« Les Frères Karamazov (trad. Henri Mongault)/VIII/04 » : différence entre les versions

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{{ChapitreNav|[[Auteur:Fédor Dostoïevski|Dostoïevski]], traduit par [[Auteur:Henri Mongault|H. Mongault]]|[[Les Frères Karamazov (trad. Henri Mongault)|Les Frères Karamazov]], 1923|Livre VIII : Mitia|[[../03|Chap. III]]| |[[../05|Chap. V]]}}
 
{{t2mpt3|Dans les ténèbres|IV}}
 
Où courait-il ? On s’en doute : « Où peut-elle être, sinon chez le vieux ? Elle y est allée directement de chez Samsonov, c’est clair. Toute cette intrigue saute aux yeux… » Les idées se heurtaient dans sa tête. Il n’alla pas dans la cour de Marie Kondratievna : « Inutile de donner l’éveil, elle doit être du complot, ainsi que Smerdiakov ; tous sont achetés ! » Sa résolution était prise ; il fit un grand détour, franchit la passerelle, déboucha dans une ruelle qui donnait sur les derrières, ruelle déserte et inhabitée, bornée d’un côté par la haie du potager voisin, de l’autre, par la haute palissade qui entourait le jardin de Fiodor Pavlovitch. Il choisit pour l’escalader précisément la place par où avait grimpé, d’après la tradition, Elisabeth Smerdiachtchaïa. » Si elle a pu passer par là, songeait-il, pourquoi n’en ferais-je pas autant ? » D’un bond, il se suspendit à la palissade, fit un rétablissement et se trouva assis dessus à califourchon. Tout près s’élevaient les étuves, mais il voyait de sa place les fenêtres éclairées de la maison. » C’est cela, il y a de la lumière dans la chambre à coucher du vieux, elle y est ! » Et il sauta dans le jardin. Bien qu’il sût que Grigori et peut-être Smerdiakov étaient malades, que personne ne pouvait l’entendre, il resta immobile instinctivement et prêta l’oreille. Partout un silence de mort, un calme absolu, pas le moindre souffle. » On n’entend que le silence… », ce vers lui revint à la mémoire : « Pourvu qu’on ne m’ait pas entendu ! Je pense que non. » Alors il se mit à marcher dans l’herbe à pas de loup, l’oreille tendue, évitant les arbres et les buissons. Il se souvenait qu’il y avait sous les fenêtres d’épais massifs de sureaux et de viornes. La porte qui donnait accès au jardin, du côté gauche de la façade, était fermée, il le constata en passant. Enfin il atteignit les massifs et s’y dissimula. Il retenait son souffle. » Il faut attendre. S’ils m’ont entendu, ils écoutent à présent… Pourvu que je n’aille pas tousser ou éternuer !… »