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son temps entre elle et la chimie, et il parvint à élever… est-ce élever qu’il faut dire ? non ! mais à faire durer, à conserver, et par combien de soins, une enfant victime des circonstances qui avaient, en quelques mois, détruit sa mère, dans toute la floraison de la jeunesse et de la santé.

Il est vrai que l’intelligence s’alluma plus tôt et plus fort dans ce jeune regard que la vie elle-même, et que des convulsions fréquentes préludèrent à la névrose qui s’empara d’un organisme toujours à la veille d’une excitation suraiguë. Jean Sombreval eut pour la petite Calixte des attentions, des surveillances et des adorations sans bornes.

Cet homme, rude d’écorce et d’une si intense préoccupation de travail, ce grand chimiste qui avait étonné Lavoisier, et qui plus tard fut lié avec Fourcroy, s’attendrit, se fondit, devint mère, de père qu’il était déjà ! et présenta le spectacle le plus touchant à ceux qui savent la magie des transformations de la destinée par le cœur. Il épia avec une anxiété palpitante la première étincelle d’un esprit auquel il eût désiré communiquer toutes les énergies du sien…

Entre son père et son grand-père, entre ces deux cariatides, austères et soucieuses, de son enfance, ces deux géants de science et de