« Les Œuvres et les Hommes/Les Philosophes et les Écrivains religieux (1860)/Ernest Renan » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
Phe-bot (discussion | contributions)
m Phe: match
Phe (discussion | contributions)
m ajustement match
Ligne 37 :
 
On est obligé d’avertir.
 
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - Les Philosophes et les Écrivains religieux, 1860.djvu/149]]==
 
 
===II===
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - Les Philosophes et les Écrivains religieux, 1860.djvu/149]]==
 
Mais, nous l’avons dit, il n’a rien inventé pour cela. L’exécution est restée au-dessous de la prétention. Les idées sur lesquelles il s’appuie sont communes en Allemagne, où les idées cessent de dominer dès qu’elles sont populaires, et en France déjà elles se sont produites obscurément et sans succès. M. Renan, qui parle, dans ses ''Étude s d’histoire religieuse'', de tous ceux qui s’avisèrent les premiers de lever comme une catapulte le misérable fétu de leur critique contre les religions et leurs symboles, et qui nomme des médiocrités comme Boulanger, Dupuis, Emeric David, Petit-Radel, M. Renan a oublié de citer l’homme qui, dans un livre intelligible et français, a posé l’idée générale qui domine la critique de détail dont on est si fier aujourd’hui et dont on attend tant de ruines. Et voici pourquoi. Il l’imitait trop pour le nommer. Benjamin Constant a écrit un livre sur les religions, et l’idée de ce livre, très simple et très dangereuse dans un pays qui croit que la vérité ne peut jamais être compliquée, l’idée de ce livre est que les formes religieuses passent, mais que le sentiment religieux est éternel. Eh bien ! c’est toute la théorie de M. Renan. L’auteur des ''Études'', et dans sa préface et dans vingt-cinq endroits de son livre, reprend l’idée de Benjamin Constant, la retourne, la commente, l’explique et l’applique. Rien de plus. « La religion, dit-il, en même temps qu’elle atteint par son sommet ''le ciel