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{{tiret2|amoin|drir}}. Subissez les plus profonds bouleversements
{{tiret2|amoin|drir}}. Subissez les plus profonds bouleversements de l’esprit et de la connaissance et parvenez enfin, comme un convalescent, avec un sourire douloureux, à la liberté et à la lumière silencieuse : — il y aura toujours quelqu’un pour dire : « Celui-ci prend sa maladie pour un argument, son impuissance pour la preuve de l’impuissance de tous ; il est assez vaniteux pour tomber malade, afin de sentir la prééminence de celui qui souffre. » — Et, à supposer que quelqu’un brise ses liens en se blessant profondément, un autre y fera allusion par plaisanterie : « Combien grande est sa maladresse, dira-t-il, il en adviendra toujours ainsi d’un homme habitué à ses liens et assez fou pour les briser ! »
de l’esprit et de la connaissance et parvenez enfin,
comme un convalescent, avec un sourire
douloureux, à la liberté et à la lumière silencieuse : — il
y aura toujours quelqu’un pour dire : « Celui-ci
prend sa maladie pour un argument, son
impuissance pour la démonstration de l’impuissance de
tous ; il est assez vaniteux pour tomber malade,
afin de sentir la prépondérance de la douleur. »
— Et, en admettant que quelqu’un brise ses liens
et qu’il s’y blesse profondément, un autre y fera
allusion par plaisanterie : « Combien grande est
sa maladresse, dira-t-il, il en adviendra toujours
ainsi d’un homme habitué à ses liens et
qui est assez fou pour les briser ! »
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{{sc|Deux Allemands}}. — Si l’on compare Kant et
{{sc|Deux Allemands}}. — Si l’on compare Kant et Schopenhauer avec Platon, Spinoza, Pascal, Rousseau, Goethe, sous le rapport de l’âme et non de l’esprit : on s’apercevra que les deux premiers penseurs sont en posture désavantageuse : leurs idées ne représentent pas l’histoire passionnée d’une âme, il n’y a là point de roman à deviner, point de crises, de catastrophes et d’heures d’angoisse, leur pensée n’est pas en même temps l’involontaire biographie d’une âme, mais, dans le cas de Kant, celle d’un cerveau, dans le cas de Schopenhauer, la description et le reflet d’un caractère (d’un caractère « immuable » ) et la joie prise au « miroir » lui-même, c’est-à-dire à un intellect de tout premier
Schopenhauer avec Platon, Spinoza, Pascal,
Rousseau, Gœthe, pour ce qui est de leur âme et non
de leur esprit : on s’apercevra que les deux
premiers penseurs sont en posture désavantageuse :
leurs idées ne représentent pas l’histoire d’une
âme passionnée, il n’y a là point de roman à
deviner, point de crises, de catastrophes et d’heures
d’angoisse, leur pensée n’est pas en même temps
l’involontaire biographie d’une âme, mais, dans le
cas de Kant, celle d’un ''cerveau'', dans le cas de
Schopenhauer, la description et le reflet d’un
''caractère'' (d’un caractère « immuable » ) et la joie
que cause le « miroir » lui-même, c’est-à-dire la
joie de rencontrer un intellect de tout premier