« Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle/Croix » : différence entre les versions
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<div class=prose>
{| width=100% border="0"
| width=33% style="background: #ffe4b5" | <center>< [[Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 4, Crochet|Crochet]]</center>
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portes d'églises, les faces des contre-forts ou des piliers; on les retrouve
aussi parfois dans les chapiteaux et les clefs de voûtes.
</div>
[[Image:Croix.cathedrale.Beauvais.png|center]]
<div class=prose>
L'église cathédrale primitive de Beauvais, connue sous le nom de
<i>Basse-œuvre</i>, existait déjà en l'an 990. Cet édifice, qui paraît remonter au
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pied terminé en pointe. Le pignon de l'église du prieuré de Montmille,
élevée, dès le commencement du XI<sup>e</sup> siècle, près de Beauvais, est orné d'une
</div>
[[Image:Croix.prieure.Montmille.png|center]]
<div class=prose>
<br>
croix incrustée qui rappelle, par sa forme, celle de la Basse-œuvre;
mais
à la croix de Montmille est attachée, déjà, la figure du Christ nimbé (2)<span id="note1"></span>[[#footnote1|<sup>1</sup>]].
Dès le XI<sup>e</sup> siècle, principalement dans le Berri, le Nivernais et l'Auvergne,
</div>
[[Image:Croix.eglise.Ebreuil.png|center]]
<div class=prose>
<br>
on trouve des croix, non plus incrustées dans les tympans des
pignons des églises, mais couronnant leur sommet. La façade occidentale
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par sa forme. En voici (3), en A, la face antérieure; en B, la face postérieure,
et en C, la face latérale. Il y a lieu d'admettre que ces croix, se
détachant sur le ciel au sommet des pignons, étaient très-fréquentes dans
les édifices religieux de la période romane; mais la fragilité de ces pierres
minces, ajourées, exposées aux intempéries, a dû causer promptement
leur destruction.
</div>
[[Image:Croix.Notre.Dame.Paris.png|center]]
<div class=prose>
Dans les bas-reliefs des XI<sup>e</sup> et XII<sup>e</sup> siècles, où sont figurés
*[?des] pignons
Ligne 98 :
dans la pierre du couronnement du pignon, et le centre de la croix est
ajouré.
</div>
[[Image:Croix.Notre.Dame.Melun.png|center]]
<div class=prose>
Pendant le XIII<sup>e</sup> siècle, la statuaire était en honneur, et les architectes,
toutes fois qu'ils le pouvaient, amortissaient les pignons par des statues
Ligne 111 :
est tracé le plan de la croix au niveau A, et en K on voit, en coupe, comme
la bague double enserre les deux bouts A et C du pied et du montant.
</div>
[[Image:Croix.eglise.Montreale.png|center]]
<div class=prose>
Outre cette bague double, dont les deux pièces sont rendues solidaires au
moyen de six petits crampons de cuivre scellés au plomb, il existe un
Ligne 119 :
bras supérieur, la traverse et le montant. Tous les joints et goujons sont
coulés en plomb avec beaucoup de soin. Deux têtes d'évêques ornent le
centre de la croix, et ces deux têtes, avec les consoles et supports, contribuent
à donner de l'assiette à la traverse sur le montant. Là, comme
Ligne 129 ⟶ 126 :
l'a vue ni entendue; il faut qu'elle se répète; quand les gens la traitent
de radoteuse, alors c'est qu'ils ont entendu.
</div>
[[Image:Croix.eglise.Saint.Urbain.Troyes.png|center]]
<div class=prose>
Pendant le XV<sup>e</sup> siècle, les pignons sont souvent terminés par des croix;
mais celles-ci perdent le caractère monumental qui convient à ces décorations
Ligne 142 ⟶ 141 :
*[?(7)]. Le profil rampant recouvrant le pignon ressaute pour lui
faire un pied et donner de l'empatement à sa base.
</div>
[[Image:Croix.eglise.Saint.Thomas.png|center]]
<div class=prose>
On sait comme l'ordre de Cîteaux était opposé, dans les églises qu'il
bâtissait pendant le XII<sup>e</sup> siècle et au commencement du XIII<sup>e</sup>, aux sculptures
Ligne 156 ⟶ 155 :
grande simplicité; ses quatre branches
sont d'égale longueur.
</div>
[[Image:Croix.eglise.Pontigny.png|center]]
<div class=prose>
Souvent aussi, dans l'intérieur des
églises, sur les piliers, et même à l'extérieur,
Ligne 179 ⟶ 180 :
gravés en creux et remplis d'une couleur
noire<span id="note2"></span>[[#footnote2|<sup>2</sup>]].
</div>
[[Image:Croix.eglise.Saint.Palais.png|center]]
<div class=prose>
Sur les piliers et sur les murs des collatéraux
des églises des XII<sup>e</sup>, XIII<sup>e</sup>, XIV<sup>e</sup> et
Ligne 192 ⟶ 193 :
noir; le gris foncé, le brun-rouge; le gris
clair, le jaune ocre, et le blanc, le blanc: ce sont là les couleurs habituellement employées.
</div>
[[Image:Croix.Saint.Ciers.la.Lande.png|center]]
<div class=prose>
Il arrivait parfois que les croix de consécration des églises, pendant les
XIII<sup>e</sup> et XIV<sup>e</sup> siècles, étaient portées par des figures d'apôtres peintes ou
Ligne 220 ⟶ 219 :
peintes des figures d'apôtres portant
également des croix de consécration.
</div>
[[Image:Croix.de.consecration.png|center]]
<div class=prose>
Pendant le moyen âge, on posait
toujours des croix de fer au sommet
Ligne 278 ⟶ 277 :
avec trou pour passer un boulon ou un gros rivet, ainsi que l'indique
la fig. 13.
</div>
[[Image:Structure.croix.de.fer.png|center]]
<div class=prose>
Ces menus détails ne sont pas à dédaigner; trop souvent, de nos jours,
on abandonne leur exécution à un entrepreneur qui, à son tour, s'en
Ligne 287 ⟶ 286 :
qui fait retomber le blâme sur le chef d'atelier, qui accuse
l'ouvrier, lequel a quitté le chantier depuis six mois!...
</div>
[[Image:Structure.croix.de.fer.2.png|center]]
<div class=prose>
Si la croix de fer est posée au sommet du poinçon d'une flèche en bois,
sa tige forme, sous l'embase, une fourchette à deux, trois ou quatre
Ligne 296 ⟶ 297 :
dimension (une croix d'une flèche comme celle d'Amiens ou de
Notre-Dame
de Paris ne peut avoir moins de huit mètres de hauteur), elle se
compose d'un nombre considérable de pièces que nous décomposons
Ligne 329 ⟶ 325 :
Une armature ainsi combinée peut être enrichie au moyen de tigettes,
d'ornements de fer battu rapportés et rivés. Les renforts avec leurs
</div>
[[Image:Structure.croix.de.fer.3.png|center]]
<div class=prose>
<br>
embrasses peuvent être enveloppés de feuilles en tôle découpée et
modelée, être accompagnés de branches de fer rond, recourbées et portant à
Ligne 337 ⟶ 334 :
La fig. 15 donne l'idée de ce genre d'ornementation rapportée.
</div>
[[Image:Ornementation.croix.de.fer.png|center]]
<div class=prose>
Sur des flèches d'une dimension ordinaire, les croix en fer n'avaient
pas besoin d'être combinées et fixées avec ce luxe de précautions. Il
Ligne 358 ⟶ 355 :
préférer les croix en fonte que l'on place aujourd'hui au sommet des
flèches. Cette opinion n'est pas partagée très-probablement, puisque la
</div>
[[Image:Croix.clocher.Puybarban.png|center]]
[[Image:Croix.de.clocher.png|center]]
<div class=prose>
<br>
plupart des vieilles croix de fer qui avaient résisté aux orages de la fin du .
dernier siècle ont été descendues et vendues au ferrailleur, en échange de
Ligne 371 ⟶ 367 :
encore quelques croix de flèches en fer, qui datent des XV<sup>e</sup> et XVI<sup>e</sup> siècles.
Voici (17) quelques-uns des motifs le plus habituellement reproduits.
==== CROIX DE CHEMINS ET DE CIMETIÈRES ====
À quelle époque commença-t-on à
élever des croix dans les carrefours, à l'entrée des villes ou villages, et
dans les cimetières? Je ne saurais le dire. On peut constater seulement
Ligne 400 ⟶ 392 :
époque, dans le nord de la
France.
</div>
[[Image:Croix.cimetierre.Baret.png|center]]
<div class=prose>
Il y a lieu de croire, d'ailleurs,
que les croix n'étaient
Ligne 423 ⟶ 415 :
Cette croix paraît appartenir
à la fin du XI<sup>e</sup> siècle.
</div>
[[Image:Croix.cimetierre.Mezy.png|center]
[[Image:Croix.eglise.Rougemont.png|center]]
<div class=prose>
Les croix de carrefours sont habituellement posées sur un socle
formant comme un petit autel, avec quelques marches en avant; les croix des
Ligne 462 ⟶ 458 :
la statue est prise dans le même morceau de pierre que la colonne à
laquelle elle est adossée.
</div>
[[Image:Croix.Foucheres.png|center]]
<div class=prose>
La plupart de ces croix de chemins avaient été élevées pour conserver
le souvenir d'un fait mémorable ou en signe d'expiation. Sur la route
qu'avait suivie Philippe le Hardi de Paris à Saint-Denis, en portant sur
ses épaules les restes du roi saint-Louis, on avait élevé, à chaque
station de la procession, des croix de pierre, qui passaient pour de fort
beaux ouvrages. On en voyait encore les restes en 1792; elles étaient
très-belles, en pierre de liais, et posées sur de hauts emmarchements.
</div>
[[Image:Croix.Belpech.png|center]]
<div class=prose>
Pendant les XIV<sup>e</sup> et XV<sup>e</sup> siècles, on donna aux croix de chemins une
grande richesse; on multiplia les figures qui accompagnaient le Christ,
Ligne 514 ⟶ 505 :
Sur les faces du socle, dans de petites niches, on remarque huit figurines,
probablement des prophètes.
</div>
[[Image:Croix.Royat.png|center]]
<div class=prose>
Les croix de chemins, de carrefours et de cimetières n'étaient pas
toujours taillées dans de la pierre, du marbre ou du granit; on en
Ligne 526 ⟶ 519 :
de ces croix de bronze différait de celles données aux croix de pierre et de
bois; elles étaient plus sveltes, plus détaillées, plus riches, et se divisaient
souvent en plusieurs branches pour porter des personnages. Dans l'<i>Album</i>
de Villard de Honnecourt, on voit une de ces croix dont la partie supérieure ne peut avoir été exécutée qu'en cuivre fondu<span id="note6"></span>[[#footnote6|<sup>6</sup>]]. Elle se compose
d'une colonne, peut-être en pierre, posée sur des marches. De la colonne
Ligne 549 ⟶ 536 :
dans la Grande-Rue, un très-beau monument en l'honneur de la Croix,
que l'on appela la <i>Belle-Croix</i><span id="note7"></span>[[#footnote7|<sup>7</sup>]].»
</div>
[[Image:Croix.XIIIe.siecle.png|center]]
<div class=prose>
La description de cette croix, que l'on trouve tout entière dans le
<i>Voyage archéologique dans le département de l'Aube</i><span id="note8"></span>[[#footnote8|<sup>8</sup>]], donne l'idée d'un
Ligne 576 ⟶ 565 :
L'année suivante, en 1585, la belle croix de Troyes fut rétablie, mais sans
la coupole qui la couvrait. Ce monument fut fondu en 1793; la fonte
rendit huit mille cent quarante-deux livres de bronze; sa hauteur était de
trente-six pieds.
</div>
[[Image:Croix.Troyes.png|center]]
<div class=prose>
Nous donnons (24), d'après un ancien dessin et un vitrail de 1621,
représentant «l'entrée du Roy Henry le Grand en sa ville de Troyes en
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