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II. LES FONDATIONS ET LES ESSAIS DE RÉFORME <ref> Voyez la ''Revue'' du 15 juin. </ref>.
II. LES FONDATIONS ET LES ESSAIS DE RÉFORME <ref> Voyez la ''Revue'' du 15 juin.</ref>.


:I. ''Le Vandalisme révolutionnaire'', par M. Eugène Despois. — II. ''L’Académie royale de peinture et de sculpture'', par M. Vitet. — III. ''Histoire de la révolution française'', par M. Louis Blanc, 12 vol. — IV. ''Histoire de la révolution française'', par M. Michelet, 7 vol.
:I. ''Le Vandalisme révolutionnaire'', par M. Eugène Despois. — II. ''L’Académie royale de peinture et de sculpture'', par M. Vitet. — III. ''Histoire de la révolution française'', par M. Louis Blanc, 12 vol. — IV. ''Histoire de la révolution française'', par M. Michelet, 7 vol.
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La révolution, dans l’œuvre destructive qui battait en brèche les monumens et les arts, avait voulu se modérer, s’arrêter; elle avait lancé des décrets, pris des mesures, — on a vu avec quel succès. Disons mieux, il y avait dans la révolution deux forces aux prises : l’une le pouvoir organisé, l’autre l’anarchie livrée à elle-même. Malheureusement le pouvoir organisé, c’est-à-dire la convention, était divisé contre lui-même, avait son anarchie intérieure, et se trouvait faible, désarmé contre l’anarchie du dehors. Rendue à la liberté de ses instincts et de ses actes, la convention revenait naturellement à d’autres penchans que la destruction; elle voulait refaire après avoir défait. Convaincue, souvent au-delà de toute vérité, que rien n’était bon dans ce qu’elle avait supprimé, elle mettait la même confiance dans le mérite de ses œuvres. Pas un de ces législateurs qui ne croit bâtir un monument destiné à traverser les siècles, l’édifice même de la France régénérée. Ambition impuissante toutes les fois que la révolution veut se séparer trop complètement du passé, expiée non-seulement par ces législateurs, qui devaient voir
La révolution, dans l’œuvre destructive qui battait en brèche les monumens et les arts, avait voulu se modérer, s’arrêter ; elle avait lancé des décrets, pris des mesures, — on a vu avec quel succès. Disons mieux, il y avait dans la révolution deux forces aux prises : l’une le pouvoir organisé, l’autre l’anarchie livrée à elle-même. Malheureusement le pouvoir organisé, c’est-à-dire la convention, était divisé contre lui-même, avait son anarchie intérieure, et se trouvait faible, désarmé contre l’anarchie du dehors. Rendue à la liberté de ses instincts et de ses actes, la convention revenait naturellement à d’autres penchans que la destruction ; elle voulait refaire après avoir défait. Convaincue, souvent au-delà de toute vérité, que rien n’était bon dans ce qu’elle avait supprimé, elle mettait la même confiance dans le mérite de ses œuvres. Pas un de ces législateurs qui ne croit bâtir un monument destiné à traverser les siècles, l’édifice même de la France régénérée. Ambition impuissante toutes les fois que la révolution veut se séparer trop complètement du passé, expiée non-seulement par ces législateurs, qui devaient voir