« Poésies nouvelles (1836-1852)/Rolla » : différence entre les versions
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Dans tes temples muets amène à pas tremblants ;
Je ne suis pas de ceux qui vont à ton Calvaire,
En se frappant le
Et je reste debout sous tes sacrés portiques,
Quand ton peuple fidèle, autour des noirs arceaux,
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Lui donnait la nausée. - Heureux ou malheureux,
Il ne fit rien comme elle, et garda pour ses dieux
L’audace et la fierté, qui sont ses
Il prit trois bourses d’or, et, durant trois années,
Il vécut au soleil sans se douter des lois ;
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Qu’il se ferait sauter quand il n’aurait plus rien.
C’était un noble
Bon comme la pitié, grand comme l’espérance.
Il ne voulut jamais croire à sa pauvreté.
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Partout, comme un lait pur sur une onde limpide,
Le ciel sur la beauté répandit la pudeur.
Elle dort toute nue et la main sur son
N’est-ce pas que la nuit la rend encor plus belle ?
Que ces molles clartés palpitent autour d’elle,
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Sentait sur ce beau corps frémir son manteau noir ?
Les pas silencieux du prêtre dans l’enceinte
Font tressaillir le
Ô vierge ! que le bruit de tes soupirs légers.
Regardez cette chambre et ces frais orangers,
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C’est le parfum des fleurs, c’est une huile légère
Qui baigne tes cheveux, et la chaste rougeur
Qui couvre ton beau front vient du sang de ton
Silence ! quelqu’un frappe, - et, sur les dalles sombres
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Ton front sexagénaire à tes murs délabrés ?
Oui, le poison tremblait sur ta lèvre livide ;
La Mort, qui t’escortait dans tes
Avait à tes côtés descendu jusqu’au fond
La spirale sans fin de ton long suicide ;
Et, trop vieux pour s’ouvrir, ton
Comme un roc, en hiver, par la froidure usé.
Ton heure était venue, athée à barbe grise ;
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Tu sais trop bien qu’ailleurs c’est toi que l’homme adore ;
Avec lui de nouveau tu voudrais t’exiler,
Pour mourir sur son
Rolla considérait d’un oeil mélancolique
La belle Marion dormant dans son grand lit ;
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C’est une belle nuit, - c’est moi qui l’ai payée.
Le Christ à son souper sentit moins de terreur
Que je ne sens au mien de gaieté dans le
Allons ! vive l’amour que l’ivresse accompagne !
Que tes baisers brûlants sentent le vin d’Espagne !
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Crois-tu ta mission dignement accomplie,
Et comme l’Eternel, à la création,
Trouves-tu que c’est bien, et que ton
Au festin de mon hôte alors je te convie.
Tu n’as qu’à te lever ; - quelqu’un soupe ce soir
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Se suspendent encore aux lèvres des amants ?
Ô profanation ! point d’amour, et deux anges !
Deux
Porteraient à leur père en voyant leur beauté !
Point d’amour ! et des pleurs ! et la nuit qui murmure,
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A ces deux enfants-là qui cherchent le plaisir
Sur un lit qui n’est bon qu’à dormir ou mourir ;
Frappez-leur donc le
Que la haire sanglante y fasse entrer ses clous.
Trempez-leur donc le front dans les eaux baptismales,
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Oui, c’est un vaste amour qu’au fond de vos calices
Vous buviez à plein
La tête du Sauveur errait sur vos cilices
Lorsque le doux sommeil avait fermé vos yeux,
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Il la relèvera, la jeune fiancée,
Il la regardera dans l’espace élancée,
Porter au Dieu vivant la clef d’or de son
Voilà pourtant ton
Tel que tu l’as voulu. - C’est dans ce siècle-ci,
C’est d’hier seulement qu’on peut mourir ainsi.
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En songeant à la mort, il regarda les cieux.
Il n’avait rien perdu dans cet espace immense ;
Son
Il lui restait encor son épée et ses dieux.
Et que nous reste-t-il, à nous, les déicides ?
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Murmurait sur la place une ancienne romance.
Ah ! comme les vieux airs qu’on chantait à douze ans
Frappent droit dans le
Comme ils dévorent tout ! comme on se sent loin d’eux !
Comme on baisse la tête en les trouvant si vieux !
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Se couvrent de rougeur sous son premier baiser.
Tel frissonne le corps d’une chaste pucelle,
Quand dans les soirs d’été le sang lui porte au
Tel le moindre désir qui l’effleure de l’aile
Met un voile de pourpre à la sainte pudeur.
Roi du monde, ô soleil ! la terre est ta maîtresse ;
Ta
Tu n’as voulu pour toi l’éternelle jeunesse
Qu’afin de lui verser l’éternelle beauté !
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Quand des feux du matin l’horizon se colore,
Si vous n’éprouvez rien, qu’avez-vous donc en vous
Qui fait bondir le
Ô terre ! à ton soleil qui donc t’a fiancée ?
Que chantent tes oiseaux ? que pleure ta rosée ?
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A lui, qui regardait ce mot comme une injure,
Et, comme un vieux soldat vous montre une blessure,
Montrait avec orgueil le rocher de son
Où n’avait pas germé la plus chétive fleur !
A lui, qui n’avait eu ni logis ni maîtresse,
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Comme il naît des chacals, des chiens et des serpents,
Qui meurent dans la fange où leurs mères sont nées,
Le ventre tout gonflé de leurs
La nature a besoin de leurs sales lignées,
Pour engraisser la terre autour de ses tombeaux,
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A taillé dans les flancs de ses plus purs granits.
Il peut pendant trois ans étouffer sa pensée.
Dans la nuit de son
Déroule tôt ou tard ses anneaux infinis.
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Les éléments impurs qui souillaient ma fraîcheur.
Il m’a baisée au front dans ma robe dorée ;
Tu peux m’épanouir, et me briser le
J’aime ! - voilà le mot que la nature entière
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D’étrange dans ses traits, de grand, de "déjà vu".
Il se sentait frémir d’un frisson inconnu.
N’était-ce pas sa
Les murs de cette chambre obscure et délabrée
N’étaient-ils pas aussi faits pour l’ensevelir ?
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« Oui, dans cette chétive et douce créature,
La Résignation marche à pas languissants.
La souffrance est ma
Que je devais trouver sur ma tombe étendue,
Dormant d’un doux sommeil tandis que j’y descends.
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