« Contes et fables » : différence entre les versions

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Quelques jours après, nous entendîmes de petits cris, et nous regardâmes ce qui se passait dans le nid. Il y avait cinq
 
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petits oiseaux tout nus, sans ailes, sans plumes ; leur petit bec était mou et leur tête très-grosse.
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==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1010101.jpg==
 
dormi et qu’on l’avait écrasé en fermant le volet.
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Ils mangeaient bien, secouaient leur petite tète, nettoyaient leur bec sur le bord dé la caisse ; ils étaient très-gais.
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1020102.jpg==
 
Us mangèrent ainsi toute la journée, et nous étions heureux de les voir.
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Quant à nous, il ne nous était plus permis que de le regarder.
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1030103.jpg==
 
Le dernier moineau était gai, bien portant, vivant ; nous lui donnâmes le nom de a Jivtchik1 ».
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* Jivtchik, vivant.
 
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1040104.jpg==
 
soignait, mais l’oiseau ne mangeait ni ne buvait rien.
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Au-dessus de sa tombe, nous avons élevé un tertre et posé une pierre ;
 
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1050105.jpg==
 
=== Le Saut ===
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tout le monde riait, mais l’enfant res°
 
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1060106.jpg==
 
tait tête nue, ne sachant s’il devait rire ou pleurer.
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==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1070107.jpg==
 
gamin, grimpant toujours après le singe.
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==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1080108.jpg==
 
tous les matelots restèrent paralysés de frayeur.
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==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1090109.jpg==
 
Comme un boulet, le corps de l’enfant tomba dans l’eau ; mais les flots l’avaient à peine recouvert, que vingt braves matelots se jetaient à la mer.
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Quand le capitaine le vit sauvé, il jeta un cri, comme si quelque chose l’étouf-fait, et se sauva dans sa cabine.
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1100110.jpg==
 
=== Une punition sévère ===
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— Retournons au marché ; tu me montreras celui qui t’a trompé.
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1110111.jpg==
 
Le moujik revint avec le tzar, et lui désigna le marchand.
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Le moujik ne répondit rien et s’éloigna.
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1120112.jpg==
 
=== Le Moujik et l’esprit des eaux ===
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==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1130113.jpg==
 
Pour le récompenser de sa franchise, l’Esprit des eaux lui fit présent des trois haches.
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L’Esprit des eaux ne lui donna ni la hache en or ni la sienne, pour le punir de l’avoir trompé.
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1140114.jpg==
 
=== Le Frère du tzar ===
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Il lui donna une pièce d’or. Le pauvre prit la pièce d’or et dit : Tu me donnes bien peu ! Est-ce
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1150115.jpg==
 
ainsi que Ton partage entre frères ? Il faut partager d’une façon plus égale. Tu possèdes plus d’un million de pièces, et tu ne m’en as donné qu’une.
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==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1160116.jpg==
 
ce que cette couleur est aussi soyeuse au toucher que le papier ? Le voyant répondit :
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==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1170117.jpg==
 
 
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— Je veux épouser celui qui est le plus fort
 
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1180118.jpg==
 
L’homme alla trouver le soleil, et lui dit :
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— Je ne suis pas le plus, fort, les montagnes m’arrêtent.
 
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1190119.jpg==
L’homme alla au pied des montagnes, et leur dit :
 
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La jeune fille répliqua.
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1200120.jpg==
 
—– Mais alors, comment faire ? Comment épouser un rat ?
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Tout en faisant ses crêpes, la vieille songeait :
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1210121.jpg==
 
« Si j’avais un fils, il porterait les crêpes à son père ; mais par qui pourrais-je les envoyer ? »
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— Oui, je les porterai bien, petite mère !
 
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1220122.jpg==
La vieille fit un paquet de crêpes et le remit au petit garçon.
 
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Le vieux répondit :
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1230123.jpg==
 
— Mais tu n’auras pas la force de labourer.
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— Non, je ne puis pas le vendre, car je n’ai que lui.
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1240124.jpg==
 
Lipounibuchka dit alors au vieillard :
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Lipouniouchka s’était enfui chez son père depuis longtemps déjà.
 
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1250125.jpg==
 
=== Soudoma ===
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Un jour, un homme emprunta de l’ar
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1260126.jpg==
 
gent et nia sa dette ; on amena le créancier et le débiteur sur les bords de la Soudoma, et on leur ordonna de saisir la chaîne.
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Quand il avait tendu la béquille contenant l’argent, il avait rendu par le fait au créancier ce qu’il lui devait ; voilà pourquoi il avait pu saisir la chaîne, et c’est ainsi qu’il avait trompé tout le monde.
 
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1270127.jpg==
Mais à partir de ce jour-là, la chaîne remonta au ciel et ne redescendit plus jamais.
 
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Le cinquième jour, la princesse revint
 
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1280128.jpg==
 
chez son père, à cheval sur un lion.
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==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1290129.jpg==
 
princesse ; puis l’arbre fut coupé et jeté
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==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1300130.jpg==
 
Enfin, pour la cinquième fois, le ver mourut, et se réveilla cocon soyeux et doré ; de ce cocon, sortit un papillon qui se mit à pondre.
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Les Japonais appellent le premier sommeil du ver : « Sommeil du Lion », le deuxième : « Sommeil du Vautour », le troisième : « Sommeil du bateau », le quatrième : « Sommeil du puits », et le cinquième : « Sommeil du tronc ».
 
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1310131.jpg==
 
=== Les Deux Frères ===
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« Que celui qui trouvera cette pierre marche dans la forêt vers F orient ; sur son chemin, il rencontrera une rivière, qu’il la traverse ; sur Vautre rive, il apercevra une ourse et ses oursons ; qu’il prenne les oursons et qu’il se sauve sur la montagne, sans se retourner. Là, il verra une maison, et dans cette maison il trouvera le bonheur. »
 
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1320132.jpg==
 
Alors, le cadet dit à l’aîné : — Allons ensemble, peut-être pourrons-nous traverser cette rivière, prendre les oursons, les porter dans cette maison et trouver tous deux le bonheur.
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— Je n’irai pas chercher les oursons, et je ne te conseille pas non plus de le faire. D’abord,on ne sait passi cette inscription est vraie, peut-être n’est-elle faite que pour attraperlespassants ;puis,ilestpossibleque nous l’ayons mal lue ; ensuite, en admettant que ce soit la vérité, nous passerons la nuit dans la forêt, nous ne trouverons pas* la rivière, et nous nous égarerons. Même en trouvant la rivière, pourrons-nous la passer ? Elle est peut-être large et rapide, et, si nous la passons, est-il si facile de prendre les oursons ? L’ourse peut nous égorger, et nous trouverons la mort en fait
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1330133.jpg==
 
de bonheur. D’ailleurs, si nous réussissons à prendre les oursons, il ne nous sera pas possible de nous sauver sans nous reposer jusqu’à la montagne. Enfin, il n’est pas dit quel, bonheur on trouve dans cette maison ; c’est peut-être un bonheur dont nous n’aurons que faire.
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— Tu sais bien le proverbe : Qui veut
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1340134.jpg==
 
trop n’a rien, — ou bien encore celui-ci : Un moineau dans la main vaut mieux que la grive qui vole.
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11 régna cinq ans ; la sixième année, un
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autre tzar, plus fort que lui, lui déclara la guerre, conquit la ville et le chassa.
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le cœur plein de souvenirs, tandis que toi,
tu n’en as pas.
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=== La Couleuvre ===
 
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— Promets-moi de m’épouser, Mascha !
 
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1370137.jpg==
 
Mascha se mit à pleurer et répondit :
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— Petite mère, les couleuvres qui viennent me chercher !
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La mère ne croyait pas l’enfant, mais, à la vue des reptiles, elle s’effraya et ferma la porte de la chambre.
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==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1390139.jpg==
 
Un jour, longtemps après, la mère se trouvait près de la fenêtre et regardait dehors. Soudain, elle aperçut Mascha qui tenait un enfant par la main et un bébé sur son bras.
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— Mais, lui dit sa mère, comment retourneras-tu chez toi ?
 
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1400140.jpg==
 
— le crierai : Ossipl Ossip ! il viendra sur le bord et me prendra.
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==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1410141.jpg==
 
elle vit que l’eau était rouge, et plus loin, sur la surface, flottait la tête de la couleuvre.
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Et tous trois s’envolèrent dans différentes contrées.
 
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1420142.jpg==
 
=== La Vache et le bouc ===
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Le lendemain, le bouc revint du champ avant la vache, écarta les pattes et se mit devant la vieille, qui le menaça de son essuie-main ; mais le bouc ne bougea pas. Il se souvenait que la veille, la vieille avait promis du nain et du sel à la vache pour qu’elle se tint tranquille.
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1430143.jpg==
 
La vieille femme, voyant que le bouc ne se retirait pas, prit un bâton et frappa Tanimal.
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Alors, il se mit à courir, renversa le lait, et donna un coup de corne à la vieille.
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=== Le Héron, les poissons et l’écrevisse ===
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— Eh ! vous, poissons, savez-vous le malheur qui vous menace ? J’ai entendu dire aux homr.es qu’ils allaient vider l’étang et vous mettre à la poêle. Je connais bien un autre étang derrière la montagne, et je voudrais bien vous y transporter, mais je suis si vieux qu’il m’est difficile de vous aider.
 
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1450145.jpg==
 
Les poissons prièrent le héron de ne point les abandonner.
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— Eh bien, mon héron, veux-tu m’em » mener à la crémaillère ?
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1460146.jpg==
 
Le héron saisit l’écrevisse et l’emporta.
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– Eh ! corbeau, quand je te contemple, et que je vois ta taille et ta beauté, je
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pense que tu ferais un beau tzar, oui, certainement, tu serais tzar, si, avec ces avantages, tu possédais la voix.
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Quand l’hiver vint, on laissa aller le veau avec le troupeau boire à la source entourée de glace.
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1480148.jpg==
 
Toutes les vaches s’approchèrent avec précaution de l’abreuvoir.
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aussi plus difficile de se retenir.
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=== Les Chacals et l’éléphant ===
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L’éléphant consentit et suivit le chacal.
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Celui-ci l’emmena dans un marécage, où l’éléphant s’embourba. Et le chacal lui dit :
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L’éléphant périt dans le marécage, et les chacals le dévorèrent.
 
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=== Les Lièvres et les Grenouilles ===
 
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— Halte-là, mes enfants, attendons
 
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1520152.jpg==
 
encore pour nous noyer ; vous voyez que la vie des grenouilles est encore plus troublée que la nôtre, puisqu’elles ont peur de nous.
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==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1530153.jpg==
 
dit-elle, il y aura de quoi vous régaler toutes !
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— C’est mutile, mon loup, de marcher dans la poussière ; tu auras mal aux yeux.
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Et le loup lui répondit :
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’Ami.
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Il allait à la chasse avec son maître, gardait la maison et jouait avec les enfants du barine.
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Les enfants se sauvèrent ; mais lorsque Droujok revint à la maison, il geignait, et
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son cou portait les traces d’une morsure. Dix jours après, Droujok devint sombre. II ne buvait pas, ne mangeait pas, et, un jour, il mordit un jeune chien ; alors, on l’enferma dans une chambre noire. Les enfants, ne comprenant pas pourquoi l’on enfermait Droujok, allèrent, en cachette, voir ce que faisait le petit chien.
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— Viens vite ! on a laissé échapper Droujok, il est complètement enragé.
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1570157.jpg==
 
Pour l’amour de Dieu, fais-le abattre !
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On appela un chasseur qui acheva Droujok et l’emporta.
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=== Le Lion et le chien ===
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De son énorme patte, le lion le retourna.
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Le chien se releva vivement et se mit à faire le beau devant le roi des animaux.
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Le maître y consentit ; mais lorsqu’on appela le chien pour le retirer de la cage,
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le poil du fauve se dressa, et l’animal rugit.
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Le maître voulait emporter le cadavre du chien, mais le lion ne laissait approcher personne. On pensa que l’animal oublierait son chagrin, si on lui donnait un autre chien ; mais le lion, aussitôt, le mit en morceaux. Puis, il prit dans ses pattes le
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1610161.jpg==
 
cadavre de son petit compagnon, et resta pendant cinq jours immobile ; le sixième jour, il mourut.
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Un bouc avait soif ; il descendit dans un puits, but et devint si lourd qu’il ne put remonter ; alors, il se mit à gémir. Le renard l’aperçut et lui dit : — Quel sot tu fais ! Si tu avais autant d’esprit dans la tête que de poils à la barbe, tu aurais avant de descendre songé au moyen à prendre pour remonter.
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1620162.jpg==
 
=== Le Jeune Cerf et son père ===
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m’enfuis.
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1630163.jpg==
 
=== Le Moujik et le cheval ===
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Alors, le moujik fouetta encore le cheval
 
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1640164.jpg==
 
qui resta sur la chaussée et pensa : « Pourquoi m’a-t-il conduit sur la chaussée, où je vais briser mes fers ? le sol est si dur ! »
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« Que les hommes sont bêtes ! Ils se croient plus intelligents que les animaux ; cependant, ils ont moins d’esprit que nous. Pourquoi tout ce mal ?… Pourquoi ce voyage ? Pourquoi me dérangea-t-il ? Nous avons beaucoup voyagé, et pourtant nous sommes revenus ; il eût mieux valu rester chez nous, lui, sur son fourneau, et moi, à manger mon avoine. »
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1650165.jpg==
 
=== Le Lion, l’ours et le renard ===
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Le renard vit entre eux la viande, s’en empara et s’enfuit.
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1660166.jpg==
 
=== La Grenouille et le Lion ===
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— Dorénavant, je ne m’effrayerai plus avant de voir.
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1670167.jpg==
 
=== L’Éléphant ===
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L’animal regarda ces enfants ; il prit, avec sa trompe, l’aîné, l’éleva doucement et le mit sur son cou ; et depuis l’éléphant obéit à cet enfant et travailla pour lui.
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1680168.jpg==
 
=== Le Singe et le pois ===
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Alors, il se fâcha, piétina tous les pois et s’en fut.
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1690169.jpg==
 
=== Le Cerf ===
Ligne 2 617 :
— Quel sot je suis ! Mes jambes, que
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1700170.jpg==
 
j’accusais de faiblesse, allaient me sauver ; tandis que ces cornes dont j’étais si fier me perdent.
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==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1710171.jpg==
 
Le loup eut confiance dans les paroles du chien, et s’éloigna.
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Sur la route, il aperçut un sanglier.
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1720172.jpg==
 
Le chasseur posa le chevreuil à terre et tira sur le sanglier.
Ligne 2 666 :
— Ceci est tendre, je le mangerai après ; d’abord, je vais manger les cordes de cet arc. Et il se mit à ronger les cordes.
 
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1730173.jpg==
 
Quand il eut rompu la corde, l’arc se détendit et frappa le loup au ventre ; l’animal expira aussitôt.
Ligne 2 682 :
Le moujik eut pitié du loup, le cacha
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1740174.jpg==
 
dans son sac, et le mit sur son épaule.
Ligne 2 706 :
personne que nous rencontrerons si un
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bienfait s’oublie ou non. Si l’on me dit « Non », je te laisserai vivre. Si c’est le contraire, je te mangerai !
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m’éloignai. Où je vais ? je n’en sais rien !
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1760176.jpg==
 
Alors le loup dit :
Ligne 2 749 :
— Voilà ce que je dirai,répondit le chien ; j’ai vécu quinze ans chez mon maître ; je gardais sa maison, j’aboyais, je me jetais sur les malfaiteurs pour les mordre ; mais aujourd’hui que je n’ai plus de dents, on m’a chassé de la cour, on m’a poursuivi avec un trait dont on m’a frappé ; j’ai les reins brisés, et je me traîne comme
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1770177.jpg==
 
je peux, je ne sais où, mais je veux m’éloigner le plus possible de mon ancien maître. Et le loup reprit :
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— Est-ce qu’un si grand loup peut se placer dans un sac ? Si je voyais cela, je vous mettrais d’accord, repartit le renard.
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1180118.jpg==
 
— Il s’y est glissé entièrement, s’écria le moujik, il te le dira lui-même.
Ligne 2 794 :
— Regarde, renard, battre le blé,
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comme sous la chaîne le grain s’ouvre. — Et il donna un coup sur la tête du renard, le tua, en disant : — Un bienfait s’oublie !
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Le jeune emportait un agneau égorgé
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qu’il retenait par la patte ; le vieux suivait par derrière.
Ligne 2 824 :
Le vieux lui avait laissé porter l’agneau, tout en veillant au butin ; ce fut seulement au moment du danger que le
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vieux, oubliant tout dressage, avait repris l’agneau, et s’était sauvé avec sa proie.
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— Vous autres coqs, vous n’avez pas le sentiment de la reconnaissance ; vous êtes bien d’une race servile, vous n’allez à vos maîtres que poussés par la faim. Quelle
 
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1820182.jpg==
— indifférence avec nous, oiseaux sauvages 1 nous sommes forts, notre vol est plus rapide que le vôtre, et cependant, nous ne fuyons pas les hommes ; au contraire, nous nous posons sur leur main quand ils nous appellent ; nous nous souvenons que nous leur devons notre pain.
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— Vous ne fuyez point les hommes, parce que vous n’avez jamais vu un faucon rôti, tandis que nous, nous voyons journellement un coq à la broche.
 
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1830183.jpg==
 
=== Le Moineau et les Hirondelles ===
Ligne 2 862 :
Le moineau resta, piaulant toujours.
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1840184.jpg==
 
Tout à coup arrive une bande d’hirondelles ; chacune d’elles, à tour de rôle, s’approchait du nid, le regardait et s’envolait.
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Ensuite elles tournèrent en sifflant autour de la maison.
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1850185.jpg==
 
=== La Pie et les Pigeons ===
Ligne 2 888 :
La pie revint chez les siens, mais ses compagnes s’effrayèrent de la voir toute blanche de farine, et la chassèrent aussi.
 
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1860186.jpg==
 
=== Le Tzar et le Faucon ===
Ligne 2 904 :
Le tzar remplit de nouveau la coupe j il attendit longtemps, et, dès que celle-ci fut pleine, il la porta pour la seconde fois à ses lèvres.
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1870187.jpg==
 
Et le faucon s’agita et renversa encore la coupe.
Ligne 2 920 :
— J’ai bien mal récompensé le faucon ; car il m’a sauvé la vie, et je l’ai tué.
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1880188.jpg==
 
=== Le Choucas ===
Ligne 2 932 :
« Grâce à la Providence, ce jeune choucas ne souffre pas de la faim. Dieu apprend à ce faucon à nourrir cet orphelin étranger. Dieu nourrit donc tous ces êtres animés, et nous, nous ne pensons qu’à nous-mêmes. Je ne me soucierai plus de moi, et je né ferai plus de provisions ; puisque
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1890189.jpg==
 
Dieu prend soin de ses créatures, il aura soin aussi de moi. » C’est ce qu’il fit.
Ligne 2 944 :
11.
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1900190.jpg==
 
Dieul et c’est un péché 1 Réveille-toi et travaille comme auparavant !
Ligne 2 960 :
Les autres canards l’aperçurent et se moquèrent de lui ; il en fut si honteux at,
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1910191.jpg==
 
depuis ce jour, il resta si intimidé qu’il n’osa même plus prendre le poisson qu’il trouvait, et mourut de faim.
Ligne 2 978 :
— Eh bien, pourquoi ne fais-tu pas la chasse à ce lièvre ?
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1920192.jpg==
 
Le vieux lui répondit :
Ligne 2 997 :
Le lièvre chercha à se dégager, tandis que le hibou murmurait en se cramponnant : — Tu ne m’entraîneras pas. — Mais le lièvre donna une telle secousse qu’il déchira le hibou en deux.
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1930193.jpg==
 
=== Le Corbeau et ses petits ===
Ligne 3 016 :
— Quand tu seras fort, et que je serai
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 1940194.jpg==
 
faible, me porteras-tu ? Réponds-moi franchement !
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Le père ne crut pas davantage en son second fils, et le laissa tomber dans l’eau.
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Quand le vieux corbeau revint à son nid, il ne lui restait plus qu’un petit.
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Le vieux corbeau ne lâcha pas le petit, battit des ailes, le porta sur la terre ferme pour qu’il eût, plus tard, des petits.
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=== La Poule et ses poussins ===
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éclore ?
 
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=== L’IMPÉRATRICE CHINOISE SILLINTCHY ===
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Sillintchy se mil à observer les vers et -remarqua que lorsqu’ils mouraient, ils étaient enveloppés d’une fine enveloppe (ou cocon) entourée d’une soie qu’elle fila, et de ces fils elle tissa un foulard. Puis, elle remarqua encore que ces vers préféraient les feuilles de mûrier.
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Alors elle ramassa les feuilles de cet arbre et en nourrit les vers.
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Pendant longtemps, les Chinois seuls savaient élever le ver à soie*, ils gardaien leur secret et vendaient très cher la soie qu’ils fabriquaient.
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Le khan de Boukharie avisé de la chose voulut se procurer ce ver et apprendre à l’élever.
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À la frontière, lorsque les gardes vérifièrent ce qu’elle emportait, aucun d’entre eux ne songea ou n’osa dénouer sa coiffure.
 
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Alors les Boukhariens, guidés par les conseils de la princesse, cultivèrent le mûrier et élevèrent le ver à soie.
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Les habitants de ce pays s’appellent Esquimaux ; ces hommes ont un langage
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à eux, ils ne comprennent pas les autres langues, et ne sortent pas de leur pays.
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Quand l’hiver vient, ils sont complètement ensevelis dans la neige, sous laquelle ils ont chaud.
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Ils se nourrissent de la chair de cerfs, de loups et d’ours blancs ; ils pèchent aussi, dans la mer, au moyen de longues perches et de filets.
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Ils portent ces peaux, la laine à l’extérieur ; ils en assemblent deux qu’ils piquent avec une arête de poisson, et enfilent dans ces trous les nerfs ; ils font de même les tuniques et les bottes., Us ne connaissent pas le fer, et font
 
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leurs lances et leurs flèches avec des os.
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Lorsque, par une matinée ensoleillée, on va faire un tour dans la forêt, ou dans les champs, on voit sur l’herbe mille diamants, des brillants aux reflets multicolores, jaunes, rouges, bleus ; quand on les regarde de près, on s’aperçoit que ce sont
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des gouttelettes de rosée qui glissent sur chaque brin d’herbe, et brillent au soleil.
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Il m’est arrivé d’enlever cette coupe naturelle et de la porter doucement à mes lèvres, et de boire cette rosée, et je lui trouvais un goût supérieur à la plus délicieuse boisson..
 
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=== L’Assemblée l’a décidé ===
 
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Alors, on réunit le peuple fauve. À l’assemblée, personne ne parla mal du loup, et tous consentirent à cette nomination. Les moutons seuls ne furent pas consultés ; on avait oublié de les convoquer à l’assemblée.
 
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=== Les Deux Juifs ===
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La nuit venue, l’aîné se coucha, mais ne put dormir : « Avons-nous bien partagé le blé ? se dit-il. Mon frère a une plus nombreuse famille que moi, il lui faut du pain
 
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pour ses enfants. Je vais y veiller tout de suite, et j’augmenterai, de mon blé, sa part, sans qu’il le sache.
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La nuit suivante, ils recommencèrent
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tous deux, mais chacun à une heure différente, de sorte qu’ils ne se rencontrèrent pas.
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Il existait autrefois un pauvre homme qui, se couchant un soir, ne put s’endormir : « Pourquoi, pensait-il, la vie est-elle, si pénible pour les pauvres gens ? Et pourquoi les riches accumulent-ils tant d’ar-
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gent ?… Il y en a qui ont des caisses pleines d’or ; et pourtant ils amassent encore, et se privent de tout. Si j’étais riche, moi, ce n’est pas ainsi que je vivrais Î je me donnerais du bon temps, et j’en procurerais aux autres aussi. »
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Le pauvre homme était fou de joie. Quand il fut plus calme, il s’occupa de la bourse. À peine a-t-il pris un écu qu’il en voit surgir un autre dans la bourse.
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— Voyez-vous, murmura-t-il, le bonheur qui m’arrive I Toute cette nuit, je vais en retirer un gros tas d’écus, et demain je serai riche ! Dès le matin, je jetterai la bourse dans l’eau, et je vivrai à ma guise.
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Cependant, il sentit la faim, et s’aperçut qu’il n’avait rien chez lui, que du pain noir. Aller acheter quelque chose de meilleur, c’était chose impossible ; car il n’aurait plus que des pierres au lieu d’argent s’il ne jetait pas auparavant la bourse dans la rivière. Il aurait bien voulu manger, mais non pas se séparer de la bourse. Il
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mangea donc, le malheureux, du pain rassis, et continua de tirer les écus.
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Il meurt ainsi, pauvre, sur son banc, la bourse entre les mains.
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=== Le Rôle le plus difficile ===
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La baba donna donc les ordres nécessaires, et partit.
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Avant que le moujik eût pensé à faire sortir le bétail, les animaux étaient déjà loin, et c’est avec peine qu’il put les rejoindre. Il revint à la maison, et pour qu’un milan ne pût enlever les poussins, il les attacha l’un à l’autre par les pattes, et fixa l’extrémité de la ficelle à la patte de la poule.
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À peine le moujik eut-il commencé, qu’il entendit la poule crier : « Kirikiki ! » et les poussins piauler. Il voulut courir pour voir ce qui se passait dans la cour,
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mais il trébucha, tomba, et le pot de crème fut brisé. Cependant, il se précipite dans la cour, et il aperçoit un énorme milan qui saisit un poussin et l’enlève avec les autres, ainsi que la poule. Pendant que le moujik restait bouche bée, le porc pénétra dans l’izba, renversa le pétrin, la pâte se répandit très à propos pour l’animal qui se mit à la dévorer.
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— Un milan les a emportés ; j’avais attaché la poule et les poussins pour ne
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pas qu’ils s’égarent, mais un énorme milan survint et les emporta.
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— Ah ! oui ! là-bas il n’y a qu’une chose
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à faire tandis qu’ici, il faut tout faire à la fois ; prépare ceci, soigne cela, songe à tout, comment y arriver ?
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L’autre répondit :
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— Gel-Nez-Bleu, si nous voulons geler les gens, il ne faut pas rester dans la prairie. Le champ est tout couvert de neige ; les routes sont impraticables ; personne n’y passera, ni à pied, ni en voiture. Allons plutôt dans la forêt ; il y a, il est vrai, moins d’espace, mais c’est plus amusant. Nous attendrons ; et il est possible que nous fassions quelque rencontre. Aussitôt dit, aussitôt fait 1 Les deux Gels, les deux frères, s’en vont dans la forêt. Ils courent, s’amusent en route, sautillant d’une jambe sur l’autre, et faisant craquer les sapins et les pins. Le vieux sapin craque, le jeune pin grince. À peine les deux frères ont-ils passé sur la neige molle, qu’il se forme aussitôt une couche de glace. Si quelque brin d’herbe émerge de la neige, ils souf-fient et le couvrent de givre.
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Tout à coup, ils entendent d’un côté une sonnette, et de l’autre un grelot ; la sonnette annonce l’arrivée d’un barine, et le grelot celle d’un moujik.
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1 Chaussons.
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Tu es encore jeune, frère ! dit-il ;
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es jeune et simple ! Je l’ai si bien transi
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qu’il lui faudra plus d’une heure encore pour se réchauffer.
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que c’est lui qui a failli me briser les côtes.
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ci, et ce gel par là » ; je m’en offensai, et je me mis à le piquer, à le pincer plus fort, mais ce jeu ne dura pas longtemps. Il arrive, descend de son traîneau, prend sa bâche et se met au travail. Je croyais que j’allais pouvoir le saisir ; j’entrai sous son kaftan et je le mordis ; et lui brandissait sa hache avec tant de force que des éclate de bois volaient de tous côtés, et que la sueur couvrait son front. Je vis que cela allait mal et que je ne pourrais rester sous son kaftan. Enfin, une vapeur émana de lui, et je m’écartai vivement. « Que faire ? » pensai-je, et le moujik tra-
 
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Taillait, travaillait toujours, et au lieu d’avoir froid, il avait chaud. Je vis, soudain, qu’il ôtait son kaftan ; je m’en réjouis : « Attends donc, c’est maintenant, murmurai-je, que je vais te montrer qui je suis î » Son kaftan était tout humide, je m’y précipitai et je le glaçai à tel point qu’il devint dur comme la pierre : « Mets-le donc un peu. » Quand le moujik eut fini son travail, il s’approcha de son kaftan ; mon cœur tressaillit de joie : « Ah ! comme jeyaism’amuser ! » Le moujik regarda le kaftan, et se mit de nouveau à m’injurier. ’ « Injurie, pensaî-je, injurie-moi, tu n’arriveras pas à m’en faire sortir. » Alors, il choisit un gros bâton noueux, 3t se mit alors à frapper son kaftan, à bras raccourci. Il frappe.et m’injurie toujours. J’aurais dû me sauver, mais j’étais si bien pris dans la peau de laine que je ne pou-
 
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vais me dégager. Et lui s’acharnait toujours ; enfin j’ai cru que je ne pourrais rassembler mes os, et c’est avec peine que je me suis sauvé. Mes côtes me démangent encore.
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— Mon cher ami, avec cet argent, achète du terrain. Sur nos vieux jours, lorsque nous ne pourrons plus travailler, cette terre nous rapportera et nous assurera du pain.
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Akiba prit l’argent et partit en voyage. Sur sa route, il rencontra des malheureux, des infirmes, à qui il distribua, peu à peu, tout l’argent que Tarphon lui avait confié ; et lorsqu’il revint, longtemps après, chez son ami, il avait les poches vides.
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— Certainement, répondit Akiba, et un acte écrit de la main du roi David lui-même ; yoici, d’ailleurs, ce que dit cet
 
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acte : « Celui qui donne largement aux pauvres est le plus riche des hommes. »
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— Je voudrais adopter la plus juste
 
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croyance, à la condition toutefois que tu m’en apprennes toutes les lois pendant que je vais faire une fois le tour de la chambre sur un pied.
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Dans une petite ville, au bord de l’Oka<ref>fleuve</ref>, vivait un pauvre passeur, nommé Timopheïtchy qui, depuis une dizaine
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d’années déjà, exerçait son métier si peu lucratif.
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ne manquait jamais de s’arrêter devant les magasins. Il contemplait les bonnets, choisissait le meilleur, en discutait le prix, et laissait croire au marchand qu’il viendrait en faire l’emplette aussitôt qu’il aurait réuni la somme nécessaire.
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— C’est alors que je vivrais bien, se disait-il, je n’oublierais pas les pauvres gens ; enfin, je saurais m’y prendre pour vivre comme il faut !
 
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Un jour, Timopheïtch se tenait près de sa cabane, lorsqu’il aperçut, sur l’autre rive, un gendarme qui s’approchait du ponton. Quand cet homme fut sur le bord, il appela Timopheïtch, lui faisant signe d’avancer.
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je crois, qui est mort à Rostov, où il a
 
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gagné beaucoup d’argent dans le commerce, et comme il n’a pas d’enfants, tu hérites de tous ses biens. Voilà pourquoi le maire m’a chargé de te féliciter, et de te prier d’aller le voir.
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Timopheïtch se décida à le suivre. Chemin faisant, il cherchait quel pouvait être ce parent de Rostovj alors, il se sou-
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vint d’un oncle, qui y vivait depuis longtemps, et dont il n’avait plus entendu parler.
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Quand le passeur vit toutes les richesses qu’il allait posséder, il ne put d’abord en croire ses yeux. Jamais dans ses rêves il
 
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n’avait osé espérer autant. Mais comment gérer cette grande fortune ? C’était pour lui une question bien embarrassante.
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L’un l’invite chez lui, le choie, le fête ; l’autre se fait inviter pour la crémaillère ;
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celui-ci le pousse dans de nouvelles entreprises, en lui faisant entrevoir de grands bénéfices à réaliser ; celui-là lui présente des anciens comptes de son oncle, auquel Timopheïtch ne comprend goutte. En un mot, le pauvre passeur ne sait plus s’il a ou non sa tête sur ses épaules. Il est malheureux, soucieux comme il ne Ta jamais été. Il perd l’appétit, le sommeil ; c’est à se donner la mort.
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Timopheïtch sortit pour appeler du
 
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secours, mais il traversa deux, chambres, puis tomba et s’endormit.
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« Plus de tiraillements maintenant,.pen-sait-il ; on ne viendra plus m’obséder par de vaines flatteries, me voler, ouvertement ou non. Je n’aurai plus à courir les tribunaux, pour me faire payer, ou payer moi-même des traites. Je ne vivrai plus comme un barine, mais enfin je ne boirai plus. Tout est fini, tout a passé comme un rêve pénible. Cette folle richesse, qui m’est venue sans effort, si je ne l’ai pas gagnée, du moins je l’ai dépensée. »
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Il cracha et quitta Rostov.
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Un moujik déposa une plainte contre le mouton. Le renard occupait alors les
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fonctions de juge. Il fit comparaître devant lui le moujik et le mouton, et se fit expliquer le cas.
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— Cette nuit, dit-il, je me trouvais, il est vrai, seul dans la cour ; mais je ne saurais répondre au sujet des poules ; elles me sont d’ailleurs inutiles, puisque je ne mange pas de viande. Appelez tous les voisins, ajouta-t-il, et qu’ils disent s’ils m’ont jamais tenu pour un voleur.
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Le renard questionna longtemps encore le moujik et le mouton sur cette affaire, puis il ajouta sentencieusement :
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Une rivière a fait beaucoup de mal aux riverains, tantôt emportant un moulin, tantôt perdant les récoltes. Les habitants
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se sont décidés à porter plainte à un grand fleuve dans lequel se jettent toutes les petites rivières.
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Et ils s’éloignèrent mécontents.
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=== La Source ===
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Au bord du ruisseau, ils virent une pierre sur laquelle étaient tracés ces mots : « Ressemble à cette source. » Les pèlerins lurent cette inscription, et se demandèrent quelle en était la signification.
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— C’est un bon conseil, dit l’un d’entre eux, un marchand.
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— Non, dit le deuxième voyageur, un jeune homme. À mon avis, cette inscription signifie que l’homme doit préser ver son âme des mauvais instincts, des mauvais désirs ; son âme doit être aussi pure que l’eau de cette source. Cette eau, maintenant, donne la force à tous ceux qui, comme nous, s’arrêtent près de la source ; si ce ruisseau avait traversé l’univers et si son eau était trouble, de quelle utilité serait-elle ? qui voudrait en boire ?
 
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Le troisième voyageur était un vieillard ; il sourit et dit :
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La discussion fut longue, car ni l’un ni l’autre ne voulut céder.
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Ils virent un cavalier sur la route et décidèrent d’essayer, sur lui, leurs forces.
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Le vent comprit qut il n’arriverait pas à lui arracher son kaftan et le soleil sourit, se montra entre deux nuages, sécha et réchauffa la terre, et le pauvre cavalier, qui se réjouissait de cette douce chaleur, ôta son kaftan et le mit sous lui. »
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— Vois-tu, dit alors le soleil au vent malveillant, avec le bien on obtient plus qu’avec le mal.
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L’autre, effrayé de cette menace, laissa
 
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le chemin libre ; mais comme le cavalier s’éloignait, il lui demanda ce qu’il lui aurait fait s’il n’avait pas voulu céder.
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— L’autre était très-entêté, plus entêté encore que toi ; voyant que je ne pouvais rien obtenir de lui, je me décidai à… à le laisser passer.
 
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=== Soukhman ===
 
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Chez le bienveillant duc Vladimir On festoyait, — on festoyait en l’honneur Des boyards, des princes, des nobles chevaliers. Et pendant ce festin, tous vantaient leurs vertus : L’un vantait ses richesses, L’autre vantait’son coursier, Le fort vantait sa force, Le sot vantait sa jeune femme, Le sage, enfin, vantait sa vieille mère. À table, — absorbé dans ses pensées, Seul, le chevalier Soukhman Ne se vantait de rien. Vladimir, — le Duc, — le beau Soleil, Dans la grande salle se promène, Secouant sa chevelure blonde, Et tient à Soukhman ce discours : — Et pourquoi, chevalier, restes-tu rêveur ? Pourquoi ne manges-tu pas, ne bois-tu pas ? Pourquoi ne goûtes-tu pas au cygne blanc, Et ne te vantes-tu de rien à ce festin ? Et Soukhman dit les paroles suivantes : — Puisque tu l’ordonnes, je vais me vanter ! Et je vais t’amener un cygne blanc,
 
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 2460246.jpg==
 
Non pas blessé, non pas ensanglanté.
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Qui construisent des. ponts du matin au soir, Et ce qu’ils font, le jour, je l’emporte la nuit. Mais mes forces sont épuisées. Alors-Soukhman dit les paroles suivantes :
 
==Page:Tolstoï - Contes et fables - 2470247.jpg==
 
— Où serait mon honneur de chevalier,
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==Page:Tolstoï - Contes et fables - 2480248.jpg==
 
Se promène à travers la salle
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*
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Et, auprès d’eux, le chêne avec ses racines,
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==Page:Tolstoï - Contes et fables - 2500250.jpg==
 
Et il dit les paroles suivantes :
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Sois du Dnieper, fleuve, la sœur.
 
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TABLE DES MATIÈRES
 
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c Le requin. Récit...... ’ 69
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Paso ».
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i-
 
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Paget.