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''Vivit, et est vitae nescius ipse suae.'' |
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{{droite|{{sc|Ovid}}., Trist. Lib. 1}} |
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<section begin=livre2/>C’est ici le second terme de la vie, et celui auquel proprement finit l’enfance ; car les mots ''infans'' et ''puer'' ne sont pas synonymes. Le premier est compris dans l’autre, et signifie ''qui ne peut parler ;'' d’où vient que dans Valère Maxime on trouve ''puerum infantem'' <ref>Lib. I, cap. 6. G.P.</ref>. Mais je continue à me servir de ce mot selon l’usage de notre langue, jusqu’à l’âge pour lequel elle a d’autres noms. |
<section begin=livre2/>C’est ici le second terme de la vie, et celui auquel proprement finit l’enfance ; car les mots ''infans'' et ''puer'' ne sont pas synonymes. Le premier est compris dans l’autre, et signifie ''qui ne peut parler ;'' d’où vient que dans Valère Maxime on trouve ''puerum infantem'' <ref>Lib. I, cap. 6. G. P.</ref>. Mais je continue à me servir de ce mot selon l’usage de notre langue, jusqu’à l’âge pour lequel elle a d’autres noms. |
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Quand les enfants commencent à parler, ils pleurent moins. Ce progrès est naturel : un langage est substitué à l’autre. Sitôt qu’ils peuvent dire qu’ils souffrent avec des paroles, pourquoi le diraient-ils avec des cris, si ce n’est quand la douleur est trop vive pour que la parole puisse l’exprimer ? S’ils continuent alors à pleurer, c’est la faute des gens qui sont autour d’eux. Dès qu’une fois Émile aura dit : J’ai mal, il faudra des douleurs bien vives pour le forcer de pleurer. |
Quand les enfants commencent à parler, ils pleurent moins. Ce progrès est naturel : un langage est substitué à l’autre. Sitôt qu’ils peuvent dire qu’ils souffrent avec des paroles, pourquoi le diraient-ils avec des cris, si ce n’est quand la douleur est trop vive pour que la parole puisse l’exprimer ? S’ils continuent alors à pleurer, c’est la faute des gens qui sont autour d’eux. Dès qu’une fois Émile aura dit : J’ai mal, il faudra des douleurs bien vives pour le forcer de pleurer. |