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l’existence de l’au delà était considérée comme de beaucoup la plus précieuse, mais les trésors de la vie présente, au nombre desquels se trouve cette science que méprisent les chrétiens, étaient également tenus en grande estime.

Malgré les guerres incessantes que les Arabes d’Espagne eurent à soutenir contre les chrétiens cantonnés comme des fauves dans les montagnes du nord, malgré les sanglantes rivalités qui les séparaient, principalement à cause des haines héréditaires entre les familles, l’époque mauresque fut certainement la période historique pendant laquelle l’Espagne fut le plus libre et développa son génie de la manière la plus heureuse. Il suffit de parcourir la Péninsule, sans même interroger les hommes ni lire les écrivains, pour constater par la beauté des ruines, par le tracé des anciens canaux, que la prospérité née du travail et d’une paix relative était du temps des Maures bien supérieure à ce qu’elle fut plus tard, et que le triomphe du catholicisme fut pour l’Espagne un très grand recul. D’un côté, le souci de