« La Vie de M. Descartes/Livre 3/Chapitre 11 » : différence entre les versions
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Ligne 4 :
Mr Descartes aprés avoir laissé reposer le traitté
de ''
pendant quelques mois, commençoit à
le revoir pour
le mettre entre les mains des imprimeurs de Paris
avec le privilége du roi,
de
Ce célébre mathématicien avoit secoüé depuis long-têms
le joug de la crainte qui retient les italiens et les
autres peuples soumis à
la contrainte à
à couvert de toute attaque sous la protection du
grand duc de Toscane, laquelle le suivoit par tout,
il
dont les autres étoient obligez
hazardé de publier son opinion du mouvement de la
terre dans ses écrits avec la même liberté dont il
avoit coûtume
avoir enseigné que
le soleil est le centre du monde et immobile ; mais
que la terre ne
mouvement journalier. Les cardinaux députez de la
congrégation de
théologiens et des docteurs pour examiner cette opinion
des ''
, et dans quelques autres de
ses écrits. Ces censeurs avoient trouvé cette opinion
non seulement ''
,
mais encore ''
; et
contenté pour cette fois de censurer
vouloir causer
en considération parmi plusieurs cardinaux et autres
personnes de marques, et qui étoit particuliérement
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continuoit de dogmatiser sur le mouvement de la terre :
et dans la sacrée congrégation tenuë devant sa
sainteté le Xxix jour de Février de
fut ordonné que le Cardinal Bellarmin feroit venir
ce philosophe chez lui, pour lui faire des remontrances
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volontairement de son opinion. Ce cardinal qui
considéroit le mérite de Galilée ne crut pas devoir
employer avec lui
ce que la sacrée congrégation en vouloit exiger.
Nonobstant ces bonnes dispositions le commissaire du
saint office, assisté de notaire et de témoins, ne
laissa pas de lui porter le commandement
dans les formes, avec défense de
en public ni en particulier. Galilée avoit promis
parole. La congrégation assemblée le V du mois de
mars suivant, avoit dressé un decret contre cette
doctrine de la mobilité de la terre et de
du soleil
tenoit fausse et contraire à
renouvellée depuis le Cardinal De Cusa ; ni celui de
Diegue De Zuniga qui
commentaires sur Job ; ni celui du Pére Foscarini
carme italien, qui venoit de prouver dans une
sçavante lettre addressée à son général,
eu tant
livres qui renfermoient cette doctrine. Les
mathématiciens des païs étrangers, qui ne croyoient
pas que le tribunal de
caractére de
pas les juges pour de grands astrologues, parlérent de
la conduite de cette congregation avec une liberté qui
fit quelque honte à Galilée. Il eut de la peine de
opinion, sur tout depuis que la congrégation par un
decret de
la censure des ouvrages de Copernic, et
permis de supposer le mouvement de la terre et de le
défendre même par hypothése, pourvû
pas faire une vérité indubitable.
prit occasion de ce nouveau decret pour feindre
vouloit défendre
que ses juges
aussi aveuglément
porta, disoit-il, à composer ses dialogues du
''
selon Ptolémée et Copernic,
en leur donnant son approbation
découvrir sa ruse : et
apologie pour son opinion contre ses juges, plûtôt
il sembloit
ayant appris
auparavant, ils le citérent tout de nouveau devant leur
tribunal, le renfermérent dans les prisons de
fiscal du saint office. Nonobstant le decret modifié
de
repos du soleil, pour avoir avancé
défendre comme probable une opinion qui avoit été
déclarée contraire à
''
.
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erreur de bouche et par écrit, dans le couvent de la
Minerve dés le même jour : et ayant promis à genoux
la main sur les saints evangiles,
ne feroit jamais rien de contraire à cette ordonnance,
il fut remené aux prisons de
âge, joint à la considération du grand duc son
protecteur et de ses autres patrons, ne permit pas
renvoyé dés le mois de juillet. Néanmoins afin que sa
faute ne demeurât point entiérement impunie, et
pût servir
semblables libertez à
dialogues seroient défendus par un decret public ; que
saint office ; et que pour pénitence salutaire il diroit
trois ans durant une fois la semaine les sept pseaumes
pénitentiaux. Il fut de plus obligé de se retirer à la
campagne dans une maison du territoire de Florence,
reste de ses jours.
La nouvelle de cette avanture
moyen de M Naudé qui étoit à Rome, et des autres
sçavans du lieu qui en écrivirent à leurs amis, fit
des impressions différentes selon la disposition des
esprits. Les protestans
préjudice de
catholiques, et sur tout les mathématiciens de France
en furent
décisions des inquisiteurs sur les véritez naturelles.
Les plus sensibles à cet accident furent M
Boüilliaud, qui
maître des comptes, et M Gassendi qui demeuroit
alors en Provence.
faux bruit de la prompte délivrance de Galilée, sans
prétendre changer leur opinion qui étoit semblable à
la sienne, firent ce
couvert
trés soumis. Mais le prémier ne put
faire voir que cette opinion
à
conciles et des péres. Le second sembloit vouloir
répondre de
caution de sa foi : et dans
encore six mois aprés de sçavoir
ou non, il lui écrivit une lettre de consolation le
Xix de Janvier 1634 pour le fortifier contre tous
les événemens de la fortune. On peut juger que M De
Peiresc
aprés avoir fait éclater si hautement la joye
avoit euë
les dialogues de Galilée, et aprés avoir publiquement
félicité nôtre siécle pour la connoissance du
mouvement de la terre, à la faveur duquel Galilée et
Gilbert avoient enfin appris au genre humain le flux
et reflux de la mer, et les propriétez de
Mais il semble que personne
cét accident que M Descartes, parce que personne
luy pour le saint siége ; et que personne en même têms
du mouvement de la terre est la plus vray-semblable, et
la plus commode sans préjudice à
aventure sur la fin
de
au P Mersenne pour le jour
de
fut curieux pour cét effet de voir ce que Galilée
auroit pû dire du mouvement de la terre dans son
nouveau livre, et de confronter son opinion avec la
sienne : et ayant écrit de Déventer où il demeuroit
pour lors à ses amis de Leyde et
faire chercher ce livre, ce fut par leurs réponses
révolution que le public auroit peine à croire,
en étoit informé par
Mersenne, que si je ne vous avois promis ''
de vous envoyer mon traitté dans
la fin de cette année, je ne crois pas que
venir à bout de long-têms. Je veux faire au moins
comme les mauvais payeurs, qui vont prier leurs
créanciers de leur donner un peu de delay, lors
sentent approcher le terme de leur dette. En effet je
vous envoyer ''
pour ces étreines ; et il
résolu de vous en envoier au moins une partie, si le
tout ne pouvoit être transcrit pour ce têms-la. Mais
je vous diray que
passez à Leyde et à Amsterdam si le systéme du monde
de Galilée ne
appris
derniére : on
avoit été imprimé, mais que tous les exemplaires en
avoient été brûlez à Rome dans le même têms, et
étonné, que je me suis presque résolu de brûler tous
mes papiers, ou du moins de ne les laisser voir à
personne. Car je
est italien, et qui plus est trés-bien venu du pape,
à ce que
pour
autre chose, que parce
établir le mouvement de la terre, que je sçay bien
avoir été autrefois censuré par quelques cardinaux.
Mais je croyois avoir oüy dire que depuis ce têms-là
on ne laissoit pas de
dans Rome ; et
mouvement de la terre est faux, tous les fondemens de
ma philosophie le sont aussi, parce
par eux évidemment. Il est tellement lié avec toutes
les parties de mon traitté, que je ne
détacher sans rendre le reste tout défectueux. Mais
comme je ne voudrois pour rien du monde
de moy un discours, où il se trouvât le moindre mot qui
fût desaprouvé par
supprimer, que de le faire paroître estropié.
Toutes les choses que
(parmi lesquelles se trouve aussi cette opinion du
mouvement de la terre, condamnée comme hérétique dans
le livre de Galilée) dépendoient tellement les unes
des autres, que
y en ait une qui soit fausse, pour me faire connoître
que toutes les raisons dont je me servois
de forces. Quoique je les crusses appuyées sur des
démonstrations trés-certaines et trés-évidentes, je ne
voudrois toutesfois pour rien du monde les soutenir
contre
dire que tout ce que les inquisiteurs de Rome ont
décidé,
cela, et
passé. Mais je ne suis point si amoureux de mes
pensées, que de vouloir me servir de telles
exceptions, pour avoir le moyen de les maintenir. Le
desir que
vie cachée que
content de me voir délivré de la crainte que
le moyen de mon écrit, que je ne suis faché
perdu le têms et la peine que
composer. Je
des livres : et si je ne
envers vous et quelques autres de mes amis, dans la
pensée que le desir de vous tenir parole
bout. Aprés tout, je suis assuré que vous ne
bien-aise
choses. Il y a déja tant
ont de
les disputes, que si les miennes
certain, et si elles ne peuvent êtres approuvées sans
controverse, je ne les veux jamais publier. Toutesfois
parce que
tout promis et si long-têms, je pensois ne vous payer
faire voir ce que
mais je vous demande encore
delay pour le revoir et le polir. Vous
du mot
trois que
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