« L’Odyssée/Traduction Leconte de Lisle/13 » : différence entre les versions
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Quand Éôs aux doigts rosés, née au matin, apparut, ils se hâtèrent vers la nef, portant l'airain solide. Et la force sacrée d'Alkinoos déposa les présents dans la nef ; et il les rangea lui-même sous les bancs des rameurs, afin que ceux-ci, en se courbant sur les avirons, ne les heurtassent point. Puis, ils retournèrent vers les demeures d'Alkinoos et préparèrent le repas.
Au milieu d'eux, la force sacrée d'Alkinoos égorgea un
– Roi Alkinoos, le plus illustre de tout le peuple, renvoyez-moi sain et sauf, et faites des libations. Je vous salue tous. Déjà ce que désirait mon cher
Il parla ainsi, et tous l'applaudirent et décidèrent de renvoyer leur hôte qui parlait toujours si convenablement. Et, alors, la force d'Alkinoos dit au héraut :
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Et le subtil Odysseus, lui répondant, parla ainsi :
– Il est difficile à un homme qui te rencontre de te reconnaître, ô déesse ! même au plus sage ; car tu prends toutes les figures. Certes, je sais que tu m'étais bienveillante, quand nous, les fils des Akhaiens, nous combattions devant Troiè ; mais quand nous eûmes renversé la haute citadelle de Priamos, nous montâmes sur nos nefs, et un dieu dispersa les Akhaiens. Et, depuis, je ne t'ai point revue, fille de Zeus ; et je n'ai point senti ta présence sur ma nef pour éloigner de moi le malheur ; mais toujours, le
Et la déesse Athènè aux yeux clairs lui répondit :
– Tu as donc toujours cette pensée dans ta poitrine ? Mais je ne puis permettre que tu sois malheureux, car tu es éloquent, intelligent et sage. Un autre homme, de retour après avoir tant erré, désirerait ardemment revoir sa femme et ses enfants dans ses demeures ; mais toi, tu ne veux parler et apprendre qu'après avoir éprouvé ta femme qui est assise dans tes demeures, passant les jours et les nuits dans les gémissements et les larmes. Certes, je n'ai jamais craint ce qu'elle redoute, et je savais dans mon esprit que tu reviendrais, ayant perdu tous tes compagnons. Mais je ne pouvais m'opposer au frère de mon père, à Poseidaôn qui était irrité dans son
Ayant ainsi parlé, la déesse dissipa la nuée, et la terre apparut. Et le patient et divin Odysseus fut plein de joie, se réjouissant de sa patrie. Et il baisa la terre féconde, et, aussitôt, levant les mains, il supplia les Nymphes :
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Ayant ainsi parlé, la déesse entra dans la grotte obscure, cherchant un lieu secret ; et Odysseus y porta aussitôt l'or et le dur airain, et les beaux vêtements que les Phaiakiens lui avaient donnés. Il les y déposa, et Pallas Athènè, fille de Zeus tempétueux, ferma l'entrée avec une pierre. Puis, tous deux, s'étant assis au pied de l'olivier sacré, méditèrent la perte des prétendants insolents. Et la déesse Athènè aux yeux clairs parla la première :
– Divin Laertiade, subtil Odysseus, songe comment tu mettras la main sur les prétendants insolents qui commandent depuis trois ans dans ta maison, recherchant ta femme divine et lui faisant des présents. Elle attend toujours ton retour, gémissant dans son
Et le subtil Odysseus, lui répondant, parla ainsi :
– O dieux ! je devais donc, comme l'Atréide Agamemnôn, périr d'une mauvaise mort dans mes demeures, si tu ne m'eusses averti à temps, ô déesse ! Mais dis-moi comment nous punirons ces hommes. Debout auprès de moi, souffle dans mon
Et la déesse Athènè aux yeux clairs lui répondit :
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