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<section begin="ABAUNAS"/>ABAUNAS. ''Voyez'' {{sc|Actamar}}

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ABAUNAS. ''Voyez'' {{sc|Actamar}}
<section begin="ABAWI"/>ABAWI. s. m. Nom que les Éthiopiens donnent au Nil.

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ABAWI. s. m. Nom que les Éthiopiens donnent au Nil.
<section begin="ABAWIWAR, & ABANVIVAR"/>☞ ABAWIWAR, & ABANVIVAR. Contrée de la haute Hongrie, avec titre de Comté, sur les frontières de Pologne. Cassovie en est la Capitale. Il y a dans cette Province un château de même nom, à quatre milles d’Allemagne, de Cassovie.

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☞ ABAWIWAR, & ABANVIVAR. Contrée de la haute Hongrie, avec titre de Comté, sur les frontières de Pologne. Cassovie en est la Capitale. Il y a dans cette Province un château de même nom, à quatre milles d’Allemagne, de Cassovie.
<section begin="ABAYANCE"/>☞ ABAYANCE, s. f. ''Voyez'' {{sc|Abeyance}}.

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☞ ABAYANCE, s. f. ''Voyez'' {{sc|Abeyance}}.
<section begin="ABAYER, ou ESBAYER"/>ABAYER, ou ESBAYER. Vieux verbe. Écouter avec empressement, avec étonnement.

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ABAYER, ou ESBAYER. Vieux verbe. Écouter avec empressement, avec étonnement.
<section begin="ABAZÉE"/>ABAZÉE. ''Voyez'' {{sc|Sabazie}}.

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ABAZÉE. ''Voyez'' {{sc|Sabazie}}.

{{PetitTitre|{{sp|ABB.}}}}
{{PetitTitre|{{sp|ABB.}}}}


ABBA, ou ABBA-DAL-CURIA. Nom propre d’une Île d’Afrique, dans la mer de Nubie, entre Socotora & le cap de Guardasui. ''{{lang|la|Abba.}}''
<section begin="ABBA, ou ABBA-DAL-CURIA"/>ABBA, ou ABBA-DAL-CURIA. Nom propre d’une Île d’Afrique, dans la mer de Nubie, entre Socotora & le cap de Guardasui. ''{{lang|la|Abba.}}''
<section end="ABBA, ou ABBA-DAL-CURIA"/>

ABBADAN. ''Voyez'' {{sc|Abadan}}.
<section begin="ABBADAN"/>ABBADAN. ''Voyez'' {{sc|Abadan}}.
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ABBASSIDE. s. m. ''{{lang|la|Abbassidus, Abbassida, ex Abbassi familiâ}}''. C’est le nom d’une famille qui a donné plusieurs Califes aux Arabes. Elle est ainsi nommée d’''Abbas'', oncle de Mahomet, duquel ils descendoient. Ce fut la centième année de l’Hégire, que Mahomet, arrière-petit-fils d’Abbas, commença à publier ses prétentions sur le Califat. La Maison des ''Abbassides'' a donné trente-sept Califes à l’Egypte, depuis l’an 132 de l’Hégire, jusqu’en l’an 656, pendant le cours de 523 années Arabiques, ou lunaires, deux mois & 23 jours. ''Voyez'' {{sc|Herbelot}}.
<section begin="ABBASSIDE"/>ABBASSIDE. s. m. ''{{lang|la|Abbassidus, Abbassida, ex Abbassi familiâ}}''. C’est le nom d’une famille qui a donné plusieurs Califes aux Arabes. Elle est ainsi nommée d’''Abbas'', oncle de Mahomet, duquel ils descendoient. Ce fut la centième année de l’Hégire, que Mahomet, arrière-petit-fils d’Abbas, commença à publier ses prétentions sur le Califat. La Maison des ''Abbassides'' a donné trente-sept Califes à l’Egypte, depuis l’an 132 de l’Hégire, jusqu’en l’an 656, pendant le cours de 523 années Arabiques, ou lunaires, deux mois & 23 jours. ''Voyez'' {{sc|Herbelot}}.
<section end="ABBASSIDE"/>

ABBATIAL, ALE. adj. ''{{lang|la|{{corr|Abbatialis|Abbatialis.}}}}'' Qui appartient à l’Abbé, qui concerne l’abbé, l’Abbesse, ou l’Abbaye. Palais ''abbatial''. Dignité ''abbatiale''. Mense ''abbatiale''.
<section begin="ABBATIAL, ALE"/>ABBATIAL, ALE. adj. ''{{lang|la|{{corr|Abbatialis|Abbatialis.}}}}'' Qui appartient à l’Abbé, qui concerne l’abbé, l’Abbesse, ou l’Abbaye. Palais ''abbatial''. Dignité ''abbatiale''. Mense ''abbatiale''.
<section end="ABBATIAL, ALE"/>

ABBAYE. s. f. ''{{lang|la|Abbatia}}''. Monastère érigé en Prélature, ou Maison de Religieux ou Religieuses, régie par un Abbé ou par une Abbesse. Les ''Abbayes'' sont d’ancienne fondation, comme les ''Abbayes'' de Cluny, de saint Denis, de sainte Geneviève, ''&c.'' Les François fonderent autrefois des Abbayes, sans qu’il leur en coûtât beaucoup : on cédoit à des Moines autant de terres incultes qu’ils pouvoient en mettre en valeur. Ils travailloient à dessécher, à défricher, à bâtir, à planter, moins pour être plus à leur aise, que pour en soulager les pauvres. Ces lieux arides & déserts devinrent agréables & fertiles. Il y avoit des Abbés si riches, qu’ils pouvoient mettre une petite armée sur pied : ce qui fit qu’on les invita aux assemblées du Champ de Mars, & aux Cours plénières. {{sc|Le Gendre}}. Il y a des ''Abbayes'' en Commende ; d’autres ''Abbayes'' régulières ou en regle ; d’autres qui sont sécularisées, possédées {{corr|pat|par}} des Chanoines séculiers. Les ''Abbayes'' sont des Bénéfices consistoriaux ; il n’y a que le Roi qui y nomme.
<section begin="ABBAYE"/>ABBAYE. s. f. ''{{lang|la|Abbatia}}''. Monastère érigé en Prélature, ou Maison de Religieux ou Religieuses, régie par un Abbé ou par une Abbesse. Les ''Abbayes'' sont d’ancienne fondation, comme les ''Abbayes'' de Cluny, de saint Denis, de sainte Geneviève, ''&c.'' Les François fonderent autrefois des Abbayes, sans qu’il leur en coûtât beaucoup : on cédoit à des Moines autant de terres incultes qu’ils pouvoient en mettre en valeur. Ils travailloient à dessécher, à défricher, à bâtir, à planter, moins pour être plus à leur aise, que pour en soulager les pauvres. Ces lieux arides & déserts devinrent agréables & fertiles. Il y avoit des Abbés si riches, qu’ils pouvoient mettre une petite armée sur pied : ce qui fit qu’on les invita aux assemblées du Champ de Mars, & aux Cours plénières. {{sc|Le Gendre}}. Il y a des ''Abbayes'' en Commende ; d’autres ''Abbayes'' régulières ou en regle ; d’autres qui sont sécularisées, possédées {{corr|pat|par}} des Chanoines séculiers. Les ''Abbayes'' sont des Bénéfices consistoriaux ; il n’y a que le Roi qui y nomme.


{{sc|Abbaye}}, se prend quelquefois pour un composé des Religieux & de l’Abbé. Voilà une ''Abbaye'' bien réglée, où l’Abbé vit comme un simple Moine.
{{sc|Abbaye}}, se prend quelquefois pour un composé des Religieux & de l’Abbé. Voilà une ''Abbaye'' bien réglée, où l’Abbé vit comme un simple Moine.
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On dit proverbialement, Pour un Moine l’''Abbaye'' ne faut pas ; pour dire, que faute d’une personne qui ne se trouve pas dans une assemblée, on ne laisse pas de se réjouir, ou d’exécuter ce qui a été résolu.
On dit proverbialement, Pour un Moine l’''Abbaye'' ne faut pas ; pour dire, que faute d’une personne qui ne se trouve pas dans une assemblée, on ne laisse pas de se réjouir, ou d’exécuter ce qui a été résolu.
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ABBÉ. Ce nom, dans sa première origine, qui est Hébraïque, signifie ''Pere''. Car les Hébreux appellent ''Pere'' en leur langue, ''Ab'' ; d’où les Chaldéens & les Syriens ont fait ''Abba'', & de ''Abba'', les Grecs ont formé {{lang|grc|ἀββας}}, que les Latins ont conservé ; & c’est de là qu’est venu le nom d’''Abbé'' en notre langue. Saint Marc & saint Paul ont gardé le mot Syriac ou Chaldaïque ''Abba'', pour dire ''Pere'', parce qu’il étoit alors commun dans les Synagogues & dans les premières Assemblées des Chrétiens ; mais ils l’ont interprété en ajoutant le mot ''Pere''. C’est pourquoi ''{{lang|la|Abba Pater}}'', au ch. 14. de saint Marc, v. 36. ne signifie pas ''Mon Pere, mon Pere'', comme il y a dans la version de Mons, & dans celle des Jésuites de Paris. Il est mieux de traduire avec le Pere Amelotte, ''Abba, mon Pere'' ; ou plutôt avec M. Simon, ''Abba'', c’est-à-dire, ''mon Pere''. Tel est le sentiment de M. Simon, & de quelques autres Interpretes avant lui, comme Emmanuel Sa, Béze & Lightfoot. Leur raison est qu’il y a dans le Grec {{lang|grc|Ἀββἆ ὀ πατερ}}, & non pas {{lang|grc|ὦ πάτερ}}. Mais d’autres Interpretes, non moins habiles, tels que sont Mariada, Luc de Bruges, Cornelius à Lapide, Grotius, Louis Capell, ''&c.'' prétendent que cette répétition marque l’affection & la ferveur avec laquelle {{sc|Jesus-Christ}} prioit. L’Interprete Syriac a été dans ce sentiment, quand il a traduit {{lang|he|אבא אבי}}, ''Pere ! mon Pere ! '' lui qui n’avoit pas besoin d’interpréter, ou d’expliquer le mot Syriac ''Abba''. Très-vraisemblablement c’étoit aussi la pensée de l’Interprete Arabe, lorsqu’au lieu de {{lang|he|יא}}, dont il s’est servi en S. Matthieu, Chapitre XXVI, vers. 39 ; & en S. Luc, Chap. XXII, vers. 42, où il n’y a que ''Pater'', ou ''Pater mi'' ; en S. Marc, où il y a ''Abba Pater'', il a employé {{lang|he|איהא}}, interjection plus forte & plus propre à faire sentir avec combien d’ardeur & d’empressement J. C. prioit. La version Éthiopienne suppose aussi que J. C. dit ces mots ; car elle traduit ''Wajaba, Aba waabouy''. Et il dit, ''Pere ! & Mon Pere ! '' D’ailleurs, dans les explications ou interprétations des mots, l’Ecriture met toujours {{lang|grc|ὁ ἐστί}}, ou bien {{lang|grc|ὁ ἐστί, μεσθερμηνευόμενον}} ; c’est-à dire, ou ''ce qui s’interpréte'' ; & non pas simplement comme ici. ''Voyez'' {{sc|Math. I. 23. Marc, V. 41. XV. 22, 34. Jean, I. 39, 42, 43. IX. 7. Act. IV. 36. IX. 36}}. Après tout, dans une version je mettrois, ''Abba, mon Pere ! '' Déterminer si c’est là l’explication ou non, c’est le fait du Commentateur, & non du Traducteur. Quoique
<section begin="ABBÉ"/>ABBÉ. Ce nom, dans sa première origine, qui est Hébraïque, signifie ''Pere''. Car les Hébreux appellent ''Pere'' en leur langue, ''Ab'' ; d’où les Chaldéens & les Syriens ont fait ''Abba'', & de ''Abba'', les Grecs ont formé {{lang|grc|ἀββας}}, que les Latins ont conservé ; & c’est de là qu’est venu le nom d’''Abbé'' en notre langue. Saint Marc & saint Paul ont gardé le mot Syriac ou Chaldaïque ''Abba'', pour dire ''Pere'', parce qu’il étoit alors commun dans les Synagogues & dans les premières Assemblées des Chrétiens ; mais ils l’ont interprété en ajoutant le mot ''Pere''. C’est pourquoi ''{{lang|la|Abba Pater}}'', au ch. 14. de saint Marc, v. 36. ne signifie pas ''Mon Pere, mon Pere'', comme il y a dans la version de Mons, & dans celle des Jésuites de Paris. Il est mieux de traduire avec le Pere Amelotte, ''Abba, mon Pere'' ; ou plutôt avec M. Simon, ''Abba'', c’est-à-dire, ''mon Pere''. Tel est le sentiment de M. Simon, & de quelques autres Interpretes avant lui, comme Emmanuel Sa, Béze & Lightfoot. Leur raison est qu’il y a dans le Grec {{lang|grc|Ἀββἆ ὀ πατερ}}, & non pas {{lang|grc|ὦ πάτερ}}. Mais d’autres Interpretes, non moins habiles, tels que sont Mariada, Luc de Bruges, Cornelius à Lapide, Grotius, Louis Capell, ''&c.'' prétendent que cette répétition marque l’affection & la ferveur avec laquelle {{sc|Jesus-Christ}} prioit. L’Interprete Syriac a été dans ce sentiment, quand il a traduit <big>{{lang|he|אבא אבי}}</big>, ''Pere ! mon Pere ! '' lui qui n’avoit pas besoin d’interpréter, ou d’expliquer le mot Syriac ''Abba''. Très-vraisemblablement c’étoit aussi la pensée de l’Interprete Arabe, lorsqu’au lieu de <big>{{lang|he|יא}}</big>, dont il s’est servi en S. Matthieu, Chapitre XXVI, vers. 39 ; & en S. Luc, Chap. XXII, vers. 42, où il n’y a que ''Pater'', ou ''Pater mi'' ; en S. Marc, où il y a ''Abba Pater'', il a employé <big>{{lang|he|איהא}}</big>, interjection plus forte & plus propre à faire sentir avec combien d’ardeur & d’empressement J. C. prioit. La version Éthiopienne suppose aussi que J. C. dit ces mots ; car elle traduit ''Wajaba, Aba waabouy''. Et il dit, ''Pere ! & Mon Pere ! '' D’ailleurs, dans les explications ou interprétations des mots, l’Ecriture met toujours {{lang|grc|ὁ ἐστί}}, ou bien {{lang|grc|ὁ ἐστί, μεσθερμηνευόμενον}} ; c’est-à dire, ou ''ce qui s’interpréte'' ; & non pas simplement comme ici. ''Voyez'' {{sc|Math. I. 23. Marc, V. 41. XV. 22, 34. Jean, I. 39, 42, 43. IX. 7. Act. IV. 36. IX. 36}}. Après tout, dans une version je mettrois, ''Abba, mon Pere ! '' Déterminer si c’est là l’explication ou non, c’est le fait du Commentateur, & non du Traducteur. Quoique<section end="ABBÉ"/>