« Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle/Sculpture » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
m [[]]
m [[]]
Ligne 444 :
le cœur des croisades; prélude de cette période de conquêtes et de
revers,
elle en fut aussi le dernier boulevard. <span id=Constantinople>C’était dans ces villes de
Syrie, bien plus que dans la cité impériale de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Constantinople|Constantinople]], que les
arts grecs s’étaient réfugiés. Au moment de l’arrivée des croisés, Antioche
était encore une ville opulente, industrieuse, et possédant des restes
Ligne 467 :
sculptée d’un beau style, et qui rappelle celui des meilleurs temps
de la Grèce antique<span id="note3"></span>[[#footnote3|<sup>3</sup>]], mais sont absolument dépourvus de statuaire.
Cependant il y avait eu à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Constantinople|Constantinople]], avant et après les fureurs des
iconoclastes, des écoles de sculpteurs statuaires, qui fabriquaient quantité
de meubles en bois, en ivoire, en orfévrerie, que les Vénitiens et les
Ligne 586 :
Au X<sup>e</sup> siècle, les Vénitiens avaient des comptoirs dans un certain
nombre de villes du Midi et jusqu’à Limoges. Ces négociants fournissaient les provinces du Midi et du Centre d’étoffes de soie orientales, de
bijoux, de coffrets et ustensiles d’ivoire et de métal fabriqués à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Constantinople|Constantinople]],
à Damas, à Antioche, à Tyr. Il suffit de voir les sculptures,
du XI<sup>e</sup> siècle qui existent encore autour du chœur de Saint-Sernin de
Ligne 599 :
dans cette contrée, mais qu’ils n’avaient d’yeux que pour ces ouvrages
byzantins d’ivoire, de cuivre ou d’argent repoussé qu’on exportait
sans cesse de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Constantinople|Constantinople]]. Tout dans cette sculpture est de
convention;
on n’y retrouve que les traces effacées d’un art qui ne procède
Ligne 2 940 :
de point de départ sont dépassés quant à la variété et à l’exécution. Ces
modèles, les croisés occidentaux les avaient trouvés dans les villes de la
Syrie centrale et à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Constantinople|Constantinople]]. Mais cette sculpture gréco-romaine
est plate, un peu maigre, découpée, et sa composition pêche par la
monotonie.
C’est un art de convention qui n’empruntait que bien peu à la
nature. Le bel ouvrage sur les églises de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Constantinople|Constantinople]], par M. Salzenberg<span id="note29"></span>[[#footnote29|<sup>29</sup>]];
le <i>Recueil d’architecture civile et religieuse de la Syrie centrale</i>,
publié par M. le comte Melchior de Vogüé avec les dessins de M.
Ligne 3 074 :
Il faut reconnaître qu’indépendamment de son caractère propre,
l’école de Toulouse n’est pas en contact direct avec l’Orient; ce qui l’inspire,
ce sont moins les monuments de Syrie ou de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Constantinople|Constantinople]] que
la vue d’objets provenant du Levant; ivoires, bois sculptés, objets d’orfévrerie,
étoffes; tout lui est bon, tout devient pour elle un motif
Ligne 3 498 :
 
Les Grecs des bas temps pensaient ainsi, car dans ces monuments de
Syrie qu’ils nous ont laissés, à Sainte-Sophie de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Constantinople|Constantinople]], ils admettent la variété dans la composition des chapiteaux d’un même ordre,
dans les ornements des linteaux, des tympans et frises d’un même
monument.
Ligne 3 528 :
connu,--savoir ce qu’étaient ces traditions de l’art grec sur
le Bosphore au IV<sup>e</sup> siècle. Cet art grec était romanisé déjà avant l’établissement
de la capitale de l’Empire à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Constantinople|Constantinople]]; mais il s’était
romanisé en passant par des filières diverses. Or, comme les Romains, en
fait de sculpture, n’avaient point un art qui leur fût propre, ils trouvaient
à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Constantinople|Constantinople]] l’art grec modifié par l’élément latin et tel, à
tout
prendre, qu’ils l’avaient admis partout où ils pouvaient employer des artistes grecs. Les Romains apportaient donc à Byzance leur génie
Ligne 3 581 :
même, que ces caravanes faisaient affluer sans cesse vers Byzance.
 
[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Constantinople|Constantinople]] devint plus encore, après l’établissement de l’Empire
dans ses murs, une ville orientale cosmopolite. Le luxe de la cour des
empereurs, le commerce étendu qui se faisait dans cette capitale si admirablement
Ligne 3 590 :
M. le comte Melchior de Vogüé, que nous avons cité déjà souvent, sur
les villes du Haouran, et celui de M. W. Salzemberg sur les plus anciennes
églises de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Constantinople|Constantinople]], Sainte-Sophie comprise.
 
Les monuments du Haouran, c’est-à-dire renfermés dans ces petites
Ligne 3 600 :
en date seulement présentent quelques réminiscences des sculptures
arsacides et sassanides. Mais il n’en est pas ainsi pour la sculpture de
[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Constantinople|Constantinople]] qui date des V<sup>e</sup> et VI<sup>e</sup> siècles<span id="note35"></span>[[#footnote35|<sup>35</sup>]], celle-ci est bien plus persique, quant au style, que grecque ou gréco-romaine. Les arts des Perses
avaient profondément pénétré la sculpture d’ornement de Byzance, à ce
point que certains chapiteaux ou certaines frises de Sainte-Sophie, par
Ligne 3 612 :
en chemin ne pouvait être que des objets de peu d’importance
propres à être échangés contre la nourriture et le logement qu’elles trouvaient
dans ces villes. Mais [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Constantinople|Constantinople]] était un entrepôt où venaient
s’amasser tous les objets les plus précieux qu’apportaient du golfe Persique
les caravanes qui remontaient le Tigre, passaient par la petite
Arménie,
par la Cappadoce, la Galatie et la Bithynie. À [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Constantinople|Constantinople]], ces
objets étaient vus de tous; des artisans ou artistes perses s’y établissaient,
l’art grec proprement dit, si vivace encore dans le Haouran,
Ligne 3 625 :
étouffé sous l’apport constant de tous ces éléments persiques.
 
Ainsi donc, si nous entendons par art byzantin l’art de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Constantinople|Constantinople]]
au VI<sup>e</sup> siècle, nous devons,--en ce qui regarde la sculpture,--considérer
cet art comme un mélange dans lequel l’élément persique domine
Ligne 3 636 :
Les croisés, à la fin du XI<sup>e</sup> siècle et au commencement du XII<sup>e</sup>,
s’étant
répandus en Orient depuis [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Constantinople|Constantinople]] jusqu’en Arménie, en Syrie et
en Mésopotamie, il ne faut point être surpris si dans les éléments d’art
qu’ils ont pu rapporter de ces contrées, on trouve et des influences
Ligne 3 722 :
celui de Toulouse. Cet art décoratif paraît plus qu’aucun autre inspiré
par la vue et l’étude de cette quantité d’objets, d’étoffes, de bijoux que
les Vénitiens rapportaient, non-seulement de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Constantinople|Constantinople]], mais de
Damas, de Tyr, d’Antioche et des côtes de l’Asie Mineure. Nous en
trouvons
Ligne 3 815 :
nombreux à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes B#Bourges|Bourges]] au XII<sup>e</sup> siècle, se trouvent des pieds-droits, des chapiteaux
et colonnettes engagés que l’on croirait copiés sur de la sculpture
de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Constantinople|Constantinople]], si bien que plusieurs ont cru longtemps que cette
porte, élevée au XII<sup>e</sup> siècle, avait été complétée à l’aide de fragment
d’une époque antérieure. Cela n’est pas admissible cependant, car en y
Ligne 4 279 :
Ce chapiteau (fig. 48), provenant de l’église abbatiale de
Saint-Denis<span id="note45"></span>[[#footnote45|<sup>45</sup>]]
n’a de rapports ni avec ceux de Sainte-Sophie de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Constantinople|Constantinople]], ni avec
ceux des villes du Haouran, tandis qu’il rappelle certains chapiteaux du
grand portique de l’île de Philæ, qui, comme on sait, n’est pas antérieur