« Page:Dictionnaire de Trévoux, 1771, I.djvu/61 » : différence entre les versions

Edhral (discussion | contributions)
m typo
En-tête (noinclude) :En-tête (noinclude) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{numérotation|ABR||37}}
{{CorrBandeau}}{{numérotation|ABR||37}}
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
<br />
<nowiki />


☞ {{sc|Abreuvoir.}} Défaut des arbres. C’est la même chose
☞ {{sc|Abreuvoir.}} Défaut des arbres. C’est la même chose que la gélivure. ''Voyez'' ce mot.
que la gélivure. ''Voyez'' ce mot.


On dit proverbialement d’une plaie large & sanglante, que c’est un ''abreuvoir'' à mouches. Il lui a porté un coup à la tête, & lui a fait ''un grand abreuvoir'' à mouches. {{sc|Ablanc.}} On dit aussi, qu’un bon cheval va bien tout seul à l’''abreuvoir'', quand on se leve de table pour prendre soi-même à boire au buffet. Ces phrases {{corr|son|sont}} du style burlesque.
On dit proverbialement d’une plaie large & sanglante, que c’est un ''abreuvoir'' à mouches. Il lui a porté un coup à la tête, & lui a fait ''un grand abreuvoir'' à mouches. {{sc|Ablanc.}} On dit aussi, qu’un bon cheval va bien tout seul à l’''abreuvoir'', quand on se leve de table pour prendre soi-même à boire au buffet. Ces phrases {{corr|son|sont}} du style burlesque.
Ligne 8 : Ligne 7 :
ABRÉVIATEUR. s. m. Celui qui ''abrége'' l’ouvrage d’un autre, Auteur d’un ''abrégé''. {{lang|la|''Qui epitome conficit''.}} M. de Sponde Evêque de Pamiers, est l’''abréviateur'' de Baronius. M. Bernier a rendu un grand service au public ; il est l’''abréviateur'' de Gassendi. Les ''abréviateurs'' sont cause qu’on se peut passer des originaux. Il faut du goût & de l’intelligence pour être un excellent ''abréviateur''.
ABRÉVIATEUR. s. m. Celui qui ''abrége'' l’ouvrage d’un autre, Auteur d’un ''abrégé''. {{lang|la|''Qui epitome conficit''.}} M. de Sponde Evêque de Pamiers, est l’''abréviateur'' de Baronius. M. Bernier a rendu un grand service au public ; il est l’''abréviateur'' de Gassendi. Les ''abréviateurs'' sont cause qu’on se peut passer des originaux. Il faut du goût & de l’intelligence pour être un excellent ''abréviateur''.


{{sc|Abréviateur}}, se dit encore de deux sortes d’Officiers de la Chancellerie Romaine. Les ''abréviateurs'', qu’on appelle {{lang|la|''de parco majori''}}, sont des Prélats à qui le Régent de la Chancellerie, distribue les suppliques, & qui ont des substituts pour dresser la minute des Bulles. Et les ''abréviateurs'' {{lang|la|''de parco minori''}} ont le soin de dresser les dispenses de mariage.
{{sc|Abréviateur}}, se dit encore de deux sortes d’Officiers
de la Chancellerie Romaine. Les ''abréviateurs'', qu’on appelle {{lang|la|''de parco majori''}}, sont des Prélats à qui le Régent de la Chancellerie, distribue les suppliques, & qui ont des substituts pour dresser la minute des Bulles. Et les ''abréviateurs'' {{lang|la|''de parco minori''}} ont le soin de dresser les dispenses de mariage.


Ils sont nommés ''Officiers de Parco'', parce qu’ils s’assemblent au Parquet de la Chancellerie, & ''Abréviateur'', parce qu’ils dressent les minutes & les bréviatures des lettres apostoliques.
Ils sont nommés ''Officiers de Parco'', parce qu’ils s’assemblent au Parquet de la Chancellerie, & ''Abréviateur'', parce qu’ils dressent les minutes & les bréviatures des lettres apostoliques.
Ligne 19 : Ligne 17 :
ABRÉVIATURE. s. f. Ce mot est la même chose qu’''abréviation'', mais il est moins usité. M. le Clerc se sert ordinairement d’''abréviature'' au lieu d’abréviation. M. Gale, dans l’édition de quelques auteurs Grecs qu’il a procurée, en a banni toutes les abréviatures. {{sc|Le Clerc.}}
ABRÉVIATURE. s. f. Ce mot est la même chose qu’''abréviation'', mais il est moins usité. M. le Clerc se sert ordinairement d’''abréviature'' au lieu d’abréviation. M. Gale, dans l’édition de quelques auteurs Grecs qu’il a procurée, en a banni toutes les abréviatures. {{sc|Le Clerc.}}


ABRI. s. m. Lieu à couvert du soleil, du vent & du froid, {{lang|la|''Locus ab aeris injuria defensus''}}. Ces espaliers sont à l’''abri'' du mauvais vent. Ce lieu est à l’''abri'' du soleil. On se met à l’''abri'' quand il pleut. Ce mot vient de {{lang|la|''apricus''}}, quoiqu’il signifie tout le contraire. Ménage veut qu’il vienne d’{{lang|la|''opericus''}}, inusité, qu’on a fait d’{{lang|la|''operio''}}, je couvre.
ABRI. s. m. Lieu à couvert du soleil, du vent & du froid,
{{lang|la|''Locus ab aeris injuria defensus''}}. Ces espaliers sont à l’''abri'' du mauvais vent. Ce lieu est à l’''abri'' du soleil. On se met à l’''abri'' quand il pleut. Ce mot vient de {{lang|la|''apricus''}}, quoiqu’il signifie tout le contraire. Ménage veut qu’il vienne d’{{lang|la|''opericus''}}, inusité, qu’on a fait d’{{lang|la|''operio''}}, je couvre.


<poem class="verse">

''Je veux une coëffure, en dépit de la mode, ''

<poem>''Je veux une coëffure, en dépit de la mode,''
''Sous qui toute ma tête ait un ''abri'' commode.'' {{sc|Mol.}}</poem>
''Sous qui toute ma tête ait un ''abri'' commode.'' {{sc|Mol.}}</poem>




On le dit fort souvent en terme de Marine. Mouillage, ou encrage à couvert du vent. Cette rade est à l’''abri'' des vens du nord. Ces montagnes mettent ce port, ce mouillage, à l’''abri''. C’est un bon ''abri''.
On le dit fort souvent en terme de Marine. Mouillage, ou encrage à couvert du vent. Cette rade est à l’''abri'' des vens du nord. Ces montagnes mettent ce port, ce mouillage, à l’''abri''. C’est un bon ''abri''.
Ligne 37 : Ligne 31 :
On le dit aussi de ce qui met à couvert. On se met à l’''abri'' d’un mur, d’un arbre, contre un mur, contre un arbre. Un vaisseau est à l’''abri'' d’une île. On le dit au figuré dans ces deux acceptions. On est à l’''abri'' de la persécution : on est à l’''abri'' de la faveur. Dans ce dernier sens ''de'' équivaut à ''par le moyen de''. Si, dans la pauvreté, on est à l’''abri'' des inquiétudes des richesses, l’on n’y est pas exempt des soins rongeans de la misère. {{sc|S. Evr.}} Sa vertu est maintenant sans tache à l’''abri'' de son peu de mérite.
On le dit aussi de ce qui met à couvert. On se met à l’''abri'' d’un mur, d’un arbre, contre un mur, contre un arbre. Un vaisseau est à l’''abri'' d’une île. On le dit au figuré dans ces deux acceptions. On est à l’''abri'' de la persécution : on est à l’''abri'' de la faveur. Dans ce dernier sens ''de'' équivaut à ''par le moyen de''. Si, dans la pauvreté, on est à l’''abri'' des inquiétudes des richesses, l’on n’y est pas exempt des soins rongeans de la misère. {{sc|S. Evr.}} Sa vertu est maintenant sans tache à l’''abri'' de son peu de mérite.


<poem class="verse">
''A l’''abri'' d’une longue & sûre indifférence''
''Je jouis d’une paix plus douce qu’on ne pense.''
</poem>
{{droite|{{sc|Deshoul.}}}}



<poem>''A l’''abri'' d’une longue & sûre indifférence''
''Je jouis d’une paix plus douce qu’on ne pense.''</poem>
{{droite|{{sc|Deshoul.}}}}
On dit aussi adverbialement, se mettre à l’''abri'' de l’orage. Etre à l’''abri'' des coups. Ce criminel ayant eu avis qu’on le vouloit prendre, s’est mis à l’''abri'', & s’est sauvé en quelque asyle. On dit aussi d’un prisonnier, qu’on l’a mis à l’''abri'', qu’on s’en est assuré, qu’on l’a mis en prison.
On dit aussi adverbialement, se mettre à l’''abri'' de l’orage. Etre à l’''abri'' des coups. Ce criminel ayant eu avis qu’on le vouloit prendre, s’est mis à l’''abri'', & s’est sauvé en quelque asyle. On dit aussi d’un prisonnier, qu’on l’a mis à l’''abri'', qu’on s’en est assuré, qu’on l’a mis en prison.


On dit proverbialement : Un homme sans ''abri'', c’est un oiseau sans nid.
On dit proverbialement:Un homme sans ''abri'', c’est un oiseau sans nid.


ABRIC. s. m. Quelques Chimistes Anglois nomment ainsi le soufre. {{sc|Harris, Boyer.}}
ABRIC. s. m. Quelques Chimistes Anglois nomment ainsi le soufre. {{sc|Harris, Boyer.}}
Ligne 51 : Ligne 45 :
ABRICON. Vieux s. m. plus communément ''Bricon''. Charlatan, trompeur, séducteur.
ABRICON. Vieux s. m. plus communément ''Bricon''. Charlatan, trompeur, séducteur.


ABRICORNER. v. a. {{lang|la|''Inducere''.}} Borel dit que ce mot vouloit dire autrefois ''Charlater'' ; c’est-à-dire, Engager comme font les Charlatans ; gagner, obtenir ce qu’on veut. Il cite une vieille traduction d’Ovide, où il est parlé de ce que fit Ulysse pour obtenir qu’Iphigénie fût sacrifiée.
ABRICORNER. v. a. {{lang|la|''Inducere''.}} Borel dit que ce mot vouloit dire autrefois ''Charlater'' ; c’est-à-dire, Engager comme font les Charlatans; gagner, obtenir ce qu’on veut. Il cite une vieille traduction d’Ovide, où il est parlé de ce que fit Ulysse pour obtenir qu’Iphigénie fût sacrifiée.




<poem>''Bientôt la mere'' abricorner.</poem>
<poem class="verse">
''Bientôt la mere'' abricorner.
</poem>


ABRICOT. s. m. {{lang|la|''Prunum''}}, ou {{lang|la|''Malum armeniacum''}}. Fruit participant de la pêche & de la prune. Il est doux & agréable au goût. Il est un peu rouge & jaune en mûrissant, & pour cela on l’a appelé à Rome ''Chrysomèle'', comme qui diroit, ''Pomme d’or''. Il mûrit en Juin avant les autres fruits, & pour cela on a appelé chez les Médecins ces fruits, {{lang|la|''Mala præcoqua''}} ; c’est-à-dire, ''hâtifs''. Il y a trois sortes d’''abricots''. Les ''abricots'' ordinaires, qui ne mûrissent qu’à la mi-Juillet ; les ''abricots hâtifs'', qui se mangent dès le commencement du même mois ; & ceux qu’on nomme ''le petit abricot'', qui vient à la mi-Juillet. {{sc|Chomel.}} Ménage fait dériver ce mot de {{lang|la|''mala præcoqua''}}, ou {{lang|la|''præcocia''}} ; d’autres du grec {{lang|grc|αϐριν}} qui signifie ''Mou'' & ''délicat'', ou du latin {{lang|la|''aperitium''}}, parce qu’il s’ouvre {{tiret|faci|lement}}
ABRICOT. s. m. {{lang|la|''Prunum''}}, ou {{lang|la|''Malum armeniacum''}}. Fruit participant de la pêche & de la prune. Il est doux & agréable au goût. Il est un peu rouge & jaune en mûrissant, & pour cela on l’a appelé à Rome ''Chrysomèle'', comme qui diroit, ''Pomme d’or''. Il mûrit en Juin avant les autres fruits, & pour cela on a appelé chez les Médecins ces fruits, {{lang|la|''Mala præcoqua''}} ; c’est-à-dire, ''hâtifs''. Il y a trois sortes d’''abricots''. Les ''abricots'' ordinaires, qui ne mûrissent qu’à la mi-Juillet ; les ''abricots hâtifs'', qui se mangent dès le commencement du même mois ; & ceux qu’on nomme ''le petit abricot'', qui vient à la mi-Juillet. {{sc|Chomel.}} Ménage fait dériver ce mot de {{lang|la|''mala præcoqua''}}, ou {{lang|la|''præcocia''}} ; d’autres du grec {{lang|grc|αϐριν}} qui signifie ''Mou'' & ''délicat'', ou du latin {{lang|la|''aperitium''}}, parce qu’il s’ouvre {{tiret|faci|lement}}
Pied de page (noinclude) :Pied de page (noinclude) :
Ligne 1 : Ligne 1 :


<references/>
<references/></div>