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par la vieille routine, le clinquant champêtre au milieu duquel se pavanent autour de leurs maîtres des animaux dégénérés, atrophiés par la domestication. Ce n’est plus le vieux monde défiguré par l’homme ; c’est la terre dans sa beauté native et fière, telle qu’elle est sortie des mains du Créateur.

La grande prairie se déroule, mouchetée de vertes forêts, de troupeaux de buffles, de hordes de chevaux sauvages, de loups, de daims bondissants ; et au milieu de cette immensité silencieuse, passe l’Indien, rapide, agile, infatigable, sans laisser derrière lui la trace de ses pas, sans faire le moindre bruit, sans faire ployer le brin d’herbe sur lequel son pied se pose.

Le voyageur n’avance qu’avec une émotion respectueuse qui ressemble à de la crainte, mais dont le charme est inexprimable.

Et pourtant, si grande est la force des vieilles habitudes qu’il se trouve heureux de découvrir le Fort Laramie après avoir traversé les quatre cents milles du désert de la Nébraska : le moindre échantillon de la vie civilisé est le bien-venu.

Du reste, il faut en convenir, l’aspect de cette petite colonie militaire n’était pas sans offrir un