« Page:Nietzsche - Aurore.djvu/169 » : différence entre les versions

ThomasBot (discussion | contributions)
m Marc: split
 
Aucun résumé des modifications
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
par la jouissance de la tragédie, nous ayons déjà fait un pas en avant vers ce cannibalisme idéal des dieux.
par la jouissance de la tragédie, nous ayons déjà fait un pas en avant vers ce cannibalisme idéal des dieux.


== 145. « Non égoïste ! » ==
== 145. ==


''« Non égoïste ! »''. – Celui-ci est vide et voudrait être plein, et celui-là est comblé et voudrait se vider, – tous deux se sentent poussés à chercher un individu qui puisse les y aider. Et ce phénomène, interprété dans un sens supérieur, porte dans les deux cas le même nom : Amour. – Comment ? l’amour serait-il quelque chose de non égoïste ?
{{sc|« Non égoïste ! »}}. – Celui-ci est vide et voudrait être plein, et celui-là est comblé et voudrait se vider, – tous deux se sentent poussés à chercher un individu qui puisse les y aider. Et ce phénomène, interprété dans un sens supérieur, porte dans les deux cas le même nom : Amour. – Comment ? l’amour serait-il quelque chose de non égoïste ?


== 146. Regarder au-delà du prochain ==
== 146. ==


''Regarder au-delà du prochain''. – Comment ? L’essence de ce qui est véritablement moral consisterait, pour nous, à envisager les conséquences prochaines et immédiates que peuvent avoir nos actions pour les autres, et à nous décider d’après ces conséquences ? Ceci n’est qu’une morale étroite de petits bourgeois, bien que cela soit encore une morale : mais il me semble que ce serait d’une pensée supérieure et plus subtile de regarder au-delà de ces conséquences immédiates pour le prochain, afin d’encourager des desseins plus lointains, au risque de faire souffrir les autres, – par exemple d’encourager la connaissance, malgré la certitude que notre liberté d’esprit commencera d’abord par jeter les autres dans le doute, le chagrin et quelque chose de pire
{{sc|Regarder au-delà du prochain}}. – Comment ? L’essence de ce qui est véritablement moral consisterait, pour nous, à envisager les conséquences prochaines et immédiates que peuvent avoir nos actions pour les autres, et à nous décider d’après ces conséquences ? Ceci n’est qu’une morale étroite de petits bourgeois, bien que cela soit encore une morale : mais il me semble que ce serait d’une pensée supérieure et plus subtile de regarder au-delà de ces conséquences immédiates pour le prochain, afin d’encourager des desseins plus lointains, au risque de faire souffrir les autres, – par exemple d’encourager la connaissance, malgré la certitude que notre liberté d’esprit commencera d’abord par jeter les autres dans le doute, le chagrin et quelque chose de pire