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<poem>{{Taille|Les amis que j’aime venaient pleurer,
<poem>{{Taille|Les amis que j’aime venaient pleurer,
:Ils n’auraient point hate de s’en aller:
:Ils n’auraient point hâte de s’en aller :
De douces brises, et la chanson, et la lumiere, et la fleur
De douces brises, et la chanson, et la lumière, et la fleur
:Les retiendraient pres de ma tombe.
:Les retiendraient près de ma tombe.


Tout cela a leurs coeurs attendris porterait
Tout cela à leurs cœurs attendris porterait
:La pensee de ce qui a ete,
:La pensée de ce qui a été,
Et leur parlerait de celui qui ne peut partager
Et leur parlerait de celui qui ne peut partager
:La joie de la scene qui l’entoure;
:La joie de la scène qui l’entoure;
De celui pour qui toute la part de la pompe qui remplit
De celui pour qui toute la part de la pompe qui remplit
:Le circuit des collines embellies par l’ete,
:Le circuit des collines embellies par l’été,
:Est: — que son tombeau est vert;
:Est : — que son tombeau est vert ;
Et ils desireraient profondement, pour la joie de leurs coeurs,
Et ils désireraient profondément, pour la joie de leurs cœurs,
:Entendre encore une fois sa voix vivante.
:Entendre encore une fois sa voix vivante.
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Le courant rythmique ici est, pour ainsi dire, voluptueux; on ne saurait lire rien de plus melodieux. Ce poeme m’a toujours cause une remarquable impression. L’intense melancolie qui perce, malgre tout, a la surface des gracieuses pensees du poete sur son tombeau, nous fait tressaillir jusqu’au fond de l’ame — et dans ce tressaillement se retrouve la plus veritable elevation poetique. L’impression qu’il nous laisse est celle d’une voluptueuse tristesse. Si, dans les autres compositions qui vont suivre, on rencontre plus ou moins apparent un ton analogue a celui-la, il est bon de se rappeler que cette teinte accusee de tristesse est inseparable (comment ou pourquoi? je ne le sais) de toutes les manifestations
Le courant rythmique ici est, pour ainsi dire, voluptueux ; on ne saurait lire rien de plus mélodieux. Ce poème m’a toujours causé une remarquable impression. L’intense mélancolie qui perce, malgré tout, à la surface des gracieuses pensées du poète sur son tombeau, nous fait tressaillir jusqu’au fond de l’âme — et dans ce tressaillement se retrouve la plus véritable élévation poétique. L’impression qu’il nous laisse est celle d’une voluptueuse tristesse. Si, dans les autres compositions qui vont suivre, on rencontre plus ou moins apparent un ton analogue à celui-la, il est bon de se rappeler que cette teinte accusée de tristesse est inséparable (comment ou pourquoi ? je ne le sais) de toutes les {{tiret|manifes|tations}}