrale.Schlestadt.png|center]]
<div class="text" >
Les exemples que nous avons donnés ne montrent que des pentures
forgées simples,
plus ou moins travaillé. Mais les serruriers,
pentures
principale une très-forte épaisseur près du collet, ce qui rendait les soudures
des branches difficiles et les pentures très-lourdes ; ou de renforcer ces bandes par des doublures, des nerfs, qui, sans augmenter
beaucoup
leur poids, ajoutaient singulièrement à leur force. Ces doublures,
ces nerfs,
distance,
au moyen
conservaient une grande élasticité et une roideur extraordinaire.
</div>
[[Image:Schema.penture.medievale.png|center]]
<div class="text" >
En effet, si sur une bande de fer
nous soudons une doublure seulement au moyen des deux embrasses A
et B, en laissant
section C, nous obtenons une tige plus roide et moins sujette à être brisée
que si la doublure était réunie à la bande dans toute sa longueur. Si
Ligne 359 :
obtiendrons également une résistance plus grande et nous aurons moins
à craindre les brisures. En supposant donc la bande principale D formée
de trois tiges E, F, G (voyez la section H) soudées par les embrasses I,
K, cette bande aura autant de roide
sujette à se briser et sera plus légère.
</div>
[[Image:Schema.penture.medievale.2.png|center]]
<div class="text" >
Les forgerons adoptent ces méthodes dès la fin du XIII<sup>e</sup> siècle, et nous
en avons un exemple bien remarquable dans la fabrication des belles
Ligne 374 :
longueur,
quelquefois sur certains points, mais toujours solidement réunis
au moyen
à la solidité de
Inutile de répéter ici les opinions singulières qui ont été émises sur la
fabrication de ces pentures, pendant le dernier siècle et de nos jours
encore. Les uns ont prétendu
étaient en partie évidées à la lime, plusieurs
de brindilles de fonte soudées par un procédé inconnu. Disons tout de
suite que les serruriers forgerons ne se sont jamais mépris sur le mode
de fabrication de ces ferrures ; mais dans les questions de cette nature,
on préfère souvent écrire des pages entières dans son cabinet à consulter
le premier praticien venu.
Réaumur, cependant, avait indiqué le véritable mode employé pour
forger les pentures de Notre-Dame de
écrit-il dans la note insérée dans
et les ornements sont de
de divers morceaux soudés tantôt les uns sur les autres,
tantôt les uns au bout des autres ; ce
la façon dont ils
sont assez visibles à qui
assez de soin de les réparer, quoique cela fût aisé à faire. »
En effet, les soudures se voient sur bien des points et
réparées au burin ou à la lime, elles
très-habilement
faites; mais peut-être Réaumur a-t-il voulu parler de certaines pièces
rapportées au XV<sup>e</sup> siècle pour réparer des dommages, et simplement
clouées à côté des fragments anciens ?
ajoute-t-il,
« ces pentures sont certainement un ouvrage qui a demandé un
temps très-considérable et qui a été difficile à exécuter. Il
aisé de concevoir comment on a pu souder ensemble toutes les pièces
dont elles sont composées:
celles
porte, car on aurait brûlé le bois en chauffant les deux pièces qui devaient
être réunies. » (Il faut avouer que cette dernière observation ne
manque pas de naïveté.) «
à une forge ordinaire ; il paraît nécessaire que dans cette circonstance
la forge vint chercher
portatifs, comme on
a eu soin de rapporter (souder) des cordons, des liens, des fleurons, etc.,
dans tous les endroits où de petites tiges et des branches menues se
réunissaient à une tige ou branche plus considérable.
« Les pièces rapportées (soudées par dessus) cachent les endroits où les
autres ont été soudées (bout à bout):
plusieurs endroits où les cordons ou fleurons ont été emportés ; ces
cordons et fleurons avaient sans doute été rapportés et réparés après
avoir été
qui nous occupe ici soit assez exacte, cependant Réaumur
comme rapportées sont soudées, et
mais avant ; leurs embrasses ont été retouchées parfois au burin,
mais à chaud.
Du reste, examinons ces pentures en laissant de côté ces appréciations
plus ou moins rapprochées de la vérité; comme nous en avons fait fabriquer
exacte des moyens employés ou à employer.
Naturellement, la première opération consiste à dessiner un carton de
la penture
sert de patron pour forger et étamper
développées ; après quoi on soude les brindilles ensemble, suivant le dessin,
pour en former les bouquets ; puis on soude ces bouquets ou groupes
de feuilles aux tiges, puis on soude les tiges à la bande principale,
puis on donne aux tiges la courbe voulue. Autant pour masquer que
pour consolider les soudures, on rapporte à chaud, et
conséquent,
sur le plat de ces soudures premières.
Nous ne pourrions donner, dans cet ouvrage,
de Notre-Dame de Paris ;
dans la
de M. Bœswilwald, et en partie dans
pas là ce qui importe pour nous, mais bien les détails de la fabrication.
Les bandes de ces pentures
au collet, sur une épaisseur de 0<sup>m</sup>, 02 environ, et elles sont composées,
comme nous
soudées de distance en distance au moyen
une grande force à
recourbées. Pour faciliter
procéderons du simple au composé.
Le carton tracé, dont nous donnons (fig. 10) un fragment, un bouquet,
terminaison
séparément chacune des brindilles:
le détail
que
de ces brindilles un talon de fer
blanc ces renforts et de les souder par le martelage. Il a donc obtenu à
la base du bouquet, les brindilles étant soudées, une surface plate dont
il a coupé les bords au burin, quand le fer était encore rouge. La queue
de ce bouquet a été remise au feu, ainsi que
puis le bouquet a été soudé à la branche. Pour masquer cette surface
battue DG, une première brindille avec feuille E a été soudée, ainsi
le voit en
soudée à son tour. Cette embrasse, mise au feu,
fer épais;
forme régulière et
bavures sur la branche. Il faut dire que ces dernières pièces avaient dû
être chauffées au rouge blanc, tandis que le plat DG, destiné à les recevoir,
assez grande pour ne pas être déformé par le martelage sur la queue de
la foliole E, et par les coups violents donnés sur
sur
</div>
[[Image:Penture.Notre.Dame.Paris.png|center]]
<div class="text" >
Mais peut-être quelques-uns de nos lecteurs ne savent pas ce que nous
entendons par
on a donné en creux la forme de
les boutons de ce bouquet, ont été obtenus au moyen
Le forgeron a façonné au marteau la tigette L, par exemple, à
de laquelle il a laissé une masse de fer un peu aplatie. Cette masse, mise
au feu, a été apposée sur
elle a été fortement frappée
la saillie des reliefs à obtenir ou
degré convenable. Trop chaud, il
celui-ci, rencontrant la matrice, peut la briser ; pas assez chaud, on frapperait
vainement sur le fer pour obtenir un bon moulage, et alors la
brindille est à recommencer, car le fer, déjà aplati, remis au feu et
soumis une seconde fois au coup du marteau, ne pourrait pas remplir
les creux de la matrice et ne donnerait
On concevra
ce genre, que de réunir des branches qui déjà sont chargées de bouquets,
de brindilles et de folioles contre-soudées sur ces branches. Le forgeron
des pentures de Notre-Dame de Paris a commencé par façonner à part
chacune des brindilles entrant dans la composition générale ; il a groupé
ces brindilles en bouquets, il a soudé ces bouquets aux branches secondaires
puis il a soudé ces branches secondaires ainsi chargées, sinon
contournées suivant leur galbe définitif, aux branches principales, puis
celles-ci à la bande principale, qui est le corps de la penture, comme le
tronc est le corps de
les plus difficiles, tant à cause de la précision
à ces branches la longueur convenable en les soudant, que par le poids
de ces pièces
</div>
[[Image:Penture.porte.Sainte.Anne.Notre.Dame.Paris.png|center]]
<div class="text" >
Voici (fig. 11) un autre fragment des pentures de la porte
Sainte-Anne<span id="note4" ></span>[[#footnote4|<sup>4</sup>]],
qui présente la réunion des deux branches secondaires, celles A et
B, et des brindilles
D est la continuation de la branche principale C, ces trois branches
A, B, D, ont été
EG finissant en ciseau. Sur ce plat de la soudure E a été soudé
le groupe de feuilles H, puis la grosse branche C terminée par
et sa foliole, mais cette foliole a été étampée, ainsi que
fer de dessous E chauffé au rouge ; la branche C elle-même a été soudée
sur le prolongement EG et étampée en nervures, à chaud, après le premier
martelage. Sur le corps des branches, quand on superpose des folioles,
ainsi que le montrent les détails M, le point de soudure de ces
folioles donne un renfort que le forgeron dispose à
comme on le voit en O, ou en façon
La difficulté est aussi
courbes qui se suivent régulièrement sans jarreter. Pour cela,
a tracé son carton sur une pierre ou une plaque de plâtre, et il rapporte,
après chaque soudure, sa penture sur ce patron, pour être bien certain
chacune des parties.
Si nous décrivons maintenant les procédés employés pour la façon de
la bande ou du corps principal de la penture, nous aurons rendu
compte, autant
grandes pentures de Notre-Dame de Paris. Cette dernière pièce est la
plus difficile à forger, surtout auprès du collet. La bande
côte à côte et bout à bout.
Si nous prenons
porte Sainte-Anne que chacun peut examiner de très-près, nous verrons
que cette penture se compose de cinq pièces principales (fig. 12):
collet A ; 2º le premier membre B ; 3º le second membre C ; 4º le troisième
membre D ; 5º le bouquet E. Chacun de ces membres a été
assemblé séparément avec ses branches principales, ses branches secondaires,
ses brindilles. De plus, la bande ou le corps de la penture se compose,
pour le collet, de quatre barres ; pour le premier membre, de trois
barres ; pour le second membre, de même; et pour le quatrième
membre, de trois barres aussi, mais plus minces. Ces barres, parallèles
et jointives, ne sont soudées entre elles
aux extrémités, en façon de ciseau.
parties en une seule, les extrémités
soudées, puis la soudure renforcée par une embrassure soudée. Les
extrémités
</div>
[[Image:Penture.porte.Sainte.Anne.Notre.Dame.Paris.2.png|center]]
<div class="text" >
Analysons donc cette dernière opération, la plus difficile et la plus
pénible de toutes, à cause du poids considérable de la pièce, de
de la soudure et de son importance, puisque de la perfection de
résulte toute la force de la penture.
La figure 13 représente la soudure du collet A avec le premier membre
B. Cette soudure faite (voyez le profil P), les brindilles C et D ont été
soudées par dessus ; puis
les cinq folioles F et ses deux tigettes G.
sur la face et en retour, le profil H a été étampé et nettoyé au burin ;
de même sur la face et sur les côtés. On voit en I la section des quatre
barres composant le collet et réunies par la soudure en K ; en L, la section
des trois barres composant la bande du premier membre, et en M la
section des branches soudées préalablement à la souche de cette bande.
</div>
[[Image:Penture.porte.Sainte.Anne.Notre.Dame.Paris.3.png|center]]
<div class="text" >
Il
présente ce travail pour ne pas brûler le fer, et pour lui donner rigoureusement
le degré de chaleur
que cette triple opération de battage à chaud, que ces superpositions de brindilles et
et assurent la solidité de la soudure première (celle des deux morceaux
de bandes), en la renforçant et en la soumettant plusieurs fois au feu
et au martelage.
Le commencement du XIII<sup>e</sup> siècle est
Noyon, de Sens, de Rouen, etc., qui datent de cette époque<span id="note5" ></span>[[#footnote5|<sup>5</sup>]], nous
montrent des exemples de forge qui ne furent pas dépassés, ni même
atteints ; car nous ne pouvons considérer comme ouvrages de forge les
œuvres en fer battu et repoussé des XV<sup>e</sup> et XVI<sup>e</sup> siècles.
de fabrication tout autre et qui sort du domaine de
Dès la fin du XIII<sup>e</sup> siècle, on cherche à éviter les difficultés de soudure,
à remplacer les fers étampés à chaud par des moyens qui demandent
moins de force et moins de temps. Les forgerons reculent devant ce travail
qui exigeait, avec des bras robustes, des soins, une grande expérience
et une adresse de mains extraordinaire. On voit encore de jolies
pentures dans des monuments du XIII<sup>e</sup> siècle, qui,
pas, comme procédé de fabrication, de celles que nous venons de
présenter.
Au commencement du XIV<sup>e</sup> siècle, les pentures prennent des formes
générales plus fines, plus découpées ; les fers sont plats et ne demandent
plus un travail pénible.<span id=Carcassonne>
</div>
[[Image:Penture.porte.nord.cathedrale.Carcassonne.png|center]]
<div class="text" >
Voici (fig. 14) une penture de cette époque, provenant de la porte
nord de
cherché ; les soudures, peu nombreuses, sont bien faites et
renforcées et recouvertes par ces embrasses habituellement employées
Voici encore (fig. 15) une penture très-simple, mais bien combinée,
qui provient
du milieu du XIV<sup>e</sup> siècle. Le vantail de la porte est à pivots P, et les pentures
ne sont, à vrai dire, que des bandes doubles qui pincent les traverses
de la porte avec les frises, ainsi que le fait voir la section A.
Extérieurement, la face de cette fausse penture
une arête saillante et des clous fort joliment forgés. En C, sont tracés
la face et le profil
la section de la penture, dont les bords
le milieu 8 millimètres.
On en venait, pour ces sortes
au fer battu, découpé à
une température peu élevée.
de fabriquer des
repoussé, mit ce genre de travail en vogue, et pénétra jusque dans la
serrurerie fine de bâtiment.
</div>
[[Image:Penture.eglise.Saint.Jacques.Reims.png|center]]
<div class="text" >
Pour les pentures à cette époque, elles sont plus souvent prises dans
une pièce de fer battu et découpé
comme précédemment.
</div>
[[Image:Penture.XIVe.siecle.png|center]]
<div class="text" >
Nous présentons ici (fig. 16) un exemple de ces sortes
XIV<sup>e</sup> siècle<span id="note6" ></span>[[#footnote6|<sup>6</sup>]]. En A, est figurée la penture, ou plutôt le morceau de fer battu
avant le découpage. Ce morceau de fer avait alors la forme donnée
par la moitié
au burin sur ses bords, on a tracé sur sa face externe les linéaments
indiqués sur notre dessin. Alors la pièce
enlevée. Mettant au feu la partie A
le fait voir le côté achevé B ; remettant au feu la palette D, on a écarté
chacune des branches de façon à obtenir les ouvertures
trois branches ont elles-mêmes été recoupées au burin et façonnées au
marteau, comme le montrent les folioles
fer en
Les bouts des folioles sont légèrement recourbés en dedans, de manière
à appuyer sur le bois et à éviter des aspérités qui écorcheraient les vêtements
Ligne 670 :
À propos de cette bride, nous signalerons ici certaines pentures composées
mais maintenues seulement au moyen de brides rivées. En L, est un
exemple de ces sortes de pentures employées parfois lorsque les portes
Ligne 676 :
de la penture L montre les brides enfoncées, et dont les bouts pointus
doivent être rabattus sur la traverse P, de manière à la bien serrer.
Alors ces brides O ont exactement, de
Ces modifications dans les procédés de fabrication de ces pièces de
serrurerie fine devaient conduire peu à peu à
après coup sur le corps principal de la penture. Cependant
l’Allemagne
nous précéda dans cette voie de
comme moyen décoratif de la serrurerie fine. Déjà, vers la fin du
XIV<sup>e</sup> siècle, on voit dans des ouvrages de serrurerie allemande, notamment
à Augsbourg, à Nuremberg, à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes M#Munich|Munich]], des fers battus employés
comme ornements, et que nous appellerions
tandis
commencement du XV<sup>e</sup> siècle pour des ouvrages de quelque importance.
</div>
[[Image:Penture.allemande.XIVe.siecle.png|center]]
<div class="text" >
La figure 17 expliquera
la penture est une simple barre de fer plat de 0<sup>m</sup>, 09 de largeur sur
0<sup>m</sup>, 009
Sur cette bande a été rapporté un ornement de fer battu découpé et
repoussé ; puis sur
façon de torsade, avec œils renflés pour recevoir les clous, et tête
à
recevoir des clous, soit passant à travers la bande, soit enfoncés directement
dans les frises du vantail. En A, est présentée la section (au double)
de la bande, avec le mouvement de
et les têtes de clous. En B, le profil de
avec la tête
une ornementation très-riche à peu de frais ; et sans avoir recours
aux soudures. Cependant, parfois, ces fers battus,
millimètre environ, sont soudés sur une âme, à chaud, et sans interposition
ferrures
toile, ou une peau, ou un feutre marouflé sur le vantail.
était de même pour la plupart des pentures, et
traces de ces marouflages. Les pentures de
avons données au commencement de cet article, sont, ainsi
dit, posées sur une peau soigneusement appliquée sur le vantail et peinte
en rouge.
</div>
[[Image:Penture.XIVe.siecle.2.png|center]]
<div class="text" >
Voici un exemple (fig. 18) qui fera comprendre en quoi consiste ce
procédé
une assiette de fer forgé. Soit A une bande de fer forgé. Deux lames de
fer battu de 0<sup>m</sup>, 002
tracé B (moitié
ces lames, après avoir été rendues solidaires par des rivets, sont appliquées
sur la bande de fer forgé, celle-ci étant rougie au feu. Au même
moment, deux bandes de fer
le long des rives des lames de fer découpé, puis frappées à
qui, les soudant, leur donne une ornementation en torsade ou en
demi-rond.
Ligne 733 :
les lames de fer découpées. Des trous sont alors percés au milieu des à-jour
pour permettre de clouer la penture sur le vantail. Souvent des
ornements de fer repoussé
la tête des clous.
En D,
portant de même un œil. Un boulon passe à travers ces œils, et
forme une sorte de paumelle qui remplace le système de gonds indiqué
Ligne 743 :
On ne renonçait pas absolument, pendant le XV<sup>e</sup> siècle, aux fers soudés
et étampés dans la fabrication des pentures, car il existe encore
bon nombre de ces ouvrages qui, sans atteindre la perfection et
de ceux des XII<sup>e</sup> et XIII<sup>e</sup> siècles, fournissent des objets de serrurerie
fort recommandables.
</div>
[[Image:Penture.Thann.Haut.Rhin.png|center]]
<div class="text" >
Si cette penture (fig. 19), dessinée à Thann (Haut-Rhin), est dépourvue
de ces embrasses et de ces nerfs rapportés sur les soudures des ouvrages
du XIII<sup>e</sup> siècle ; si elle est en grande partie obtenue par les moyens de
découpage à chaud indiqués figure 16, ses fleurons
soudés cependant aux tigettes, puis étampés et burinés après
Sa composition,
ensemble et sur une grande surface les frises du vantail. Le burinage
et le découpage, vers le milieu du XV<sup>e</sup> siècle, prenaient, dans les
ouvrages de serrurerie, une importance
martelage à chaud était plus négligé. Ce qui tend à dire que les outils se
perfectionnant, la main de
commencement du XVII<sup>e</sup> siècle encore, les maîtres serruriers avaient
conservé les traditions de
donne cet auteur sur les diverses natures de fer, sur la manière de traiter
ce métal au feu et sur
très-justes
et
Ce qui mérite de fixer
bonne donnée aux ouvrages de serrurerie du moyen âge,
lequel tout est prévu pour que ces pièces aient exactement les dispositions
qui leur conviennent. Quand
la porte est
assises, en bâtissant ; quand il donne le dessin des vantaux,
en prévoyant exactement la position de toutes les ferrures, qui ne sont
jamais dissimulées. Quand les ferrures sont prêtes à poser, il
place qui lui a été assignée dès le commencement de
par exemple, pour des portes intérieures qui doivent battre exactement
dans les feuillures, afin que la saillie de la penture ne vienne pas empêcher
la penture est souvent détourné.
</div>
[[Image:Penture.XIIe.siecle.png|center]]
<div class="text" >
(Fig. 20.) Dans ce cas, la dernière frise de la porte A a été rapportée
après coup et maintenue avec les autres frises par des prisonniers, et
sur le collet de la penture par un dernier clou B, rivé en dehors, au
lieu
déjà dès le XII<sup>e</sup> siècle. Aussi le vantail peut-il exactement battre dans sa
feuillure, sans
saillie du collet de la penture.
Il
divers corps
Les belles époques de
dès
une place sans avoir à retoucher ce qui est fait. Si le dernier objet à
placer dans un édifice en construction prend exactement, à
la position
saurait se donner cette qualité, si son œuvre ne
tâtonnements de changements perpétuels, de repentirs ;
pour poser ses derniers ouvrages, tels que la menuiserie et la serrurerie
fine, recouper par ici ou recharger par là. Tous ces tâtonnements sont
Ligne 811 :
En laissant apparente toute la serrurerie fine, les maîtres du moyen
âge étaient bien forcés de lui donner sa vraie place comme sa véritable
forme. De plus, il leur était aisé de reconnaître si
fait. Quand nous entaillons
attaches de paumelles, des bandes, dans la menuiserie, et que tout cela
est recouvert de trois couches de peinture, il est assez malaisé de reconnaître
si ces fers ont
et si elles ne sont point enfoncées comme des clous à coup de marteau.
la première dupe de son propre mensonge. Il est arrivé à si bien dissimuler
toute chose,
qualité, ou
lui-même, à cacher aux yeux.
Mais retournons à nos forgerons.
un soin particulier, ils
exécution des gonds qui les suspendent. Ces gonds sont forgés
avec le meilleur fer, bien centrés, et presque toujours légèrement
Ligne 830 :
</div>
[[Image:Gond.porte.medievale.png|center]]
<div class="text" >
Nous avons dit que pour les grandes portes battant en feuillure, les
gonds sont posés en même temps que les assises des pieds-droits, dans un
lit, afin
importance, qui doivent se développer entièrement dans des intérieurs,
la feuillure étant près du parement (fig. 21), en A, le mamelon du
gond doit être assez isolé pour permettre le développement total du vantail
de plus, il
Souvent alors ces gonds sont disposés ainsi que le montre notre figure.
Le mamelon est muni
qui forme ainsi comme une sorte de console, dont le dévers est arrêté par
le piton
tracée la face de la penture sur la traverse haute
tracée la coupe de cette traverse et des frises avec leurs
couvre-joints.
Par ce moyen, le poids de la porte ne risquait pas de faire fléchir
du gond ou
un vantail de volet ou de porte sur un parement éloigné de la
feuillure, comme dans
devant être placé en
non-seulement le collet de la penture doit être détourné en équerre,
mais que
en
entre dans la partie inférieure du mamelon, est scellé en
à
en
desceller.
</div>
[[Image:Gond.porte.medievale.2.png|center]]
<div class="text" >
Ces exemples suffiront pour faire voir comment, dans ces ouvrages de
détail,
vérité, exigent
de
mais à les décorer, en leur donnant
leur raison
architecture se forme, parce
et sincères qui la dirigent.
Ligne 877 :
==== FRÉMURES ====
(
Les plus anciennes serrures que nous connaissions ne datent guère
que du XII<sup>e</sup> siècle : ce sont des serrures dites
boîte, relevée au marteau, avec bords en biseau, est posée sur un
et dont le
que la bosse est à
</div>
[[Image:Serrure.XIIe.siecle.png|center]]
<div class="text" >
La figure 23 présente une de ces serrures<span id="note10" ></span>[[#footnote10|<sup>10</sup>]]. Le pêle A glisse entre
deux filets rivés sur
rivées. La gâche G reçoit le bout de ce pêle,
porte. Une poignée mobile P sert à tirer la porte, lorsque le pêle est sorti
de la gâche G. Le petit bouton C sert à tirer le pêle, ou à le pousser,
lorsque
est entaillée dans le vantail V. Des filets sont rivés sur le pallâtre pour
le renforcer et aussi pour guider la clef, si
épaisse, la boîte est noyée dans cette épaisseur et ne se voit point extérieurement.
Si le vantail est mince, le fond de cette boîte est apparent à
entrée. La figure 24 présente le mécanisme très-simple de ces serrures.
La boîte est circonscrite par les lettres
au pêle extérieur
percée à travers le pallâtre, quand on veut ouvrir ou fermer la gâchette
au moyen du bouton dont nous avons parlé tout à
que le pêle ne puisse plus glisser, un tour de clef fait descendre le cramponnet
la gâchette
clef de
dégage le cramponnet, qui, étant
relevé, permet le jeu du pêle intérieur. Rien
mécanisme, encore employé
les plus ordinaires, et ne changent guère de forme
</div>
[[Image:Mecanisme.serrure.XIIe.siecle.png|center]]
<div class="text" >
Alors le pallâtre qui sert
à
découpés. Entre ces ornements de fer battu et le pallâtre, est apposé un
morceau de drap rouge maintenu par les rivets qui retiennent les découpures.
Il existe encore beaucoup de serrures de ce genre, et nous en donnons
(fig. 25) un exemple provenant
de Toulouse<span id="note11" ></span>[[#footnote11|<sup>11</sup>]]. Ici la gâchette est enfermée dans une gaine ou coque
(voy. la coupe en
de faire mouvoir le verrou, lorsque le tour de clef est donné. On aperçoit
les petits rivets qui servent à fixer les feuilles de fer battu sur la plaque
du fond
Les bords du pallâtre sont, comme dans les exemples précédents,
renforcés par une baguette en façon de torsade. En B, est la poignée de tirage, et en C, le profil du bouton A. Ce genre
produit beaucoup
pour un ouvrier habile, que ces feuilles de fer battu et modelé au marteau,
à froid. Dans cet exemple, pas de soudures, tout est rivé, excepté
le bouton A et
elles-mêmes sont maintenues à la boucle par des
qui ont été prises dans des grains
boucle à chaud, avant de souder ses extrémités à
gâchette</i>
</div>
[[Image:Serrure.crypte.Saint.Sernin.Toulouse.png|center]]
<div class="text" >
âge. <span id="Angers14" >La serrure
de la clef, comme ce que nous appelons
dormant</i>, était déjà en usage vers le milieu du XII<sup>e</sup> siècle. Il y avait
de ces serrures à un ou deux tours ; elles étaient de celles
donnons ici (fig. 26), et que nous avons trouvée encore attachée à la
porte
entrées. La porte, battant en feuillure, sans bâti dormant, et cette feuillure
étant large et profonde (0<sup>m</sup>, 05, voyez en
gênée par le tableau
éloignée de la rive de la porte (voyez la section horizontale A), et le pêle
glisse dans une gaine ou coque extérieure B, avant de
gâche C. La serrure est posée à
est une entrée de fer battu. La coque du pêle D est, par conséquent,
posée de même en dedans du vantail. La boîte ou bosse, biseautée sur
trois côtés, est rivée au pallâtre E, lequel est maintenu sur le vantail par
Ligne 966 :
sur la bosse de la serrure, et se combinent avec sa décoration, consistant
en des brindilles, des filets et des gravures. Une brindille en forme de V
guide le panneton de la clef dans son entrée ; une autre brindille, soudée
à sa base sur un filet inférieur en torsade, donne de la force à la boîte et
de la prise aux rivures des estoquiaux, car alors on
de vis dans les serrures.
</div>
[[Image:Serrure.XIIIe.siecle.Angers.png|center]]
<div class="text" >
En G, est présenté
avec ses fouets piqués sur le pallâtre ; en
qui servent à
maintenir la bosse de la serrure sur le pallâtre ; en
cramponnets et ses ressorts. Le pêle est supposé fermé à un tour.
Dès le XV<sup>e</sup> siècle, on trouve déjà des serrures dites
ou
Ces serrures possèdent, outre le pêle dormant, un loquet monté sur le
pallâtre, au-dessous du pêle, et
bascule. <span id=Bourges>Il existe encore une serrure de ce genre sur la porte de fer qui
donne entrée dans le cabinet de Jacques Cœur, dépendant de
ce nom, à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes B#Bourges|Bourges]]. Sur le pallâtre est monté un pêle dans le genre de
celui décrit ci-dessus, mais à un seul tour, et au-dessous du pêle
manœuvre
un loquet à ressort,
pouvant
tirant la porte à soi, elle est fermée sans
un tour de clef pour pousser le pêle dans la gâche.
Il existait même des serrures qui ne se composaient que
pouvant, au besoin, être rendu immobile, et qui tenaient lieu de nos
serrures appelées
</div>
[[Image:Serrure.XIVe.siecle.Lalinde.Dordogne.png|center]]
<div class="text" >
Voici (fig. 27) une assez jolie serrure de ce genre, datant de la fin du
XIV<sup>e</sup> siècle, et que nous avons dessinée sur une porte
ville de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes L#Lalinde|Lalinde]] (Dordogne). Le mécanisme que donne notre figure se
compose
maintient ce loquet dans la position horizontale ; alors son extrémité
engagée dans une gâchette retournée et montée sur le dormant ou dans
la feuillure. Si
au moyen
fait descendre le râteau
loquet en
reste mobile, on donne un tour de clef de
en pivotant sur son axe
son extrémité
ferme seule. Voici (fig. 28) la boîte de cette serrure à clenche. On voit
en A la queue du fléau qui, dépassant la boîte ou bosse de la serrure,
permet de faire échapper le pêle
figurée au-dessous de sa place pour faire voir
bosse de la serrure étant posée en dedans de la pièce, il y a en dehors
une bascule
lorsque le tour de clef ne
est tracée la platine sur laquelle est montée la bascule B. Comme dans
les exemples précédents, les ornements qui garnissent la bosse reçoivent
Ligne 1 028 :
</div>
[[Image:Serrure.XIVe.siecle.Lalinde.Dordogne.2.png|center]]
<div class="text" >
Ces ouvrages de serrurerie ne sortent pas de
choisissons exprès parmi les exemples de fabrication commune. Nos
musées renferment encore bon nombre de serrures du XV<sup>e</sup> siècle qui
sont
supérieures à ces derniers exemples. Mais nous ne devons envisager
de la serrurerie
et, par conséquent, ne pas chercher à reproduire des œuvres
exceptionnelles
réservées pour des meubles de luxe. Il
procédés de fabrication employés par les serruriers pendant le moyen
âge, et de donner
employée.
l’expression
la plus nette de
âge. Le fer
à-peu-près.
Dans
degré de force nécessaire, sans excès, car le travail de ce métal est cher
et pénible, surtout si
qui sont
suppléer aux défauts de conception du maître ou à la maladresse du forgeron.
Quand le serrurier
ni les cylindres, ni même la vis, et
offrant une très-faible prise, son esprit était naturellement porté à
à chercher des procédés compatibles avec la matière et la façon de
mécaniques que fournit
que
paresseux,
raison de la matière et des principes de structure que sa nature impose
forcément.
Les habitudes introduites dans
par le faux goût classique, nous ont appris, avant toute chose, à mentir.
Simuler la pierre ou le bois avec le plâtre, le fer forgé avec la fonte, la
charpente de bois en employant la ferronnerie ; dissimuler les nécessités
de la structure ; torturer toute matière pour lui donner une apparence
qui ne lui convient point,
du public ; et il faut avouer que les développements de
aux travaux de bâtiment favorisent ces supercheries. Ayant moins
de ressources matérielles à leur disposition, nos artisans du moyen âge
étaient bien forcés de demander à leur intelligence ce que ne pouvait
leur fournir une industrie dans
conception,
pauvre ou luxueuse, mais elle était toujours le produit
chaque jour, et chaque jour avec un perfectionnement ou une
plus complète expérience. Il ne
un morceau de matière
il fallait que
et ne fût-ce que pour obéir à ce sentiment naturel à
pousse à chercher sans cesse le mieux, cet artisan, même en se copiant,
introduisait sans cesse dans son œuvre, soit une idée plus complète, soit
un calcul plus judicieux, soit une exécution plus logique, plus simple
et plus près de la perfection. Nous ne demandons pas
machines, mais nous voudrions
Plus la matière est revêche, plus, lorsque
doit-elle
de cette volonté que si
cette matière, que
Si
morceau de fer pour un morceau de bois, et, du détail à
une œuvre de ferronnerie ou de charpente pour une œuvre de maçonnerie,
nous disons
matière au lieu de
Dans tous les exemples de serrurerie présentés plus haut, on a pu
observer
que jamais les pentures, les attaches ou entrées des serrures, etc.,
ne sont entaillées dans la menuiserie. Le bois reste intact, la serrurerie
se pose à la surface sans
avantage au point de vue de la fabrication,
soin et fussent solides:
aussi important, car
convenables en raison de la matière, de
forme adoptée, étant
fonction. Si, au contraire, on noie dans le bois la plus grande partie des
objets de serrurerie fine, ce que nous appelons
il importe peu que ces objets revêtent une forme convenable
ou agréable; il devient même assez difficile de reconnaître si ces objets
sont bien fabriqués, ou grossiers ou vicieux, car
une à une toutes les paumelles, équerres, ou serrures
avant leur pose. Les attaches de ces objets étant noyées dans la
menuiserie, puis recouvertes de peinture, les défauts sont masqués et ne
se dévoilent que par les accidents
à dissimuler une bonne partie des objets de serrurerie aux yeux, on a provoqué
les malfaçons, les négligences, la fraude. À menteur, menteur et
demi :
majestueux qui nous dominait si fort,
encore des escaliers, des tuyaux de cheminée, des conduites
et (descendant aux détails) des ferrures nécessaires. Jugeant, non sans
raison, que ce qui doit être dissimulé ferait tout aussi bien de ne pas
être, ou tout au moins de
œuvre ne se font pas faute de falsifier ou
est-il
souvent nécessaire,
nouvellement terminée, pour réparer toute la quincaillerie si bien
dissimulée sous la peinture et même la dorure<span id="note12" ></span>[[#footnote12|<sup>12</sup>]]: car, après tout, il faut
paumelles ;
de la prise, et les fers de la quincaillerie une épaisseur convenable pour
résister à
Lorsque toutes les parties de la serrurerie fine étaient apparentes ;
lorsque même, étant apparentes, elles contribuaient à la décoration,
force était de leur donner une forme en harmonie avec leur destination,
et de veiller à la bonne exécution
pouvait vérifier sans cesse. Moins préoccupés du majestueux que nous ne
le sommes, les maîtres du moyen âge cherchaient, pour les ouvrages de
quincaillerie, les combinaisons les plus simples, sans jamais les dissimuler, et parfois ces ouvrages sont de véritables chefs-
ne considérant
que la forme
</div>
[[Image:Loquet.medieval.png|center]]
<div class="text" >
En fait
loquet
à battant ou fléau ; et cependant, pour
bien et longtemps, il faut
agisse sans effort sous la pression du doigt ; que le fléau ait un poids
convenable pour retomber dans son mentonnet, etc. Dans
nous donnons ici (fig. 29)<span id="note13" ></span>[[#footnote13|<sup>13</sup>]], le fléau pivotant sur le boulon A, muni
tombe dans son mentonnet B, si
le plan incliné de ce mentonnet. Un support C, rivé à la platine, muni
figuré en
sous le fléau, à côté de celui de
sur le pouçoir E et de pousser la porte, pour
comme il faut tirer le vantail à soi, le support C permet de passer
entre lui et la platine,
porte en même temps que
de façon à composer une ornementation qui
clous. En G, nous donnons deux autres formes de pouçoirs, et en H,
deux pouçoirs qui, au lieu
celui du dehors sous le pied-de-biche de celui du dedans.
Ligne 1 178 :
en reste encore des exemples assez nombreux pour faire connaître avec
quel soin relatif elle était, traitée même dans les bâtisses les plus ordinaires.
Des serrures, des poignées, des loquets que
attachés à de vieilles portes de maisons,
âge, dévoilent une industrie pleine de ressources. La variété des formes
de ces objets est assez grande pour
à nos lecteurs un spécimen de chacun
aux plus essentiels. Peut-être même pensera-t-on que nous nous
étendons
trop sur ces ouvrages de serrurerie fine ; mais on est si disposé
à croire à
a paru nécessaire
monuments luxueux, mais à des habitations ordinaires.
quincaillerie était très-développée déjà en France au XIV<sup>e</sup> siècle, mais
aussi en Suisse, en Bavière, en Bohême, sur les bords du Rhin, tandis
que vers le milieu du XV<sup>e</sup> siècle que les villes italiennes se mirent à leur
tour à fabriquer des objets de fer
la Péninsule, cette belle industrie ne sut allier
besoin, comme surent le faire les artisans de France. Les formes de la
serrurerie fine
nullement avec
à
si le raisonnement
et le besoin tracé fait défaut, ne saurait constituer une œuvre complète.
Nous avons pour nous les Grecs de
ont laissés sont profondément pénétrés de ce double caractère:
expression très-vive et très-juste; une exécution en rapport avec
et sa destination.
</div>
[[Image:Serrure.XVe.siecle.png|center]]
<div class="text" >
Cette serrure à bosse et à pêle dormant (fig. 30), dont le pallâtre est
découpé de manière à bien
décorée de feuilles de fer battu, avec tigettes guidant la clef dans
avec embase renforcée pour résister à une pesée, ainsi que le fait
voir la section A, a certainement une forme parfaitement appropriée à
prise aux rivures du mécanisme, et décorent la plaque de tôle en la mariant, pour ainsi dire, au bois
entaillée dans le vantail, ainsi que le montre la section C,
une jolie composition indiquant bien la matière employée, se prêtant
exactement à la fonction
ont fabriqué ces objets usuels ne nous font-ils pas voir
leur intelligence et de leur goût<span id="note14" ></span>[[#footnote14|<sup>14</sup>]] ?
</div>
[[Image:Anneau.de.tirage.XVe.siecle.png|center]]
<div class="text" >
Cet anneau de tirage (fig. 31), dont le fond, sous les feuillages de fer
battu, est garni de drap rouge,
décorative<span id="note15" ></span>[[#footnote15|<sup>15</sup>]] ?
Un morceau de drap rouge garnit également le fond sous le feuillage
de
Outre les divers genres de serrures dont nous venons de présenter des
exemples, on employait encore, pour fermer les vantaux de grandes
portes, de longs verrous, avec moraillon. Ces verrous, poussés en dedans,
ne pouvaient, bien entendu,
double entrée. Ils servaient à barrer les portes charretières, les
grandes
portes
apparaître au dehors. La barre horizontale, formant verrou, glisse dans
deux pitons ou deux embrasses fortement attachées au vantail, et
s’engage
dans une gâche, si le vantail bat en feuillure, ou dans un troisième piton, si les vantaux sont doubles. Le verrou poussé,
du moraillon tombe dans une auberonnière percée dans la boîte de la
serrure, au-dessus de
avec serrure à bosse avaient nom
une vertevelle. Le verrou A est forgé à pans et non cylindrique, ce qui
facilite le glissement dans les embrasses ou pitons.
supposé
entrer dans
un seul vantail, à la place du piton B est une gâche scellée dans la
feuillure de pierre, ou fixée au dormant de bois. Après que
a été coulée dans la barre, la tête C de celle-ci a été forgée et burinée.
Cette tête sert à tirer le verrou, lorsque le moraillon est soulevé. Un
arrêt E, forgé avec la barre, arrête le verrou, de façon que son extrémité
D ne puisse échapper
</div>
[[Image:Vertevelle.png|center]]
<div class="text" >
Ces vertevelles ne sont pas rares, et beaucoup de vieilles portes en
possèdent encore. Celle-ci était placée à
de Savigny-en-terre-pleine (Yonne)<span id="note16" ></span>[[#footnote16|<sup>16</sup>]] ; mais le verrou tombait dans une gâche scellée au trumeau.
Outre ces verrous horizontaux formant barres, il fallait munir les vantaux,
dans une gâche scellée dans le seuil, tant pour empêcher les vantaux
de gauchir que pour rendre une effraction beaucoup plus difficiles.
Ces verrous se composent
embrasses rivées sur des platines. À sa partie supérieure, la barre est
munie
son extrémité inférieure de la gâche.
</div>
[[Image:Verrou.vertical.png|center]]
<div class="text" >
La figure 33 présente un de ces verrous, dont la forme est bien connue.
de la barre ne traîne pas sur le sol, on passe
crochet A<span id="note17" ></span>[[#footnote17|<sup>17</sup>]]. On façonnait aussi des verrous hauts, pour maintenir la partie
supérieure du vantail, dont
par un piton dans lequel entrait la barre du verrou horizontal. Mais ces
verrous hauts se manœuvraient difficilement, on leur préférait les fléaux
Ligne 1 286 :
On apportait, pendant le moyen âge, une attention particulière à la
ferrure des vantaux de portes fortifiées. Il
petit nombre de ces ferrures antérieures au XVI<sup>e</sup> siècle ; mais, par les
scellements, on peut juger de
employés pendant les XIII<sup>e</sup>, XIV<sup>e</sup> et XV<sup>e</sup> siècles pour les portes de villes et
de châteaux. Certains vantaux<span id="note18" ></span>[[#footnote18|<sup>18</sup>]] étaient maintenus au moyen de deux
barres de bois rentrant dans le mur,
vantail
(voyez [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 2, Barre, Barrière|Barre]]),
manœuvre des ponts à bascule, des ponts-levis, des herses, avaient
familiarisé
les serruriers avec certains moyens mécaniques assez simples
comme principe, ingénieux cependant, puissants et pratiques. Alors on
ne songeait pas, comme
mécanismes ; ils étaient au contraire apparents, et à cause de cela
même
place forte, de faire manœuvrer de grandes pièces de charpente avec
rapidité, exigeait une certaine précision dans les ouvrages de serrurerie
et une grande solidité. Les grands verrous à crémaillère, pour fermer
des vantaux de portes très-lourds et
quelque
vingt ans, à des vantaux de portes de villes, notamment à Verdun.
Ligne 1 311 :
le système adopté. Un lourd verrou de fer carré est maintenu au
sommet
du montant du vantail par quatre embrasses
verrou sont fortement cloués deux paliers
à engrenage
au verrou et
de celui-ci est un boulon traversant la fourchette
descendant à portée de la main et terminée à sa partie inférieure par
une poignée
on fait naturellement glisser le verrou, qui entre alors dans sa gâche
en poussant au contraire la tige de bas en haut, on fait sortir le verrou de
sa gâche. Quand le verrou est poussé dans sa gâche, on enfonce
l’auberon ''e''
du moraillon dans
ne puisse faire manœuvrer et ce verrou et la tige. Ce
perpendiculairement
à la face du vantail, au lieu
En A, est figuré le mécanisme en perspective, la tige ayant été tirée de haut
en bas pour faire glisser le verrou dans sa gâche. Deux petits cylindres
ou rouleaux libres sur un axe, noyés dans le vantail, sous le verrou, empêchent
le frottement de celui-ci sur le bois, occasionné par la pression de
soit pour fermer. La torsion du fer carré de la lige
le roide nécessaire pour
tout cela
ingénieux,
solide, apparent, facile à réparer, et pouvant être exécuté par le
premier
Ligne 1 343 :
</div>
[[Image:Verrou.a.cremaillere.png|center]]
<div class="text" >
On ne saurait trop regretter la disparition journalière de tous ces objets
de serrurerie du moyen âge dans nos anciens édifices civils, religieux
ou militaires. On en trouvait encore beaucoup il y a vingt et trente ans ;
ils sont
des bois vermoulus, on les jette à la ferraille habituellement,
lorsqu’on
fait des réparations. Il eût été cependant intéressant et utile de recueillir
ces objets dans un musée, qui serait très-riche maintenant et fort instructif
pour nos artisans de ferronnerie. Mais nous
considérer les musées comme des collections
notre industrie, ce ne sont encore en France que des amas
à satisfaire la curiosité des amateurs ou des archéologues, ou
encore
des lieux
vit cependant chez un peuple que quand il a pénétré partout, quand
on le trouve aussi bien sur la cheminée
table de cuisine de
que sur la targette de
poignée de
Si vulgaires que soient les objets de serrurerie du moyen âge,
à la matière, y trouve sa place ;
non une affaire de luxe réservée pour quelques privilégiés. Ce
ne trouvait point alors,
à un objet de peu de valeur.
Nous avons montré un certain nombre
vantaux de portes. Les exemples de fermetures de croisées sont beaucoup
plus rares ; cette menuiserie, plus légère que celle des vantaux, plus exposée
aux intempéries, a été détruite plus rapidement. Il nous faudra
fouiller dans les vieilles ferrailles pour trouver quelques restes de fermetures
de croisées.
l’ancienne
fabrication du fer, alors même
belles ferronneries forgées, pour leur substituer des fontes
goût, nous a poussé, il y a déjà longtemps, à recueillir bon nombre de
dessins de ces vieilles ferrures si fort méprisées, ferrures qui ont disparu
sous la main de la plupart des restaurateurs de châteaux depuis trente ans.
on voyait encore en 1839 des châssis de croisées du XIV<sup>e</sup> siècle armés de
leurs grands verrous. Il est vrai que ces ferrures étaient hors de service,
les châssis étant complètement pourris et doublés par des volets fixes,
mais les pièces de leur mécanisme très-simple étaient toutes conservées.
Ces
fer méplat de 0<sup>m</sup>, 02 (9 lignes) sur 0<sup>m</sup>, 011 (5 lignes). À cette tige était
adaptée une poignée
boucles dans lesquelles passaient les queues en volutes de deux
loqueteaux.
En haussant la tige, on faisait échapper les loqueteaux de leurs
mentonnets
en la baissant au moyen de la poignée
loqueteaux dans leurs mentonnets:
entrait dans une gâche inférieure
pattes, et des embrasses
dirigeaient son mouvement. Des détails vont faire saisir le système adopté
dans la façon de cette crémone. En B, est la section du montant du
châssis, avec la boucle de la tige en E, la queue du loqueteau passant
dedans en F, le boulon à clavette servant de pivot à ce loqueteau en C, et
le mentonnet en D. En G, est tracée la face
queue passant dans la boucle de la tige. Le tracé ponctué indique la position
que prend le loqueteau,
haut par le moyen de la poignée P. En
avec la boucle de la tige, et en
une embrasse à deux pattes; en I, à une seule patte, la section de celle-ci
étant en
ainsi façonnées pour ne prendre que le plein bois du châssis. En K, est
représentée
servant de gâche et clouée sur la traverse basse du dormant. Un tracé
perspectif M explique la position du loqueteau et de sa queue engagée librement dans la boucle de la tige.
</div>
[[Image:Verrou.chateau.Chastellux.Yonne.png|center]]
<div class="text" >
Cette crémone maintenait donc le châssis dans son dormant au moyen
de trois fermetures, deux loqueteaux latéraux et un verrou bas. À
des mentonnets et de la gâche inférieure, ce châssis pouvait même être
forme qui permettait de faire glisser la tige aussi bien de bas en haut, pour
ouvrir, que de haut en bas, pour fermer. Les tiges étaient forgées assez
grossièrement entre les parties destinées à couler dans les embrasses,
mais la poignée, les loqueteaux, les embrasses, étaient façonnés au marteau
et au burin avec le plus grand soin.
</div>
[[Image:Serrurerie.XVe.siecle.png|center]]
<div class="text" >
La figure 36 présente divers fragments de serrurerie appartenant au
milieu du XV<sup>e</sup> siècle environ. En A, est un débris de crémone
dépendant
très-probablement
la même crémone, faisait mouvoir les deux bielles
O, et, par suite, les deux tiges C
poignée de haut en bas, la tige C
supérieure ; la tige
comme le font les tiges de nos crémones modernes. En D, est tracé le
profil du mécanisme, avec le boulon et sa clavette ; en
poignée ; en E, une des embrasses très-finement composées et forgées.
Une autre embrasse avec platine, appartenant également au XV<sup>e</sup> siècle
et ayant dû servir à diriger une tige de verrou ou de crémone, est figurée
en G<span id="note20" ></span>[[#footnote20|<sup>20</sup>]].
En H, nous présentons encore un excellent système de loqueteau à
Ligne 1 453 :
Le tracé perspectif K donne une très-jolie poignée de porte de la
même époque et attachée sur un vantail intérieur de
Saint-Pierre,
à Strasbourg. Ces sortes de poignées, assez communes en Alsace, se
composent de deux tiges horizontales
et sont rivées de
orné de moulures et de divers ornements, est,
deux tiges horizontales. Un rinceau à travers lequel passent les tiges tient
lieu intérieurement de platine et est cloué sur le vantail. En L, nous
donnons le profil du cylindre, et en N le plan du bouquet supérieur
lequel est composé de deux petites plaques de fer battu rivées en croix
et formant bouton, et de quatre feuilles découpées dans un cornet
Ligne 1 468 :
à son support. Tous ces derniers ouvrages de serrurerie sont exécutés avec une grande perfection.
<span id="Auxerre33" >Il nous reste à parler, en fait de suspension et de fermeture
des targettes, des paumelles, charnières, équerres, etc. On donne le nom
de targettes à de petits verrous adaptés à des châssis de croisée,
Très-rarement, pendant le moyen âge,
châssis de croisée avaient-ils des dimensions dépassant en hauteur trois
ou quatre pieds sur deux ou trois pieds de largeur, puisque les fenêtres
étaient divisées par des meneaux verticaux et des traverses de pierre
(voyez [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 5, Fenêtre|Fenêtre]], [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 6, Menuiserie|Menuiserie]]). Dès lors, pour fermer des châssis
dimension si médiocre, il
crémones ou grands verrous hauts et bas
les targettes sont-elles beaucoup plus communes, dans les édifices
publics
ou privés anciens, que les crémones ou fléaux. Quant aux fermetures
auxquelles on donne le nom
France, que du XVIII<sup>e</sup> siècle. Les espagnolettes remplacèrent, pour fermer
les châssis de croisée
les verrous hauts et bas, les fléaux, les barres, les crémones combinées
comme celles présentées ci-dessus. Il ne faut point oublier que pendant
le moyen âge, on ne faisait pas de châssis de croisée à deux vantaux,
puisque les fenêtres étaient garnies de meneaux de pierre, si elles dépassaient
une dimension médiocre. Les crémones que nous avons données
figures 35 et 36 étaient posées sur des châssis à un seul vantail, et
les retenaient dans leur dormant, ou simplement dans la feuillure de
pierre du meneau. De nos jours on a abandonné
revenir aux crémones, qui ne sont point cependant
et
de
Les targettes donc étaient la fermeture ordinaire des châssis
petite dimension ; on en plaçait une ou deux dans la hauteur du
battement,
et quelquefois ces targettes fermaient en même temps et la croisée
et le volet intérieur, ainsi que nous le verrons tout à
une grande variété de targettes, et il semble que les serruriers se soient
plu à donner à cet ustensile vulgaire les formes les plus originales et les
Ligne 1 507 :
</div>
[[Image:Targettes.medievales.png|center]]
<div class="text" >
Voici (fig. 37) quelques exemples de ces targettes fixées à des châssis
de croisée. La targette A<span id="note21" ></span>[[#footnote21|<sup>21</sup>]] se compose
dans laquelle glisse un pêle à section pareille, ont les angles aigus sont
abattus. La coque est fendue sur sa face, de manière à laisser passer
un piton tenant au pêle auquel est rivée librement une poignée mobile.
Deux filets-embrasses, avec talons
rives, et permettent de la fixer au battement de la croisée au moyen des
pointes
une platine à gâche fixée au meneau, car ici la croisée ne possède pas
de dormant. Cette autre targette B est dans le même cas:
dans une platine à gâche; sa coque est maintenue, comme la précédente,
à la traverse du châssis par deux embrasses à pointes. La poignée,
au lieu
qui, étant bien en main, facilite le tirage ou la poussée<span id="note22" ></span>[[#footnote22|<sup>22</sup>]]. En
est présentée de profil ; en
tracé
et la poignée fixe de la targette B sont rivés aux pêles avant que les platines
formant fond aient été elles-mêmes rivées aux coques : cela est
tout simple.
La targette C appartenait à un châssis de croisée muni
puisque la gâche
en façon de jambe, est mobile (voyez la section
forme
des embrasses à pointes, mais par des clous passant à travers les débords
de la platine de fond, à laquelle sont rivées les embrasses. Comme précédemment,
cette platine de fond
ajusté dans le devant de la coque et que le piton portant la goupille de
la poignée a été rivé. Ces objets sont délicatement travaillés, en bon fer
Ligne 1 544 :
manière à donner plus ou moins de jour dans les appartements (voyez
[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 6, Menuiserie|Menuiserie]], fig. 20). Ces volets étaient ferrés sur les dormants, mais
plus habituellement sur les châssis ouvrants, de manière
pas nécessaire de développer le vantail préalablement, pour ouvrir la
fenêtre. Dans le premier cas, les targettes étaient disposées de telle manière
de ne pas risquer, par inadvertance, de forcer les paumelles ou les pivots
du châssis de croisée ; mais aussi ces targettes fermaient-elles, au besoin,
le châssis de croisée et les volets, soit un, soit deux, suivant le besoin.
</div>
[[Image:Targette.de.volet.png|center]]
<div class="text" >
<span id="Auxerre32" >La figure 38 nous montre une de ces targettes<span id="note24" ></span>[[#footnote24|<sup>24</sup>]]. Cette fois, le pêle ne glisse pas dans une coque, mais, fendu dans sa longueur, des deux côtés
de la poignée, il laisse passer dans chacune de ses coulisses deux clous-guides
du châssis, en dehors. La gâche
que le pêle de la targette dépasse la largeur de cette gâche de la course
Ce pêle est muni de deux oreilles
h'') évidées
par-dessous. Quand on veut fermer un volet
au bout de sa course, comme le montre le tracé ; on fait battre le vantail
du volet, dont les angles sont munis de pannetons
targette en arrière de la portion de course
sur le panneton
supérieur. Il est clair que dans ce cas, pour ouvrir la fenêtre, il faut ouvrir
les volets, puisque
targette
de sortir de sa gâche. En A, est tracée la section de cette targette
avec
par des clous à
Il
il y a une traverse entre chaque volet, et
y a de traverses. Le pêle à coulisses glisse sur une platine dont les débords
Quand les volets sont ferrés sur le châssis de croisée, et non sur le dormant,
ils sont maintenus souvent par des targettes spéciales qui
permettent
</div>
[[Image:Targette.de.volet.2.png|center]]
<div class="text" >
Voici encore (fig. 39) un système de fermeture de croisées avec volets,
qui était adopté au XV<sup>e</sup> siècle, dans les provinces du Nord, où, à cette
époque,
consiste en une tige verticale (voyez
en A), munie à ses extrémités de pignons qui font mouvoir deux
targettes,
nombre de quatre, rivés à la tige, entrent dans des boucles attachées aux
angles des deux volets fermant séparément les deux panneaux vitrés de
Ligne 1 598 :
axe suivant un quart de cercle. En tournant, cette tige pousse les targettes
dans leurs gâchettes scellées dans la feuillure de pierre, et engage les
mentonnets dans les boucles des volets, si
faisaient les espagnolettes dont on se servait encore il y a peu
En B, est tracée de face
son pignon, sa targette à crémaillère et
tige est présentée de profil avec le battement de la croisée. En D, une
section horizontale fait comprendre le mécanisme. En E, est présenté un
des pitons maintenant la tige et dans lesquels elle pivote. On voit, en F,
une des boucles des volets, et en G, la poignée de face et de profil. Sur
la section D est indiqué en
faire pivoter la tige, pousser les targettes, et faire tomber les mentonnets
dans les boucles.
La tige verticale est renforcée aux points où elle reçoit, en mortaises,
les pignons, les mentonnets et la poignée, cette dernière rivée. Entre les
pitons dans lesquels elle tourne, cette tige, forgée carrée, est tordue en
spirale, ce qui lui donne du roide. En H, est figurée une autre poignée
dont
aplati en palette, est gondolé (voyez la section horizontale h), puis enroulé
autour
Les pitons à deux pointes rabattues en dehors du battement (voyez en
passent à travers une platine
de la tige ne puisse agrandir peu à peu le trou pratiqué dans le montant.
Aux extrémités, ces platines reçoivent encore, en rivure, les embrasses
des targettes (voyez en
Ces ferrures, provenant de débris recueillis dans nos villes du Nord et
en Belgique, devaient présenter bien
avoir la prétention de les donner toutes, il faudrait pour cela un traité
spécial. Peut-être pensera-t-on que nous
branche de
prêté généralement à notre ancienne ferronnerie, dont la forme est toujours
si bien adaptée à la matière ;
ferraille tant
idées erronées que
où nous aurions tant à prendre ; les abus que la facilité des moyens
introduit dans la ferronnerie moderne, tout cela nous entraîne à
multiplier les exemples.
Nous dirons donc encore quelques mots sur les paumelles, charnières,
équerres simples ou à pivots, tous objets de quincaillerie de bâtiment
qui sont traités avec soin par ces artisans du moyen âge, et qui ont une
Ligne 1 647 :
ces châssis à pivots hauts et bas, entrant dans des crapaudines ou
douilles
scellées dans la pierre même<span id="note25" ></span>[[#footnote25|<sup>25</sup>]]. Chaque pivot était soudé à une équerre
qui prenait le champ du châssis et se développait sur sa face intérieure.
</div>
[[Image:Equerre.XIIIe.siecle.png|center]]
<div class="text" >
La figure 40 représente, en A, une de ces équerres munie
mamelon
ou pivot
champs vertical et horizontal du châssis, et déborde en saillie sur la face,
au moyen des petits talons
dont les bandes embrassent les deux faces intérieure et extérieure du
châssis, avec appendice formant équerre. La figure 41 présente une véritable
paumelle dont la partie A est clouée sur le dormant, et la partie B
sur le châssis ouvrant<span id="note26" ></span>[[#footnote26|<sup>26</sup>]]. Les platines de la paumelle sont vues, ajourées,
découpées et gravées. On reconnaissait alors les inconvénients des clous
ordinaires, et le serrurier avait le soin de poser deux clous à tête quadrangulaire et à pointe plate, ainsi que le fait voir le détail
rivés en dehors, ne faisaient pas fendre le bois (leur pointe étant plate,
de champ, suivant le fil), et, au moyen de leur tête quadrangulaire,
maintenaient fortement les platines auprès du gond
</div>
[[Image:Paumelle.png|center]]
<div class="text" >
Lorsque les châssis ouvrants avaient une assez grande hauteur (six à
sept pieds), les paumelles étaient longues et munies de deux œils espacés,
pour empêcher le gauchissement des bois. La figure 42 retrace une de
ces paumelles ou charnières, qui paraît appartenir à la fin du XIV<sup>e</sup> siècle
ou au commencement du XV<sup>e</sup><span id="note27" ></span>[[#footnote27|<sup>27</sup>]]. La fiche est libre entre les œils, vue, et
est ornée
Cette queue est libre aussi. Pour dégonder le châssis, il suffit
cette fiche par le haut.
</div>
[[Image:Paumelle.XIVe.siecle.png|center]]
<div class="text" >
La figure 43 donne une paumelle A, une charnière B et une charnière
équerre C attachées à la porte
Auxois (voy. [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 6, Menuiserie|Menuiserie]], fig. 15). La porte bat dans une feuillure de
pierre et la paumelle A tourne sur un gond
sont des vantaux brisés. À la place des clous sont posées des brides munies
chacune de trois pointes bifurquées et rivées en dehors, ainsi que
parfaitement les platines, aussi bien et mieux que ne le font les vis, et
</div>
[[Image:Charniere.chapelle.Semur.en.Auxois.png|center]]
<div class="text" >
En G, est tracée une belle charnière équerre de la fin du XV<sup>e</sup>
siècle<span id="note28" ></span>[[#footnote28|<sup>28</sup>]],
qui est maintenue au moyen de deux barrettes verticales, dont on voit
en
et de rendre tous les clous solidaires. De petites pointes fixaient en
outre les découpures des platines sur le bois. Très-probablement les
pointes des clous passant à travers les barrettes étaient rabattues ou rivées
sur
La renaissance produisit des ouvrages de quincaillerie
France, si ce
ferrures de la fin du XV<sup>e</sup> siècle et du commencement du XVI<sup>e</sup>, exécutées
avec un art infini. <span id=Innsbruck>Les grilles du tombeau de Maximilien, à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes I#Innsbruck|Innsbruck]],
les clôtures des chapelles des cathédrales de Constance, de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes M#Munich|Munich]], sont
de véritables chefs-
forme. On voit, par exemple, sur les montants de fer forgé de la grille de
clôture du tombeau de Maximilien, des ornements de fer battu qui sont
soudés au corps même du montant et non goupillés ou rivés. Nous avons
eu quelquefois
fabrication, entièrement perdu
la fin du XV<sup>e</sup> siècle et au commencement du XVI<sup>e</sup>. Ces soudures ne consistent
pas en une simple brasure au cuivre ou au laiton. Aucun métal
étranger au fer
que celui-ci
adhère parfaitement à cette âme sur toute sa surface.
</div>
[[Image:Detail.cloture.tombeau.Maximilien.png|center]]
<div class="text" >
Le fragment que nous donnons ici (fig. 44), provenant de la grille du
tombeau de Maximilien, explique ce procédé. Les feuilles de tôle ou de
fer battu soudées ont été repoussées évidemment avant
les a fait adhérer parfaitement à
souple et doux du repoussage au marteau.
==== SERRURERIE
Nous
des ouvrages de serrurerie soudés, découpés ou étampés, rivés par petites
parties, tels
On façonnait cependant de grandes pièces de forges assemblées, telles
que grilles, clôtures, ferrures de puits, etc. Ces ouvrages exigeaient
plus seulement de soudures ou de quelques rivures, mais de
combinaisons
On comprendra facilement que des hommes qui, dans toutes les
branches
de
employée et à la mise en œuvre, aient cherché, dans les grandes pièces
de serrurerie, à
exigences du travail du fer. Alors les assemblages, les nécessités de la
structure, loin
les motifs de la décoration.
œuvre une raison
allier intimement
à la matière employée. Que ces façons de procéder ne soient pas du goût
de tout le monde,
natures paresseuses, nous
reconnaître aussi que
sous
de la forme à la nécessité, à
lui sont propres.
Nous avons si bien perdu
nous demeurons surpris devant des œuvres où la raison a commandé à
la forme, et que nous prenons pour une subtilité ou une complication
superflue une expression sincère. Cependant cacher un assemblage, par
exemple, cela est plus subtil et plus compliqué que si nous le laissons
apparent ;
solide et
de fer carré au moyen
comme on le ferait pour de la charpente ou de la menuiserie, cela ne présente
rien de compliqué extérieurement,
de
qui a un fil,
fer
tenons; de plus, un pareil assemblage est toujours défectueux en ce que
le tenon, très-menu, ne peut offrir assez de prise pour donner à
barre verticale,
à la matière. Que cet assemblage soit maintenu serré par un boulon à
clavette détaillé en C,
entre la tête du boulon et la fourchette, la décoration de
est toute trouvée et
les plus naturels nécessaires à la solidité de
poser des barres verticales intermédiaires, la traverse horizontale aura
des œils renflés D, à travers lesquels passeront ces barres.
</div>
[[Image:Assemblage.fer.forge.png|center]]
<div class="text" >
Si nous nous engageons dans la voie vraie, celle indiquée par la structure,
la décoration de
que la grille doive être richement couronnée, le talon de la barre horizontale,
la fourchette de la barre verticale, les extrémités des barres
intermédiaires, fournissent des motifs
le principe de la structure, ne font que
suffit pour faire saisir la méthode suivie par ces artisans serruriers du
moyen âge. Ceux-ci ne font
méthodes admises dans les autres branches de
époque ; développer la forme dans le sens indiqué par le besoin, la
raison, la qualité de la matière. Et, de fait, nous ne saurions trop le
répéter, on ne possède un art de
</div>
[[Image:Assemblage.fer.forge.2.png|center]]
<div class="text" >
Quand on examine des œuvres de serrurerie du moyen âge, on observe
que les fers sont, relativement à ceux que nous employons
légers ; que ces ouvrages ont un aspect élégant, délié. Et en effet,
une des qualités que doit posséder la serrurerie,
la matière est très-résistante, sous un petit volume. Le fer forgé cependant,
est flexible,
lourd, à moins de lui donner une épaisseur que ne comporte guère ce
genre
combinaisons
de ce métal. Le fer résiste à une charge en raison du développement de ses surfaces, et (fig. 47) une barre de fer de 0<sup>m</sup>, 03, carrée, A,
ayant une longueur de 2 mètres, qui ne pourra, posée verticalement,
porter un poids de 1000 kilogrammes sans ployer, conservera son roide
si elle est forgée à poids égal, suivant les sections B. Posée horizontalement,
il en sera de même ; la barre de fer résistera
charge, que ses surfaces seront plus développées :
a fait admettre dans nos constructions modernes les fers dits à T ou à
double T pour les planchers, les arbalétriers et pannes de combles. Nos
serruriers du moyen âge ne possédant pas les puissants cylindres
d’usines
qui laminent le fer en barres côtelées, avec des ailes, suppléaient à
cela par des combinaisons, souvent très-ingénieuses, afin de conserver
Ligne 1 831 :
</div>
[[Image:Schema.resistance.fer.png|center]]
<div class="text" >
Leurs grilles de clôture sont, par exemple, composées par panneaux
qui viennent
renforts et
verticales
destinées à porter sont tordues et quelquefois même composées de
Ligne 1 841 :
suivant
une des faces. Faisant donc pivoter la diagonale du carré sur son
centre, on donne à une barre, dans toute sa longueur et sur tous les points,
la résistance que présente cette diagonale.
souvent dans la serrurerie du moyen âge des fers carrés, tordus, dont
les angles de la section carrée forment des spirales. Ainsi (fig. 48), une
barre à section carrée A, posée debout et soumise à une charge, ploiera
suivant
parcourt tous les points du cercle inscrivant le carré (voyez en B),
la barre résistera à la charge non plus suivant la résistance
du carré, mais suivant celle de la diagonale:
longue que
égales, la barre tordue B sera plus lourde
plus de matière que la barre simple A, puisque les angles du carré sont
obligés de parcourir une spirale. À
plus légère que la barre simple, à cause des surfaces concaves que produisent
nécessairement les faces du carré pivotant sur son axe.
Ligne 1 859 :
Par les mêmes motifs, les serruriers du moyen âge composaient-ils
souvent des supports verticaux de fer, au moyen de deux ou même de
trois fers ronds tordus en façon de torsade ; ainsi augmentaient-ils les
moyens de résistance sans augmenter sensiblement le poids des fers.
Ces sortes
réflexion, il
force qui maintenait chez eux la main-
élevé--quelques architectes ont trouvé préférable--plutôt que de chercher sans
cesse des formes raisonnées et nouvelles--
prétendu classique, une sorte de formulaire applicable à toute œuvre et à
toute matière (ce qui simplifiait singulièrement leur travail), ont déclaré
que toutes ces recherches, résultat de
fabrication perfectionnée,
Il
face de
être fort prisée par la classe nombreuse des gens qui ne veulent pas se
donner trop de peine. Aussi la serrurerie du moyen âge fut-elle fort
mal vue pendant ces derniers siècles, et
reproduire en fer (comme on peut le voir à la grille de la cour du Mai
à Paris) des
stylobates, etc. ; le tout fabriqué en dépit de la matière et des moyens
les utiliser.
Il y a, dans les assemblages de la serrurerie du moyen âge, un sujet
inépuisable
à
beaucoup
âge, en raisonnant ainsi ce
comme motif de décoration, étaient dans la mauvaise voie. Économes
de la matière, ils arrivaient au but par les moyens les plus vrais.
Loin de cacher ces moyens, ils les montraient,
En effet, quand un moyen est simple, pratique, il
cacher ; si ce
de la matière mise en œuvre, qui ne présente pas de garanties sérieuses
de solidité, qui exige
le résultat, on ne saurait trop le dissimuler, et
dans notre serrurerie fine de bâtiment.
Nous disions tout à
avaient à fabriquer des grilles
une suite de panneaux
si ces artisans avaient observé et calculé les effets de la dilatation du fer;
il
les inconvénients qui résultent de la mise en place de grandes parties de
grilles solidaires. Alors celles-ci,
par le froid, causent des mouvements incessants, dont le moindre
danger est de briser les scellements, de faire gauchir les montants,
les assemblages. On croit parer à ces inconvénients au moyen de
tenons et de goupilles ou de boulons
jeu. Mais cela ne peut se faire
Au contraire, le système de grilles posées par panneaux laissait aux fers
la facilité de se dilater, tout en conservant à
quelle que fût la température.
Les montants principaux des grilles se composaient donc généralement
fussent bien maintenus dans leur plan vertical dans les deux sens,
au moyen
nécessaires fournissaient, comme toujours, un motif de décoration.
</div>
[[Image:Assemblage.grille.medievale.png|center]]
<div class="text" >
Voici (fig. 49) un de ces motifs de montants, avec feuillures propres
à recevoir des panneaux de grille et avec arcs-boutants. En A, est tracée
la section du montant sur
pouce sur six lignes, laissant entre eux un intervalle de quatre lignes.
Deux jouées
possèdent deux renforts
contre-bas, servant de butée aux deux arcs-boutants D. À partir du niveau
la face F en
propres à empêcher le dévers du montant, soit dans le plan de la
grille, soit perpendiculairement à ce plan. En
et les jouées sont percés de trous barlongs dans lesquels passent les
doubles clefs chevauchées (détaillées en G), percées elles-mêmes à leurs
extrémités antérieures et postérieures pour recevoir les clavettes H, au
moyen desquelles tout le système est fortement serré. Ces clavettes
enfoncées, leur extrémité
Les armatures de puits présentent encore
de belle serrurerie
à un mur, la poulie était suspendue à une potence scellée dans ce mur.
On peut voir encore une de ces potences à poulie attachée au mur
(fig. 50, en A). Les fers formant équerre et quart de cercle ont
0<sup>m</sup>, 034 + 0<sup>m</sup>, 041 (15 lignes + 18 lignes). Ces fers sont chanfreinés au
marteau sur leurs arêtes (voyez la section
sont rivés sur les bandes principales. Pour rendre solidaires les trois
redents du triangle, deux cercles
de rivets. Le redent supérieur
pour passer le rivet qui maintient les rosaces doubles de tôle
de la bande horizontale, est un renfort K, qui reçoit une tringlette
verticale, sur
(
trouve en contact avec le fer. Cette poulie tourne au moyen
de boulon qui passe dans sa bielle<span id="note30" ></span>[[#footnote30|<sup>30</sup>]]. On observera que les redents et
même
ajoutent à la résistance du triangle de fer en étrésillonnant ses côtés, et
en formant au-dessus de la bande horizontale comme une fermette.
Aussi le serrurier a-t-il pu
échantillon
relativement à la longueur de la potence et au poids
doit soutenir ; or, cette potence fonctionne depuis plus de quatre
cents ans.
</div>
[[Image:Armature.de.puits.medievale.png|center]]
<div class="text" >
En B, est figurée une seconde potence, composée
système,
mais présentant au moins autant de rigidité que la première. Les
fers des côtés du triangle donnent la section
section
de tôle qui roidissent tout le système. Les fers du triangle et de
le détail
Nous ne saurions trop insister sur ce point : dans les ouvrages de
serrurerie
du moyen âge, on ne cherche pas à dissimuler les assemblages.
Les fers, au droit de ces assemblages, restent francs ou prennent plus
de force, comme nous
se garde bien de diminuer leur résistance là où ils fatiguent.
</div>
[[Image:Grille.XVe.siecle.png|center]]
<div class="text" >
Outre les grilles disposées par panneaux
montants, on faisait aussi des grilles par compartiments assemblés, et cela
par des moyens simples et solides. Cette grille (fig. 51) fournit un
exemple de ces sortes de combinaisons<span id="note32" ></span>[[#footnote32|<sup>32</sup>]].
Il se compose de montants A scellés dans le pavé. Entre ces montants,
renforcés en B, sont serrées des traverses C, lesquelles portent un petit
tenon à chaque extrémité. La partie supérieure des montants se termine
par un fort goujon rivé sur la barre
quatre-lobes sont inscrits entre les montants, la traverse et la barre
sont tracées les sections de la traverse C, des cercles et des
quatre-lobes ;
en
ces pièces dont les sections hexagonales se prêtent à une juxtaposition
parfaite. Cet ensemble présente beaucoup de solidité, est facile à assembler,
et
cercles. Les montants
d’épaisseur.
Les armatures de puits posées au-dessus des margelles présentaient
aussi des combinaisons
étudier.
Dans les cours des châteaux, des monastères, au milieu des
Ligne 2 014 :
on voyait de ces belles ferronneries portant les poulies des puits.
Malheureusement, presque tous ces ouvrages ont été détruits, et si
en voit encore en place,
à Semur, à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes B#Beaune|Beaune]], dans la cour de
débris
de ces armatures existent
puits, mais
donc à citer un assez petit nombre
donnons
Garneray<span id="note33" ></span>[[#footnote33|<sup>33</sup>]].
Cet ouvrage de ferronnerie paraît dater de la fin du XIV<sup>e</sup> siècle,
et se trouvait placé dans les dépendances du château de Marcoussis. Le
second se voit encore à Troyes, et le troisième dans la cour de
de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes B#Beaune|Beaune]] ; ces deux derniers appartiennent au XV<sup>e</sup> siècle.
</div>
[[Image:Armature.puits.Marcoussis.png|center]]
<div class="text" >
La figure 52 reproduit
armature
se composait de trois tiges de fer carré, avec arcs-boutants à la base
pour arrêter le hiement,
pu éprouver ces trois barres. Celles-ci sont
vers le centre. Un cercle de fer battu les réunit à leur sommet, et reçoit,
en outre, des liens en redents qui donnent du roide à tout
maintiennent les trois pieds-droits dans leur plan. Du cercle partent, au-dessus
des barres, trois volutes pincées au niveau
milieu de ces trois volutes passe le poinçon
poulie. Le cercle, les moises des volutes et le poinçon étaient ornés de
tôles découpées et rivées.
</div>
[[Image:Armature.puits.Troyes.png|center]]
<div class="text" >
que celle du puits de Marcoussis, mais sa composition et ses assemblages
méritent
octogone irrégulière extérieurement. Trois montants sont scellés sur
cette margelle même, de façon à présenter en plan un triangle à côtés
illégaux, disposition qui permet à trois personnes de puiser de
même temps. Deux personnes peuvent se placer en
et la troisième
en
de guirlande B attachée au poinçon, puis à deux barres horizontales
passant par les œils
Les trois tiges formant
pavillon D suspendent le poinçon, comme dans
et sont maintenues au sommet des trois montants au moyen
sorte
composent de deux tiges rondes de 0<sup>m</sup>, 02 de diamètre chacune, tordues
en manière de torsade ; une bague E les décore vers le milieu. À la base,
au scellement, sur la margelle, ces montants sont accompagnés chacun
de deux œils (voyez le détail F) recevant les boucles auxquelles on attachait
le crochet de la corde,
personne qui venait puiser, apportait ses vases.
<span id=Beaune1>
conservée.
Elle se compose de trois montants,
les réunit, et
tôles découpées. Cette armature est gravée dans
Verdier et Cattais<span id="note34" ></span>[[#footnote34|<sup>34</sup>]], et il ne nous paraît pas nécessaire de la reproduire ici.
Dans la serrurerie, la simplicité des assemblages contribue beaucoup
à la solidité. Si
burin, on le rend cassant, on lui enlève une partie de sa force. Il importe
donc de combiner les assemblages de ferronnerie en laissant au fer
son nerf.
doivent présenter la plus grande résistance ; il
présenté dans cet article, et dans
âge à laisser aux fers la plus grande résistance possible aux points
de liaison ; à éviter les affaiblissements causés par les trous de
boulons, ou par les passages
trous sont habituellement renflés, les fers croisés sont coudés et non
affamés ; les rivures mêmes sont faites dans les parties larges et là
où le fer est pur. La lime et nos moyens mécaniques, avec lesquels on arrive
à couper le fer comme on coupe du bois, ont fait introduire dans la
ferronnerie un système
celui de la menuiserie. Cela produit peut-être des ouvrages
apparence plus nette, mais la solidité y perd, et notre serrurerie se disloque
facilement ou se brise au droit des assemblages. La question est
toujours une question de forge, et si les assemblages que
dans la serrurerie sont trop souvent défectueux,
recourir à la mécanique plutôt que de façonner le fer au marteau et
à bras
Il serait trop long de donner dans cet article tous les assemblages
adoptés par les serruriers du moyen âge. Nous nous contentons
présenter quelques-uns. Voici (fig. 54) des assemblages à trous renflés.
Les châssis de grille assemblés à tenons et goupilles ne présentent
aucune solidité ; il est facile
mortaises, en faisant sauter la goupille à
présente
que
renflé posé diagonalement en
de rampe ; tous les fers passent les uns dans les autres et ont dû être
posés ainsi. Les barres
en deux
tigettes
été coulées dans la
barre
chacune de ces barres
par les trous
brindilles
les trous renflés de la traverse basse
bagues, qui sont simplement enroulées et non soudées. Le retour
œil renflé
Impossible de désassembler une pareille grille, à moins
scellements
saillante, un
</div>
[[Image:Assemblage.fer.forge.3.png|center]]
<div class="text" >
Les assemblages à trous renflés de cette grille sont trop simples pour
avoir besoin
sa fourchette détaillée en
saillante de fenêtre ou de boutique, datant de la fin du XV<sup>e</sup> siècle ; nous
croyons nécessaire
Ce cabaust a 2 mètres 10 centimètres de largeur, et se compose de
deux travées saillantes. Trois montants, deux
séparent ces travées, composées chacune de quatre divisions de
brindilles
enroulées, avec fleurons de fer battu. Deux montants en retraite,
scellés au mur par des agrafes, maintiennent tout le système. La figure 55
montre les supports inférieurs de cette grille. Les montants
et ceux B appuyés à la muraille, sont réunis par la console C. La traverse
basse D passe derrière le montant A, ainsi
un repos
deux trous, est rivé en dehors sur une rondelle et deux rosettes de fer
battu. Les brindilles sont réunies aux montants intermédiaires ou entre
elles par des embrasses. Des tôles gravées garnissent les montants et traverses,
tant pour couvrir les assemblages que pour donner à
de corps à la grille. Les fers
maintenues aux brindilles au moyen
des brindilles est donc
</div>
[[Image:Grille.boutique.Troyes.png|center]]
<div class="text" >
de la puissance au redent de la console, qui porte toute la charge de la
devanture de fer, par le bouton extrême et les quatre volutes, ne manque
ni
montants A et B antérieur et postérieur. La décoration
encore, que la conséquence du procédé de fabrication. La serrurerie
française,
Elle demeure ferronnerie, et ne cherche pas à imiter des formes appartenant
à
autant de la serrurerie italienne.
Celle-ci, dès le XV<sup>e</sup> siècle,
propre, pour aller reproduire en miniature des ordres, des entablements,
des pilastres, des membres
la maçonnerie.
tandis que chez les Grecs, aussi bien que chez les Romains, les
objets de métal affectent les formes convenables à la matière.
À notre tour, quand nous prétendions faire un retour vers
nous appuyant sur les interprétations fausses dues aux artistes italiens
pendant la renaissance, nous ne faisions que perpétuer ces erreurs, dont
à peine
<span id=Munich>De
serrurerie
pendant les XV<sup>e</sup> et XVI<sup>e</sup> siècles. Les grilles du tombeau de Maximilien
à Innsbruck, celles des cathédrales de Constance, de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes M#Munich|Munich]],
d’Augsbourg,
qui datent du XVI<sup>e</sup> siècle, sont de véritables chefs-
mériteraient de figurer dans une publication spéciale. Il faut reconnaître
toutefois
de formes, des recherches dont on
le moyen âge et même pendant la renaissance. La serrurerie fine des
châteaux de Gaillon,
porte de fer forgé et repoussé de la galerie
des ouvrages de la plus grande valeur, et qui nous font assez voir que
<br /><br />
----
<span id="footnote1" >[[#note1|1]]
<span id="footnote2" >[[#note2|2]]
<span id="footnote3" >[[#note3|3]]
<span id="footnote4" >[[#note4|4]]
<span id="footnote5" >[[#note5|5]]
<span id="footnote6" >[[#note6|6]]
mains
<span id=Gallardon><span id="footnote7" >[[#note7|7]]
<span id="footnote8" >[[#note8|8]]
sont
est
le genre masculin à ce mot.
<span id="footnote9" >[[#note9|9]]
être maintenu dans cet article sur
(pièce de bois pour barrer une porte), et, conformément à la méthode de contraction
de la langue française, devait
<span id="Montreal.Yonne17" ></span><span id="footnote10" >[[#note10|10]]
XIII<sup>e</sup> siècle.
<span id="footnote11">[[#note11|11]] : Cette grille et sa serrure ont été replacées au XVI<sup>e</sup> siècle, mais appartiennent à la fabrication du milieu du XV<sup>e</sup> siècle.▼
▲<span id="footnote11" >[[#note11|11]]
<span id="footnote12">[[#note12|12]] : Les vis sont certainement une invention excellente pour fixer la serrurerie fine sur▼
de la menuiserie, et l'emploi des vis dans la quincaillerie ne date que de la fin du▼
▲<span id="footnote12" >[[#note12|12]]
XV<sup>e</sup> siècle. Mais, grâce au soin que l'on prend aujourd'hui de cacher toutes les attaches▼
▲XV<sup>e</sup> siècle. Mais, grâce au soin que
des ferrures, les ouvriers enfoncent les vis à coups de marteau dans des trous faits au poinçon.
Mieux vaudraient des clous.
de malfaçon, quand on
<span id="footnote13" >[[#note13|13]]
<span id="footnote14" >[[#note14|14]]
très-fréquemment dans les bâtiments
du XV<sup>e</sup> siècle, des bords du Rhin, de la Suisse et de la Bavière.
porte de la cathédrale de Prague (partie bâtie par
XIV<sup>e</sup> siècle). Une entrée semblable se voit à un tabernacle de la cathédrale
une autre, à peu près pareille, à un vantail de
<span id="footnote15" >[[#note15|15]]
<span id="footnote16" >[[#note16|16]]
années du XII<sup>e</sup> siècle. La vertevelle, figure 32, paraît appartenir au milieu du XIII<sup>e</sup>.
<span id="footnote17" >[[#note17|17]]
serrurerie du XIV<sup>e</sup> siècle.
place, dans nos anciennes églises.
<span id="footnote18" >[[#note18|18]]
<span id="footnote19" >[[#note19|19]]
<span id="footnote20" >[[#note20|20]]
<span id=Flavigny2><span id="footnote21" >[[#note21|21]]
(Côte-
<span id="footnote22" >[[#note22|22]]
<span id=Nevers><span id="footnote23" >[[#note23|23]]
<span id="footnote24" >[[#note24|24]]
un vieux châssis déposé dans le beau grenier lambrissé dépendant de
<span id="footnote25" >[[#note25|25]]
<span id=Flavigny1><span id="footnote26" >[[#note26|26]]
(Côte-
<span id="footnote27" >[[#note27|27]]
<span id="footnote28" >[[#note28|28]]
un vantail de porte
ferraille à Paris.
<span id="footnote29" >[[#note29|29]]
et ses clefs ont été dessinés par nous, parmi des débris de grilles à Malines.
Quant aux montants à feuillures pour recevoir des panneaux de grille, on en retrouve
assez fréquemment en France, en Belgique et en Allemagne.
<span id="footnote30" >[[#note30|30]]
<span id="footnote31" >[[#note31|31]]
Avignon ; mais cette dernière était destinée à porter une torche (XV<sup>e</sup> siècle).
<span id=Gand><span id="footnote32" >[[#note32|32]]
<span id="footnote33" >[[#note33|33]]
<span id="footnote34" >[[#note34|34]]
<span id="footnote35" >[[#note35|35]]
détail étaient fermées de grilles saillantes sur la voie publique, de
y a peu
barreaux, en souvenir de cette tradition.
<span id="footnote36" >[[#note36|36]]
dessinée par nous à Chartres, en 1835 (XV<sup>e</sup> siècle).
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