« César Cascabel/Deuxième partie/Chapitre XIII » : différence entre les versions

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Tandis que M. Cascabel travaillait avec Clou, nettoyant les banquettes poussiéreuses du cirque, balayant la piste qui devait servir de théâtre, Jean et Sandre transportaient les divers objets et ustensiles indispensables pour les exercices de force et d'adresse. Puis, cela fait, ils auraient à s'occuper de ce que l'imprésario appelait « ses décors entièrement neufs » et dans lesquels « ses artistes incomparables jouaient ce beau drame pantomimique des ''Brigands de la Forêt Noire'' ».<br>
Jean était plus triste que jamais. Il ignorait que M. Serge fût le comte Narkine, un condamné politique, qui ne pouvait rester dans son pays. Pour lui, M. Serge était un riche propriétaire foncier, rentré dans ses domaines, et qui revenait s'y fixer avec sa fille adoptive. Combien sa douleur eût été adoucie, s'il avait su que le séjour de l'empire russe était interdit à M. Serge et qu'il repartirait après avoir revu le prince Narkine, son père ; s'il avait pu espérer que M. Serge chercherait refuge en France, et que Kayette y viendrait avec lui ! Dans ce cas, la séparation eût été reculée de quelques semaines, et c'étaient quelques semaines à vivre encore l'un près de l'autre !<br>
:« Oui ! se répétait Jean, M. Serge va rester à Perm'... et Kayette y restera avec lui !... Dans quelques jours, nous serons repartis... et je ne la reverrai plus !... Chère petite Kayette, tu seras heureuse dans la maison de M. Serge... et pourtant !... »<br>
Le cœur du pauvre garçon se brisait en songeant à toutes ces choses !<br>
Cependant, vers neuf heures, M. Serge n'avait pas encore reparu à la ''Belle-Roulotte''. Il est vrai, ainsi que l'avait fait observer Cornélia, il ne fallait plus l'attendre que dans la nuit, ou tout au moins à une heure assez avancée pour qu'il ne risquât pas d'être reconnu sur la route.<br>