« Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle/Autel » : différence entre les versions

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{| width=100% border="0"
| width=33% style="background: #ffe4b5" | <center>< [[Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 2, Aubier|Aubier]]</center>
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France, d'autels complets d'une certaine importance antérieurs au
XII<sup>e</sup> siècle. On en trouve figurés dans des manuscrits ou des bas-reliefs
</div>
 
[[Image:Autel.medieval.png|center]]
 
[[Image:Autel.medieval.2.png|center]
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<br>
avant cette époque, mais ils sont très-simples, presque toujours sans
retables, composés seulement d'une table supportée par des colonnes et
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tables aient été creusées et percées de trous afin de pouvoir être lavées sans
crainte de répandre à terre l'eau qui pouvait entraîner des parcelles des Saintes
</div>
 
[[Image:Autel.eglise.Montreal.png|center]]
<div class=prose>
 
<br>
espèces. Voici (3) la figure
de l'autel de la tribune de
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régulier étaient disposés généralement, dans les cathédrales, au chevet;
le trône épiscopal occupait le centre. Cette disposition, encore conservée
</div>
 
[[Image:Plan.autel.Saint.Laurent.hors.les.murs.png|center]]
<div class=prose>
 
<br>
dans quelques basiliques romaines,
entre autres à Saint-Jean-de-Latran, à
Saint-Laurent-hors-les-murs (4)<span id="note14"></span>[[#footnote14|<sup>14</sup>]], à Saint-Clément (5)<span id="note15"></span>[[#footnote15|<sup>15</sup>]],
etc., et qui appartenait à
</div>
 
[[Image:Plan.autel.Saint.Clement.png|center]]
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<br>
la primitive Église, devait nécessairement empêcher l'établissement des
contre-autels ou des retables, car ceux-ci eussent caché le célébrant.
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et presmes d'esmeraudes. Au derrière du cercueil préallégué ce vers-cy
est escrit en lettres d'or sur laiton, ainsi que s'ensuit:
</div>
 
<center>
«<i>Facit utrumque latus, frontem, lectumque Suggerus<span id="note16"></span>[[#footnote16|<sup>16</sup>]].»</i>
</center>
<div class=prose>
 
<br>
Cette description si minutieuse de l'autel des reliques de l'abbaye de
Saint-Denis fait voir que, si le reliquaire était important et aussi riche par
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particulière, car le sanctuaire était lui-même fermé et élevé au-dessus du
sol de la nef et du transept, de trois mètres environ; il n'était accompagné
</div>
 
[[Image:Autel.abbaye.Saint.Denis.png|center]]
<div class=prose>
 
<br>
que de deux armoires à droite et à gauche, contenant le trésor de l'église
(voy. ARMOIRE). Quant à l'autel matutinal placé à l'extrémité de l'axe de la
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glissaient les courtines. Derrière le retable, qui était d'or, avait
été élevée la châsse renfermant les reliques du roi saint Louis.
</div>
 
[[Image:Autel.matutinal.abbaye.Saint.Denis.png|center]]
<div class=prose>
 
Un délicieux tableau de Van Eyck, conservé à Londres dans la collection
de lord ***, nous donne la disposition et la forme des parties supérieures
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une disposition très-remarquable, disposition que nous reproduisons
dans la gravure (fig. 8), d'après un dessin de feu Garnerey<span id="note23"></span>[[#footnote23|<sup>23</sup>]].
</div>
 
[[Image:Autel.cathedrale.Arras.png|center]]
<div class=prose>
 
Le maître autel de la cathédrale de Paris, qui est représenté dans une
gravure de 1662<span id="note24"></span>[[#footnote24|<sup>24</sup>]], est disposé comme celui de la cathédrale d'Arras. Quatre
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élevé vers la fin du XIII<sup>e</sup> siècle; peut-être était-il contemporain de la
clôture du chœur, qui date du commencement du XIV<sup>e</sup> siècle.
</div>
 
[[Image:Autel.Notre.Dame.Paris.png|center]]
<div class=prose>
 
L'autel des reliques de la cathédrale d'Arras disposé au chevet de cette
église, et qui est reproduit dans les <i>Annales archéologiques</i> de M. Didron,
Ligne 562 ⟶ 569 :
textes, ne paraît pas certain que dans l'église d'Occident il y eût eu des
voiles devant les autels. Le fait ne nous semble pas douteux cependant, au
</div>
 
[[Image:Autel.XIIIe.siecle.png|center]]
<div class=prose>
 
<br>
moins dans un certain nombre de diocèses. Voici (10) comme preuve la
copie d'un ivoire du XIII<sup>e</sup> siècle<span id="note34"></span>[[#footnote34|<sup>34</sup>]], sur lequel le voile <i>antérieur</i> de l'autel est
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Voilà pourquoi cela a lieu aussi pendant les six dimanches qui
suivent la fête de Pâques...»
</div>
 
[[Image:Plan.autel.sainte.chapelle.Paris.png|center]]
<div class=prose>
 
L'autel de la Sainte-Chapelle haute de Paris ne paraît pas avoir été disposé
pour être voilé, et l'édicule qui portait le grand reliquaire était placé derrière
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posée sur une crédence de bois doré, surmontée d'un dais également en
bois enrichi de dorures et de peintures.
</div>
 
[[Image:Autel.sainte.chapelle.Paris.png|center]]
<div class=prose>
 
Nous entrerons dans quelques détails descriptifs à propos de cet autel
et de ses accessoires si importants, conservés au musée des Augustins et
Ligne 715 ⟶ 723 :
dépendant de l'église carlovingienne; sur l'un des chapiteaux de cette arcature,
est sculpté un autel (12 A), derrière lequel est posé un édicule
</div>
 
[[Image:Sculpture.crypte.eglise.Saint.Denis.png|center]]
<div class=prose>
 
<br>
portant un reliquaire. Une petite église du midi de la France, l'église de
Valcabrère près Saint-Bertrand
Ligne 737 ⟶ 746 :
saint. Nous verrons tout à l'heure comme ce principe est appliqué aux
autels secondaires de l'église abbatiale de Saint-Denis.
</div>
 
[[Image:Plan.abside.eglise.Valcabrere.png|center]]
 
Ligne 743 ⟶ 752 :
 
[[Image:Coupe.abside.eglise.Valcabrere.png|center]]
<div class=prose>
 
Il est une chose digne de remarque lorsqu'on examine ces restes
précieux, ainsi que ceux qui nous sont encore, et en si grand nombre,
Ligne 806 ⟶ 815 :
avait été élevé par les soins de saint Louis lorsqu'il fit restaurer et rebâtir
en partie cette église.
</div>
 
[[Image:Autel.chapelle.Vierge.eglise.Saint.Denis.png|center]]
 
[[Image:Autel.chapelle.Vierge.eglise.Saint.Denis.2.png|center]]
<div class=prose>
 
À l'entrée du rond-point de l'église abbatiale, du côté gauche (nord),
était autrefois la chapelle dédiée à saint Firmin, premier évêque d'Amiens,
Ligne 844 ⟶ 853 :
cette châsse, des grilles dont elle était entourée et de la petite lampe qui
brillait sur le corps saint. On voit combien, malgré la richesse des détails,
</div>
[[Image:Autel.chapelle.Saint.Firmin.eglise.Saint.Denis.png|center]]
 
Ligne 850 ⟶ 859 :
 
[[Image:Autel.chapelle.Saint.Firmin.eglise.Saint.Denis.3.png|center]]
<div class=prose>
 
<br>
la forme générale de ce petit monument est simple et digne. Comme dans
toutes les œuvres du moyen âge, surtout avant le XIV<sup>e</sup> siècle, on remarque
Ligne 873 ⟶ 883 :
monstres accroupis sur des hommes vêtus. Le sculpteur a-t-il voulu faire
des syrènes, en se conformant aux textes des bestiaires si fort en vogue
</div>
 
[[Image:Autel.Saint.Eustache.eglise.Saint.Denis.png|center]]
<div class=prose>
 
<br>
pendant les XII<sup>e</sup> et XIII<sup>e</sup> siècles<span id="note43"></span>[[#footnote43|<sup>43</sup>]], et rappeler ainsi aux fidèles le danger des
séductions du siècle? Parmi les autels de Saint-Denis, il en est encore un
Ligne 892 ⟶ 903 :
carreaux menus de marbre blanc (voy. PAVAGES). Nous donnons ci-contre
(18) une élévation perspective de cet autel.
</div>
 
[[Image:Autel.eglise.Saint.Denis.png|center]]
<div class=prose>
Dans quelques-uns des exemples donnés ci-dessus, on ne voit pas que l'Eucharistie
ait été placée autrement que dans un ciboire suspendu, et nous
Ligne 950 ⟶ 961 :
cathédrale de Séez, sur la paroi duquel est ouverte une petite niche contenant
les burettes.
</div>
 
[[Image:Bas.relief.cathedrale.Seez.png|center]]
<div class=prose>
Quant aux retables, ils prirent une plus grande importance à mesure que
le goût du luxe pénétrait dans la décoration intérieure des églises (voy. RETABLE).
Ligne 1 040 ⟶ 1 051 :
l'évêque Versé, neveu de J. Coythier, médecin de Louis XI. La table en
marbre noir avait 4<sup>m</sup>,54 de long sur 0<sup>m</sup>,66 de largeur; elle avait été donnée
</div>
 
[[Image:Plan.maitre.autel.cathedrale.Amiens.png|center]]
<div class=prose>
 
<br>
en 1413 par un chanoine de la cathédrale, Pierre Millet. Le retable, surélevé au centre, était couvert de panneaux de bois peint représentant la
Passion, qui, en s'ouvrant comme des volets, laissaient voir des bas-reliefs
Ligne 1 076 ⟶ 1 088 :
plâtre et à des rayons de bois doré, avec grosses cassolettes, draperies
chiffonnées, gros anges effarouchés également en plâtre.
</div>
 
[[Image:Nappe.autel.medieval.png|center]]
<div class=prose>
 
Il ne paraît pas que jusqu'au XV<sup>e</sup> siècle il fût d'usage dans le nord de la
France de placer des statues de saints, et à plus forte raison le Christ ou
Ligne 1 097 ⟶ 1 109 :
du Christ ou d'un martyr: il recouvre le tombeau,
c'est la table posée sur le tombeau ou devant lui, et même sur la
</div>
 
[[Image:Bas.relief.porte.Sainte.Anne.Notre.Dame.Paris.png|center]]
<div class=prose>
 
<br>
crypte renfermant le tombeau. Cette idée est dominante, et les exemples
que nous avons donnés le prouvent surabondamment. La façon dont
Ligne 1 113 ⟶ 1 126 :
l'autel adossé s'élève sur la crypte et la châsse, il est garni de ses nappes;
seul le ciboire est posé sur la table, et une lampe est suspendue au-dessus
</div>
 
[[Image:Autel.Paray.le.Monial.png|center]]
<div class=prose>
 
<br>
de lui<span id="note51"></span>[[#footnote51|<sup>51</sup>]]. Mais à partir du XVI<sup>e</sup> siècle c'est l'autel lui-même qui devient la
représentation du tombeau; il affecte de préférence la forme d'un sarcophage
Ligne 1 124 ⟶ 1 138 :
l'apparence d'un meuble. Cette forme traditionnelle se perd avec les
derniers vestiges des arts du moyen âge.
</div>
 
[[Image:Autel.eglise.Foll.Goat.png|center]]