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sur une bascule, la différence entre la tare constatée et le poids actuel est égale à la quantité de viandes exportée des abattoirs. Quelquefois il y a discussion entre les préposés et les bouchers; le chargement est alors versé sur une balance surveillée par les agens du poids public : c’est un instrument précis dont les décisions ont force de loi.
sur une bascule, la différence entre la tare constatée et le poids actuel est égale à la quantité de viandes exportée des abattoirs. Quelquefois il y a discussion entre les préposés et les bouchers ; le chargement est alors versé sur une balance surveillée par les agens du poids public : c’est un instrument précis dont les décisions ont force de loi.


La viande de toute espèce est donc un des bons produits de l’octroi; mais la ressource par excellence, c’est le vin, qui en 1872 a donné 43,078,185 francs à la ville de Paris, car on y a entré et consommé 3,900,527 hectolitres de toutes provenances, venus en cercles et en bouteilles <ref> Le vin en bouteilles n’entre dans le total que pour la proportion minime de 48,376 hectolitres. </ref>. Aussi les entrepôts sont surveillés avec un soin jaloux : c’est le trésor; sous forme de préposés, des dragons le gardent jour et nuit. Celui du quai Saint-Bernard est disposé de telle sorte que la fraude y est presque impossible; l’isolement du lieu, des grilles, de hautes murailles le défendent; il n’a que trois portes battantes : l’une, l’entrée, par où l’on introduit « la marchandise, » — l’autre, la porte de Paris, qui donne issue aux tonneaux destinés à la ville, — la troisième, l’extérieure, par où sortent les vins réservés à la province. Là, tout est combiné pour faciliter le travail des employés. Je n’en dirai pas autant de l’entrepôt ouvert, — c’est le vrai mot, — à Bercy depuis le 1er janvier 1870. On l’eût imaginé pour rendre le contrôle illusoire et pour inviter aux fraudes impunies, on n’aurait pas mieux réussi. C’est l’ancien village tout entier, depuis le pont qui s’élève au bout du quai de la Râpée, jusqu’au pont Napoléon; onze rues aboutissent à la rue de Bercy, neuf débouchent sur le port. Il faut avoir les yeux bien ouverts; mais les maisons ne sont séparées que par des murs mitoyens, et il suffit de deux coups de pioche pour les faire communiquer entre elles; c’est en réalité une suite de cours qui forment une série de petits entrepôts distincts, ce n’est point un entrepôt. Bans une de ces rues, la plus importante peut-être, car elle abrite des caves nombreuses et bien fournies, un restaurant a une porte toujours ouverte, servitude que l’on est obligé de subir et que l’on neutralise autant que possible en mettant un préposé de planton devant cette issue, par laquelle il est si commode d’établir un va-et-vient de bouteilles pleines. il serait temps de remédier à cela; la somme que l’on emploierait à installer un entrepôt réel et sérieux sur ces terrains morcelés par des propriétés particulières ne serait point un placement désavantageux, tant s’en faut; elle rendrait de gros intérêts en mettant fin à des fraudés trop tentantes pour n’être pas inévitables.
La viande de toute espèce est donc un des bons produits de l’octroi ; mais la ressource par excellence, c’est le vin, qui en 1872 a donné 43,078,185 francs à la ville de Paris, car on y a entré et consommé 3,900,527 hectolitres de toutes provenances, venus en cercles et en bouteilles <ref> Le vin en bouteilles n’entre dans le total que pour la proportion minime de 48,376 hectolitres.</ref>. Aussi les entrepôts sont surveillés avec un soin jaloux : c’est le trésor ; sous forme de préposés, des dragons le gardent jour et nuit. Celui du quai Saint-Bernard est disposé de telle sorte que la fraude y est presque impossible ; l’isolement du lieu, des grilles, de hautes murailles le défendent ; il n’a que trois portes battantes : l’une, l’entrée, par où l’on introduit « la marchandise, » — l’autre, la porte de Paris, qui donne issue aux tonneaux destinés à la ville, — la troisième, l’extérieure, par où sortent les vins réservés à la province. Là, tout est combiné pour faciliter le travail des employés. Je n’en dirai pas autant de l’entrepôt ouvert, — c’est le vrai mot, — à Bercy depuis le 1er janvier 1870. On l’eût imaginé pour rendre le contrôle illusoire et pour inviter aux fraudes impunies, on n’aurait pas mieux réussi. C’est l’ancien village tout entier, depuis le pont qui s’élève au bout du quai de la Râpée, jusqu’au pont Napoléon ; onze rues aboutissent à la rue de Bercy, neuf débouchent sur le port. Il faut avoir les yeux bien ouverts ; mais les maisons ne sont séparées que par des murs mitoyens, et il suffit de deux coups de pioche pour les faire communiquer entre elles ; c’est en réalité une suite de cours qui forment une série de petits entrepôts distincts, ce n’est point un entrepôt. Bans une de ces rues, la plus importante peut-être, car elle abrite des caves nombreuses et bien fournies, un restaurant a une porte toujours ouverte, servitude que l’on est obligé de subir et que l’on neutralise autant que possible en mettant un préposé de planton devant cette issue, par laquelle il est si commode d’établir un va-et-vient de bouteilles pleines. il serait temps de remédier à cela ; la somme que l’on emploierait à installer un entrepôt réel et sérieux sur ces terrains morcelés par des propriétés particulières ne serait point un placement désavantageux, tant s’en faut ; elle rendrait de gros intérêts en mettant fin à des fraudés trop tentantes pour n’être pas inévitables.


J’en aurais fini avec les diverses opérations de l’octroi, si depuis
J’en aurais fini avec les diverses opérations de l’octroi, si depuis