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se produire des deux côtés. Le sentiment du devoir exige que nous ayons sur l’étendue de notre puissance la même croyance que les autres ; c’est-à-dire que nous puissions promettre certaines choses, nous engager à les faire (« libre arbitre »). Mes droits : c’est là cette partie de ma puissance que les autres m’ont non seulement concédée, mais qu’ils veulent aussi maintenir pour moi. Comment y arrivent-ils ? D’une part, par leur sagesse, leur crainte et leur circonspection : soit qu’ils attendent de nous quelque chose d’équivalent (la protection de leurs droits), soit qu’ils considèrent une lutte avec nous comme dangereuse et inopportune, soit qu’ils voient dans chaque amoindrissement de notre force un désavantage pour eux-mêmes, puisque dans ce cas nous serions inaptes à une alliance avec eux contre une troisième puissance ennemie. D’autre part, par des donations et des cessions. Dans ce cas les autres ont suffisamment de puissance pour être à même d’en abandonner et pour pouvoir se porter garants de cette donation : cas où il faut admettre un faible sentiment de puissance chez celui qui se laisse gratifier. C’est ainsi que se forment les droits : des degrés de puissance reconnus et garantis. Si les rapports de puissance se déplacent d’une façon importante, des droits disparaissent et il s’en forme d’autres, – c’est ce que démontre le droit des peuples dans son va-et-vient incessant. Si notre puissance diminue beaucoup, le sentiment de ceux qui garantissaient jusqu’à présent notre droit se transforme : ils pèsent les raisons qu’ils avaient de nous accorder notre ancienne possession. Si cet examen n’est pas en notre faveur, ils nient doré
se produire des deux côtés. Le sentiment du devoir exige que nous ayons sur l’étendue de notre puissance la même ''croyance'' que les autres ; c’est-à-dire que nous ''puissions'' promettre certaines choses, nous engager à les faire (« libre arbitre »). Mes droits : c’est là cette partie de ma puissance que les autres m’ont non seulement concédée, mais qu’ils veulent aussi maintenir pour moi. Comment y arrivent-ils ? D’une part, par leur sagesse, leur crainte et leur circonspection : soit qu’ils attendent de nous quelque chose d’équivalent (la protection de leurs droits), soit qu’ils considèrent une lutte avec nous comme dangereuse et inopportune, soit qu’ils voient dans chaque amoindrissement de notre force un désavantage pour eux-mêmes, puisque dans ce cas nous serions inaptes à une alliance avec eux contre une troisième puissance ennemie. D’autre part, par des donations et des cessions. Dans ce cas les autres ont suffisamment de puissance pour être à même d’en abandonner et pour pouvoir se porter garants de cette donation : cas où il faut admettre un faible sentiment de puissance chez celui qui se laisse gratifier. C’est ainsi que se forment les droits : des degrés de puissance reconnus et garantis. Si les rapports de puissance se déplacent d’une façon importante, des droits disparaissent et il s’en forme d’autres, – c’est ce que démontre le droit des peuples dans son va-et-vient incessant. Si notre puissance diminue beaucoup, le sentiment de ceux qui garantissaient jusqu’à présent notre droit se transforme : ils pèsent les raisons qu’ils avaient de nous accorder notre ancienne possession. Si cet examen n’est pas en notre faveur, ils nient {{tiret|doré|navant}}