« Le Plus Heureux des trois » : différence entre les versions

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Hermance. - Quoi donc?
 
Marjavel. - Puisque c'est aujourd'hui ma fête, nous allons recevoir des visites! Jobelin... avec son bouquet, il n'y manque jamais... et puis la petite Berthe, sa nièce... et Isaure, ma soeursœur.
 
Hermance. - Eh bien?
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Pétunia; puis Krampach et Lisbeth
 
Pétunia, seule. - Bon voyage! me voilà maîtresse de la maison! Il n'y a plus que moi ici, et la soeursœur de Monsieur, mademoiselle Isaure; mais elle ne sortira pas de sa chambre... Elle s'est fait teindre les cheveux ce matin, c'est son jour... et elle sèche.
 
Krampach et Lisbeth paraissent au fond. Ils portent des paquets comiques. Lisbeth tient à la main une marmite en fonte. Tous deux ont le costume alsacien.
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Hermance, seule. - Vite! fermons cette fenêtre. (Elle se dirige vers la fenêtre. Ernest paraît sur le balcon, il porte un morceau de gouttière à la main; reculant.) Lui!
 
Ernest, entrant. - Oui... j'ai vu le signal... et j'arrive le coeurcœur plein d'amour.
 
Hermance, apercevant la gouttière. - Qu'est-ce que vous tenez là?
 
Ernest. - C'est un morceau de gouttière qui s'est décollé pendant que je grimpais, je ne pouvais pas le laisser tomber... à cause du bruit... et je l'apporte... Hermance, j'arrive le coeurcœur plein d'amour.
 
Hermance. - Il faut le cacher... Si mon mari le trouvait...
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Hermance. - Je ne sais pas... (Désignant le divan qu'elle ouvre.) Ah! dans ce meuble...
 
Ernest. - Tiens! ça s'ouvre? (Il met la gouttière dans le divan qu'il referme.) Hermance, j'arrive le coeurcœur plein d'amour.
 
Hermance. - Il faut vous en aller.
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Jobelin. - Ca, c'est un fragment de gouttière...
 
Berthe. - Qu'il presse sur son coeurcœur?
 
Jobelin. - Cela me rappelle qu'un jour je m'endormis dans ce même fauteuil aussi... avec un aquarium sur les bras.
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Jobelin, Ernest
 
Jobelin, posant son chapeau sur un meuble. - Cet entretien doit être grave. (Il prend la chaise à gauche de la cheminée et se place en face d'Ernest.) Mon cher Ernest... interrogez votre coeurcœur et répondez-moi sans ambages... Ah! non! il dort, je vais le réveiller! (Il frappe plusieurs petits coups sur la gouttière. Ernest fait un grognement, mais ne se réveille pas.) Après ça, si je le réveille, il sera de mauvaise humeur... et la négociation pourra manquer... Attendons-le. (Il se lève et vient en scène.) Moi aussi, je me suis endormi, une fois, avec un aquarium sur les bras... mais j'avais un motif. Cet aquarium me venait de Mélanie, j'avais eu l'imprudence de dire en passant devant le bassin des Tuileries: "Dieu, les beaux poissons rouges!" Et, le soir même, je recevais mon aquarium... elle avait comme ça des délicatesses de chatte! Pauvre Mélanie! nous fûmes bien coupables! (Ernest fait un mouvement et passe sa gouttière du bras droit dans celui de gauche sans se réveiller.) Ah! il se réveille!... Non... le voilà reparti... il a changé son arme de bras; depuis qu'il est dans la mobile, il se croit toujours à l'exercice... Moi aussi, j'ai été, militaire, lieutenant... dans l'immobile; souvent Mélanie me faisait revêtir ce costume pour l'accompagner dans nos promenades solitaires... les femmes aiment à s'appuyer sur un bras qui porte une épée à sa ceinture. (Regardant Ernest.) Ah çà! mais il ne se réveille pas.
 
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Ernest. - Allons donc! ce n'est pas possible. (A part.) Animal!
 
Krampach. - Je ne suis pas un enfant... je sais ce que je dis... Alors, ce pauvre bourgeois!... (S'attendrissant.) Un homme de coeurcœur... qui m'a promis une livrée et une paire de bottes neuves... percées, je me suis dit "Il ne voit pas clair, faut l'éclairer."
 
Ernest. - Quoi! l'éclairer?
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Krampach, entrant. - Me v'là, mon bourgeois, j'ai quelque chose à vous dire.
 
Marjavel. - Moi aussi. (Krampach veut parler. L'interrompant.) Permettez-moi de commencer... Monsieur Krampach, je n'ai pas besoin de vous rappeler que la sobriété est soeursœur de la tempérance... mais, si vous continuez à marcher dans cette voie de désordre et d'incontinence que vous vous êtes tracée, je me verrai forcé de me priver de vos services. A vous maintenant... parlez!
 
Krampach. - Eh bien, bourgeois... il y a un hôme qui monte, la nuit, par le treillage, chez votre femme.
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Ernest, posant son arrosoir. - Je pensais que vous alliez me faire cette horrible proposition. (Avec des larmes dans la voix.) Après ce que je vous ai écrit il y a huit jours!
 
Hermance. - J'ai toujours, votre lettre sur mon coeurcœur!
 
Ernest. - Et vous voulez que je prenne une femme?
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Hermance. - Mais vous le chargez trop.
 
Marjavel. - Lui? allons donc! il est fort comme un boeufbœuf (Ernest s'en va en trébuchant.) Et il fait bon, boum, encore!....
 
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Ernest, à part. - Ca va comme sur des roulettes....
 
Hermance, à Berthe. - Vous ne doutez pas des voeuxvœux que je forme pour votre bonheur.
 
Berthe, naïvement. - Oh! madame, je suis bien heureuse!