« Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle/Buffet (d’orgues) » : différence entre les versions
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=== BUFFET
s. m. On désigne ainsi les armatures en charpente
et menuiserie qui servent à renfermer les orgues des églises.
XV<sup>e</sup> siècle, il ne paraît pas que les grandes orgues fussent en usage. On ne
se servait guère que
être renfermés dans des meubles, posés dans les chœurs, sur les
jubés, ou sur des tribunes plus ou moins vastes destinées à contenir non-seulement
les orgues, mais encore des chantres et musiciens. Ce
vers la fin du XV<sup>e</sup> siècle et au commencement du XVI<sup>e</sup> que
donner aux orgues des dimensions inusitées
puissance de son et exigeant, pour les renfermer, des charpentes colossales.
Les buffets
pas au-delà des dernières années du XV<sup>e</sup> siècle ; et ces orgues ne sont rien
auprès des instruments monstrueux que
Cependant, dès le XIV<sup>e</sup> siècle, certaines orgues étaient déjà composées des
mêmes éléments que celles de nos jours : claviers superposés et pouvant se
réunir, tuyaux
qui doit être noté ici particulièrement, ces orgues avaient un
derrière
signalé comme très-agréable.
M. Félix Clément, à qui nous devons des renseignements précieux sur
dans les archives de Toulouse, un document fort curieux sur la donation
faite à une confrérie, par Bernard de Rosergio, archevêque de Toulouse,
furent placées sur le jubé dans
au milieu, derrière un petit orgue disposé comme
positif ; un autre orgue, de petite dimension, était placé au haut du grand
buffet et surmonté
deux autres orgues, dont deux confréries étaient autorisées à se servir,
tandis que
chanoines et au chapitre de la cathédrale. Les cinq instruments pouvaient,
du reste, résonner ensemble à la volonté de
<span id="Paris1" > «
de Paris où
mais
si large.
en théologie à Paris et gouverneur des grandes écoles de la parouesse
Saint-Severin, donna à
que
</div>
[[Image:Buffet.orgue.cathedrale.Perpignan.png|center]]
<div class="text" >
Au XV<sup>e</sup> siècle, on parle, pour la première fois,
de trente-deux pieds ; les buffets durent donc prendre, dès cette époque,
des dimensions monumentales.
Au XVI<sup>e</sup> siècle, tous les jeux de
un ensemble de quinze cents à deux mille tuyaux.
pour le plus ancien en France est celui de Soliès-Ville dans le Var<span id="note3" ></span>[[#footnote3|<sup>3</sup>]]. <span id="Perpignan1" >Celui
de la cathédrale de Perpignan date des premières années du XVI<sup>e</sup> siècle ;
nous en donnons ici (fig. 1) la montre. Le buffet se ferme au moyen de
deux grands volets couverts de peintures représentant
Mages, le baptême de Notre-Seigneur et les quatre Évangélistes. Un positif,
placé à la fin du XVI<sup>e</sup> siècle, est venu défigurer la partie inférieure de la
montre ; le dessin que nous donnons ici le suppose enlevé. Le positif
pas,
peut disposer son mécanisme sur une tribune assez spacieuse pour placer
ses sommiers dans le corps principal du buffet, le positif
décoration qui cache
consoles est préférable, car il est nécessaire que
se passe dans le chœur. Il est probable, cependant, que les anciens facteurs
trouvaient plus commode de placer le sommier du positif à une certaine
distance des claviers, à cause du peu de largeur du mécanisme, tandis
obligés
dont la longueur devait amener des irrégularités dans la transmission des
mouvements. Le buffet de la cathédrale de Perpignan est bien exécuté, en
beau bois de chêne, et sa construction, comme on peut le voir, établie sur
un seul plan, est fort simple ; elle ne se compose que de montants et de
traverses avec panneaux à jour. Presque tous les tuyaux de montre sont
utilisés.
claviers disposés dans le renfoncement inférieur ; la soufflerie est établie
par derrière dans un réduit.<span id=Hombleux>
</div>
[[Image:Buffet.orgue.eglise.Hombleux.png|center]]
<div class="text" >
On va voir (fig. 2) le buffet et la tribune des orgues de
guère que la largeur nécessaire aux claviers et aux registres. Cette disposition
permettait à des musiciens, joueurs
se placer dans la tribune autour de
portée sur un cul-de-lampe ; et, sous ce rapport, elle mérite
Du reste, même système de menuiserie
les tuyaux qui commandent la forme de la boiserie, celle-ci les laissant
apparents dans toute leur hauteur et suivant leur déclivité. Nous citerons
encore les buffets
Gonesse, de Moret près Fontainebleau, de Clamecy, de Saint-Bertrand de
Comminges, de la cathédrale de Chartres, qui datent de la fin du XV<sup>e</sup> siècle
et du XVI<sup>e</sup>. La menuiserie de tous ces buffets est soumise à
ne fait que le couvrir ; les panneaux à jour ne remplissent que les vides
existant entre
permettre
sont complètement renfermés entre les panneaux pleins des soubassements.
Il arrivait souvent que, pour donner plus
les tuyaux visibles étaient gauffrés et dorés, rehaussés de filets noirs ou
de couleur ; la menuiserie elle-même était peinte et dorée : tel est le
buffet des grandes orgues de la cathédrale de Strasbourg. <span id="Perpignan2" >Presque tous les
anciens buffets, comme celui de la cathédrale de Perpignan, étaient clos
par des volets peints, que
<br /><br />
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<span id="footnote1" >[[#note1|1]]
<span id="footnote2" >[[#note2|2]]
<span id="footnote3" >[[#note3|3]]
de haut ; cette montre est datée de 1499. Nous préférons donner à nos lecteurs la
montre de
comme composition, et qui date de la même époque.
des archéologues ait été fixée sur les orgues de Soliès (voy. le 3<sup>e</sup> vol. du
enlevé du buffet et refondu par un Polonais.
à la base de la montre a été arrachée, et le curé actuel de Soliès médite de faire de
ce buffet vide un confessional.
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