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inespérée. Avant, pensais-je,je ne comprenais pas que je vivais. Je devais faire de la vie la palpitante découverte.

Le jour vint où je pus me lever. Je fus complètement séduit par notre home. Ce n’était presque qu’une terrasse. Quelle terrasse ! Ma chambre et celle de Marceline y donnaient ; elle se prolongeait sur des toits. L’on voyait, lorsqu’on en avait atteint la partie la plus haute, par-dessus les maisons, des palmiers; par-dessus les palmiers, le désert. L’autre côté de la terrasse touchait aux jardins de la ville ; les branches des dernières cassies l’ombrageaient ; enin elle longeait la cour, une petite cour régulière, plantée de six palmiers réguliers, et finissait à l’escalier qui la reliait à la cour. Ma chambre était vaste, aérée ; murs blanchis à la chaux, rien aux murs ; une petite porte menait à la chambre de Marceline ; une grande porte vitrée ouvrait sur la terrasse.

Là coulèrent des jours sans heures. Que de fois, dans ma solitude, j’ai revu ces lentes