« Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle/Salle » : différence entre les versions

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=== SALLE ===
 
s. f. À proprement parler, <i>salle</i> s'entend comme espace relativement
vaste ets. couvertf. Ainsi,À pourproprement une maisonparler, la ''salle'' ests’entend comme l'espace lerelativement
vaste et couvert. Ainsi, pour une maison, la salle est l’espace le
plus spacieux où la famille se réunit, où l'onl’on reçoit les étrangers.
 
Pendant le moyen âge, on ne faisait pas cette distinction, toute
moderne,
entre le salon et la salle à manger. Il y avait la salle, qui était le
centre, le local commun où l'onl’on recevait, où l'onl’on mangeait, puis des
chambres, garderobes et réduits. Il y avait la salle basse
(rez-de-chaussée),
pour les gens, les familiers ; la salle haute (au premier étage), pour le
maître et les siens.
 
Nous avons peut-être pris certaines habitudes aux Romains, nos
conquérants,
et il est à croire qu'auqu’au deuxième siècle de notre ère, l'habitationl’habitation
d'und’un riche Gaulois ou Gallo-Romain, si l'onl’on veut, ressemblait fort à
celle d'und’un Romain de Rome. Mais en pénétrant dans les premiers temps
du moyen âge, on ne trouve que peu de traces de ces habitudes
purement
romaines, tandis qu'onqu’on en découvre beaucoup d'autresd’autres qui n'ontn’ont
point d'analogied’analogie avec celles-ci. Or, on nous permettra de poser ce
dilemme
aux nombreux historiens passés et présents qui font prévaloir
l’influence
l'influence
des mœurs romaines sur les populations gauloises. Ou cette influence n'étaitn’était pas aussi considérable qu'onqu’on veut le croire, n'avaitn’avait pas
pénétré dans les classes moyenne et inférieure de la nation, ou elle a bien
vite cédé aux mœurs des envahisseurs du nord-est au IV<sup>e</sup> siècle, puisque,
plus nous nous enfonçons dans les profondeurs du moyen âge, plus nous
trouvons des usages qui ne sont nullement romains. Dans l'unel’une ou l'autrel’autre
de ces hypothèses, il faudrait reconnaître, ou que la nation gauloise était
restée fidèle à ses mœurs antiromaines, malgré la possession romaine, ou
qu'ellequ’elle s'ests’est empressée de saisir la première occasion qui lui permettait
de reprendre des habitudes qui lui étaient chères et qu'ellequ’elle n'avaitn’avait pas
abandonnées volontiers. Il y a peu de temps, il est vrai, que l'onl’on s'ests’est mis
à étudier et à écrire l'histoirel’histoire en regardant au delà des événements politiques,
lesquels n'ontn’ont pas sur les nations l'influencel’influence qu'onqu’on leur a prêtée
si longtemps. Conquérir un peuple ou changer ses mœurs, ce sont deux
opérations bien différentes, et nous voyons que, même de nos jours, des
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chose dans ces manifestations modernes, cela est possible, et expliquerait
même la répulsion instinctive de quelques personnages pour ces
études ; mais le symptôme ne se manifesterait pas si la cause n'existaitn’existait
pas. Or, dans les recherches historiques, les symptômes ou les effets,
si l'onl’on veut, doivent être signalés avec soin, sous quelque forme qu'ilsqu’ils
se présentent. Donc, pour en revenir à l'objetl’objet qui nous occupe, nous
croyons que dès l'époquel’époque mérovingienne, la salle prend un rôle
très-important.
Ces barbares, ces Francs venus du nord-est, qui envahissent
le sol gaulois, bâtissent des salles, ou transforment des édifices gallo-romains
de manière à posséder avant tout une salle propre à réunir leurs
leudes, et à organiser ces banquets homériques qui duraient tant qu'ilqu’il
restait des vivres à consommer. Rien de semblable dans les habitudes des
Romains. La basilique romaine était un édifice public, sorte de bourse
où se traitaient toutes sortes d'affairesd’affaires ; lieu de rendez-vous, tribunal où
l'onl’on rendait la justice. Mais la basilique romaine n'avaitn’avait pas le caractère
individuel de la salle des mérovingiens. Le Romain, chez lui, recevait peu
de monde ; sa vie se passait sur la place publique, dans les thermes ou
sous les portiques. Ses clients, ses affranchis, l'attendaientl’attendaient à la porte de
sa maison, sur la voie publique. Entre la famille du Romain et ses clients,
si nombreux ou si gros personnages qu'ilsqu’ils fussent, il y avait toujours une
barrière infranchissable. Or, les auteurs anciens qui ont décrit les mœurs
des Gaulois nous les représentent tous comme aimant les réunions
nombreuses,
les banquets, les assemblées, comme introduisant facilement
dans leurs maisons, non-seulement leurs proches, les hommes du clan,
mais les étrangers ; comme se plaisant à l'hospitalitél’hospitalité plantureuse. Les
conquérants barbares manifestent les mêmes goûts, et la nation gauloise
tout entière, loin d'êtred’être romanisée sous ce rapport, et de réagir contre ces
mœurs des nouveaux venus, les adopte, ou, ce qui paraît plus probable,
n'avaitn’avait jamais cessé de les pratiquer. Si, pour un chef franc, la salle était
l'habitationl’habitation tout entière, si les <i>''villæ</i>'' mérovingiennes consistaient surtout
en un grand bâtiment propre à recevoir une nombreuse assemblée,
entouré
de quelques dépendances pour l'habitationl’habitation des serfs, des colons,
pour abriter les bestiaux et contenir des provisions, l'habitationl’habitation du citadin,
d'aussid’aussi loin que nous pouvons l'entrevoirl’entrevoir, se compose également
de la salle où l'onl’on reçoit les allants et venants, où l'onl’on réunit la famille,
les amis, les étrangers, où l'onl’on mange en commun, où se traitent
les affaires.
 
La <i>''salle</i>'' appartient donc bien aux races du Nord ; on la retrouve partout
où elles s'établissents’établissent, en Bretagne, en Germanie, dans les Gaules.
C'estC’est donc un des programmes les plus importants dans l'artl’art de l'architecturel’architecture
du moyen âge, un de ceux qui se modifient le moins depuis les
premiers siècles jusqu'aujusqu’au XVII<sup>e</sup> ; et, chose singulière, c'estc’est un des programmes
les moins définis, probablement parce que tout le monde, du
petit au grand, savait ce qu'étaitqu’était la salle.
 
Dans son <i>''Dictionnaire historique dd’architecture''architecture</i>, M. Quatremère de
Quincy s'exprimes’exprime ainsi à propos des <i>''salles</i>'' : « Il ne serait
point possible
aujourd'huiaujourd’hui d'assignerd’assigner dans l'architecturel’architecture moderne (c'estc’est-à-dire depuis
l'antiquitél’antiquité), aux <i>''salles</i>'' les plus remarquables, ni forme particulière, ni
caractère général susceptible de devenir l'objetl’objet, soit d'uned’une théorie,
soit d'uned’une pratique fondée sur quelque usage constant...constant… »
 
Si nous nous en tenions à cette phrase un peu ambiguë du célèbre
académicien, les grandes salles des palais, des châteaux, n'auraientn’auraient pas
été «l'objet d'unel’objet d’une pratique fondée sur un usage constant. »
Probablement
ces vastes espaces couverts auraient été dus au hasard. C'estC’est
pourtant à des conclusions de cette force que conduit l'espritl’esprit exclusif,
fût-il appuyé sur le savoir et une haute intelligence.
 
Le moyen âge nous a laissé des programmes d'églisesd’églises, de châteaux, de
palais, de monastères, de manoirs et de maisons, il ne nous en a pas
légué sur les salles ; mais, à défaut des programmes, les monuments
existent, et nous permettent de combler cette lacune, car ils sont tous
élevés d'aprèsd’après une donnée générale, qui frappe les moins clairvoyants.
Nous ne parlerons des salles mérovingiennes et carlovingiennes que pour
mémoire ; il ne reste debout aucun de ces monuments, construits
presque
entièrement en charpente. Nous ne pouvons commencer à étudier
les salles que sur les monuments du XII<sup>e</sup> siècle. La grand'sallegrand’salle du palais
épiscopal bâti par Maurice de Sully entre la cathédrale de Paris et le
petit bras de la Seine, au sud, affecte déjà les caractères particuliers
aux grandes salles des palais et châteaux du moyen âge. Ce bâtiment se
composait de deux étages, l'unl’un au rez-de-chaussée, l'autrel’autre au premier
(voy. [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 7, ../Palais|Palais ]], fig. 7), tous deux voûtés, celui du
rez-de-chaussée sur une
épine de colonnes, celui du premier d'uned’une seule volée. Le
rez-de-chaussée
était l'officialitél’officialité ; le premier, la salle de réunion, à laquelle on montait
par un escalier disposé dans la tour barlongue (voy. [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 8, ../Sacristie|Sacristie ]], fig. 1).
Le chéneau était crénelé du côté de la rivière, et formait une défense
(voy. [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 7, ../Palais|Palais ]], fig. 8).
</div>
[[Image:Plan.salle.medievale.typique.png|center]]
<div class="text" >
De l'examenl’examen de cette disposition adoptée au XII<sup>e</sup> siècle, on peut déjà
conclure que toute grande salle de palais ou château devait se composer
d'und’un rez-de-chaussée et d'und’un premier étage, et en effet nous allons voir
que les programmes adoptés jusqu'aujusqu’au XVI<sup>e</sup> siècle ne s'éloignents’éloignent guère
de cette donnée première. Si la salle synodale de l'évêchél’évêché de Paris
n'existen’existe plus que sur des plans anciens et des gravures, celle de l'archevêchél’archevêché
de Sens est entière dans son ensemble et ses détails. Elle date du
règne de saint Louis, de 1240 environ. Le rez-de-chaussée, bâti sur caves,
est voûté sur une épine de colonnes et contient les salles de l'officilitél’officilité
et les prisons (voy. [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 7, ../Prison|Prison ]], fig. 1). Une entrée carrossable passe sous
l'extrémitél’extrémité septentrionale de cette salle, et un large escalier partant de
ce passage conduit à la salle du premier étage ou salle synodale, ainsi
qu'onqu’on le voit sur le plan (fig. 1, en A). Un tambour de pierre ferme l'arrivéel’arrivée
de ce degré dans la salle. Celle-ci était en communication directe
avec les anciens bâtiments du palais par la petite porte B. La première
cour de l'archevêchél’archevêché est en C, et c'estc’est sur cette cour que s'ouvrents’ouvrent
les
rares fenêtres des prisons, ainsi que la porte qui permet d'entrerd’entrer dans
l'officialitél’officialité. Sur la place, à l'ouestl’ouest, la façade de la grande salle du premier
étage est éclairée par de grandes fenêtres à meneaux du plus beau style
(voy. [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 5, ../Fenêtre|Fenêtre]], fig. 38 et 39), et sur la rue, D, par une claire-voie. Du côté
de la cour, au contraire, les fenêtres sont étroites, simples et
très-relevées
au-dessus du pavé de la salle. En G, est une cheminée, et en K un
petit escalier à vis qui monte aux crénelages supérieurs. L'assembléeL’assemblée
réunie était disposée, faisant face à la grande claire-voie méridionale,
l'orateurl’orateur tournant le dos à cette immense fenêtre. Ainsi était-on bien
préservé du vent du nord et du nord-est par le mur sur la cour, percé
de fenêtres étroites et relevées, et recevait-on du midi et de l'ouestl’ouest la lumière,
tamisée d'ailleursd’ailleurs à travers des vitraux. L'archevêqueL’archevêque, arrivant de
ses appartements, entrait dans la portion de la salle servant de tribunal
ou de parquet ; l'assistancel’assistance arrivait par le fond, et se plaçait successivement
selon les rangs de chacun. On pouvait ouvrir les parties basses des
grandes verrières, soit pour donner de l'airl’air, soit pour regarder au dehors
sur la place et dans la rue. Cette grande salle était voûtée. En 1263, la
tour méridionale de la cathédrale tomba sur ces voûtes et les effondra ;
on se contenta de réparer le dommage à la hâte et de couvrir la salle par
une charpente. Mais lorsque la restauration de ce monument fut
ordonnée
sur l'avisl’avis de la Commission des monuments historiques, on retrouva,
dans les reprises faites à la fin du XIII<sup>e</sup> siècle, tous les membres des
voûtes, arcs-doubleaux, arcs ogives, clefs, etc. Ces voûtes ont été refaites
depuis peu, et l'archevêquel’archevêque de Sens, ainsi que la municipalité de cette
ville, sont fort heureux de trouver ainsi un magnifique vaisseau où l'onl’on
peut réunir facilement huit à neuf cents personnes, soit lors des assemblées
du clergé, soit pour les distributions de prix, les congrès,
banquets, etc. «L'usage L’usage constant » de cette salle s'ests’est donc conservé pendant
plusieurs siècles, et aujourd'huiaujourd’hui chacun, à Sens, s'accordes’accorde à reconnaître
qu'onqu’on ne peut trouver une salle mieux disposée pour de grandes
réunions.
La figure 2 présente en A la façade méridionale de la salle
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occidental.
Les quatre angles du bâtiment sont couronnés par des échauguettes,
et tout le chéneau est crénelé sur la cour de l'archevêchél’archevêché, comme
sur la place et la rue. Notre figure 2 trace l'admirablel’admirable claire-voie qui, au
sud, termine la salle. Du côté de la place, des contre-forts sont couronnés
par des pinacles très-riches, variés, surmontant des statues, parmi lesquelles
on distingue celle du roi saint Louis, la seule peut-être qu'ilqu’il y ait
encore en France, de son temps<span id="note1" ></span>[[#footnote1|<sup>1</sup>]].
</div>
[[Image:Salle.synodale.Sens.png|center]]
<div class="text" >
La sculpture de la salle synodale de Sens peut être comptée parmi les
meilleures de cette époque. Les profils, les détails, sont traités évidemment
par un maître, et aucun édifice ne présente un fenestrage mieux conçu et
d'und’un aspect plus grandiose.
 
<span id=Blois>Le château de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes B#Blois|Blois]] conserve encore la grand'sallegrand’salle dans laquelle
furent tenus les États sous Henri III. Elle date du commencement du
XIII<sup>e</sup> siècle, et se compose de deux vaisseaux séparés par une épine de
colonnes. Cette salle fait exception ; elle est située à
rez-de-chaussée et
n'an’a pas d'étaged’étage inférieur conformément à l'usagel’usage général ; elle est couverte
par deux berceaux de bois lambrissés. C'estC’est d'ailleursd’ailleurs une assez pauvre
construction<span id="note2" ></span>[[#footnote2|<sup>2</sup>]]. Il est vrai de dire qu'auqu’au XIII<sup>e</sup> siècle, le château de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes B#Blois|Blois]]
n'étaitn’était qu'unequ’une résidence sans grande valeur. Autrement importante était
la grand'sallegrand’salle du château de Montargis, dont du Cerceau, dans <i>Les plus
excellens bâtimens de France</i>, nous a conservé des plans et détails très-précieux.
La grand'sallegrand’salle du château de Montargis remplissait exactement
le programme admis dès le XII<sup>e</sup> siècle: salle basse, salle du premier
étage avec grand perron; communications avec l'habitationl’habitation seigneuriale,
le donjon (voy. [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 3, ../Château|Château]], fig. 15).
</div>
[[Image:Grand.salle.chateau.Montargis.png|center]]
<div class="text" >
Voici (fig. 3) le plan de ce bâtiment au premier étage. Le
rez-de-chaussée était voûté sur une épine de colonnes. Un escalier monumental
à trois rampes, A<span id="note3" ></span>[[#footnote3|<sup>3</sup>]], partait de la cour du château, et s'élevaits’élevait, en passant
sur des arches, jusqu'aujusqu’au niveau de la salle du premier étage. Ce vaisseau,
l'unl’un des plus grands qui fussent en France, avait 50 mètres de longueur
sur 16 mètres, dans œuvre. La grand'sallegrand’salle était couverte par une
charpente
lambrissée en berceau, avec entraits et poinçons apparents, le
tout richement décoré de peintures. Quatre cheminées C chauffaient l'intérieurl’intérieur
à chaque étage, et six tourelles flanquaient le bâtiment, qui datait
de la seconde moitié du XIII<sup>e</sup> siècle. Le seigneur se rendait à la grand'sallegrand’salle
de plain-pied par la galerie G passant sur une arche, en H. De plus,
des appartements on pouvait entrer dans la salle par la petite porte
I. Du côté B, le bâtiment dominait un escarpement planté en jardins que l'onl’on
pouvait voir en se plaçant sur une sorte de balcon<span id="note4" ></span>[[#footnote4|<sup>4</sup>]] placé en D. Une
coupe transversale faite sur <i>''ab</i>'' (fig. 4), explique la disposition de ces
deux salles superposées. En A, était un crénelage couvert sur les deux
murs goutterots du bâtiment, découvert devant les pignons. Entre les
contre-forts des murs goutterots s'ouvraients’ouvraient de belles fenêtres à meneaux,
plus larges que celles qui étaient percées dans les pignons. Cinq contre-forts
extérieurs maintenaient ceux-ci dans leur aplomb (voy. le plan).
</div>
[[Image:Grand.salle.chateau.Montargis.2.png|center]]
<div class="text" >
Dans les palais épiscopaux, les deux salles superposées avaient une
destination bien connue. La salle basse était l'officialitél’officialité ; la salle
haute,
le lieu propre aux grandes réunions diocésaines, synodes, assemblées
du clergé, au besoin salles de banquets. D'ailleursD’ailleurs les évêques
étaient
seigneurs féodaux, et, comme tels, ils devaient, dans maintes
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réunir leurs vassaux. On a peut-être moins éclairci la destination
des deux salles superposées dans les châteaux des seigneurs laïques, Cependant
cette disposition est trop générale pour qu'ellequ’elle n'aitn’ait pas été
imposée
par des usages uniformes sur tout le territoire féodal de la France.
C'estC’est en examinant soigneusement les voisinages de ces grandes salles,
la manière dont leurs ouvertures sont placées, leurs issues, que nous
pouvons nous rendre compte des usages auxquels étaient destinées les
œuvres basses, car, pour l'étagel’étage supérieur, sa destination est parfaitement
définie.
 
Quand on voit les ensembles des plans de nos grands châteaux féodaux,
on remarque qu'ilqu’il n'yn’y avait pour la garnison que des locaux peu étendus.
Ceci s'expliques’explique par la composition même de ces garnisons. Bien peu de
seigneurs féodaux pouvaient, comme le châtelain de Coucy, au XIII<sup>e</sup>
siècle,
entretenir toute l'annéel’année cinquante chevaliers, c'estc’est-à-dire cinq cents
hommes d'armesd’armes. La plupart de ces seigneurs, vivant des redevances de
leurs colons, ne pouvaient, en temps ordinaire, conserver près d'euxd’eux
qu'unqu’un nombre d'hommesd’hommes d'armesd’armes très-limité. Étaient-ils en guerre, leurs
vassaux devaient ll’''<i>estage</i>'', la garde du château seigneurial, pendant quarante
jours par an (temps moyen). Mais il y avait deux sortes de vassaux,
les hommes <i>''liges</i>'', qui devaient personnellement le service militaire, et
les vassaux simples, qui pouvaient se faire remplacer. De cette coutume
féodale il résultait que le seigneur était souvent dans l'obligationl’obligation d'accepterd’accepter
le service militaire de gens qu'ilqu’il ne connaissait pas, et qui, faisant
métier de se battre pour qui les payait, étaient accessibles à la corruption.
Dans bien des cas d'ailleursd’ailleurs, les hommes liges, les vassaux simples
ou leurs remplaçants, ne pouvaient suffire à défendre un château
seigneurial; ;
on avait recours à des troupes de mercenaires, gens se battant
bien pour qui les payait largement, mais au total peu sûrs. C'étaitC’était
donc dans des cas exceptionnels que les garnisons des châteaux étaient
nombreuses ; mais il faut reconnaître que du XII<sup>e</sup> au XV<sup>e</sup> siècle, la
défense
était tellement supérieure à l'attaquel’attaque, qu'unequ’une garnison de cinquante hommes, par exemple, suffisait pour défendre un château d'uned’une
étendue médiocre, contre un nombreux corps d'arméed’armée. Quand un
seigneur
faisait appel à ses vassaux et que ceux-ci s'enfermaients’enfermaient dans le
château, on logeait les hommes les plus sûrs dans les tours, parce que
chacune d'ellesd’elles formait un poste séparé, commandé par un capitaine.
Pour les mercenaires ou les remplaçants, on les logeait dans la salle
basse, qui fournissait à la fois un dortoir, une salle à manger, même une
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Ces salles basses sont en effet ouvertes sur la cour du château, mais ne
communiquent aux défenses que par les dehors ou par des postes,
c'estc’est-à-dire
par des escaliers passant dans des tours. Ainsi le seigneur avait-il
moins à craindre la trahison de ces soldats d'aventured’aventure, puisqu'ilspuisqu’ils ne pouvaient
arriver aux défenses que commandés et sous la surveillance de
capitaines
dévoués. À plus forte raison, les occupants de ces salles basses ne
pouvaient-ils pénétrer dans le donjon que s'ilss’ils y étaient appelés. Dès la fin
du XIII<sup>e</sup> siècle, ces dispositions sont déjà apparentes, quoique moins bien
tracées que pendant les XIV<sup>e</sup> et XV<sup>e</sup> siècles. Cela s'expliques’explique. Jusqu'àJusqu’à la fin
du XIII<sup>e</sup> siècle, le régime féodal, tout en s'affaiblissants’affaiblissant, avait encore conservé
la puissance de son organisation. Les seigneurs pouvaient
s’entourer
s'entourer
d'und’un nombre d'hommesd’hommes sûrs, assez considérable pour pouvoir se
défendre dans leurs châteaux ; mais à dater du XIV<sup>e</sup> siècle, les liens féodaux
tendent à se relâcher, et les seigneurs possédant de grands fiefs
sont obligés, en cas de guerre, d'avoird’avoir recours aux soldats mercenaires.
Les vassaux, les hommes liges mêmes, les vavasseurs, les villages ou
bourgades, rachètent à prix d'argentd’argent le service personnel qu'ilsqu’ils
doivent
au seigneur féodal ; et celui-ci, qui, en temps de paix, trouvait
un avantage à ces marchés, en cas de guerre, se voyait obligé d'enrôlerd’enrôler
ces troupes d'aventuriersd’aventuriers qui, à dater de cette époque, n'ontn’ont d'autred’autre
métier que de louer leurs services, et qui deviennent un fléau pour
le pays, si les querelles entre seigneurs s'éteignents’éteignent. Pendant le temps
de calme qui permit à la France de respirer, sous Charles V, après les
désastres du milieu du XIV<sup>e</sup> siècle, ces troupes devinrent un si gros
embarras, que le sage roi ne trouva rien de mieux que de les placer
sous le commandement de du Guesclin, pour les emmener en Espagne,
contre don Pedro.
 
À l'époquel’époquel'onl’on éleva la grand'sallegrand’salle du château de Montargis,
l'étatl’état féodal n'enn’en était pas arrivé à cette extrémité fâcheuse de recruter
ses défenseurs parmi ce ramassis de routiers, et déjà, cependant, on voit
que la salle basse est isolée, n'ayantn’ayant d'issuesd’issues que sur la cour, sans communications
directes avec les défenses. Nous verrons comment, dans des
châteaux plus récents, cette disposition fut plus nettement accusée, et
quelles sont les précautions prises par les seigneurs féodaux pour tenir
ces troupes de mercenaires sous une surveillance constante.
</div>
[[Image:Grand.salle.palais.Paris.png|center]]
<div class="text" >
Avant d'end’en venir à donner des exemples de ces dispositions toutes
particulières, nous devons, en suivant l'ordrel’ordre chronologique, parler ici
de la grand'sallegrand’salle du palais de Paris, bâtie sous Philippe le Bel, par
Enguerrand de Marigny, comte de Longueville. De cette salle, la plus
grande du royaume de France, il reste aujourd'huiaujourd’hui l'étagel’étage inférieur, des
plans, et une précieuse gravure de du Cerceau, non terminée, dont on
ne possède qu'unqu’un très-petit nombre d'épreuvesd’épreuves. Cet étage inférieur est
voûté sur trois rangs de piliers, ceux du milieu plus robustes, pour supporter
l'épinel’épine de l'étagel’étage supérieur. Nous donnons (fig. 5) le plan du
premier étage au-dessus du rez-de-chaussée voûté. En A, était le grand
perron qui, de la cour du May, donnait entrée dans cette salle. En B, s'élevaits’élevait
une galerie accolée à la salle du côté du midi, laquelle communiquait à une sorte de vestibule C, d'oùd’où l'onl’on entrait soit dans la
grand’salle,
grand'salle,
soit dans les galeries D, bâties de même par Enguerrand de Marigny.
Deux escaliers à vis E mettaient en outre la galerie basse voûtée
en communication avec la galerie haute. Bien que la grand'sallegrand’salle haute
eût été rebâtie après l'incendiel’incendie de 1618, par l'architectel’architecte de Brosse, ces
dispositions de galeries existaient encore presque entières en 1777, ainsi
que le constatent deux dessins provenant de la collection de M. de Monmerqué,
et qui ont été reproduites en <i>''fac-simile</i>'' par Lassus. En effet,
ces dessins exécutés pendant les démolitions, laissent voir la porte G,
tout l'ouvragel’ouvrage C, les deux tourelles E, la galerie D d'Enguerrandd’Enguerrand, et le
perron A. Par la galerie D on arrivait de plain-pied au porche
supérieur
de la sainte Chapelle<span id="note5" ></span>[[#footnote5|<sup>5</sup>]].
 
La grand'sallegrand’salle proprement dite a 70<sup>M</sup>, 50 de long sur 27<sup>M</sup>, 50 de large
dans œuvre. Par la porte F, on entrait dans la salle dorée, bâtie sous
Louis XII ; la grand'chambregrand’chambre du parlement, où le roi tenait son lit de
justice<span id="note6" ></span>[[#footnote6|<sup>6</sup>]]. Les escaliers à vis H montaient de fond ; ceux I ne commençaient qu'auqu’au premier étage, pour monter aux combles. Quatre cheminées,
K, chauffaient cet immense vaisseau. En L, était la fameuse table
de marbre<span id="note7" ></span>[[#footnote7|<sup>7</sup>]], et en M une chapelle bâtie par Louis XI. Adossée à chacun des piliers était une statue des rois de France, depuis Pharamond. Nous
donnons (fig. 6) la coupe de la grand'sallegrand’salle du palais, faite sur <i>''ab</i>''. De
grandes fenêtres s'ouvraients’ouvraient dans les quatre pignons, et latéralement
d'autresd’autres fenêtres pourvues de meneaux, mais dont les alléges se
relevaient plus ou moins, suivant la hauteur des bâtiments accolés, éclairaient largement les deux nefs lambrissées en berceau, avec en traits et poinçons apparents.
</div>
[[Image:Grand.salle.palais.Paris.2.png|center]]
<div class="text" >
Ces lambris, ainsi que les piliers et statues des rois, étaient peints et
dorés<span id="note8" ></span>[[#footnote8|<sup>8</sup>]]. Corrozet<span id="note9" ></span>[[#footnote9|<sup>9</sup>]] nous a conservé le catalogue des rois dont les effigies
décoraient les piliers isolés ou adossés.
 
Des supports avaient été réservés pour les successeurs de Philippe le
Bel, puisque ce même Corruzet nous donne quarante-deux noms jusqu'àjusqu’à
ce prince, et depuis, onze rois dont les statues ont été posées après la
construction de la salle. Il annonce en outre que les statues des rois
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côtés de la chapelle élevée par lui, Charlemagne et saint Louis, le nombre
donné par Corrozet est conforme aux indications du plan, car on
observera qu'ilqu’il n'existaitn’existait pas de statues aux deux angles O, non plus que
sur le trumeau de la porte G. Des bancs de pierre étaient disposés latéralement
dans les renfoncements formés par les alléges des fenêtres. Notre
figure 6 donne en A une travée double le long des murs de la salle, et
en B une travée des piliers de l'épinel’épine.
 
La salle du palais de Paris était élevée d'aprèsd’après un programme qui ne
touchait en rien à la défense de la place. Lorsqu'elleLorsqu’elle fut bâtie, en effet, il
n'étaitn’était plus question de considérer le palais comme un château fortifié
propre à la défense. Le palais n'étaitn’était plus au XIV<sup>e</sup> siècle qu'unequ’une demeure
souveraine et le siège du parlement. Cependant les dispositions féodales
sont encore apparentes ici ; la salle basse conserve sa disposition secondaire,
n'ayantn’ayant de communication qu'avecqu’avec les cours, tandis que de la salle
haute on pouvait se rendre aux galeries, à la sainte Chapelle et aux appartements.
 
Mais si nous jetons les yeux sur le plan de la grand'sallegrand’salle du château
de Coucy, salle qui fut reconstruite par Louis d'Orléansd’Orléans pendant les premières
années du XV<sup>e</sup> siècle, nous voyons que le programme du château
féodal est ici rigoureusement rempli. La salle basse n'estn’est nullement en
communication avec les défenses, tandis que la salle haute donne à la
fois accès à tous les grands appartements, à la chapelle, aux tours et fronts
de la défense (voy. [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 3, ../Château|Château]], fig. 16 et 17).
 
Ce même programme est rempli encore d'uned’une manière plus complète
dans le château de Pierrefonds, construit d'und’un seul jet par ce prince et
suivant des dispositions très-arrêtées. À Coucy, Louis d'Orléansd’Orléans avait dû
conserver des tours et courtines anciennes et tout un système de défense
du commencement du XIII<sup>e</sup> siècle, fort bien entendu et complet. À
Pierrefonds, il avait carte blanche, et ce château s'élevas’éleva sur les données
admises à cette époque pour un château qui était à la fois une demeure
princière, une habitation commode et une place importante au point de
vue de la défense. Aussi la grand'sallegrand’salle du château de Pierrefonds nous
paraît-elle résumer le programme complet de ces vastes vaisseaux.
</div>
[[Image:Grand.salle.chateau.Pierrefonds.png|center]]
<div class="text" >
Le bâtiment qui renferme la grand'sallegrand’salle du château de Pierrefonds
occupe le côté occidental du parallélogramme formant le périmètre de
cette résidence seigneuriale. Ce bâtiment est à quatre étages ; deux de
ces étages sont voûtés et forment caves du côté de la cour, bien qu'ilsqu’ils
soient élevés au-dessus du chemin de ronde extérieur ; les deux derniers
donnent un rez-de-chaussée sur la cour et la grand'sallegrand’salle au niveau des
appartements du premier étage. En A (fig. 7), est tracé le plan du rez-de-chaussée
sur la cour. C est l'entréel’entrée charretière du château, avec son
pont-levis en E. D est l'entréel’entrée de la poterne, avec son pont-levis en F.
En entrant dans la cour G, on trouve à rez-de-chaussée une première
salle H qui est le corps de garde, séparé de la porte et de la poterne par
le herse tombant en <i>''a</i>''. De ce corps de garde on communique directement
au portique <i>''b</i>'', lequel est séparé de la cour par un bahut. De la
cour G on peut entrer sous le portique par les portes <i>''c</i>'' et <i>''d</i>''. En face de
la porte <i>''c</i>'', la plus rapprochée de l'entréel’entrée, est un banc <i>''e</i>'' destiné à la sentinelle
(car alors des bancs étaient toujours réservés là où une sentinelle
devait être postée). Il faut donc que chaque personne qui veut pénétrer
dans les salles basses soit reconnue. En <i>''g</i>'', est une porte qui donne entrée
dans un premier vestibule I ; de ce premier vestibule on pénètre dans
une salle K, puis dans la grand'sallegrand’salle L, qui n'an’a d'issued’issue sur le
portique que par le tambour <i>''h</i>''. L'escalierL’escalier <i>''l</i>'' permet de pénétrer dans la
tour M, de descendre dans les caves, et de monter au portique entresolé
en passant par-dessus l'arcadel’arcade <i>''n</i>''. L'escalierL’escalier O, à double vis,
monte au portique entresolé, à la grand'sallegrand’salle du premier et aux défenses. En <i>''p</i>'',
sont des cheminées ; en R, des latrines auxquelles on arrive, soit par le
corps de garde H, soit par le vestibule I. Le tracé B donne le plan de la
grand'sallegrand’salle au premier étage. On ne peut y monter que par les escaliers
du corps de garde ou par l'escalierl’escalier à double vis O, situé à l'extrémitél’extrémité du
portique. Le seigneur pénétrait dans cette salle par la porte <i>''s</i>'' communiquant
au donjon par une suite de galeries. Entrant par cette porte <i>''s</i>'', le
seigneur était sur l'estradel’estrade, élevée de trois marches au-dessus du
pavé de la grand'sallegrand’salle. C'étaitC’était le parquet, le tribunal du haut justicier ; c'étaitc’était
aussi la place d'honneurd’honneur dans les cérémonies, telles qu'hommagesqu’hommages,
investitures ; pendant les banquets, les assemblées, bals, etc. C'estC’est sur cette
estrade que s'élèves’élève la cheminée, comme dans la grand'sallegrand’salle du palais de
Poitiers (voy. [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 3, ../Cheminée|Cheminée]], fig. 9 et 10).
 
On pouvait aussi, du donjon, pénétrer dans la grand'sallegrand’salle en passant
sur la porte du château, dans la pièce située au-dessus du corps de
garde et le vestibule V. La grand'sallegrand’salle du premier étage était en
communication
directe avec les défenses par les issues X, très-nombreuses.
En cas d'attaqued’attaque, la garnison pouvait être convoquée dans cette salle
seigneuriale, recevoir des instructions, et, se répandre instantanément
sur les chemins de ronde des mâchicoulis et dans les tours.
</div>
[[Image:Grand.salle.chateau.Pierrefonds.2.png|center]]
<div class="text" >
La coupe (fig. 8) sur <i>''tu</i>'', en regardant vers l'entréel’entrée, explique plus complètement
ces dispositions. Au-dessous de l'étagel’étage A est un étage de caves
dont le sol est au niveau du chemin de ronde extérieur, B étant le niveau
du sol de la cour. On voit, dans cette coupe, comment est construit le
portique de plain-pied avec la salle basse et entresolé de façon à donner
une vue et, au besoin, une surveillance sur cette salle basse, car le portique
inférieur est vitré en <i>''a</i>'', tandis que le portique d'entresold’entresol est vitré
en <i>''b</i>''. Au niveau du plancher de la grand'sallegrand’salle du premier étage, ce
portique forme une terrasse ou promenoir extérieur sur la cour. On voit
en <i>''d</i>'' le chemin de ronde des mâchicoulis, qui est également de plain-pied
avec la grand'sallegrand’salle.
 
Sur le vestibule V (voyez le plan) de cette grand'sallegrand’salle, est une tribune
qui servait à placer des musiciens lors des banquets ou fêtes que donnait
le seigneur. De ces dispositions il résulte clairement que les salles basses
étaient isolées des défenses, tandis que la grand'sallegrand’salle haute, située au
premier étage, était au contraire en communication directe et fréquente
avec elles ; que la salle haute, ou grand'sallegrand’salle, était de plain-pied avec
les appartements du seigneur, et qu'onqu’on séparait au besoin les hommes se
tenant habituellement dans la salle basse, des fonctions auxquelles était
réservée la plus haute. Ce programme, si bien écrit à Pierrefonds, jette un
jour nouveau sur les habitudes des seigneurs féodaux, obligés de recevoir
dans leurs châteaux des garnisons d'aventuriersd’aventuriers.
 
On nous objectera peut-être que ces dispositions à Pierrefonds étaient
tellement ruinées, que la restauration peut être hypothétique. À cette
objection nous répondrons: 1º Que le mur extérieur était complètement
conservé, par conséquent les hauteurs des étages ; 2º que le portique
était écrit par l'épaisseurl’épaisseur du mur intérieur et par les fragments de cette
structure trouvés dans les fouilles ; 3º que l'escalierl’escalier <i>''l</i>'' du
plan, conservé,
ne montant qu'àqu’à une hauteur d'entresold’entresol, indiquait clairement le niveau
de cet entresol ; 4º que la position de l'escalierl’escalier à double degré était donnée
par le plan conservé ; 5º que les cheminées étaient encore en place,
ainsi que les murs de refend ; 6º que les dispositions du corps de garde
et de ses issues sont anciennes, ainsi que celles de la salle des latrines ;
7º que le tambour <i>''h</i>'' (voy. les plans) était indiqué par des arrachements ;
8º que les pieds-droits des fenêtres hautes ont été retrouvés dans les déblais
et <i>''replacés</i>''; 9º que les pentes des combles sont données par les filets existant
le long des tours. Si donc quelque chose est hypothétique dans
cette restauration, ce ne pourrait être que des détails qui n'ontn’ont aucune
importance et dont nous faisons bon marché, car ce n'estn’est pas de cela
qu’il s’agit.
qu'il s'agit.
 
Les grand'sallesgrand’salles avaient des destinations distinctes, suivant le temps
où elles furent construites. Jusqu'auJusqu’au milieu du XIII<sup>e</sup> siècle, il ne semble
pas que le bâtiment contenant la grand'sallegrand’salle fût nécessairement divisé
en salle haute et salle basse. Le seigneur féodal vivait alors avec son
monde. Quelques-unes de ces grand'sallesgrand’salles étaient à rez-de-chaussée.
Ainsi, par exemple, dans le roman de la <i>''Vengeance de Raguidel</i>'' par le
trouvère Raoul, nous voyons qu'unqu’un chevalier entre à cheval dans la salle
où mangent le roi et ses hommes :
</div>
<center>
« Quant del mangier furent levé, <br />
Atant es vos tuit abrievé<br />
Parmi la sale, .I. chevalier, <br />
Qui tu armés sor .I. destrier<br />
L'écuL’écu au col, la lance au puing.<br />
...<br />
Le roi salue et salua<br />
Tos les haus hommes qui là sont ; <br />
Et li roi Artus li respont : <br />
Amis, Dius vos saut, bien vigniés, <br />
Descendès, lavès, si mangiès<span id="note10" ></span>[[#footnote10|<sup>10</sup>]]. » <br />
</center>
<div class="text" >
Dans le <i>''Roman de la Violette</i>'', Gérard monte à cheval devant la salle :
</div>
<center>
« Atant demande son cheval<br />
Gérars, car il voloit monter ; <br />
S'espéeS’espée si court à porter<br />
Uns dansiaus cui il l'otl’ot baillie, <br />
Par devant la salle entaillie (sculptée)<br />
Monte Gérars, congié a pris, <br />
Comme sages et bien apris<span id="note11" ></span>[[#footnote11|<sup>11</sup>]] ».<br />
</center>
<div class="text" >
Bien que déjà au commencement du XIV<sup>e</sup> siècle, les grand'sallesgrand’salles soient
situées au premier étage, de vastes perrons permettent d'yd’y monter directement<span id="note12" ></span>[[#footnote12|<sup>12</sup>]].
Elles sont en communication directe avec la cour comme à
Paris, à Troyes, à Poitiers. Mais vers la fin du XIV<sup>e</sup> siècle, la grand'sallegrand’salle
du château prend un caractère plus privé, et, tout en conservant son caractère
de tribunal, de lieu d'assembléed’assemblée, de salle de banquets, elle s'isoles’isole,
ne communique plus guère avec le dehors que par des escaliers
détournés
ou des galeries. Il y a enfin la salle basse et la salle haute.
 
Cependant en France, dès l'époquel’époque carlovingienne, on trouve la trace
de la salle haute, appelée alors <i>''solarium</i>'', mais elle n'an’a pas le caractère
de la grand'sallegrand’salle des châteaux. C'estC’est la salle du seigneur, comme nous
dirions aujourd'huiaujourd’hui le <i>''salon</i>'' de son appartement.
 
Ces salles, pendant le moyen âge, étaient richement décorées :
</div>
<center>
« Li rois fu en la sale bien painturée à liste<span id="note13" ></span>[[#footnote13|<sup>13</sup>]]. »
</center>
<div class="text" >
Non-seulement des peintures, des boiseries, voire des tapisseries, couvraient
leurs parements, mais on y suspendait des armes, des trophées
recueillis dans des campagnes. Sauval<span id="note14" ></span>[[#footnote14|<sup>14</sup>]] rapporte que le roi d'Angleterred’Angleterre
traita magnifiquement saint Louis, au Temple, lors de la cession si funeste
que fit ce dernier prince, du Périgord, du Limousin, de la Guyenne
et de la Saintonge.
 
Ce fut dans la grand'sallegrand’salle du Temple que se donna le banquet. « À la
mode des Orientaux, dit Sauval, les murs de la salle étoient couverts
de boucliers ; entre autres s'ys’y remarquoit celui de Richard, premier roi
d'Angleterred’Angleterre, surnommé Cœur-de-Lion. Un seigneur anglois, l'ayantl’ayant
aperçu pendant que les deux rois dînoient ensemble, aussitôt dit à
son maître en riant: Sire, comment avez-vous convié les François de
venir en ce lieu se réjouir avec vous; voilà le bouclier du magnanime
Richard qui sera cause qu'ilsqu’ils ne mangeront qu'enqu’en crainte et en
tremblant. »
 
Nous avons vu que la grand'sallegrand’salle du palais, à Paris, était décorée de
nombreuses statues et de peintures. La grand'sallegrand’salle du château de Coucy
était de même fort riche : outre la grande cheminée qui était sculptée,
sur les parois de cette salle on voyait les statues colossales des neuf
preux<span id="note15" ></span>[[#footnote15|<sup>15</sup>]] ; des verrières coloriées garnissaient les fenêtres. À
Pierrefonds,
la grand'sallegrand’salle haute était de même décorée par des verrières de couleur.
La porte qui donnait dans le vestibule était toute brillante de sculptures
et surmontée d'uned’une claire-voie. La voûte était lambrissée en berceau et
percée de grandes lucarnes du côté de la cour. La cheminée qui
terminait
l'extrémitél’extrémité opposée à l'entréel’entrée supportait, sur son manteau, les
statues des neuf preux. La salle basse était elle-même décorée avec un
certain luxe, ainsi que le constatent la cheminée qui existe encore en
Ligne 630 ⟶ 631 :
</div>
[[Image:Grand.salle.palais.episcopal.Narbonne.png|center]]
<div class="text" >
<span id=Narbonne1>Mais tous les seigneurs n'étaientn’étaient pas en état d'éleverd’élever des bâtiments
aussi somptueux. Nous voyons dans le palais archiépiscopal de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - ../Index communes N#Narbonne|Narbonne]],
véritable résidence féodale, une grand'sallegrand’salle au premier étage, construite
par l'archevêquel’archevêque Pierre de la Jugée, vers le milieu du XIV<sup>e</sup>
siècle<span id="note16" ></span>[[#footnote16|<sup>16</sup>]].
Cet édifice se compose d'und’un rez-de-chaussée avec épine de piliers
supportant
un plancher, et d'uned’une grand'sallegrand’salle dont le plafond est soutenu par
des arcs de maçonnerie. La figure 9 donne en A le plan de cette grande
salle, en B son élévation extérieure sur le dehors du palais, et en C sa
coupe transversale. Cette salle était crénelée dans ses œuvres hautes sur
le dehors et sur la cour. Des murs d'uned’une forte épaisseur l'épaulaientl’épaulaient
entre
les baies, mais l'étagel’étage supérieur au-dessus de la grand'sallegrand’salle n'étaitn’était plus
maintenu que par des murs peu épais, avec petits contre-forts destinés
à contre-buter les murs de refend qui supportaient les pannes du
Ligne 650 ⟶ 651 :
et formaient ainsi une suite de pièces éclairées par de petites
fenêtres.
C'estC’est un des rares exemples d'uned’une grand'sallegrand’salle surmontée de
logements.
 
La grand'sallegrand’salle est donc la partie la plus importante des châteaux et
palais ; c'estc’est chez le seigneur féodal, le signe de sa juridiction, le lieu où
se rend l'hommagel’hommage, où se réunissent les vassaux, où l'onl’on rassemble les
défenseurs en cas de siège, où se tiennent les plaids, où se donnent les
banquets, les ballets, les mascarades, les fêtes de toute sorte. Il n'yn’y a pas
de château féodal, ni même de manoir, qui n'aitn’ait sa salle. Le bourgeois de
la ville, dans sa maison, possède aussi sa salle où il réunit sa famille, ses
amis, où il prend ses repas et reçoit les gens qui traitent d'affairesd’affaires. Quand
les cités purent élever des hôtels de ville, il va sans dire que ces bâtiments
contenaient la salle de la commune. Le programme est le même
Ligne 666 ⟶ 667 :
 
Cette tradition se conserva très-tard dans les châteaux, quand même
ces résidences n'avaientn’avaient plus le caractère de places fortes. <span id=Fontainebleau>Ainsi, à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - ../Index communes F#Fontainebleau|Fontainebleau]],
la galerie dite de Henri II est une tradition de la grand'sallegrand’salle
du château féodal. Cette belle galerie, comme beaucoup de salles de
châteaux féodaux, donne entrée sur la tribune de la chapelle. À
Saint-Germain
en Laye, on voit encore la grand'sallegrand’salle voûtée qui occupe tout
un côté des bâtiments. À Versailles même, la galerie de marbre n'estn’est
que la tradition de la grand'sallegrand’salle des résidences seigneuriales.
 
Les monastères possédaient aussi des logis qui prenaient le nom de
salles. Il ne s'agits’agit point ici des réfectoires, dortoirs et bibliothèques, qui
étaient de véritables salles par leur structure, sinon par leur destination,
mais des salles propres à réunir les religieux pour traiter des affaires du
couvent. Ce sont les salles capitulaires. Ces locaux, plus ou moins vastes,
suivant l'étenduel’étendue du monastère, ont un caractère particulier. Les salles
capitulaires sont rarement oblongues, cette forme ne se prêtant pas aux
délibérations, mais plutôt carrées, sur le sol français du moins, car en
Angleterre il existe des salles capitulaires sur plan circulaire ou polygonal,
avec pilier au centre pour recevoir les retombées d'arcsd’arcs des
voûtes. Les salles capitulaires des monastères français s'ouvrents’ouvrent sur le
cloître, et proche de l'églisel’église habituellement. Il nous suffira, pour ne pas
donner à cet article plus d'étendued’étendue qu'ilqu’il ne convient, de présenter un
exemple très-complet de l'unel’une de ces salles capitulaires, dépendant de
l'abbayel’abbaye de Fontfroide, près de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - ../Index communes N#Narbonne|Narbonne]]. Ce monastère est presque entièrement
conservé. Sur le côté oriental du cloître s'ouvres’ouvre une jolie salle
capitulaire dont les voûtes reposent sur quatre colonnes de marbre blanc
(voy. le plan fig. 10). Sur trois côtés, des bancs de pierre élevés sur un
marchepied également de pierre garnissent les parois de la salle, qui reçoit
du jour par la galerie du cloître et par trois fenêtres plein cintre.
Cette construction date de la fin du XII<sup>e</sup> siècle et est d'und’un charmant style,
malgré son extrême simplicité. La figure 11 en donne la coupe
longitudinale.
Des peintures décoraient autrefois les voûtes. De la galerie du
cloître aucune clôture n'empêchaitn’empêchait de voir ce qui se passait dans la salle
capitulaire. Ainsi pouvait-on appeler, au besoin, les frères convers ou
les moines, qui, n'ayantn’ayant pas voix délibérative, n'enn’en étaient pas moins,
en certaines circonstances, admis au milieu de l'assembléel’assemblée pour avoir à
répondre sur des faits d'ordred’ordre intérieur et de discipline. De la salle capitulaire,
les frères pouvaient se rendre directement à l'églisel’église par une porte
percée à l'extrémitél’extrémité de la galerie (voy. la coupe).
</div>
[[Image:Salle.capitulaire.abbaye.Fontfroide.png|center]]
<div class="text" >
Villard de Honnecourt, dans son <i>''Album</i>''<span id="note17" ></span>[[#footnote17|<sup>17</sup>]], donne un plan qui paraît
bien être celui d'uned’une salle capitulaire. Ce plan n'estn’est tracé par lui que
pour indiquer comment on peut voûter une salle carrée d'uned’une grande
portée, à l'aidel’aide d'uned’une seule colonne centrale. « Pa chu », écrit-il
au-dessous
de son croquis, « met om on capitel duit colonbes a one sole.
Sen nest mies si en conbres. Sest li machonerie bone<span id="note18" ></span>[[#footnote18|<sup>18</sup>]]. » Voici (fig. 12) le plan de Villard. Au sommet <i>''c</i>'' des quatre arcs diagonaux <i>''a b</i>'' viennent
aboutir les arcs secondaires <i>''d c</i>'' ; les branches <i>''d e</i>'' sont
égales aux branches <i>''e f</i>''. Des formerets sont posés au-dessus des cintres des fenêtres. Ainsi,
les clefs des remplissages sont placées suivant les lignes <i>''ch</i>'',
<i>''ce</i>'', <i>''li</i>'', <i>''gc</i>''.
Cette structure de voûte est très-simple aussi a-t-elle été fréquemment
employée<span id="note19" ></span>[[#footnote19|<sup>19</sup>]], notamment dans les collatéraux de Notre-Dame de Paris, à
Noyon, à Braisne. Toutes les clefs sont posées au même niveau, les
poussées bien maintenues. Une salle faite d'aprèsd’après ce plan, ajourée sur
les quatre faces, n'ayantn’ayant qu'unqu’un point d'appuid’appui au centre, se prêtait parfaitement
au service capitulaire d'und’un monastère. C'estC’est la donnée des
salles capitulaires anglaises réduite à la forme carrée.
</div>
Ligne 731 ⟶ 732 :
 
[[Image:Salle.capitulaire.Villard.de.Honnecourt.png|center]]
<div class="text" >
<br /><br />
 
 
<br><br>
----
 
<span id="footnote1" >[[#note1|1]] : Cette salle est aujourd'huiaujourd’hui complètement restaurée, sous la direction de la Commission
des monuments historiques. Le bâtiment avait été divisé en plusieurs étages par des
planchers, les voûtes hautes détruites en totalité, celles du
rez-de-chaussée en partie. Sur
les six fenêtres de l'ouestl’ouest, deux seulement étaient conservées. Des échoppes adossées aux
contre-forts avaient miné leur base. Les combles étaient à refaire à neuf, ainsi que les
chéneaux et les couvertures. Les crénelages avaient été supprimés, il n'enn’en restait plus
que deux ou trois merlons. Par suite de la chute de la tour de la cathédrale, un écartement
s'étaits’était manifesté dans les deux murs latéraux. Cette restauration a coûté 445 000 fr.
D'ailleursD’ailleurs, rien d'incertaind’incertain ou d'hypothétiqued’hypothétique dans ce travail ; car, pour les piliers, les
voûtes hautes, il existe une grande quantité de fragments qui ont été conservés comme
preuves à l'appuil’appui de cette restauration.
 
<span id="footnote2" >[[#note2|2]] : Voyez les <i>''Archives des monuments historiques</i>'',
publiées sous les auspices du ministère
de la Maison de l'empereurl’empereur.
 
<span id="footnote3" >[[#note3|3]] : Voyez, à l'articlel’article [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 5, ../Escalier|Escalier]], la figure 2, qui donne le détail de ce perron bâti ou
réparé par Charles VIII. Voyez, à ce sujet, le texte de du Cerceau.
<span id="footnote4">[[#note4|4]] : Ce balcon, qui n'est point marqué dans l'œuvre de du Cerceau, existait cependant,
ainsi que l'indique un dessin du XVII<sup>e</sup> siècle, en notre possession.
 
<span id="footnote4" >[[#note4|4]] : Ce balcon, qui n'estn’est point marqué dans l'œuvrel’œuvre de du Cerceau, existait cependant,
<span id="footnote5">[[#note5|5]] : Les bâtiments modernes existant aujourd'hui ont d'ailleurs élevés sur les anciennes
ainsi que l'indiquel’indique un dessin du XVII<sup>e</sup> siècle, en notre possession.
 
<span id="footnote5" >[[#note5|5]] : Les bâtiments modernes existant aujourd'huiaujourd’hui ont d'ailleursd’ailleurs élevés sur les anciennes
fondations.
 
<span id="footnote6" >[[#note6|6]] : Ce fut en 1550 que fut percée la porte F, ainsi que le rapporte Corrozet (<i>''Antiq. de Paris</i>'', p. 172).
 
<span id="footnote7" >[[#note7|7]] : « À l'autrel’autre bout de la salle (opposé à celui où était la chapelle), dit Sauval, étoit
dressée une table qui en occupoit presque toute la largeur, et qui de plus portoit tant
de longneur, de larguer et d'épaisseurd’épaisseur, qu'onqu’on tient que jamais il n'yn’y a eu de tranches
de marbre plus épaisses, plus larges ni plus longues. Elle servoit à
deux usages
bien contraires : pendant deux ou trois cents ans, les clercs de la basoche n'ontn’ont point
eu d'autred’autre théâtre pour leurs farces et leurs momeries ; et cependant c'étoitc’étoit le lieu où
se faisoient les festins royaux, et où l'onl’on n'admettoitn’admettoit que les
empereurs, les rois, les princes du sang, les pairs de France et leurs femmes, tandis que les autres grands seigneurs
mangeoient à d'autresd’autres tables. »
Maître Henri Baude, poëte du XV<sup>e</sup> siècle, décrit ainsi les environs de la table de marbre
de la grand'sallegrand’salle du palais :
</div>
<center>
« Entre un vieil cerf et une grand lizarde, <br />
Entre trois cours, et dessoubs deux grands roys ; <br />
Au coin d'und’un gourt (hourd) que le quint roy regarde, <br />
Dessoubs marbré et tout enclos de bois, <br />
Où les jours maigres on oyt diverses voix, <br />
Haute un Barbeau et s'ys’y tient par coutume, <br />
Groz, bien nourry, du lez de Gastinois, <br />
Qui vit de cry et se nourrist de plume. » <br />
</center>
<div class="text" >
 
(<i>''Le Testament de la mule Barbeau</i>''.)
 
Ce « vieil cerf » était un modèle de bois d'und’un cerf qui devait être
fait en or fin pour
le trésor du roi, lequel modèle avait été déposé dans la grand'sallegrand’salle.
Quant à la « grand
lizarde », c'étaitc’était probablement un crocodile empaillé déposé dans le même lieu, comme
objet de curiosité. La table de marbre était, semble-t-il, revêtue d'uned’une estrade de bois,
destinée aux « momeries » des clercs de la basoche.
 
<span id="footnote8" >[[#note8|8]] : Voyez Sauval, t. II, p. 3.
 
<span id="footnote9" >[[#note9|9]] : <i>''Antiquités de Paris</i>'', p, 99.
 
<span id="footnote10" >[[#note10|10]] : <i>''Messire Gauvain, ou la Vengeance de Raguidel</i>'', par
le trouvère Raoul, publié par
C. Hippeau, vers 4199 et suiv.
 
<span id="footnote11" >[[#note11|11]] : Le <i>''Roman de la Violette ou de Gérard de Nevers</i>'',
XIII<sup>e</sup> siècle, publié par Fr. Michel,
vers 2252 et suiv.
 
<span id="footnote12" >[[#note12|12]] : Voyez [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 7, ../Perron|Perron ]].
 
<span id="footnote13" >[[#note13|13]] : <i>''Li romans de Berte aus grans piés</i>'', ch. XCII
(XIII<sup>e</sup> siècle).
 
<span id="footnote14" >[[#note14|14]] : Tome II, p. 246.
 
<span id="footnote15" >[[#note15|15]] : Les niches de ces statues existent encore.
 
<span id="footnote16" >[[#note16|16]] : Voyez [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 7, ../Palais|Palais ]], fig. 11, 12 et 13.
 
<span id="footnote17" >[[#note17|17]] : Voyez ll’''<i>Album de Villard de Honnecourt, archit. du</i>'' XIII<sup>e</sup> <i>''siècle</i>'', manuscrit publié
en <i>''fac-simile</i>'' et annoté par Lassus et A. Darcel (Imp. impér., 1858, pl. XL).
 
<span id="footnote18" >[[#note18|18]] : « Par ce tracé combine-t-on les chapiteaux de huit colonnes correspondant à une seule, sans qu'ilqu’il y ait encombrement : c'estc’est de la bonne maçonnerie. »
 
<span id="footnote19" >[[#note19|19]] : Dans les notes de Lassus, mises en ordre par M. Darcel, ce tracé de voûtes a été compliqué
par l'adjonctionl’adjonction d'arcsd’arcs inutiles, et qui d'ailleursd’ailleurs ne sont point indiqués sur le croquis
de Villard.